
eçcxl D I S C O U R S
prennent leur entier développement que dans
le Papillon , c’eft pourquoi l’examen en eft
renyoyé à .l’anatomie de cet infeéte.
Après avoir enlevé-les parties qui viennent
d erre nommées , on découvre l’eftomac qui
remplit la plus grande partie de la capacité
du corps de'la Chenille; fa partie antérieure
eft un canal étroit qui va en s’élargilfant , il
pâlie en remontant,dans une rainure ou fillon
imprimée fur la moelle épinière , & remontant
par dellus le cerveau, il aboutit à la
bouche. Ce canal, quèSwammerdam nomme
gula, patoît répondre à loefophage. j
L’eftomac eft formé de trois membranes, la
première eft exceffivement mince & couverte
de vaifleaux aériens, la fécondé eft mulcu-
laire , & la troifième , qui contient immédiatement
les alimens, eft très mince. A la
partie antérieure de l’eftomac on découvre
en de (Fus des expanfions tendineufes qui s’étendent
fur tout le vifcère , qui l’entourent
& qui nailfent des fibres mufculaires de la
fécondé membrane.
Au-deffus & au-deffous de l’eftomac font
fix appendices qui fe propagent vers le gros
inteftin j & finilfent en inteftins borgnes ou
qui font fix cacum-, plus bas un gros inteftin
dans lequel les excrémens fe moulent &
qui aboutit au reétum.
Des deux côtés de l’eftomac font deux
canaux grêles qui remontent jufqu’au cerveau. ;
L a première penfée de Swammerdam fur
l’ufage de ces canaux fut qu’ils font les ré-
fetvoirs de la foie ; mais il crut que cette
Chenille filant fort peu, ces canaux peuvent;
avoir un autre ufage, 6c il ne le détermine
pas.
Lorfqu’ona enlevé toutes les parties dont
il vient d’être fait mention , on découvre le
corps graiffeux étendu fur tout le corps à fon
intérieur ; il ne fert dans la Chenille qu’à
foutenir les expanfious des trachées ; elles;
nailfent de deux troncs principaux, un de
chaque côté ; ces troncs communiquent en^
tr eux par. des ramifications qui répondent
à chaque ftigmace.
Pour bien voir le coeur , il faut étendre la
Cheni'le fur le dos, 6c l’ouvrir fous le ventre,
alors on reconnaît que le coeur s’étend, fuivant
la longueur du corps, d’une extrémité à l’autre.
Il confijje en un canal, à plufieurs étràngle-
mens, couvert de fibres mufculaires longitudinales
& circulaires; il fe contraéle par
1 aétion de ces fibres ,& fa dilatation eft opérée
par celle d un grand nombre de fibres
mufculaires, qui ont d’une part'leur infection
fur ce vifcère, & de l’autre fur différentes
parties.
ï xd’ our découvrir le cerveau & la moelle
éphyère, il faut ouvrir fut le dos & choifir
des Chenilles qui aient été malades, parce
quelles ont moins de; graifte. Le cerveau ,
placé ftir l’origine de l’oefophage, eft formé
de deux globules.; au-deffous. eft l’origine de
la moelle épinière , elle commence par deux
nerfs qui fe réunilFent en Un ƒ & elle forme -,
dans fon trajet jufqu’à l’extrémité du,corps,
des ganglions qui donnent naiflance auxdiffé-
rens nerfs.
C h a p i t r e II.
Manière doqt la .Chenille devient chryfalide;
ce que c’efl que la chryfalide ; obfervatiams
anatomiques.
Le changement de la Chenille en chryfalide
confifte dans le développement des
parties de la dernière, & la chryfalide .n’eflr
autre chofe qu’elle-même, quecequ’elleétoir,
mais ces parties ont acquis un développement
& une confiftance quelles n’avoient pas fous
la peau de Chenille; car. elles étoieçt dès
l'origine contenuesfous-cette peau; cependant
elles écoient infiniment petites-, molles & d,e-
liquefcentes ; au lieu que. quand le changement
a lieu, les parties de îa chryfalide ont
acquis & lé volume & la confiftance qui leur
font propres.
p r é l i m i n a i r e . CCC
Lorfque-la Chenille a ceffé de manger,
elle fe fufpend pat des fils de foie ; elle quitte
fa peau, & alors la chryfalide paraît à nud.
Swammerdam en décrit les différentes parties
tant externes qu’internes dans un grand
détail. Il ne m’elV pas poffible de le luivre
dans cet expofé, dont il réfulte que la chryfalide
eft l’aîfemblage des parties du Papillon,
mais molles, refferrées, pliées fur elles-mêmes,
couvertes par l’enveloppe de chryfalide
qui n’en laide appercevoir qu’une ébauche
gruffière & impartaire; la chryfalide étoit de
même cachée fous la peau de Chenille qui
ne permettoit pas de diftînguér aucun de
fes traits , & comme elle-même eft l’affem-
blage des parties du Papillon, il s’enfuit que
celui-ci étoit déjà exiftnm fous la peau de
Chenille; enfin, que dans l’état de Chenille,
dans celui de chryfalide , c’eft le même animal,
ou le Papillon , mais, caché fous deux
enveloppes, dont la première ne laiffe rien
appercevoir. de fa forme, dont la fécondé
permet d’en découvrir une ébauche groflière,
&que dans l’état de Chenille les membres du
Papillon étoient.infiniment.petits, que dans
celui de chryfalide ils ont leurdétendue à
peu près, mais ils'font repliés , & ils font
mous & manquent de la confiftance qu’ils
doivent acquérir.
Après les, détails dont je viens de tâcher
de dominer au moins le réfultat, Swammer- .
dam examine l’état de la. chryfalide à diffé-
rens jours , depuis le premier où elles a quitté
la peau de Chenille.
Etat au fécond jour.
Les yeux fi déliquefcens qu’ils fe fon-
doient en les touchant, les pattes & les antennes
ne paroiffent encore que comme une
membrane qui commence à prendre quelque
confiftance ; les ailes femblable^ à une' matière
gélatineufe.
A l’intérieur M changement plus notable.
L’eftomac fenfiblement diminuédelongueur,
i’oefopbage au contraire du double plus long ,
pallknt à travers le corcelet & pénétrant dans,
le ventre ; la partie poftérieure de l’eftomae
refferrée& fe changeant en un inteftin grêle,
mais fi peu folide , qu’on lie pouvoir le coucher
fans le lacérer; cet inteftin, rempli
d’une férofitc rouge , mêlée d’un féJhnenc
rougeâtre. Chute où féparation d’avec le,vcn-;
tricule des fix inteftins cæcum.
Le coeur Sc la moelle épinière devenus
beaucoup plus courts, les canaux qui telfem-
blent aux réfetvoirs de la foie , rétrécis ;
les mufcles du thorax, des pattes, &c. fans
force & fans confiftance ; la gtaiffe un peu
plus jaune,pius-compaéte, friable. Les expan-
fions des trachées plus étroices , un noeud ou
une éminence prefqu’arrondie & de couleur
purpurine aux derniers anneaux du ventre.
11 n’a plus été poffible de découvrir -les deux
corps re'niformes.
Etat de la chryfalide au Jixième ou huitième
-, jour. «
L’enveloppe extérieure moins humide-&
plus compacte , encore blanchâtre, mais d’un
blanc tirant fur le gris l’eftomac retiré &
ne formant prefque plus qu’un point ou lac,
le fluide qu’il contenoit d'un pourpre plus
foncé., les mufcles du corcelet plus exprimés
& ayant plus de confiftance. Commencement
du développement des parties de la génération.
Etat de la chryfalide au douzième jour,
La trompe ayant-déjà une confiftance
marquée ; les antennes couvertes de leurs
poils; les patres auffi couvertes des leurs;*
les poils & les écailles des ailes très-recon-
noilîables, mais remplis d’humidiré, & réunis
comme les poils d’une peau qui a trempée
plufieurs jours dans l’eau ; les ailes extenfi-
bles en en étendant la membrane.
Etat de la chryfalide au feifème ou dixfeptiime
jour, tems oh le Papillon ejl prêt
d’ en rompre l ’enveloppe. ,
Les yeux bien formés ; la trompe de même.