
pu la reconnoître, & que la conjecture la
plus vraifemblablé eft que le duvet eft produit
par une humeur, qui s’échappe par les
pores de la peau , qui. fe defsèche à l’air ,
& dont les globules, en s’aglutinant, forment
uns forte de fil.
Le plus grand nombre des Pucerons devient
aîlé en vieilliffant. On reconnoît ceux
qui doivent éprouver ce changement en les
examinant à la loupe. Le haut de. leur dos
eft plitfé, & de chaque côté il y a un renflement
produit par l’origine des ailes pliées
& contournées qu’il renferme. Lorfqu apres
avoir changé plufîeurs fois de peau , un Puceron
quitte fa première dépouille , fes ailes
ne paroiffent d’abord que comme un appendice
, un paquet de chaque côté, mais chaque
appendice fe fépare en deux portions,
& les quatre ailes prennent la forme qui
leur eft propre , fans que i l11fecte y contribue
, comme le font au contraire les Papillons
nailfans , en les agitant. Il paroit que
le développement des ailes du Puceron eft
purement l’effet de la circulation. Mais quel
eft le fexe des Pucerons ailés ? Quel eft leur
emploi par rapport à l’efpèce ? Frich n’a pas
héfité à prononcer que les Pucerons ailés
font les mâles de leur efpèce. L ’analogie
portoit à le penfer. Mais Leuwenhoeck,
M . Geoffroy père, Ceftoni, notre auteur,
ont prouvé par des obfervations différentes
& multipliées, que des Pucerons ailés mettent
au jour d’autres Pucerons , comme ceux
qui ne font pas aîiés & qu’ils font également
vivipares. Tous les Pucerons non-ailés,
ou pourvus d’ailes, rempiiilent. donc les
fondions de mère; on n’en connoîc pas encore
à qui la nature n’ait confié que celles
de mâle. Ces finguliers infectes réuni'flènt-
ils les deux fexes ? On a un pareil
exemple dans les limaçons : mais. ils s’accouplent
, ils fe fécondent mutuellement ;
ils ne fauroient fe palier d’un concours réciproque
: les Pucerons ne paroiffent pas en
avoir befoin ton n’en n’apasvus d’accouples ;
ils paroiffent fe fuffire, fe féconder chacun
.en particulier, & ils fembleut des hermaphrodites
capables de perpétuer leurs efpè-
ces, à la manière de la plupart des végétaux
j comme Lèuwenhoeck & Ceftoni l’ont
avancé. Cette propofition fera plus évidemment
prouvée dans des mémoires poftérieurs
à celui-ci. Le leéteur doit donc la regarder
dès ce moment comme très - fondée. Les
Pucerons ont différeus ennemis ; il eft traité
dans un autre mémoire de ceux qui en dé-
truifënr le plus; l’auteur parle dans celui ci
d’un, moucheron qui fe pofe fur un Puceron,
replie fon anus fous le ventre du Puceron.,
y dépofe un oeuf, d’ou naît un Ver qui
pénètre dans le ventre du Puceron, ronge
fes parties '.internes, fort par une piquure
en-deffous de la peau qu’il n’a pas enta-'
mée , & fe file auprès une coque ronde
dans laquelle il le métamorphofe. On trouve
affez fouvent de ces coques fur les files de
Pucerons qui couvrent les plantes. Cette obfer*
vation très-bien, fuivie par M. Ceftoni, la
été auffi par M. de Réaumur.
L’auteur termine ,ce mémoire par l’hif-
foire de Pucerons qui vivent lès uns amoncelés
à l’intérieur d’un trou dans un arbre.,
les autres fous l’écorce près des endroits ou.
elle eft fendue. Il trouva les premiers dans
un tronc d’orme & les féconds fous l’écorce
de plufieurs chênes? Les uns & les. autres,
mais les derniers fur-tout" font plus grands
que les autres efpèces de Pucerons & les
derniers fout encore remarquables par leur
trompe; elle eft placée en-deffous de la
tête, affez près des deux premières jambes,
trois fois longue comme le corps, qu’elle déborde
à fon extrémité poftérieurè vers laquelle
elle eft dirigéejfa poinreeft recourbée en-deffus,
& l’infeéle l’enfonce fort avant dans l’écorce
qui le couvre. En devant de l'infection de
cette trompe avec le corps eft placé un filet
plus court & plus gros que l’infeéle
tient appliqué fur la trompe, qui n’y adhère
cependant, pas & qu’il eft aifé d’en écarter.
M. de Réaumur croit que c’eft une
fécondé trompe qui reçoit le. fui pompe
par la première & qui le tranfmet aux or-
ganesj digeftifs.
Enfin
Enfin, ce n’eft pas feulement fur les tiges,
les feuilles, fous l’écorce & dans les
trons des arbres qu’on trouve des Pucerons;
il y en a qui s’attachent aux racines & l’auteur
cire un affez grand nombre de ces efpèces
; il en a vu fur les racines du mille-
feuilles , de la cynogloffe , de l’avoine , de
Lofeille à feuilles étroites, de l’arum & d’une
elpèce de lichnis,
10e. MÉMOI R E .
Des faux Pucerons du figuier & de ceux
du buis.
M. de Réaumur donne le nom de faux
Pucerons à des vers qui fe. tiennent fous les
feuilles du figuier, quelquefois fur les figues
fans rien changer à l’écat de ce fruit : ils
reflèmblent aux Pucerons, par l’extérieur,
par leur inaétion , par la nature de leurs
excrémens, par des filets cotonneux donc ils
font fouvent couverts, mais ils en diffèrent
effentiellement en ce qu’ils deviennent tous ,
allés, en ce qu’aucun ne fe propage qu’il
n’aic acquis des ailes , que tous fubiffent
une vraie métamorphofe & qu’ils deviennent
un moucheron qui a la faculté de
fauter; l’auteur d’après cette faculté homme
ces moucherons, moucherons fauteurs ^ il remet
à une partie plus éloignée de fes ouvrages
à les diftinguer par des caraétères plus détaillés.
& plus précis. Pailleurs le v e r du
Moucheron fauteur fe nourrit , comme - les.
Pucerons,par une trompe qui lui fert à pomper
le fuc de l’arbre fur lequel il vit. C ’eft
dans les mois de mai & de juin que les
faux Pucerons du figuier deviennent des
Moucherons ou Mouches fauteufes.
me; routes ces feuilles feffemblent à des
calottes appliquées les unes contre les autres
du côté de leur cavité, & elles laiffent des
vides entre elles. La cavité intérieure & les
vides entre les différentes feuilles font remplis
Lorfqu’on examine au mois de mai les
poulies du buis, il eft aifé de remarquer 1
à leur extrémité des feuilles contournées en
boules. Ces boules font formées par deux
feuilles extérieures qui font devenues concaves
& qui fe fout rapprochées; on trouve
à l’intérieur d’autres, feuilles qui onr pris
moins de développement & la même for-
Hifioire Naturelle, IpfeÜcs. Tome II'',
de faux Pucerons tantôt au nombre de
vingt, tantôt au nombre de deux feulement
, & dans tous les nombres intermédiaires
pour chaque boule. On y trouve en
même tems des grains ronds, ou oblongs,
quelquefois contournés, qui ont une certaine
confiftanee & qui s’écrafenr cependant aifé-
ment fous le doigt, ce font les excremens
des faux Pucerons; ils ne préfentent rien
de dégoûtant, ajoute M. de Réaumur, &
mis fur la langue ils s y fondent en y laif-
faut une faveur fucrée. Si l’on en eût,
ajoute-t-il encore, ramaffé une affez grande
quantité, ce qui ne feroit pas difficile, en
auroit furement trouve que c eft un excellent
remede à quelque maladie. Cela n eft
pas impoffible ; mais la propofition eft aur
moins hafardée.
Les faux Pucerons du buis fejnourriffent
comme ceux du figuier par le moyen d’une
trompe ; ils deviennent de même des mouches
fauteufes; on commence à les trouver
dans leurs boules vers le milieu d’avril &
ils deviennent des mouches vers le quinze
de mai. En vain, en chercheroic-on dans
les coques de l’année précédente, on n’en
trouve que dans celles des jeunes pouffes.
i i e. M é m o i r e .
Des fars mangeurs de Pucerons,
Les Vers mangeurs de Pucerons font ou
dépourvus de jambes , o,u ils en ont. Tous
ceux de la première divifion deviennent des
mouches à deux ailes , & parmi ceux de la
fécondé, les uns fe changent en mouches a
quatre aîles, les autres en Scarabés.
Goëdaert a connu les vers de la première
efpèce , il en parle en cinq endroits ; M. de
Réaumur ajoute à plufieurs de fes obferva-.