
l ’adhérence de la membrane tenue qui l’enveloppe
> il eft reçu dans le conduit que la membrane
commune forme au bas de l’ovaire, cette
membrane eft àppellée oviduclus ; elle filtre
une humeur gélatineufe qui tranfude à travers
fes pores f qui fe raffemble autour
du jaune, ôc qui* forme le blanc de l’oeuf,
pendant fon trajet le long de i’ovidu&us ;
au milieu du blanc flotte de chaque côté ou
a chaque pôle un filet membraneux forme
par des parties du blanc rapprochées ou plus
compares : ces deux filets aboutiflent chacun
par un bout au jaune, & , par le bout
oppofé,à une pellicule qui fe forme autour
du blanc & qui le contient. Les filets font
deux ligamens dont l’ufage eft de tenir le
jaune fufpendu au centre du blanc ; l’bvi-
duétus eft dilaté vers fa partie inférieure ôc
le rétrécit enfuite. Plufieuts anatomiftes
ont comparé le renflement de ce canal à la
matrice ; c’eft la partie dans laquelle l’oeuf
féjourne le plus de tems, c’eft celle dans
laquelle la coquille fe forme. De l’inftant
où le jaune fe détache de l’ovaire, defeend
a travers de l’ovidu&us dans le renflement
de ce canal, du féjour qu’il y fait, au mo
ment où il en eft expulfé, qui eft celui de
la ponte , il ne s’écoule communément que
vingt A vingt * quatre heures , pendant lef-
quelies le blanc fe rafîèmble, les ligamens
qui fuipendent le jaune, la pellicule qui
enveloppe le blanc ôc la coquille fe forment.
Vingt-quatre heures après l’incubation on
apperçoit fur le blanc de loeuf un point
faillant ou en ofcillacion , c’eft le germe
qui a vie & qui commence à fe développer
; de jour en jour il acquiert plus de
volume ôc il prend une forme nouvelle ;
bientôt il a toutes les parties qui conftituent
ranimai qui l’a engendré, ôc c’eft alors un
véritable foetus ; il fe nourrit du blanc. Quand
il a été employé A fon accroiffement > le
jaune paffe dans fes inteftins ôc eft ceftiné
à l’alimenter pendant le tems qu’il lortTde la
coquille & les premières heures qui fuivent
fa fortie. Le foetus contenu dans l’oeuf ne
lefpire pas, « même que le foetus renfermé
dans les membranes qui l’enveîoppeht daùs
la cavité de la matrice; cJeft ce vifeère qui
eft l’agent du part quand le foetus eft parvenii
A la diftendre au point d’exciter fon irritabilité
Ôc fa contraction *, mais le foetus eft lui ■ même
l’agent de fa fortie hors de l’oeuf. Lorfqu’il
eft parvenu au terme de fa grandeur, la
coquille , qui n’eft pas extenfible 3 le corn*
prime j il Le trouve gêné, il tend à fe mettre
a l’aife ; on a reconnu depuis quelques années
que fur le delfus du bec des foetus des oifeaux,
près de la pointe, il y a une épine ou corne ;
le foetus, dont les membres étoient repliés
fur eux memes, qui fe trouve comprimé,
qui cherche une filtration plus commode,
commence par redreffer fa tête ôc fon cou ;
en les redrelfant il frappe de la pointe de
la corne qui eft fur fon bec un point de la
coquille; ia réfiftance qu’il éprouve lui fait
bailler la tête, il la relève un inftant après , la
bailTe ôc la relève : ce mouvement alternatif
& répété, perce la coquille dans le point
qui a été frappé, l’air pénètre alors dans
l’oeuf, le pouijin ou le foetus commence à
relpirer ; la dilatation de fon poulmon augmente
le volume de fon corps la preiïion
qu’il éprouve contre la coquille , fa gêne;
il fait donc de nouveaux efforts pour changer
de pofition , il alonge fes pieds, les
appuie contre lé fond de la coquille , tandis
qu’il la pouffe en fens contraire'à la partie
oppofée, en étendant fon cou ôc en re-
dreflant fa tête ; cet effort de tous fes membres
en fens oppofé coivre une voûte fragile
, percée en un point, y détermine une
fraéfcure circulaire qui commence A un côté
du point ouvert ôc vient fe terminer A.l’autre
point; alors 1a partie de la voutê., féparée
par la fêlure, tombe; elle laiflè une large
ouverture par où le foetus fort en fe pouffant
par les pieds qu’il appuie contre la coquille.
La fortie du foetus hors de l’oeuf telle
qu’elle vient d’être décrite, a été obfervée
par rapport au poulet ôc a plufieurs autres
oifeaux , de même que le développement du
germe, l’accroiflement du foetus ont été fui-
vis & obferyés pour l’oeuf de la poule.
Ces objets n’ont pas été examinés par rapport
aux oeufs des autres animaux; mais
l’appareil étant le.même , il n’eft guère pof-
fible de ne pas penfer que les effets fe cor-
refpondent ; que le germe fe développe , que
le foetus prend fon accroiffement de ia meme
manière dans toutes les efpèces d’oeufs ;
que la même caufe détermine tous les foetus
à fortir de l’oeuf , & que chacun en rompt,
en déchire, ou en perce la coquille ou la
membrane, fuivant le genre d’inftrument
dont il eft pourvu, Ôc l’efpèce d’enveloppe
qui l’entoure. .
Les parties de la génération de l’un &
de l’autre fexe font internes dans les quadrupèdes
ovipares, les reptiles ôc les poiffons.
Mais on a reconnu dans des mâles de différentes
efpèces-de ces genres , le conduit
qui fert à tranfmettre la femence à la femelle
, dans tous les organes qui en font
la fécrétion, ôc dans toutes les femelles un
ou deux ovaires , un oviduclus, &c. 11 eft
donc inutile de revenir fur ces objets : mais
on doit remarquer que les tefticules des
Poiffons , que leurs ovaires font plus volumineux
y à proportion, que ne le font les
memes organes des autres animaux ; que les
tefticules des Poiffons fervent à la fois a la
féwérion de la femence ôc de réfervoir pour
la contenir ; que le mâle la répand toute
en un feul a&e, après lequel fes tefticules,
qui étoient extrêmement volumineux, ne
paroiffent plus confifter qu’en des membranes
affaiffées les unes fur les autres ; que l’on
ne voit point fur les ovaires de la femelle
des oeufs à des points' de grofleur différens,
mais que tous ceux quon y découvre ont
le même volume ; quelle dépofe en une feule
fois tous fes oeufs de même grofleur 3 ôc
qu'après fa ponte , fes ovaires ne paroiffent,
comme les tefticules du mâle , après lemif-
fion de la femence, qu’un amas de membranes
affaiflées ; qu’à méfure qu’on s’éloigne
du tems de la ponte , les tefticules du mâ'e
Ôc les ovaires de la femelle acquièrent un
nouveau volume qui va toujours en augmentant
jufqu’au moment d’une nouvelle ponte;
ainfi les Poiffons reflemblent aux Oifeaux,
quant à l’affaiffement Ôc à l’accroiflemenc
des tefticules après la ponte , ôc ils en diffèrent
en ce que les ovaires s’affaiffent également
après la ponte, qu’ils ne font couverts
que de germes très - petits., dont tira
grand nombre croît ôc fe détaché tout en-
femble , chaque année 3 au lieu que
.l’ovaire des Oifeaux ne s’aftaifle Ôc ne s’oblitère
qu’après que toutes les pontes-, qu’une
femelle peut faire pendant fa vie , ont eu
lieu , ôc qu’il ne reprend plus d’accroiflement.
Mais quelles font les caufes de la ponce des
Poiffons femelles Ôc de l’émiflion de la femence
des mâles en un tems déterminé ,
qui eft le même pour les deux fexes r lî
pacoîc que le poids des oeufs , qui ont pris
leur accroiffement , furcharge les ovaires ,
excite leur irritabilité ôc. un mouvement de
concra&ionou derefferrement fur eux mêmes;
la même impreflion fe communique aux
' mufcles vol fins par l'intermède des nerfs ;
ils entrent en contra&ion ; le poids des oeufs *
le refferrement des membranes des ovaires ,
caufent la rupture des capfules qui atrachoient
les oeufs iis fe détachent Ôc ils font pouf-
fés au-dehors par la contraction des mufcWs;
quant aux mâles , les tefticule^Ônt prêté
jnfqu’â un point déterminé A leur expanfion,
au gonflement qu’a produit le dépôc de la
femence qui s’eft accumulée dans les cellules;
mais au-delà d’un point limité , l’expanfion
eft.devenue une caufe d’irritation; elleVeft
communiquéeaux mufcles ; la femence s’eft
trouvée comprimée de toute part, Ôc elles
a été expulfée au-dehors. Le même efpace
de tems* ncceffaire, pour l’accroiffemenr des
oeufs fur les ovaires des femelles 3 a fufïïc
pour le dépôt de la femence que les cellules'
des tefticules des mâles peuvent contenir
fans que leur irritabilité foie provoquée ;
celle que j’attribue au poids des oeufs & a
la diftenfion occafionnée par la femence, a
été augmentée par les conta&s des deux
fexes qui précèdent la ponce. Les premières
caufes d irritabilité ont fuffi pour les déter*
miner A fe chercher, a s’approcherà jouir
A leur manière, Ôc cette jouiffance a dé-
dd ij