
verfales avec le corps, comme les portent les
Papillons diurnes, au moins les aîles fupérieu-
res ; auflî le plus grand nombre des Phalènes
vole c il mal, pefamment,à de petites diftan-
ces j 6c ne peut voler qu’autantque l’air eft dans
un calme parfait. Le grand Paon de nuit , le
Paon de jour fourni (lent, dans nos climats ,
deux exemples frappans , le premier .de la
lenteur, de la pefauteur, du peu de fréquence
du vol , de l’impoflibilicé de l’exécuter,
fi non par un calme plein , dans un Papillon
qui n’a point de trompe , qui ne prend po ne
- de nourriture ; qui s'unit à fa femelle peu
après être forci de la chryfalide, qui vit peu
de tems fous fa dernière forme, dont les
aîles font.amples, lourdes, mal conformées,
difpuoporcionncesjtrès-difficilesàmouvoir} le
fécond fournie l’exemple d'un vol a-flez facile,
léger, fréquent, rapide, exécuté dans un tems
même ou il règne un vent aflez fort, dans un
Papillon'oppofé en tout au premier, par les
circonftances de la durée de fa vie fous fa
dernière forme, du pouvoir & du befoin
qu’il a de prendre des alimens, par le tems
qui s’écoule entre fa fortie delà chryfalide, &
forf accouplement, 6c fur-coux par l’étendue,
la proportion , la forme , la legéreté 6c la
difpôficion de fes aîles. Il n’eft pas befoin de
porter plus loin les exemples du rapport entre
la perfection du vol , les caufes qui le
rendent plus parfait, & les befoins auxquels
il fournit les moyens de fatisfâire. Le lecteur
curieux de ces exemples , les trouvera faci-
Jemenc lui-même.
De la natation.
La natation appartient aux poiflons , à
quelques oifeaux 6c quelques infeéces } elle
cil leur manière propre & particulière de fe
mouvoir, de pafler d’une place à une autre ,
au mü.ieu de l’élément qu’ils habitent , ou
dont ils fréquentent la furface \ c’eft leur
marcher à fa fuperficie.Pour tous les autres animaux,
c eft une façon forcée de pafler d’un lieu
à un autre , un mouvement accidentel &
contre nature, une forte de marcher dont les
mouvemens font changés , exécuté par les
pi.êmes parties qui fervent au marcher vérifiable
6c ordinaire fur la terre. Si j’avois à
traiter fpécialemenrdes poiflons , la natation
feroit -néceflairement un article fort long ,
mais je ne dois en parler que comparativement
; je me contenterai donc d’obferver que
la natation confidérée dans les poiflons', a un
rapport immédiat au vol des oifeaux ; que
les inftrumens qui fervent à l’un 6c à l’autre
fe correfpondent, comme les élémens au milieu
defquels ils font exécutés, fe reflemblent
par la mobilité de leurs parties qui conftit-ue
leur fluidité. A.infi, les nageoires placées fur
les côtés du corps des poiüens , répondenc
en général aux aîles des oifeaux ; leur forme ,
leur légèreté, leur applatilTement, leur arron-
dilTement fur leurs bords , leur élargiflement
à l’extrémité j leur relferrement.vers la jonction
avec le corps, leur pofition franfverfale,
les rapprochent en particulier des aîles des
oifeaux rameurs , & four autant de caufes
qui en font d’excellentes rames;
L’arête qui s’étend perpendiculairement le
long d une partie du dos , ferr à maintenir
l’équilibre , à fendre l'eau , & répond à l’avance
que forme dans les oifeaux.là crête du
Jlzrnum , ou le brechet ; c’eft dans les uns &
les autres la quille du vailïèau’ ; quant à la
.queue , qui ne reconnoit pas qu’elle en eft le
gouvernail? Il y a donc un rapport frappant
entre les inftrumens du vo l, & ceux de la
natation ; l’un & l’autre four exécutés par des
mouvemens analogues ; .c’eft en frappant
l’eau avec leurs nageoires de devant en arrière,
que les poiflons nagehr ; c’eft par un mouvement
fembiable de leurs aîles , que les
oifeaux volent : c’eft en portant la queue d’un
côté ou de l’autre, que les poiftbns& les oifeaux
changent leur direiftion. Mais les nageoires
four capables de mouvemens que les aîles ne
fauroienf exécuter ; ce qui vient, fans doute,
de deux caufes , de ce que leur articulation
avec le corps eft moins ïncimê, différente , &
de ce que les poiflons ont des mufcles qui
manquent aux oifeaux ; les poiflons tiennent
à volonté leurs nageoires verticales ou hori-
fonrales, & dans toutes les polirions moyennes
entre ces deux premières, ils les tournent
far elles-mêmes i ils peuvent les^ mouvoir
d’arrière en avant , & en frapper l’eau dans
ce fens : les oifeaux ne fauroient tenir leurs
aîles , ou que parallèlement a 1 horizon 6c
c’eft leur pofition pendant le v o l, ou les ele-
ver, les rapprocher au-ciefliis du corps 6c de
la liane perpendiculaire , ou enfin les abailfer
foiblement, étant étendues , au-deflbus de la
ligne horizontale ; ils ne peuvent jamais les
porter d’un mouvement commun d’arrière en
avant, 6c en frapper l’air en ce feus. Exa
minons ce qui réfulte de ces rapports 6c de
.ces* différences entre les nageoires 6c les
aîles.
Les poiflons fufpendus dans les eaux , s’élèvent
ou defeendent à volonté ; dans le moment
ou ils s’élèvent , iis tiennent leurs nageoires
horizontales , ils admettent de l’air
dans cette veflîe que tout le monde connoit
qu’ils ont la faculté de remplir 6c de vuider
à leur gré , q u i, en fe dilatant, étend leurs
flancs , augmente la furface de leurs corps ,
en allège le poids , proportionnétiient au volume
d’eau déplacé , & tend à le porter à la
furface ; ils frappent en mêtne-^rems l’eau de
haut en bas avec leurs nageoires.: les oifeaux ,
.pour s’élever au milieu de l’air , le frappent
également de haut en bas avec leurs aîles étendues
horizontalement} l’air qui s’introduit a
leur volonté dans leurs os , qui paffe dans le
tuyau & les barbes des plumes, leurs poulinons
quioeçupent un fi grand efpace , qui
qui s’étendent dans le ventre ., 6c n’y trouvent
de réfiftance à leur expanfion que de la
part de membranes 6c de mufcles d’un cilla
lâche 6c qui prête , font autant de caules qui
augmentent leur volume à proportion de la
maffe d’air abforbé 6c raréfié, qui l’allègent,
tendent à le porter en haut, & remplacent la
veflîe qui leur manque. Mais ils ont encore une
autre puiflance ; elle -exifte dans leur queue
dont ils frappent l’air en même-tems que de
leurs aîles pour s’élever ; les poiflons plats ,
plagiuri , ont le même avantage ; les autres
eu jouiflent imparfaitement j en faifant un
effort pour approcher leur queue de la pofition
horizontale, en l’inclinant d’un côté 6c
ça en frappant l’eau.
Pour dercendre , les poiflons. vuident leur
veflîe, en expriment l'air ; ils ramènent leurs
nageoires qu’ils pliflent à la pofition verticale,
ainfi que leur queue , ils inclinent leurs nageoires
en arrière 6c les appliquent le long
du corps j leur poids les entraîne au fond de
l’eau, 6c ils defeendent la tête en avant,
parce que le poids eft plus.grand de fon côté,
parce que la queue , fur - tout dans les
poiflons plats , retarde la defeente de la partie
poftérieure du corps. Ces mouvemens font
ceux que les poiflons exécutent pour une defeente
corn pierre 6c rapide , de la hauteur ou
ils étoient au fond de l’eau ; mais fi ils veulent
ne pafler que plus bas , fans defeendre
au fond 6c par une defeente lente, ils élèvent
vers le deflus du cor os leurs nageoires qui
éroient horizontales, 6c comme ils occupent
alors moins de furface, leur poids les entraîne
doucement vers le fond , ils defeendent
parallèlement de l’avant & de l’arrière,
ou par un mouvement égal de tout le corps ,
parce que les nageoires le fou tiennent en
équilibre. Les oifeaux , pour defeendre précipitamment,
plient leurs aîles, comme les poifilons
pliflent leurs nageoires , ils les ramènent
de même en arrière , 6c les appliquent
éga’ement le long du corps ; il eft vrasfeni-
blable qu’ils expriment une grande partie de
l’air qu’ils a voient admis à leur intérieur,
ils defeendent la partie antérieure du corps
en avant, par les mêmes raifons que les poif*
fons; s’ils ne-veuient que s abailfer au milieu
des airs ou defeendre doucement 6c le corps
en équilibre , ils relèvent leurs aîles &*!eur
queue, 6c les tiennent plus ou moins inclinées
à l’horizon ; ils préfencent alors moins
de furface, leur defeente eft douce.6c uniforme
entre les deux extrémités du corps }
c'eft la defeente de la plupart des oifeaux ,
celle qui leur eft ordinaire , 6c qui ne manque
d’avoir heu que quand ils ont; un motif
de defeendre plus promptement ; mais la defeente
rapide danî laquelle la patrie antérieure
du corps eft en avant, eft , au contraire , la
defeente 'ordinaire des oifeaux carnaciers j
& elle l’eft toutes les fois qu’ils fondent fur
1 leur proie. On en fent la rai fon.