
au développement des parties du Papillon
contenu fous l’enveloppe de Chenille, & ce
corps étant cor.fumé par les V e r s , le Papillon
périt, quoique les Chenilles aient parcouru
la durée de leur première forme. Cependant
quelques vers ménagent moins-les
■ organes néceflaires à la Chenille , finiffent
par les attaquer & la tuent ; mais ceux-ci
font alors à leur terme, & n’ont plus befoiti
de la Chenille, au lieu que les autres n’ont
atteint leur grandeur que quand elle eft elle-
même à fon terme.
Il y a des chryralides qui font piquées &
dévorées par des Vers nés à l’intérieur de la
même manière qu’il vient d’être expofé par
rapport aux Chenilles ; je ne fuivrai pas
notre auteur dans la defcription qu’il fait
de plufieurs efpèces de ces Vers, non plus
que je ne l’ai pas fuivi dans celle des diffé-
rem Vers qui vivent aux dépens des Chenilles;
c’eft dans le mémoire même qu’il faut chercher
ces détails.
Les Vers dont nous venons de donner
l’idée ne font pas les feuls ennemis des Chenilles
, elles en ont beaucoup d’autres parmi
lefquelles on peut compter les Punaifes des
jardins qui les piquent & les fucent, un
Ver noir de la grandeur d’une Chenille de
moyenne taille, que M.'de Réaumur croit
fe changer en Scarabé, qui s’introduit dans
le nid des Chenilles proceflionnaires , les y
tue & y en dévore un grand nombre. Les
Vers de ces efpèces font fi voraces , qu’ils
fe gorgent de nourriture , tombent dans l’eu-
gourdiffement, & qu’alors ils font quelquefois
eux-mêmes dévorés par d’autres vers de
leur efpèce. Le mémoire eft terminé par la
defcription d’un Scarabé qu’on trouve fréquemment
fur le chcne, 8c. qui s’y nourrit
de Chenilles.
u ' . M é m o i r e .
Des Chenilles qui vivent dans les tiges, les
branches & les racines des plantes & des
arbres, & des Chenilles & de quelques
Vers qui vivent dans l 'intérieur des fruits.
Les Chenilles dont il a été queftion dans
les mémoires précédens vivent à l’extérieur
des végétaux dont elles rongent les feuilles 1
celles qui font l’objet de ce mémoire habitent
à l’intérieur des plantes ou des arbres,
elles fe tiennent particulièrement entre l’aubier
& l’écorce , 8c fe nourriffent des fibres
ligneufes ; elles font communément rafes ,
& leur peau , plus délicate que celle des
autres Chenilles feroit bientôt defféchée par
le contaéf de l’air. Cependant elles font,
dans lent retraite, expofées aux mêmes ennemis
que celles qui vivent à l’air; il y en a
qui ne s’accommodent que de certaines plantes
ou de certains arbres, & d’autres qui vivent
indifféremment à l’intérieur d’arbres ou
j de plantes d’efpèces différentes. Les unes fe
tiennent au-dedans des branches ou des tiges,
les autres au dedans des racines. De la defcription
de plufieurs efpèces de ces différentes
Chenilles, notre auteur paffe aux infeéfesqul
vivent dans l’intérieur des fruits , & mime
des grains. 11 remarque qu’on appelle communément
cesinftéfes des Vers, & les fruits
ou grains qu’ils ont attaqués fruits ou grains
véreux; il avertit qu’il y a en effet des Vers
de beaucoup d’efpèces, c’eft-à-dire, des larves
qui doivent fe changer en infeâes diffé—
rens des Papillons qui rongent l’ intérieur des
fruits ou des grains, mais qu’il y a auffi
beaucoup de ces infectes qui font des Chenilles
ou des larves qui deviennent Papillons.
La piquure de ces animaux eft une des caufes
les plus ordinaires de la chûte des fruits, foit
nouvellement noués , foit déjà formés 8c
prêts de leur maturité. Car les fruits font
également attaqués, mais par différens infeétes
, dès qu’ils font noués, quand ils approchent
d’êtte mûrs, & pendant tout le
tems qu’ils tiennent à l’arbre ; de tous les
infeétes qui fe nourriffent à l’intérieur foit des
fruits, foit des grains, M. de Réaumur ne
confidère, dans ce mémoire, que ceux qui
font de véritables Chenilles.- Il remarque
que certains fruits en font fouvent attaqués,
tandis que d’autres ne le font que très-
rarement, ou prefque jamais. Aiufi l’on
trouve fouvent des Chenilles, ou des Vers,
fuivant l’expreflion commune, dans les prunes,
les bigarots, les pommes & plufieurs
variétés de poires : on n’en trouve pas au contraire
dans les pêches, les abricots, les rai->
fins. On accufe fouvent les Vers d’etre la
caufe unique de la difette des fruits. Cette
inculpation ne paroît pas fondée en ce que
les mêmes caufes contraires à la multiplicité
des fruits , le font auffi à la multiplicité des
infeétes ; en forte que les intempéries qui
font avorter les fruits, caufent auffi la
mortalité des infeétes ; la proportion entre
le nombre total des fruits & les fruits véreux
dans chaque année, eft toujours la
même; lorfque les fruits font abondans, il
y en a beaucoup plus de véreux, deux, par
exemple , fur fix; & quand il y a moitié
moins de fruits, il y en a auffi moitié moins
de véreux à proportion du nombre total.
Le Papillon , dont les Chenilles doivent
fe nourrir à l'intérieur d’un fruit, dépofe
fes oeufs fur les fruits au moment où ils
nouent ; la Chenille qui naît bientôt, le
perce, y pénètre, la plaie fe referme & neft
pas vifible. Mais on ne trouve communément
qu’une Chenille à l’intérieur dûm
grain ou d’un fruit, qu i, par fon volume,-
paroîtroit pouvoir en nourrir plufieurs ; le
Papillon n’a-1 il dépofé qu’un oeuf fur chaque
fruit*; a-t il pu reconnoîrre fi le fruit
fur lequel il dépofe, n’étoit pas déjà charge
d’un autre oeuf J Sans "doute, il y a une
caufe, mais qui n’eft pas connue, par le
moyen de laquelle un fruit ou un grain ne
contient qu’un Vers ou qu une Chenille.
Cependant cette lo i, quoique generale , neft
pas.fans exception; on trouve quelquefois
deux vers dans un même fruit. Les grains,
les plus précieux pour nous , ne font pas
épargnés par les Chenilles, il y en a qui
j attaquent les différentes fortes de bleds, &
l’orge eft particuliérement fujette à cet inconvénient.
Le Papillon, dont la Chenille
dévore ce grain, dépofe fur un feul vingt a
trente oeufs, cependant on ne trouve qu’une
Chenille dans chaque grain. Suppolera-t-
on avec M. de Réaumur des guerres ou des
combats meurtriers pour la poffeffion du
grain où on troiive la Chenille, ou n’eftil
pas plus naturel de croire que chaque Chenille,
en naiffant, s’ attache à un grain qui
n’a pas encore été piqué, comme les Chenilles
nées d’oeufs dépofés fur une feuille,
fis répandent fur les feuilles voifines, fans fe
difputer toutes la même feuille ?
-Les Chenilles-qui vivent à l'intérieur des
grains, y fubiffent auffi ieurmétamorphofe,
& le Papillon fort par le vuide que la Chenille
a formé en fe nourriffant ; mais celles
qui vivent à l’intérieur des fruits en fartent
pour fe métamorphofer ; elles percent le fruit
de dedans en dehors, & c’eft alors qu il
tombe; la folidité de l’écorce la plus dure,
n’empêche pas que la Chenille qui s eft introduite,
jeune dans le fruit tendre , ne le
perce quand il a acquis fa confiftance & elle fa
grandeur; les noifettes, les glands, les
noyaux même des dattes, font percees par
des Chenilles qui ont vécu àdj’intérieur, 8c
qui fe font nourris de l’amande. Nous n’avons
préfenté que les généralités contenues
dans ce mémoire, fans nous arrêter à la
defcription des efpèces fi importantes cependant
à connoître. Deux motifs nous onç
portés à cette réticence. Il fera queftion de la
manière de vivre des infeâes dans l’hiftoirè
de chacun en même tems qu’on en trouvera
la defcription fuivant l’ordre méthodique, &
dans le difeours , fur les torts que nous font
les infeétes , nous parlons de ceux dont il
eft queftion dans ce même mémoire. Ce que
nous en aurions dit en cet endroit eût été
Un double emploi.
V O L U M E I I I .
Le troilième volume contient douze mémoires
dont l’auteur donne une idée générale
dans une préface qui eft à, la tête du
volume. 11 nous apprend que les mémoires
ont pour objet , le premier les Vers mineurs
des feuilles , c’eft - à - dire , de très - petites
larves qui fe logent dans le parenchime des
feuilles , entre les deux membranes qui le
contiennent , & y trouvent la nourriture,
t le logement & un abri ; le fécond , les