
nés des feuilles, en creufent 8c en rongent
le parenchime j ce qui en même-rems les
nourrie, & leur fournit un abri. Les unes
minent en grand ou tout autour d’elles , &
les autres en fuivant des chemins tortueux.
On a nommé ces dernières mineufes en paieries.
n , "
Hiftoire de cinq efpèces.
15e M é m o i r e .
■ Des Chenilles qui vivent dans des galles , &
de celles qui vivent dans l ’intérieur des boutons
& , des racines des arbres & des
plantés.
fe s Chenilles dont M. de Geer a précédemment
parlé , vivent fur les plantes Sc à
leur extérieur $ celles dont il s’occupe dans
ce mémoire j habitent quelque partie interne
des plantes , où des galles dont elles ont produit
la formation. Avant d’entrer en matière
j M. de Geer expofe en général les
dégâts que plufieurs Chenilles & différens
Vers caufent dans les végétaux dont ils rongent
quelques parties internes : il parle en-
tr,'fUC.res ^'ua ^ er iaune à fîx jambes , couvert
d’écailles, qui vit en terre, qui s’attache au
feigle femé en automne . & en coupe la
plante a fleur de terre j il foupçonne ce Ver,
qui fait périr beaucoup de feigle , de devenir
un Scarabé ; car il n’a pas fuivi fa méta-
morphofe. Nous ignorons fi on a ce Ver à
redouter dans nos climats , ainfi qu’en Suède ,
& nous invitons les cultivateurs.à vérifier ce
fait , à examiner ce Ver , & à le fuivre dans
fes changemens , premières conditions nécef-
faires pour parvenir à s’oppofer à fes dégâts.
Hiftoire d une Chenille a feize jambes ,
rafe , brune , qui habite une galle réfineufe
du pin.
On trouve toute l’année fur les jeunes
branches du pin , les galles dont il s’agit ;
elles avoient cependant été peu examinées j
elles font habitées en automne . & vides le
refte de l'année \ elles paroiftène folides à
1 extérieur, mais,en les ouvrant, on trouve
qu’elles font creufes : les plus grandes ont
un pouce de long 8c fix a fept lignes de tour :
ieur couleur eft d’un blanc (ale mêlé de brun
jaunâtre ; elles font couvertes d’une pouflTière
qui les fait paroître farineufes 3 leur cavité
interne eft occupée par un noyau qui eft lui-
meme creux , 8c qui fert de logement à une
Chenille : elle onge la partie ligneufe de
la branche fituée fous la galle 8c au-delà
& fe nourrit de cette fubftance remplie de
refine ^ le vuide entre lès parois de la galle ÔC
le noyau , eft le réceptacle des excrémens,
Defcrip tion 8c hiftoire de la Chenille qui
eft fort petite. M. de Geer obferve qu’elle
vit au milieu de la réfine, qu’elle s’en nourrit
, tandis que fou odeur déplaita la pluparc
des autres infeétes.
Une Chenille de ette efpèce pofée fur une
feuille de papier imbibée de térébenthine ,
a coté d’une Chenille d’une autre efpèce,
n’y parut rien fouffrir , dans un efpace de
tems , qui fuffit pour faire périr l’autre Chenille.
Des Chenilles de même efpèce enfermées
dans un poudrier , où pendoient deux morceaux
de papier mouillé de térébenthine ,
& qui étoit couvert, n’en foufftirent pas au
bout d’une demi-heure.
Autres expériences qui prouvent que ni
lodetir de la térébenthine , ni cette huile
même appliquée fut le corps de la Chenille ,
ne la tue pas. Cet énoncé expofe le fenti-
ment de M. de Geer ; mais les expériences
ne me paroilïènc pas aufïi concluantes qu’il
les a jugées, & il me femble en réfultet au
contraire que l’odeur exceflîve de la térébenthine
incommode au moins beaucoup la Chenille
dont il fait l’hiflûire. C ’eft beaucoup
quelle réfifte aux épreuves qu’il lui a fait
fupporter. Defcription de fa Chryfalide & de
I fon Papillon. C ’eft une teigne aflez petite.
Chenille qui ronge & mange les racines du
houblon.
Cette Chenille que les auteurs n’avoient
pas obfervée avant M. de Geer, eft de gran
deur médiocre ; elle a feize jambes ; elle
attaque de préférence les racines qui ont
refté trois ou quatre ans en terre fans être
nettoyées : elle en ronge l’intérieur aufïi bien
que la furface ; elle vit toujours en terre , &
s’y mécamorphofe j mais quand le Papillon
eft prêt a naître, la Chryfalide perce fa coque
, elle en fort St s’avance à la furface de
la terre ; elle la dépaffe même & s’arrête à
l’endroit où le fourreau des aîlès finit. Le Papillon
naît au commencement du mois de
juin. Defcription du mâle & de la femelle ,
qui font très-diftérens. Leurs Antennes font
très-courtes , & n’excèdent guère une ligne
de long ; ce qui eft très-remarquable. Les
deux dernières jambes du mâle fonc-garnies',
du côté extérieur, de longs^poils jaunes. Les
oeufs font très-petits , même proportionné-
mentà la grandeur de l’efpèce, d’une forme
alongée ; la femelle les dépofe à terre , &
les répand précipitamment , fans ordre ,
comme du grain que l’on fème.
Defcription d’un Papillon remarquable ,
comme le précédent, par la petitefïe de fes
antennes , & par la figure finguliére de fes
jambes poftérieures : fes antennes n’ont
qu’une demi-ligne de long ; les cuiffes des
jambes poftérieures ne diffèrent de l’extérieur
ordinaire qu’en ce qu’elles font garnies de
très-longs poils , mais au lieu de jambes ,
on ne voit qu’une maffe pyriforme attachée
à la cuiffe par le bout effilé , & garnie du
côté intérieur , qui eft applati, d’a pétités
qui formelle une forte de brode. M. de Geer
a vu plufieurs de ces Rapilions qui étoient
des mâles , dont il ne connoît ni la femelle,
ni la Chenille.
Chenille qui habite l'intérieur des boutons,
des branches du pin , & qui les ronge.
Cette Chenille , fort petite , fe trouve au
mois de mai dans les boutons du pin qu’elle
habite , dont elle fe nourrit, au centre def-
quels elle fub t fes changemens ; le Papillon
naît en juin ; il eft noéturne.
Chenille qui vit dans l’intérieur des boutons
des rojiers.
C ’eft au commencement de mai que M.
de Geer obferva cette Chenille ; dans cette
faifon les rofîers ne font que commencer à
pouffer en Suède j la Chenille en perce les
bautj>ns, s’y loge , les ronge & les détruit.
Sa longueur eft de cinq lignes & demie ; elle
eft de couleur fombre , brunâtre ; elle couvre
de fes excrément qu’elle ponde au dehors
l’ouverture quelle a faite au bouton ; quand
celui qu’elle a rongé eft-épuifé , elle en attaque
un autre ; elle fe change vers le commencement
de juin en une Phalène fort jolie ,
qui eft mi-partie de noir & blanc.
Je n’ai point obfervé la même Chenille
que M. de Geer, mais j ’en connois une plus
grande, toute verte , qui paroît dans nos climats
dansde tems où les pouffes des rofiers
s’épanouilfenr , qui rapproche les jeunes
feuilles , les lie par des brins de foie , &
fous cette enveloppe qu’elle couvre de fes
excrémens , ronge le bouton à fleur naiflant.
Cette efpèce détruit , au printems , un
grand nombre de rofes , & arrêtent beaucoup
de pouffes qui commencoient à végéter.
Si l’on eft curieux de conferver les rofes
d’un jardin , il faut tous les jours examiner
les jeunes tiges , écarter les feuilles qui font
rapprochées, ôc enlever les Chenilles qu’elles
couvrent.
iS e. M é m o i r e .
Des Chenilles, Teignes & d’une Chenille véritablement
aquatique.
Définition du mot Teigne. Divifiou de
ces infectes en vraies & fauffes Teignes ; di-
verfité des genres à qui ces noms ont été donnés
, le tout d’après M. de Réaumur.