
mimication des nerfs , quoique cette impref-
fiou ait fouvent lieu fur une partie très-
éloignée , ne foie point immédiate Sc purement
fecondaire ; c’eft par cette communication
qu’il y a fympathie ou correfpondance
entre les organes de la génération 5c ceux
de k: voix dans les mâles, entre la matrice
& les mamelles ; l’eftomac , la matrice , les
reins , & entre l'eftomac Sc un grand nombre
d’autres organes, parce que ce vifeère a
beaucoup de communications ou de corref-
pondances par le moyen des nerfs.
D e l ’aSïon du cerveau £r de celle des parties
auxquelles il donne naijjanee.
Si l’on comprime le cerveau , l’irritabilité
, le mouvement, les fenfation«, l’aétion
vitale , font diminués dans toute l’habitude
du corps , tant que la preffion a lieu ; ces
fonétions fe -rétablilfent quand la preffion
celfe ; l’effet de la compreiîion eft principalement
marqué fur-les-parties de la tête,
parce que les nerfs qui s’y dillribuent^tirent
leur origine du cerveau ; la faculté de former
des fons, louie & la vue, demeurent
fufpendus , Sc l’alfoupifTement, le fommeil
fuccèdent à la prelîion, 5c ontlieu tant quelle
dure ; cependant les mouvemeris purement
méchaniques , tels que ceux des battemens
du coeur, de la circulation, de la refpiration,
continuent ; fi l’on blelîe le cerveau, au lieu
de-le comprimer , toutes les fonétions, en
général , font troublées.dans toute l’habitude
du corps , & ne fe rétab’iffent que quand la
nature a réparé le défordre occafionné dans
ce vifeère ;.cependant une partie de famalfe
peut être enlevée ou détruite par une caufe
quelconque, fans que ce foit une caufe de
mort ; mais elle a lieu'aufïï-tôt qu’on bielle
grièvement j le cervelet, la moelle alongee
ou la moelle épinière, même fépatémênr.
Si l’on comprime la moelle épiniere ou
les nerfs, foit à leur origine, foit dans le
cours de leur trajet, la fenfation , le mouvement
| l’aétion vitale , font diminués Sc
demeurent fufpendus dans les parties fituées
au deffous de la preffion, ou qui reçoiveat
des nerfs qui prennent nailïance au-deffous ;
ces mêmes fonétions font détruites, fi, au lieu
de comprimer les nerfs, on les coupe.
Tirons des faits qui viennent d’être rapportés
, les conféquences qu’ils préfentent :
paifque la preffion du cerveau, celle du cervelet,
de la moelle épinière , des nerfs , in-
téreffent l’irritabilité, les fenfarions, le mouvement
, l’aétion vitale , que ces fonétions
font diminuées tant que la preffion a lieu ,
& qu’elles fe rétablilfent quand elle ceffie ;
puifque la léfion grave de ces parties détruit
les fonétions, & caufe la mort, ces fonétions
émanent donc de ces mêmes "parties ; leur
principe Sc par conféqueut celui de la vie,
y réfide , en émane Sc fe propage a toute
l’habitude du corps auquel elles le communiquent
; cependant la preffion ou les léftons
du cerveau , affeétent toutes les parties, &
principalement celle de la tête , parce que
les autres agens qui concourent aux mêmes
fonétions , font une émanation du cerveau ,
& qu’il ne peut être affrété fans que les agens
qui en émanent ne s’en relfement ; mais ie
trouble eft plus grand dans les parties delà tête,
par la raifon, déjà rapportée , parce que les
uerfs quife diftribuem à cës parties , naiffent
du cerveau ; & , au contraire, une grande
I partie de ce vifeère peut être détruite fans
que les mouvemens méchaniques & la vie
ceffent , parce que les mouvemens méchaniques
dépendent plus de l’influx de la moelle
épinière que de celui du cerveau.
Puifque par la preffion ou la léfion du
cerveau, les fenfations ne font que fufpen-
dues ou troublées dans leur exercice , & que
les mouvemens mécaniques de la circulation,
de la refpiration continuent, le cerveau
contribue donc moins à ces moiivemens qu’aux
fenfations ; Sc puifqu’au contraire la léfion
de la moelle jlongée , ou de la moelle épinière
, arrête fubitement les mouvemens
méchaniques, & caufe la mort, c’eft donc de
ces parties qu’émane plus immédiatement le
principe de ces mouvemens, Sc par confé-
quent celui de la vie.
Si on comprime ou fi l’on coupe les nerf»
dans un point de leur trajet , où l’exercice
des
des -fonctions eft fufpendu , ou elles font-
détruites dans les parties: fituées au-deffivus de
la preffion ou de la fèélion : c’eft donc par
l’enrremife des nerfs que le principe des
fonétions eft communiqué des lources dont
il émane aux différentes parties ; il ne refide
pas dans les nerfs , ils n’en font que les con-
duéteurs, puifque les'mêmes effets, ouïes
mêmes défordres, auroïent eu lieu fi le principe
des fonéti-ons avoir été troublé ou arrête
dans fes fources , quoique les nerfs fûffent
demeurés intaéls.
11 fuit de, tout ce qui vient d’être dit;
i 0. que. le principe de l’irritabilité , des fenfations,
du mouvement & de la vie , émane
du cerveau , du cervelet, -de la moelle alon-
gée, Sc d,e la moelle épinière ; 2°. que ce
principe eft tranfmis par le moyen 5c l’en-
tremife des nerfs aux différentes .parties,du
corps, & dans,foute fou habitude ou étendue;
j 0, que l’aétion du cerveau eft générale,
parce que les au très agens en émanent ; 4°.que
le principe de l’irritabilité, celui des mouvemens
mécaniques, tels que la contraétion
du coeur , 1 a circulation , la refpiration ,
émane principalement du cerve'et, & de la
morille épinière ; que le cerveau neconcourt
qu’aceidentellemenc a l’aétion de ce principe,
tandis que c’eft de-lui au contraire qu’émane
immédiatement celai des fenfations.
Mais quel eft, ce.principe de l'irritabilité,
du mouvement,, .des, fenfations , de. Ja- vie ,
donc ndùs\venous de reconnoîcreles fources? :
Jette crois pas, que .perfonne puifle répondre {
à çerte queftion d’une manière fatisfaifante ,
Sc autrement que par des hypotnèfes. Les uns
ont dit que c’eft un- fluide fubtil , féparédu
fang par les,agens que nous avons nommés;
ils lui ont donné les noms de fluide vital-.,
d’efprïts animaux. Mais ce .fluide n’a jamais
été vu , il n’a jamais été recueilli , il n’a
jamais frapé aupqn de nos fens , & fon
exiftence n’a jamais été prouvée que par fon
aptitude à expliquer les effets dont on le fup-
pofe le principe, jamais phyfiquement , je
veux dire en ie rendant fenfible à nos fens;
fou exiftence neft donc qu’hypothétique, Sc
par coiifequenc elle n’eft pas prouvée. D ’autres
f l flaire Naturelle Infectes , Tome I.
ont ctu reconnoître le principe que nous
cherchons dans la matière de la lumière,
celle du feu , de l’éleéhicité , Scc. , attirée
apparemment Sc rranfmife par le cerveau ,
&c Je n’entrerai point dans le détail de ces
différens fyftêmes qu'on peut rendre plus ou
moins vraifemblables, mais qu'on ne fautoit
démontrer, & qui ne peuvent par conféquent
réfoudre la queftion. Il nous fuffit qu’un principe
émane du cerveau , de la moelle épinière,
Scc., qu’il foit tranfmis par les nerfs,
qu’il communique la vie aux parties qui le
reçoivent ;& j ’appelle ce principe irritabilité,
fans favoir ce qui le produit, ce dont il dépend,
ce qui en eft la caufe, comment il
agit : ainfi on admet en Phyfique Yaclraclion
comme principe , fans en connoître ni la
caufe, ni favoir par quel moyen elle agir
fur la matière.
Examen du cerveau, des parties qui en dépendent
, & qui concourent à fon action ‘
comparaifon des infectes avec Us autres
animaux.
Le cerveau , ifolé dans les animaux, renfermé
dans le crâne, dont la cavité le borne
Sc le circonfcrit, fe propage cependant en
quelque forte de cette cavité à l’extrémité du
corps par le prolongement de fa fubftance;
elle fort du crâne par le trou occipital, on
la 'nomme moelle alongée, & du trou occi-'
pital, elle s’étend jufqu’au bas du factum ;
on lui donne dans ce trajet le nom de moelle
épinière<; Mais le cerveau contienc deux fubf-
tances, la corticale Sc ia médullaire; & le
prolongement dont nous parlons , n’eft formé
que de la dernière; on ne peut donc dire
que le icefveau fe propage comp!ettement&
dans fon entier du crâne à l’extrémité du
corps ; mais dans les infectes on n’apperçoic
pas de différence entre le cerveau renfermé
dans le crâne Sc l’expanfion qu’il forme juf-
qu’à l’extrémité du corps ; dans ces animaux
le cerveau s’étend de la tête ,à la queue fans
qu’onobfetve de différence dans fa fubftance,
il forme de diftance en diftance , & félon le
nombre des anneaux dont le corps de l’infeéte
c