
nombre de treize;le premier fur IesTipuIes,
te fécond fur les Mouches Saint-Marc, le
rroifïcme fur les Mouches à quatre ailes, les
faulTes Chenilles Sc les Mouchés à fcie qui
en proviennent ; les neuf autres font relatifs
à l'hiftoite des Abeilles.
P r e m i e r M é m o i r e .
Hijloire des Tipules.
Les Tipules font des Mouches à deux ailes
dépourvues de trompe ,~ce qui les diflingue ,
des Coufins; elles n’ont qu’une bouche (impie
& point de mâchoires, elles appartiennent
à la fécondé cl a fie des Mouches à deux ailes
fuivant la méthode adoptée par M. de Réau-
mur. Leur genre renferme un grand nombre
d’efpèces, toutes très-fécondes; auffi les Ti
pilles font-elles très-communes : parmi les
efpèces qui compofent ce genre, les unes
vivent dans les eaux lorfqu’elles font dans
letat de larve, & les autres vivent!ou fous
terre ou fur des plantes.
L’auteur n’entreprend pas de pâfler dè
toutes les Tipules, mais de celles qu’on voit
le plus communément ou dont l’hiftoite prélente
des faits plus remarquables, Sc il commence
par les Tipules dont les larves vivent
hors de l’eau.
C ’eft dans les prairies qu’on voit les plus
grandes efpèces de Tipules ; celles-ci ont
jufqu’à vingt lignes de long, leur corps eft
mince 8c délié, leurs jambes font très-longues
; on les voit depuis le prinrems jufqu’au
commencement de l’hiver , mais les mois où
leur nombre eft le plus grand font ceux de
feptembre & d’oélobre. Leur vol eft court,
quoique leurs ailes foienr amples. Les petites
efpèces de Tipules font beaucoup plus agiles,
il y en a-même qui fe foutiennent prefque
continuellement en l’air, & qui y forment
des fortes de nuées qu’on prend communément
pour des Moucherons-ou des Coufins;
ces petites Tipules réfiftent mieux au froid;
elles fe montrent même en hiver dans les
momens où il fait foleil; elles fe foutiennent
en l’air en s’élevant & redefcendant continuellement
à un certain degré de hauteur
Les larves des Tipules font des Vers fans
pieds, à tête de figure confiante ; celles des
grandes efpèces & de plufieurs efpèces
moyennes vivenr fous terre.
Defcription de ces larves. Elles fe tiennent
à un pouce ou deux de la furface de la terre;
on les trouve fur-tout dans les prairies balles
& humides, elles fe nourrirent de terre;
celle qui leur convient le mieux eft le terreau
formé des débris récens des végétaux ;
cependant ces Vers ou larves, qui n’attaquent
pas les plantes, leur font très-nuifibles, 8c
caufent de grands dégâts dans les prairies ;
ils font dus à ce que les larves labourent ,
fillonnent la terre, la foulèvent à fa furface,
déracinent les jeunes plans, Sc les expofent à
être défféchés.
On trouve fouvent des larves des Stipulés
parmi le terreau qui fe forme & qui s’amaffè
dans les cavités des arbres creux.
Avant de paffer à l’état de Mouche, les
larves fubiffent celui de nymphe, dans lequel
cependant les formes de la Mouche ne font
pas fi exprimées au-deh’ors que dans plufieurs
autres efpèces de nymphes. Avant de fubir
cet état, la larve quitte fa peau comme la
Chenille qui paffe à l’état de chryfalide dépouille
la fienne. Defcription des nymphes
de différentes Tipules. Ces nymphes font hc-
riffées de piquans & de crochets ; Iorfque
le tems de devenir mouche approche , les
nymphes, à la faveur de leurs crochets , s é-
lèvent à la furface de la terre Sc en fortent
jufqu’atv-deffous du corcelet; la peau qui les
couvre fe fend Sc la Tipule fe tire de fon
enveloppe par cette ouverture. Defcription
des parties de la génération & de la manière
dont s’opère l’accouplement; il eft long, Sc
fa durée de près de vingt-quatre heures ;
quand il eft terminé , la femelle cherche un
terrein convenable pour dépofer fes oeufs.
Sc à l’aide de fes longues jambes fe tenant
le corps prefque perpendiculaire, elle en
enfonce l ’extrémité dans la terre où elle dé-
pofe fes oeufs.
Après avoir parlé des Tipules dont les
larves vivent fous terre, M. de Réaumur
s’occupe d’autres Tipules dont les larves vivent
dans les boufes de Vache ; il parle enfuite
d’efpèces dont les larves fe nourriffenc de différentes
fortes de champignons qui commencent,
à fe paffer & fe pourrir, & d’une
efpèce dont la larve vit de l’agaric du chêne.
Celle -ci eft fur-tout remarquable en ce que
fa larve enduit lethemin fur lequel elle paffe
d’une mpfcofité vifqueufe , & en ce que cette
même mufcofité lui ferc, quand elle devient
nymphe, à former une coque fous laquelle
elle s’enferme.
A la fuite des efpèces de Tipules tetreftres
dont M. de Réaumur s’eft occupé, il parle
de plufieurs efpèces aquatiques où_dont les
larves vivent dans l’eau, Sc y paffent auffi
l ’état de nymphe.
La première de ces efpèces eft très-petite &
celle qu’on a le plus confondu avec les Confins
; fa larve vit dans les eaux croupies;
c eft un très-petit Ver, d’un affez beau
rouge, à tète écailleufe, n’ayant pas de
pieds bien formés , mais des appendices qui
lui en tiennent lieu ; cette larve fe couvre
de la vafe qui s’amaffè au fond des eaux
croupidantes , ou de fragmens de plantes,
Sc s’en forme un tuyau au centre duquel
elle fe rient É elle en lort quelquefois, peut-
etre pour chercher une place plus à fon
gte , & elle nage en repliant fon corps à
la manière des ferpens ; elle pa(Te à. l’état
de nymphe fous le dernier tuyau quelle
s eft formé. Defcription de cette nymphe,
dans laquelle il faut remarquer une forte
de panache qui s’élève fur fon corcelet,
& que M de Réaumur paroît bien fondé
a comparer aux ouies des poiilons. •
Ce mémoire eft terminé par la defcription
des larves de deux très - petites efpèces de
Tipu les ; l’ une de ces larves eft blanche Sc
femblable d ’ailleurs aux larves rouges dont
il a été parlé. C e lle -c i eft contenue dans une
matière gélatineufe femblable à du frai de
Grenouille ; comment cette fubftance eft-elle
produite , eft-ce le mucus de l’oe u f qui
s’augmente Sc vég été, eft-ce la larve qui
produit cette matière & qui s’enveloppe ?
L ’autre larve eft tranfparente, femblable d
un fil de c ry fta l, elle eft remarquable par
deux crochets qui accompagnent fa tête.
i c. M é m o i r e .
Hijloire des Mouches S. Marc, & quelques
fupplémens au neuvième & au douzième
mémoire du volume I V ,
L es Mouches auxquelles on d onne, en
certains cantons, le nom de Mouches St.
Marc, font d’ une groffeur m o yen n e , de la
. fécondé claffe générale des Mouches fans
dents, fuivant le fyftême de M . de Réaumur ;
elles paroiffent des premières au printems,
elle (ont très nombueufes , leur bouche con-
fifte en une fente accompagnée de deux
lèvres recouvertes par deux barbillons elle ;
leur fuffit pour exprimer des boutons qui
ne font pas épanouis des focs qui les nour-
riffent. Peut-être en occafionnent - elles le
defféchement Sc le tort que les gens de la
campagne les accufem de caufer aux arbres,
eft-il réel. Defcripiion de ces Mouches.
V. Bibion. Leurs larves vivent fous terre,
& s’y nourriffent de terreau , mais elles en
fortent lorfqu’elles fentent au-deffus d ’elles
des boufes de vaches , & elles pénètrent dans
ces boufes, où elles' trouvent uu aliment qui
leur convient. C es larves changent plufieurs
fois de peau , vivent fous la forme de V er
pendant l’automne & l’hiver qu i fuivent leur
naiffance , paffent à l’état de nymphe dans
les premiers jours de m a rs, Sc paroiïreiit fous
la forme de Mouches à la fin. de ce mois.
Après l’hiftoite des Mouches Saint-Marc,
M . de Réaumur donne, en lupplément au