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objeftera les vers & p'ufieurs quadrupèdes
ovipares dont les organes de la génération
ne paroiiTcnt pas entourés des mêmes parties
que dans les autres animaux ; mais , il faudrait
j avant.de donner à cette objeètionune
valeur qu’elle n’a peut-ê.re pas , être plus
inftruit qu’on ne l’eft fur les détails qui concernent
les organes de la génération dans les
efpèces de qui on l’emprunterait.
J’ai tâche de donner j dans ce difcours,
une idée de l’organifation des animaux en
général, & des infeétes en particulier ; j’ai
cru que pour connoître celle de ces derniers,
le moyen le plus fur étoit de les comparer
aux autres animaux ; qu’il Falloir commencer
par ceux dont l’organFation obfervée de-
puisplus long tems& mieux connue, pourrait
fervir de bafe à la comparaifon que je cher-
chbis à établir. 11 réfulte du tableau que j'ai
préfenté , que le fond , le plan de l’organifa-
tion font les mêmes pour tous les animaux ,
depuis les quadrupèdes jufqu’aux infectes ;
car je n’ai pas eu pour but de parler des
vers ; que les différences ne confident que
dans des accidens , comme la forme , le
volume , la pofition des parties ; que la
ftruâure eft la même , & l’effet femblable
pour tous les organes qui fervent aux grandes
& principales fonctions , à la production
de la vie , à fou entretien , à fon renouvel-
O U R S
lement en faveur des efpèces. Si je ne rue
fuis pas trompé , fi le réfultat que je préfente
eft vrai, le leéteur verra avec moi . comme
un grand & magnifique fpeétacle que cette
foule d’animaux qui couvrent la terre , qui
peuplent les eaux , vivent, exiftenr, fe perpétuent
tous d’après quelques loix fimples,
unhormes, générales, d’après un même plan
un mécanifme pareil, que les différences fans
nombre qu’ils préfentem ne font produites
que par de légers accidens; qu’une feule peu-
fée a iuffit pour la produétion , l’entretien ,
la confervation , le renouvellement de tous
les animaux & les variétés qu’ils préfenrent;
la penfée de les faire vivre , exifter, fe renou-
veller d’aprèS un même plan intérieur , & de les
varier d’après des formes extérieures différentes;
enfinl’unité du plan n’indique t elle pas
l’untté de l’auteur ? Mais je n’ai confidéré Ic-s
infeétes dans ce difcours que comme parvenus
à leur dernier état, à celui dans lequel
ils fe reprodiùfent, ou leur organifation eft
complètement développée. C ’eft dans cet état
que je devois m’en occuper , ayant pour but
de comparer leur organiiation à celle des autres
animaux : je n’ai parlé qu’en paffant & par
occafion des changemens de forme qu’ils fu-
biffent, ou de leurs métamorphofès. C ’eft le
premier objet dont je me propofe de traiter
dans le difcours fuivant.
P R É L I M I N A I R E .
F» F Tl Y T F. M F. n T R r . O IJ R S.
De s changemens de fo rm e que lès infectes fu b i f fe n t , ou de leurs métamor-
phofes y des circonjlances qui favorifent leur propagation SC leur développement
; de celle s qui y nuijent : comparaifon des infectes des différens
clim ats.
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D E S M É T A M O R P H O S E S D E S I N S E C T E S . T i e s animaux | foit vivipares, foie ovipares,
naiffent , en général, excepté quelques quadrupèdes
ovipares, fous une forme qu’ils• conter
vent toute leur vie, 8c qui eft la même
que celle .des animaux qui les ont engendrés
:1a plupart des infeétes ont, au contraire,
en naiffant, une forme différente de
celle qu’ils prendront par la fuite j ellè n’a 1
de rapport ni avec la forme des infeétes qui
les ont produits, ni avec celle fous laquelle
ils paroî tronc eux-mêmes dans les différentes
époques de. leur v'e. Cette différence exté
rieure, totale 8c abfolue'-des mêmes individus
à différens tems de leur âge , a fait
regarder le paffage d’une forme à une autre
comme un véritable changement comme
une mécamorphofe. On crut que la Chenille
fe changeoit eu chryfalide, la chryîalide en
Papillon j que c’écoienc trois animaux différens
, donc les deux derniers fuccédoienc
l’un après Parure au premier. On n’expliqua
point ces changemens qui ne pouvoient être
en effet expliqués ; mais on les admira
d’autait plus qu’on les comprenoic moins.
Un obfervateur infatigable, attentif, aux
recherches duquel rien de ce qui peuc être
découvert nechappoit , Swammerdam reconnut
8c démontra , dans le fiècle dernier,
qu’il n’y a point de rnétamorphofes, même
pour lés infedes, mais feulement un (impie
développement fucceflif} que la larve ou la
Chenille, la chryfalide , le Papillon, font
le même infeéte ; mais q,ue le Papillon eft
contenu en raccourci, quoique tout entier
dans la chryklide , celle-ci dans la larve ;
que les changemens apparens ne confident
que dans le dépouillement fucceffir des enveloppes
, qui croiffent 8c tombent les unes
affres les autres} que celles de larve ou de
Chenille laideur , en tombant, appercevoir
la chryfalide , & que le Papillon devient
apparent, en fe dégageant des. tégumens de
celle-ci qui le cou v roi eut ; que les mêmes
organes fervent à l’accroiffemenc , au développement
, à l’entretien de l’infede , dans
ûs trois différens états ; que fuivant les degrés
où il eft parvenu, il rejette 8c dépouille
les enveloppes qui le couvroient , 8c que
ce n’eft qu’apres les avoir toutes rejettées
qu’il paroît fous fa dernière forme. Avant
d’expofer quels moyens conduifirent Swammerdam
à la découverte la plus importante
qui pût être faite dans l’hiftoire des infeétes,
combien de genres de développemens il
admet dans les différentes dalles de ces animaux
, j’examinerai s’il n’y a que quelques
quadrupèdes ovipares 8c un grand nombre
d’infeétes qui fubiffent des changemens â
mefure qu’ils croiffent | fi les autres animaux
ne diffèrent pas en naiffant de ce
qu’ils feront par la fuite, à plufieurs égards*,
I 8c fi les différences qu’on peur remarquer
dans les mêmes individus, à différens âges ,
ne les rapprochent pas, fous certains -points
de vues , des quadrupèdes ovipares & des
infeétes, en qui les changemens font les plus
apparens aux differentes époques de leur
vie.