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mixte. Quel qu’il foit, c’eft une véritable navigation
à voiles & à rames quand il eft mixte >
une navigation à voile , dans les oifeaux qui
feraient purement voiliers', & une véritable:
natation dans ceux qui font purement rameurs
, s’il y en a de tels.
Outre les ailes , les oifeatix ont une autre
partie qui fert au vol : c’eft la queue ; elle en
règle & en détermine la direction ; c’eft le
gouvernail qui Opiacé à l’arriéra du vailïeau,
dirige fuivant fes mouvemens la courfe de
i'avant. M. Linné , qui a envifagé la queue
fous ce point de vue , en a nommé les plumes
reclrices ; ne eonfidérant les ailes que
comme des rames , il en a appelle les plumes
remiges , mais il aurait pu les diftinguer
fuivant les oifeaux , ën remiges Sc vêla , rames
& voiles. i|
La queue eft compofée de fortes & longues
plumes j dont les barbes font égales des
deux côtés, foutenues par cette partie qu’on
appelle Ve croupion • il eft formé à l’intérieur
par un os triangulaire, pointu, compofé de
plufieurs pièces , plat en deflous, relevé en
dédits par une crête longitudinale & déclive
fur les côtés; cet os répond au coccyx des
quadrupèdes ; des ; mufcles attachés au fa-
crum fervent à mouvoir le croupion d’un
mouvement commun à toutes fes parties ;
dgs mufcles qui s’étendent d’une portion à
l’autre des os dont il eft formé , leur com.
muniquent des mouvemens foibles & bornes
, parce que ces pièces font articulées par
dgs cartilages qui ne fe prêcent qu’à une
très -légère exten (ion. Ces mufcles agident
moins fut les pièces de l’os même que fur
une forte de panicule formée par une graiflë
compacte ralfemblée fut le croupion, & dans
laquelle le tuyau des plumes eft fortement
engagé ; ils étendent ou rederrent ce panicule,
d’où fuit l’écartement ou le rapprochement
des plumes à leur bafe , & l’épanouilfe-
ment ou le rederrement de la queue.
Les ailes étendues ont la forme d’un triangle
, dont les trois côtés & les trois angles
font inégaux, ; le côté le plus long ou la
bafe forme une ligne:droite, tranfverlale.avec
le : corps ,;, le,, côté, ,oppofé ou le fupérieutj
qui eft communément le plus court, eft légèrement
incliné du dehors vers le dedans du
corps; le troifièm'e côté, qui eft extérieur,
qui forme la jonétiou entre .la bafe & le
côté fupérieur,. eft oblique de haut en bas.
L ’angle formé par la rencontre de ce côté &c
la pointe extérieure de la bafe eft plus od moins
aigu; l’angle que forment le coté fupérieur- &
le côté extérieur, eft très-ouvert & arrondi;
celui qui réfulte du rapprochement du côté
fupérieur & de la bafe, eft à la jonction de
Taîleavec le corps, & le plus ouvert des trois.
L’aile des infeéles eft formée par une
pellicule repliée fur elle-même ; entre fa du-
, plicature s’étendent des nervures d’une fubf-
tance membraneufe ; elles adermident l’aile,
lui procurent de Ja confiftance, & tiennent
dieu des os : elles naiffent d’un tronc commun
ou d’une bafe fituée à la jo'nétion de l’aile avec
le corps. 11 en naît un rameau -principal , il
s’étend le long du bord du côté fupérieur de,
l’aile, il fé prolonge jufqu’à fa pointe dans les
efpèces dont l’aile demeure toujours étendue
, & qui n’ont pas la faculté de la replier
fur elle-même. Mais dans les efpèces
qui en jouilfeut, ce premier rameau ne s’e."
tend qu’à une certaine diftance de fon origine;
il donne naidance à deux rameaux en
qui il fe partage, un grêle qui continue de
s’avancer le long du bord de l’aile, un fécond
plus fort qui defeend obliquement entre les
duplicatures de la pellicule ;, ce fécond rameau
eft mobile fur celui dont il tire fon
origine. Cependant du rameau principal qui
s’étend le long du bord fupérieur nailfent,
dans fon trajet , des rameaux qui fe propagent
& ferpentent entre la: duplicature de
la pellicule ; de la bafe , qui eft à la jonction
du corps , nailfent également des rameaux
rétendus au. centre | de la, pellicule
ou entre fa duplicature ; tous ceS rameaux
fe fubdivifenr, leurs branches fe. croifent &
fe rencontrent fouvent; ils forment, entre la
duplicature de la pellicule, une forte de filet
P R É h l 'M I N A I R E. XCŸ
OU de réfeau , apparent quand la pellicule
eft nue, & qu’on ne voit pas quand cetté
pellicule eft couverte, comme d ins certains
infectes. C ’eft par cette raifon qu’on a nommé
l’aile de ceux qui t’ont nue, aile à file t,
aile réticulée ou a. rejeau. Mais'dans lès Pa-
pillo'nl Se quelques èfpècés d’aUtlès infe&es j
la peLicule qui forme l’aîh eft couverte en
delfus & :en delïbus de corps opaques &
colorés; Les uns, comme M. Linné , ■ onr
comparé ces'corps, vus au microfeope, jà dei
tuiles ’creuîès ; iis ont nommés en làtin lés
ailes qui en font' couvertes:, ait fmbncatoe ,
& les infeéles qui ont de ces fortes1 d ’ailes ,
fi d’ailleitrsr ils réuni Vent 'certains caractères
dont il n’eft pas quefti'on en cet endroit,
lepidoptera ; les autres ont comparé les petits
corps dont nous parlons "à' dés plumés f i l
y en a qui ne les ont regardé que comme
des pouifièresé Quelque feffemblance qu’on
trouve à ces petits corps, ils font cômpofés
d’une pointe ou pédicule, & d’une partie
plus large. La pointe eft engagée dans la
pellicule .qu’elle pénètre obliquement, & la
partie large eft couchée fur fa furfacèfces pe
tits corps font arrangés par lignes parallèles au-
deftus les uns des autres, comme les ardoifes
ou les tuiles le font fur un toit : lorfqu’ils
font tous de la même teime, ce qui eft rare ;
l’aile eft route d’une couleur ; mais elle eft
nuée différemment fuivant que les petits corps
qui la couvrent , font eux-mêmes .diverfe-
ment colorés; cefont leursteintes'qui forment :
les taches, les bigarures, lés d'eftins, & routés :
-les nuances qu’on voit fur l’aile.
L’aile eft donc formée par Une pellicule repliée
fur elle-même , entre la duplicature de
laquelle ferpentent des filets membraneux qui
foutiennent & fortifient la pellicule , la maintiennent
en éxrenfion. Tantôt la pellicule eft
lesptérophbres. Leur aile eft comme compofé
de plufieurs ailes diftindes & réunies par
uné bafe commune; la nervure principale
eft très-force ; il en naît des rameaux qui
font au (H très-forts : la pellicule, au lieu de
s’étendre fur tous ces rameaux & de les couvrir
nue & tranfparente , ce qui a lieu dans le
plus grand nombre d’efpèees; tantôt elle eft j
couverte & opaque , ce qui n’appartient j
qu’aux Papillons & à un petit nombre d’ef- I
pèces de genres différons. Mais’ on trouvé I
parmi les Papillons quelques efpèces dont
1 aile a une conformation différente ; ce font [
tous en commun, ne s’étend de cette
manière que fut le bord fupérieur de l’aile;
elle fe divife en portions qui fe portent fur
lès rameaux de la principale nervure, fans
fe réunir les uns aux autres : ces portions ont
leurs bords découpés & frangés , if réfulte du
tout que l’ailé des pterophores reffemble pins
à f'aîle des oifeaux que celle des aurres in-
féétes, parce que le bord fupérieur paraît
former l’aile, & que les divifions de la pellicule
reffemblent à des plumes.
Les oifeaux iront que deux ailes, beaucoup
d’infedes n’en ont de même que deux ;
mais il y en a un grand nombre qui en a
quatre ; elles font attachées , dans les oi-
féaux, au thorax ou la poitrine, & dans les
infeétes , au corcelet, partie qui répond à la
poitrine des oifeaux ; les mufcles qui fervent
â leurs mouvemens dans ces animaux , font en
plus grande partie ficués fur la poitrine, ils font
les plus volumineux de tout le corps , lés
plus puiffans ; leur extrémité'qui tient à Paîle ,
s’infère fur le plus gros des os dont elle eft
compofée à l’intérieur. Ces mufcles fervent
aux mouvemens communs des trois portions
;de faille donc les deux fécondés font entraînées
par la première ; les mouvemens particuliers
des deux fécondés portions fur la
première ou- fur elles-mêmes, font le produit
des mufcles placés fur chacune des crois portions
de l’aîle. Dans les infeéles, les mufcles
deftinés à mouvoir les ailes font limés à
Pintcrieur du thorax ; ils en occupent pref-
que toute la cavité , ils font plus gros, plus
exprimés que les’ autres mufcles de tour le
relie du corps, fans comparaifon \ ils s’infèrent
hors du corcelet à la principale nervure
qui répond au plus gros os de Paîle des
oifeaux j iis font tous renfermés dans le corcelet
dans les infeéles dont Paîle n’a qu’un
mouvement général ^ & qui entraîne toutes