
dépofar dans les bibliothèques , & qui peut
fervir à prouver combien , avec une érudition
txès-vaftè , on étoit peu éclairé fur l’hif-
toire des infectes; il y aunlîècle & demi ;
combien cent ans d’obfervations ont apprisde
faits j & détruit de préjugés , combien l'imagination
égare , 8c l’expérience éclaire 1
M U L L E R .
M. Muller publia à LeipGc, en 178 r , -un
volume -in-q.°. écrit en latin ; intitulé :
Hydrachntt quas in aquis Danis palujlrïbus
detèxit , defcnpfit, pingi & tabulis 11 , aneis
incidi curavit} Otho Fredericus Muller , &c.
M. Muller appelle Hydrach.no. des infeétes
aptères qui vivent dans l'eau, foit dans la
vafe , foit fur les feuilles des plantes aquatiques
; il avertit , dans un difeours préliminaire
que ces infectes étoient fort peu connus
avant qu’il les eût obfervés , qu’on en
diftinguoir qu’un fort petit nombre d’efpèces.
11 cjte les auteurs qui en'avoient parlé , 8c
ui les avoient cependant confondus avec
es infeétes d’autre genre. Tels ’fontLinné /
Swammerdam , Roefel. Les Hjdrachnsont.,
par leur forme , de Hfcelfemblance avec les
Tiques 8c les Araignées. Mais ils'ne vivent
que dans l’e a u & ils fe nourrifTént de proie;
ils font ovipares; ils 'méritent d’être obfervés
particulièrement , parcé' que les beftiaux en
avalent beaucoup en s’abreuvant.
A la fuite du difeours préliminaire dont
je viens de préfenter le fommaire. On tron-
ve un mémoire écrit en françois , adrefle par
M. Muller a l’académie des fciences de Paris,
donc ce favant eft correfpondant. En voici
l ’extrait.
Dans ce mémoire, M. Muller appelle les
Hydrachnes , Tiques aquatiques. C ’eft un
genre particulier , participant de celui des
Tiques 8c dé celui des ' Araignées. Même
nombre de pieds entre cés trois genres, parité
relativement aux barbillons & dans le
port. L’infertion des pieds, leur anus les rapprochent
des Araignées , dont le nombre
des yeux , le defaut de pinces, la botiche les
eloignent , tandis que le nombre des yeux ,
les barbillons les font reflfembler aux Tiques,
donc l’infertion des pieds & la tête moins
marquée les font différer. Leur tête , leur
corcelet , font tellement unis , qu’ils ne pa-
roiffent former qu’un tout.
Les caractères de ce genre font:
Point d’ailes ni d’antennes.
Huit pattes inférées au-deffous de la partie
du devant. ( Il fuffifoit de dire antérieurement.')
deux / quatre on fix yeux.
- Deux barbillons.
Anus papillaire.
Ge genre eft très-nombreux en "efpèces.
Les parties, génitales du mâle font placées,
à l’extrémité de fotr corps , & celles de la
femelle au-delfous du ventre." Pendant l’accouplement^,
le mâle nagea fûtt ordinaire,
la femelle "s’élève perpendiculairement j &
préfente le deffous du ventre à l’extrémité du
corps du mâle avec lequel elle s'unit. L’aC-
couplement a lieu en août.
Après le mémoire que je viens d’extraire;
on trouve la defeription écrite en latin , de
4 9 efpèces , repréfenrées en douze planches
placées à la fin de l’ouvrage.
p a l l a s.
M. Pallas mit au jour en 17,81 la.première
partie d’un ouvrage fur les infeétes, qu’il publia
fous le titre fuivant :
Icônes infe&orum pràfertim RoJJùpy Sibî-
ris que pecuiïarium. Trlcmgoe. " ' 1
' Cet ouvrage eft donné par fafcicules. Nous
n’avoris pu nous procurer que les deux premiers.
La forme en eft in-40. Ils contiennent
fîx planches enluminées ; chaque planche
vingt à vingt-cinq efpèces d’infeéles environ
: le de.(fin eft exact, les couleurs font
vraies, les caractères fidèlement exprimés,
& nous croyons que ces planches font un
des meilleurs^ ouvrages en ce genre qu’on
air encore mis an jour. M. Pallas n’a donne,
dans ces fix premières planches , que dès
deflîns de Coléoptères, il lésa divifés en Sca-
rabés repréfentes d^ns la première planche,
en Scarabes 8c Ckaranfons contenus dans la
fécondé planche j en Ténébrions, qui rem-
pliffent la j planche troifième ; en Bupreflesc
de Linné & Richards de Geoffroï> repré-
fentés dans la quatrième planche; dans la
cinquième , M. Pallas a placé les Coléoptères
, qu’il- appelle Mélo ides, & qqi font tant
les infeétes vulgairement connus fous le
nom de Méloè, que ceux dent les autres
infeétqlpgi'ftes compofent, au moins la plupart,
le genre "des Cantharides. Enfin, la
fixième 'planche repréfente des Cérambix ou
Capricornes,
' Chaque figure eft accompagnée d’un numéro
relatif à un difeours écrit en latin , qui
précède les planches ; chaque infeéte eft
défigné par fon nom générique, fuivi d’une
épithète qui diftingue l’efpèce ; on lit enfui:e
une phrafe qui 'eft une defeription abrégée ,
puis les fyiionymes ou noms que lès auteurs
ont donnés à l’infeéfce. M. Pallas indique les
lieux où il a trouvé les efpèces qu’il fait
conno ître& il termine chaque- article par
une defeription détaillée des parties principales
telles que la cête, les mâchoires, Us
antennes , le corcelet, &c.
L’ouvrage que nous analyforis eft très-in-
térelTant, non-feulement par U beauté «des
planches,la clarté des defaiptions, mais encore
8c .en particulier en ce qu’il contient beaucoup
d’efpèces nouvelles,' difficiles à fe procurer,
8c qu i, par cette raifon, feroient-demeu-
rée$ inconnues fort long-tems; indépendamclxxiij
ment de ces efpcces, dont la defeription & la
repréfentation font la'partie principale ae l’ouvrage
, l’auteur a fait repréfenter & il a décrit
plufieurs infeétes étrangers à l’Europe, foie
qu’ils. fufieut remarquables par leur forme ,
ou par la beauté de leurs ailleurs , foit qu’on,
n’en eût donné avant M. Pallas que des
deferiptions incompletres ; ce font ces raifons
comme il l’expofe dans un difeours préliminaire,
qui l’ont déterminé, à joindre ces
efpèces à celles de la Ruilie ôc de la Sibérie
comme ceux-ci font, la plupart, de
petite taille, M. Pallas a encore eu en vue
d’orner les planches par- quelques infeétes
plus appareils. Les différentes raifons que
nous venons d’expofer nous paroi (Tenu fuffire
pour qu’on foit fondé à placer l’ouvrage de
M. Pallas au npmbre de ceux qui fixent les
connoiftànces déjà acquifes, mais imparfaites,-
& les complettent par des deferiptions claires
8c des figures exaétes, & qui avancent la,
fcience par la cunnoiffance de nouveaux
: objetsi
Je remarquerai, enfinifTant cette analyfe,
que M. Pallas a trouvé en Ruftie 8c en Sibérie
plufieurs infeétes que d’autres nàturaliftes
avoient obfervés dans les Indes 8c en Amérique,
Ces rapprochemens font très-intéref-
fans, 8c M. Pallas donne , en les faifant,
un exemple très-bon à ftyvre ,"que nous imitons
dans le cours-de notre ouvrage , & duquel
nous nous étions occupés avant de con-
noître l’ouvrage dont nous venons de faire
l’analyfe.
P E T I V E R.
Petiver, Apothicaire a Londres, de la fociété
royale de la meme ville, écrivoic 'au commencement
de ce fiècîe : on a de lui une fuite
d’ouvrages, publiés par feétions fefus le titre
de Décades, 8c qui ont pour objet les plantes
8c les animaux.
Les cinq premières décades réunies forment
un volume in 40. enrichi d’un grand
nombre de planches. Ce volume porte pour
( titre : Catajogiis ciajjiçus & topicus omnium