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5°. Mêmes caraétères & fix. jambes, écailleufes.
•°* Vers qui portent en devant de leur
tete , qui eft de forme confiante, deux
cornes roides & fines par ou ils fe noùr-
riflenr,
S7*- Corps alongé , fix jambes écailleufes,
& deux crochets placés à leur partie
poftérieute.
8*. "Lzsfauffes Chenilles, tète arrondie, fix
jambes ecailleufes Sc plus de dix mem-
braneufes,
Chacune de ce s claffes eft fubdivifée en
plus ou moins de genres.
4 e. M i m 6 I K î.
Des trompes à lèvres greffes & charnues des
Mouches à deux ailes.
Les differentes Mouches qui ont' des
trompes pompent les fluides, les unes en
les .devant d un refervoir ou ils font abon -
dans, les autres les tirent des fubftances qui
ne font qu humides, & celles- ci font obligées :
d exprimer les fucs, de les raffembler , avant
de s en faturer. Ces divers, befoins. exigoient
des inftrumens eu organes différens ; des
trompes ou fuçoirs dont la ftrufture fut
variée j c eft cette fttuélure différente des
trompes j relative aux befoins des efpèces, qui
fait l’objet de ce, mémoire. 11 eft peu fut.
ceptible d’extrait parce que les planches font
particulièrementnéceffaires pour l’intelligence
du fujer. Je me bornerai donc aux feuls objets
pour 1 intelligence defquels les figures ne font
pas abfolument néceffidres.
M. de Réaumur commence par examiner
les trompes, qui ne font pas renfermées
dans un fourreau, qui font prefqu’entié-
lement, charnues & terminées par deux efpèces
degroffes lèvres. Mais parmi ces trompes
il p en a de plus compofées les unes que les
O U R S
autres. Les trompes des Mouches bleues de
la viande & celles qui ont la même ftruâure
font les plus fimples. Les Mouches qui en
font pourvues retirent dans l’état de repos
leur trompe dans une fcifftire écailletife fituée
a la partie antérieure & inférieure de la tête.
La trompe couchée & repliée dans cette feif-
fure y eft entièrement cachée. Mais pour en
faire ufage la Mouche la fait fortir de la
cavité ou elle étoit engagée & l’alongë j on
reconnoit alors, fi on fait ufage d’une loupe,
que la trompe eft compofée de deux pièces
à-peu-pres égales en longueur, & dont la
fécondé peut fe courber fur la première.
Celle-ci.eft en forme d’entonnoir prefqu’en-
tietement membraneufe j la fécondé , plus
fine a fon origine que dans le refte de fon
etendue , eft du côté interne prefque carti-
lagineufe , Si elle fe termine par un renflement
ou empâtement, formé par deux lèvres;
elles laiflent entre elles une ouverture qu’on
peut regarder comme la bouche de la Mouche.
Lorfqu’elle fait ufage de fa trompe les lèvres
en font dans une vive agitation & elles
exécutent plufieurs mouvemens différens;
ils ont pour but de vider l’air contenu dans
la trompe; lorfque le vide y eft formé, la
liqueur monte par la preflîon de l’atmof-
phère dans la trompe, dont le'bout eft en
cohraét avec la liqueur. Cependant ce ne
font pas feulement des fluides que les Mouches
afpirent, mais des fucs épais & même des
fubftances concrettes, mais folubles comme
le fucre. Dans ces cas les Mouches font
découler -de leur trompe une liqueur qui
délaie les fucs épais & qui diffout les'
matières collerettes , l’agitation des lèvres
favorife l’aétion de certe liqueur. Mais les
Mouches parviennent à fucer le fuc des
fruits & meme le fang des animaux; il s’enfuit
qu il faut qu’elles foient munies d’an
infiniment perforant ; auflî ea font - elles
pourvues, & cet inftrument eft un aiguillon
que M. de Réaumur eft parvenu à découvrir
& qu’il a fait connoître ; l’aiguillon eft fitué
fur la partie antérieure de la fecoiide pièce
de la trompe; il eft renfermé dans un étui
à deux lames écailleufes, & il aboutit à lq
cc xxxv
commiffure des deux lèvres,
aiguillon que la Mouche entame l'épiderme
Si parvient enfuite à pomper les fucs qui font
contenus au-deffous. M. de Réaumur a trouvé
cet aiguillon à la Mouche commune, fi fréquente
dans les maifons , il ne lui en a trouve
qu’un , & il en a trouvé plufieurs à d’autres
Mouches qui ont également une trompe
charnue. Les Taons , fi avides du fang des
animaux , font-du nombre de ces Mouches
qui ont plufieurs aiguillons & une trompe
charnue. M. de Réaumur décrit leurs aiguillons
faciles à obferver , tandis que ceux
des Mouches communes ne fe découvrent
pas alternent', Sc qu’il faut, pour les voir,
obferver des Mouches nouvellement forties
de l’état de chryfalide. Cependant M. de
Réaumur préfume que ce n’eft pas par les
lèvres de la trompe que le Taon afpire ; il
croit que lefangmonte-entreles lames des ai-
effilions, qui font office de pompés foulantes
& afpitantes, que les lèvres ne fervent que
d’appui à ces pièces, & à prefler les bords
de là plaie ,' à èn exprimer le fluide.’11 con-
jeéture que l.es Mouches ruminent , & qu’à
la faveur de la liqueur qu’elles font couler de I
leur trompe, elles y ramènent les altméns j
que ce mouvement élaboré, ces deux con-
je&ures font appuyées fur dés faits.
te. M é m o i r e ,
Des parties extérieures & des parties intérieures
des Mouches , 6’ principalemetit des
Mouches à deux, ailes, p
M. de Réaumur commence par s’occuper
des yeux , & d’abord de ceux à réfeau, il
renvoie à ce qu’il a dit à ce fujet en parlant
des yeux des papillons; il obferve que ceux
des Mouches font à proportion plus grands
:gc que les facettes en font plus petites.,
’ d’où il fuit que leurs yeux font un affem-
blage d’un-plus grand nombre de facettes;
il obferve que quelques. Mouches , comme
les Ephémères, ont deux fortes d’yeux à facettes
, qui diffèrent par la grandeur , Si
que les yeux à facettes font diverfement colorés
dans les différens infeéles. Des yeux à
rézeau l’auteur paffe aux yeux liffes, dont la
plupart des Mouches font pourvues, indéJ
pendamment des yeux à réfeau. Toutes
les Mouches cependant n’en n’ont pas : ils
forment, par leur pofition, un triangle dans
le plus grand nombre de celles en qui on les
peut obferver.
Après avoir traité des yeux , M. de
Réaumur s’occupe des ftigmates. «Toutes
,, les Mouches , dit-il, foit à deux, foit à
-quatre ailes, qui ont un corcelet fimple
i, ou fans divifiori , ont deux ftigmates à
« chaque côté de leur corcelet; elles en ont
» auffi fur les anneaux de leurs corps, mais
„ ceux du corcelet font les plus confidérables.
M. de Réaumur décritenfuiteleséa/ancierr.
Ils appartiennent aux feules Mouches :à deux
ailes. Indépendamment des balanciers ces
Mouches ont encore à l’origine des ailes deux
appendices membranneuxun de chaque
côté , qui patoiffent comme des ailes tronquées.
Ces appendices & les balanciers fup*
pléent-i!s aux fécondés ailes qui manquent
aux Mouches qui n’en ont que- deux , ou
quel eft leur ufage ? Le corps eft compofé
d’anneaux fortifiés par des plaques ou enveloppes
écailleufes. L ’auteur entre dans le
détail des différentes formes de ces écailles. Il
paffe enfuite à ladefcription des parties dont
les jambes ou pattes font compofées, il remarque
que la partie qui répond au pied eft
toujours .terminée par deux crochets fi fins
que l’infeéte trouveiprife fur les furfuces les
plus-polies. Plufieurs efpèces ont la plante du
pied garnie de pelottes hériftées dé poils':
I elles aident fans, doute la-Mouche à fe fou1-
tenir , mais les crochets feuls fuffifent, puif»
que les efpèces privées de ces pelottes, telles
que l’Abeille, n’en montent pas moins le long
du verre perpendiculaire.
Avant d’examiner les parties internes,
M. de Réaumur avertit que certains infeéles
ont ou le corps entier diaphane ou une portfon
du corps tranfparente, & que fi on regarde ces
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P R É L I M I N A I R E .
C e ll avre cet