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Au-deflous de l’avée on apperçoit autant
de fibres qu’il y a de divifions fur la cornée
; elles font larges & hexagones à leur
fommet, plus étroites dans leur milieu &
pointues à leur bafe ; leur longueur eft à peti
près la même, excepté les fibres plus près
des bords & des angles de la cornée , qui fout
un peu plus courtes 8c un peu inclinées; elles
fe terminent toutes à leur bafe en une membrane
à laquelle elles adhèrent faiblement ;
l ’auteur n’a pu déterminer qu’elle eft leur
nature. La membrane à laquelle elles abonnirent,
quoique très-tenue j i’eft moins encore
que la fécondé membrane firuée fous la première.
Sous ces membranes on apperçoit une
féconde couche de fibres. Swammerdam penfe
s'être aflfuré que ceHes-ci communiquent avec
le cerveau. On découvre en effet ce vifcère au-
dtflous de ces fibres ; il eft compofé de quatre
fegmens, du milieu defquels naît la moelle
épinière.
Les yeux liftes ont la même organifation
que les yeux à réfeau & les fibres qu’on y
obferve aboutiflent de même au cerveau.
Après la defcription des yeux Swammerdam
fait celle de quelques parties qui appartiennent
encore à là tête., de celles que renferme
le corcelet, & c. Mais comme c’êft en
plus grande partie la répétition de ce qui a été
dît au’ fujet des Abeilles ouvrières, je patte
ces objets fous filence pour ne m’occuper que
des parties propres au mâle. Ce font detix
tefticules, deux vaifteaux déférens, deux véficules
fominâles, le pénil, fur celui-ci une
membrane de couleur d’acier poli divifée
en cinq portions, & deux appendices de couleur
jaune.
Toutes ces parties font d’une grandeur
exceffive à proportion de l’anima!, & elles
occupent la plus grande partie de la capacité
du ventre.
Les tefticules font fitués profondément
dans le ventre Si à la partie qui répond aux
O U R S
lombes, comme dans les oifeaux ; ils ont la
forme d’une olive, ils font couverts d’une
infinité de vaifteaux aériens dont le nombre
nuit a l’examen de leur fübftance qui paroîc
vafculaire ; ils font d’une couleur citrine tirant
fur le pourpre.
Lés vaifteaux déférens font tenus, tranf-
parens, tortueux, entourés d’un grand nombre
de. vaifteaux aériens. Le fperme qu’ils
contiennent les fait paroître blancs. Ils communiquent
d’une part avec les tefticules., 8c
de l’autre avec les véficnles fémiuales ; ils font
d’un diamètre inégal dans leur trajet, 8c
leur fübftance eft glanduleufe.
Près des vaifteaux déférens font "fituées
les véficules féminales , elles font très-amples
, d’unë fübftance glanduleufe. On y remarque
des fibres , mufculaires.
Les vaifteaux déférens & les véficules féminales
aboutiflent à l’origine ou à la racine
du pénil; celui-ci eft un canaHông, courbé,
d’autant plus ample qu’il s’avance plus au*
dehors jufqu’à ce qu’il s’élargifle fenfiblement,
après quoi il fe rétrécit & il s’élargit de nouveau
en Un tubercule oval.
La bafe ou racine du péni! eft d’une fubf-
tance toute nerveufe & lemblable à un cartilage
qui n’a pas encore acquis toute fa dureté
; on y remarque une portion de fubf-
tance cornée du côté interne, & du côté externe
deux portions de même fübftance, mais
d’une moindre longueur. Au-deflbus eft une
membrane Couleur d’acier, divifée en cinq
portions, & un peu plus bas, de l’autre côté,
une membrane pareille,mais fans divifions,
fuit le pénil proprement dit, qui eft un canal
recourbé à fon extrémité ; il s’y renfle & il
eft couvert d’une fübftance cornée terminée
par une frange de poils.
Au moment d’accomplir l’accouplement
le pénil fe gonfle , entre en éreétion & fe
porte hors du ventre ;r on conçoit ce mcca-
F R E L 1 M
nifme qui fe rapproche de celui des autres
animaux j mais il eft difficile de comprendre
ce qu’entend Swammerdam quand il die 9
que dans l’éredtion., les parties de la gene-
ration du mâle font retournées j & qui! le
ferc de l’exemple de la peau qu on enleve
à un animal. Y a-t-il en effet un pareil ren-
verfement , ou les parties qu il a examinées
ôc décrites, contenues dans la capacité dn
ventre, ne changent elles pas Amplement de
politipn , 8c ne fe montrent-elles pas a découvert
en paroiflant au dehors , & ce ren-
verfetnent n’efl - il pas Amplement un effet
analogue à la rétraétion du prépuce ? Au refis,
Swammerdam entre dans un detail tres-cir-
conftancié de la manière fucceflt-ve donc chaque
partie, à commencer par les franges de
poils , paroiftent-au dehors, fe tumehencfe&
entrent en érection. Mais fans 1 appareil des
planches il eft comme itr.poflible d'être compris,
ainfi le leétenr doit recourir à 1 ouvrage
même. On fera fans doute forpris _, apres
avoir pris l’idée des organes de la génération,
tant dans l’Abeille mâle que dans l’Abeille
femelle, de trôuvet que Swammerdam conclut
qu’il n’y a pas d accouplement 8c que la
femelle n’eft fécondée que par 1 odeur que
les mâles répandent dans la ruche ; il fe fonde
fur ce qu’on n’a pas vu 1 accouplement, fur
ce qu’il ne peut avoir lieu, tant la femelle
eft continuellement environnée d ouyriers ;
mais il avoue que fon opinion répugné a
l’appareil des organes , & il ia propofe jufqu’à
ce que la manière dont l’Abeille femelle
eft fécondée ait été déterminée pat. l’obfer-
yation.
A la fuite de l’hiftoire & de la defcription
anatomique des Abeilles dont je viens de
donner un précis, Swammerdam reprend
plufteuts faits relatifs à leur hiftoire, 8c il
ajoute des obfetvaricms fut le nombre des
différentes Abeilles trouvées, dans différens
tems, dans diverfes ruches. Mais ces objets
devant fe trouver dans l’hiftoire particulière
de ces infeétes au mot A b e i l l e , ils formeraient
ici un double emploi.
I N ' A I R E . eccxxxïx
Enumération des infectes qui appartiennent
au fécond mode du troijîcme ordre de changement,
& auxquels on donne le nom de
chryfalide.
Les infectes qui appartiennent à ce troi-
fième mode ne diffèrent de ceux du premier
qu’en ce que la peau qui les recouvre ne
laiftè pas appercevoir la forme de leurs membres
aufli diftinéfement que dans les premiers.
Ce font les Papillons, tant diurnes
que nofturnes.
A la fuite de cette introduétion, Swam-
merdam donne des planches accompagnées
d'explications , dans lefquelles il repréfente
le Papillon depuis l’oeuf'jufqu’à fon dernier
état, & fait voir comment le Papillon étoit
originairement contenu fous fes différentes
enveloppes, comment fes membres fe font
formés.
a n a t o m i e d u p a p i l l o n .
C h a p i t r e p r e m i e r .
Defcription des parties externes & internes
de la Chenille.
La Chenille qui eft le fujet de cette def-
criptiôn eft la Chenille épirieufe qui vit far
l’ortie, & fe change en ce Papillon diurne
qu’on connolt fous le nom de petite "Tortue.
Geoff. rom. z , pag. 39 , n*. 4. Liftn. Faun.
rt° 774. Je ne fuivrai pas la defcription des
parties externes de cette Chenille, qui eft
très-commune 8c bien connue.
. Lorfqu’on ouvre la Chenille fur le dos ,
il fort de la plaie une liqueur verdâtre. C ’eft
le fang. On découvre enfuite des fibre» mul-
culaires qui fervent au mouvement des anneaux
du corps; plias profondément le coeur
donc on trouvera plus bas la defcription ; a
l’extrémité du corps deux globules qui approchent
de la forme du rein de l’homme &
des quadrupèdes. Mais ces globules ne