
clxviii D I S C O U R S
Les infectes compris dans' les cinq premières
clalTes, ont quatre ailes ceux de la
première dalle, Co/copiera, Coléoptères , ont
les deux ailes fupérieures coriacées ; c’eft ce
qu’on appelle élytres.
Seconde. Les ailes ■ fupérieures à demi-co-
riacées & en recouvrement. Cette defnière
expreffion fignifie qne le bord d’une des ailes
recouvre celui de l’autre.'
Hemiptera, Hémiptères.
Troifième. Les quatre ailes membraneufes
couvertes de petites écailles.
Lepidoptira, Lépidoptères. Ce font les!
Papillons.
Quatrième. Ailes membraneufes; anus
fans aiguillon.
Neùroptcra , Neuroptères.
Cinquième. Ailes membranieufes ; ventre
armé d’un aiguillon.
Hymenoptera, Hyménoptères.
Les infectes de la fixième n’ont que deux
ailes, à la bafe defquelles font placées deux
balanciers.
Dipterà , Diptères.
Les infeéles de la feptième n’ont point d’ailes.
Aptera, Aptères. ^
La première & la feptième claffes font
fous-divifées chacune c-11 trois ordres.
Les caraélères des trois ordres de la première
cla(fe font déduits de la forme des
antennes.
O r d r e I. Antennes en mafle, delta
dire, dont la pointe eft
renflée & plus groflè que le
relie de i’antenne.-
I I. Antennes filiformes ou
de grolfeur égale dans toute
leur étendue.
111. Antennes fétacées bu qui
vont en diminuant de grof-
feur de la bafe à la pointe.
Divifion de la feptième claffe.
O R d R s I. Infeéles aptères qui ont
fix pattes , dont la tê.te &
î .le corcelgt ne font pas jpinçs
intimement. , , .
1 1. Depuis huit jufqu’à quatorze
pattes; la tête & le
corcelet joints ehfemble.
I I I, Quatorze pattes ou davantage
; la tête.&. le corcelet ne
font pas intimement Joints.
Ces fept claffes, les trois ordres de la première
, & les trois de la dernière, font fous-
divifés en quatre-vingt- cinq genres, d’après
la forme des antennes , celle du corcelet .&
du corps, & quelquefois d’après quelques
caraélères acceffoirs.
Le Fauna contient l’énumération & ,la
defeription des infeéles de la Suède; ils fonc
préfentés fuivant l’ordre fyllématique de
l’auteur, défignés par des numéros,, de
courtes phrafes deferi,prives, les lieux où on
les trouve,.& un nom trivial : mais ils font
dé plus décrits dans le détail de leur enfem-
ble & de chacune de leur partie externe.
L’auteur décrit aufli leur larve, leur chryfa-
lide & fait une hiftpire; abrégée de leurs
habitudes. Je ne m’étendrai pas davantage
fur la méthode de .Linné-, qui eft la plus
connue, fuctout parmi les étrangers, qui
ne
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ne l’eft peut-être pas âffez parmi nous, &
dont on ne femble avoir fenci le mérite en
France que depuis,peu d’années. Cependant
quoique la méthode de M. Linné l’aie occupé,
dans tous les. rems de fa vie , qu’il lait
reétifiée,écendue, fuivanc qu’il y étoic engagé
par la connoiflance de nouveaux infectes,
que fou intention fût que tout ce qui en
exifte pût être rangé d’après fa méthode,
& enfin qu’il eur pour ce genre de travail
une fagacité peu ordinaire, fa méthode n’a
pas encore l’étendue qu’il defiroit lui donner
; lés recherches très-mulcipliées aujourd’hui
, les voyages fréquetis font connoître
des.infeéles qu’il eft impoflible de ranger &
de comprendre dans la méthode de M. Linné,
qui néceflitent à y; faire des additions;
mais elles peuvent être déduites des mêmes
principes , & l’idée de' la méthode 11’en eft
pas moins bonne parce qu’elle manque d’une
étendue que l’obfervation & les tems fouis lui
peuvent procurer.
Si l’on compare la méthode de M. Linné
à celles des auteurs qui l’ont précédé, elle
eft infiniment préférable par les raifons que
j’ai rapportées ; fi 011 la compare à celles des
auceurs qui ont écrit depuis, elle eft ou plus
étendue ou plus facile. La méthode lumi-
neufe de M. Geoffroi, adaptée à fon objet,
la defeription des infeéles des environs de
Paris, eft trop limitée pour être applicable
aux infeéles étrangers en général. Celle de
M. Fâbricius, plus étendue que celle de
M, Linné, a pour bafe des caraélères très-
peu appareils , fort difficiles à faifir , qui
exigent la plus grande attention de ceux qui
font fort exercés & un travail très^pénible,
fouvent infruélueux de ceux qui ne le font
pas ; elle ne facilite donc pas l’étude, elle
11e l’abrège pas autant que celle de M. Linné
, & ces deux conditions font les premières
qu’une méthode doit remplir. C ’eft
le but qu’il me femble qu’on pourroit atteindre
en faifant feulement à la méthode de
M. Linné des additions dans les principes
de cette même méthode. On.fendra, d’après
ce que j’en viens de dire , le cas que j’en fais.
Bijloire Naturelle, Içife&es. Tome IN,
Si je n’en donne pas le développement, c’eft
que M. Olivier, qui .s’eft chargé de, l’ordre
mérhodiqué & de la partie deferiptive , qui
penfe à peu près comme moi fur la méthode
de M Linné, qui a compofé principalement
la fienne d’après cet auteur, en
empruntant des vues de MM. Geofftoi &
Fâbricius , s’eft réfervé de faire connoître en/
dérail la méthode de Linné. Voye\ l’expofé
du fyftême de M. Obvier, a la fuite des
difeours généraux.
M lls. M A I R I A N.
On doit à Mademoifelle Mairian deux
traités fur leâ infeéles ; l’un fur les infeéles
d’Europe , l’autre fur les infeéles de Surinam :
elle obfervoit , & elle a écrit il y a tin'
peu plus d’un fiècle ; après avoir commencé
comme elle nous l’apprend dans une préface
qui eft à la tête de loti ouvrage fur Jes infeéles
de Surinam , par élever des Vers à foie
en Hollande, fa'patrie, elle s’occupa à nourrir
des Chenilles , à fuivre leur metamor-
phofes, à les defliner & les peindre dans leurs
différêns états ; livrée toute entière à ce genre
d’occupation , elle, fut encouragée par les
amateurs qui virent la foire de fes deflins, à
les graver & à les publier avec les obfervacions
qui y étoient relatives ; Mademoifelle Mairian
exécuta cette entreprife en deux parties ,
dont elle publia la première en 1679 , & la
fécondé en. v6 8 ;. Mais après ce premier effai,
la beauté des infeéles qu’elle voyoit apporter
des pays étrangers, & le défir de les obfer-
ver dans les lieux où ils prennent naiffance la
déterminèrent à s’embarquer pour Surinam ,
où ellecontinua de fe livrer à fon goût pour
l’étude des infectes , & d’où elle rappdrta en
Europe une fuite de deflins & d’obfervations
qui lui ont fourni la .matière du fécond traies
lut les infeéles.
On a , dans les bibliothèques , l’ouvrage
de Mademoifelle Mairian for les infeéles
1 d’Europe ,. fous trois formats ; in-4®. , &
grand in-folio, ornés de planches fimplenjenc
gravées, ou de planches gravées & enlumi-
?