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qui ouvre l’etuf, ce qui n’a été bien recqnnu
que depuis quelques années.) ,
Le Ver du Scarabé, en forçant de l ’oeuf
s’enfonce ou en terre ou dans le bois à fa
portée ; il eft hexapode , couvert d’une peau
ridée, qui eft alors très blanche , & chargée
de chaque côté de quelques poils ; fa tête
eft plus greffe que. le refte du corps. Swatn-
merdam remarque que cette grofleut de la tête
à proportion des autres parties a également
lieu dans les nouveaux nés parmi les animaux
différons même par rapport à l ’homme.
La tète prend peu à peu une couleur rouf-
sâtre, qui pafle par nuancés au rougeâtre; elle
eft armée de deux dents qui ont une échancrure
, Si qu’on pourroit, à caufe de leur volume
j appelles deux mâchoires. Mais fi ,avant
que le Ver foir fort! de l’oeuf, on veut examiner
celui-ci avec plusdèdérailsqueceüx qui
viennenc d’en être donnés,le premier objet
qu’on temaquera ce fera fur le dos du Ver
le coeur qu’on reconnoîtra à fes batremens,
& à l’intérieur de l’oeuf, fous fa pellicule
externe, d’autres pellicules & des expanfions
de fibres nerveufes , fur-tout vers la partie
qui répond aux pattes du Ver.
Svvammerdam fait ici line digreSion dans
laquelle on peut remarquer ce- qü’il dit des
oeufs du Ver de terre. Ce Ver a le fang coloré
en rouge, ce qui fait qu’on en voit aifément
la circulation dans le coeur, même à travers
la coque; l’autre objet de la digreffion eft
fur la manière de conferver les oeufs du Sca-
rabé, & ceux qui font, comme les fiens ,
couverts d’une péllicule. 11 faut les percer de
part en part avec une aiguille très-fine, en
exprimer toute l’humidité, renfler les membranes
en faufilant avec un tube délié , &
lai (fer les pellicules renflées fécher à l’omHre,
les vernir enfuite avec un peu de réfine
difloute dans de l’huile d’afpic. Swammer-
dam dit avoir confervé de cette façon des
oeufs qu’il avoit détachés des ovaires de différentes
femmes ; qu’il en conjeâura qu’il pou-
yoit également en détacher des ovaires des
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animaux , & que l'expérience confirma fa
conjeéfure. 11 revient à fou fujet.
Le Ver du Scarabé forti de l’oeuf trouve
la nourriture qui lui convient dans le bois
pou; ri ou fes débris, dans lefquels l’oeuf avoit
été dépofé. Swammerdam ne décide pas
combien de tems il prend des alimens &
il refte fous fa première forme ; il conjeéfure
qu’une année ne lui fuffit pas pour prendre
fon accroiflement, mais il ignore combien
il en vit.avanc de paffer à 1 état de nymphe.
C h A P I . U B II.
Nom que.l’on donne au Ver; fes habitudes.
Mélange de quelques faits analogues.
Le Ver a été appelle, par Mouffet & fes
contemporains, Coflus, nom que les anciens;
au rapport de Pline, donnoient à un Ver
qu’ils mettoient au rang des comeftibles, Si
qu’ils règardoienr comme un mets très-délicat
, mais depuis cette opinion n’a pas été
fuivie. M. Linné a crû reconnoître le Cojfus
des anciens dans une Chenille qui vit â l’intérieur
du tronc des fautes ; M. Geoffroy penfe
que le Cojjus des anciens eft le Verpalmifte
qu’on regarde encore aujourd’hui comme un
mets délicat aux Indes Si dans les Ifles de
l’Amérique, déférant cependant au fenti-
ment de Linné. 11 a homme Cojfus la Phalène
qui naît de la Chenille qui ronge le
bois de faule.
Le Ver du Scarabé «aficorne, parvenu à
fa grandeur, eft long de quatre pouces, épais
d’un pouce , couvert d’une peau ridée, blanche
& .luifante. Son corps tft divifé en quatorze
feétions annulaires ; fur chaque côté ili
y a neuf iligmates-rougeâtres, un peu ap-
platies & ©blongues.. La: tête eft de couleur
d’acier bruni;.on y remarque des rides, les
yeux, des antennules , des dents, une lèvre
bifurqué^, des foies , fituées en-deflous, qui
ont. quelque reffemblance à dés antennes,
& qui fervent, quand le ver mange, à faifir fes1
alimens. Il y a de chaque côté, près de la
P R É L I M
tete, trois pattes rougeâtres armées d'ongles
ou de crochets, & divifées en cinq articles.
Là partie pjftérièure du corps eft d’un violet
brillant d’acier poli, & vers l’anus il y a
quelques poils.
Les mouvemens de ce Ver font lents. Sa
force réfide dans fa tête & fes pieds ; lorfqu on
le retire du bois où il étoit enfoncé , il recourbe
fon dos, il fe replie prefqu’en un anneau , 8c
,fi on le laide libre, il fe retire promptement
fous le bois dans lequel il s’enfonce précipitamment
par la force de fes mâchoires, de
fa tête Sc de fes pieds.
11 arrive fouvent que le tan ou le bois vermoulu
fbrmente & s échauffé comme il arrive
au foin humide. Les Vers , loin d’en fsuffrir,
n’en font que plus vigoureux ; ils changent de
peau plufieurs fois pendant le tems qu'ils prennent
leur accroiflement; & â chaque changement,
dont Swammerdam ne fixe pas le nombre
, ils fe vident de leurs excrémens & ils fe
crettfent une cavité à l’intérieure de laquelle
ils fe dépouillent de leur peau. Mais ce n’eft
pas feulement de l’épiderme qui les couvre
à l’extérieur, mais en même-tems dé celui qui
revêt l’intérieur de la bouche , de la partiefu-
périeure de l’eftomac, du retftum & des ramifications
des trachées ; les dépouilles de
celles-ci fe réunifient en dix-huit cordons,
qui fe préfentent à l’orifice de chaque fiig-
mace, qui eft en même tems dilaté, Si qui
forcent lentement pat cés .dix-huit ouvertures.
Cependant G on les fépareadroitemencony retrouve
toutes les divifions des trachées , Sc on
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diftingue les anneaux dont elles- font compo-
fées. Lecrâne fe fend en trois parties', on Voit ■
au milieu les -dents qui1 fe teHoùvéllent , la;!
lèvre qui vient de fe détacher ; •& des deux
côtés les antennules, & derrière la lèvre lé
crâné. 11 tombe une pellicule desfoies qui
reflemblent à des antennes,: & -des yeux
même; enfin il fe fait un dépouillement de
la pellicule de toutes les parties externes & 1
d’un grand nombre des parties internes.
C H A P- i T R E I I I .
!’'Anatomie du .Coffus, maniéré f e le faire
■ mourir; fon fang; fes trachées , fa graijfe ,
fon coeur y f i moelle épinière, le nerf reçu-
rent jufau à quel point ce Ver e f un mets;
manière de le préparer ; plufeurs obferv citions
remarquables. .
Pour difféquer le Golfus il faut le faire
mourir ou dans l’efpric de vin ou dans de 1 eau
un peu plus que tiède, Sc le retirer au bout
de quelques heures.
La peau étant fendue fut le dos j on de-
: couvre les fibres mufculaires qui fervent aux
mouvemens des anneaux du corps. Leur def-
cription feroit très difficile ; elles vont d un
anneau â un autre en tous fens Sc fous toutes
fortes d'angles.
On voit au milieu le coeur qui, a fon extérieur,
n’eft qu’un tube membraneux, étendu
de la tête au troifième anneau. Ce cube eft
très étroit vers la têtejil fe reflerre, comme par
l’effet d’un noeud, vers le milieu de la^ longueur
du corps,-il fe dilate enfuite, Sc il devient
abfolumenc fermé à l’endroit qui répond
iau treizième anneau. Ce meme tube ou le
'coeur, eft entouré dans fa longueur de fibres
! mufculaires qui, comme autant de cordons ,
fervent à le dilater Sc a le contraéâer. 11 y a.
für les côtés quelques globules ou corps noirâtres
qui -, par l’oppoficion de couleur,, font
;plus aifément découvrit le coeur qui eft tranf-
parent.
En dilatant l’ouverture on découvre la
graille ou tiflii adipeux compofé d’une infinité
dé globules ou de petits grains foutenus par
ides membranes tenues , qui fe, diflribuent
Ifur toutes 'leS parties, & font obftacle à les
[découvrir. Si ayant enlevé une portion de ce
icorps graiffeux on l’expofe au feu il s’y fond,
il y brûle à la manière des grailles ; fi on pique
une des membranes qui le contiennent, il en
coule unegoutte qu i, reçue fur de l’eau, fur-
nâae. s’étend à la manière des huiles, d’où •
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