
tratifverfal d im in u a , & leur longitudinal
repaffe à fon premier état; enfin le mufcle
tombe, dans le relâchement, le fan g reprend
fon cours 8c le mufcle fon coloris« Cette
explication eft fans doute ing én ieu fe, mais
elle eft purement hypothétiqu e, puifqu’elle
fuppofe , i ° , ou les ^fprits animaux dont
l ’exiftence n’a jamais été d ém ontrée, ou le
cours du fluide éleétriqne à travers les nerfs ^
lequel cours eft impoflible, les nerfs n’étant
pas par eux-mêmes conducteurs., mais électriques
par frottem ent, n’étant pas de plus
ifo lé s; or il n’y a pas de cours du fluide électrique
par un conducteur fans ifolement. i° .
L a même hypothèfe fuppofe que les nerfs font
deS canaux, & la chofe eft en queftion. Bornons
nous donc à conclure que le cerveau
ou fes dépendances communiquent aux muf-
cles la faculté de fe contraéter ; que cette
faculté leur eft trinfm ife par Tintermède des
nerfs : mais avouons, fans chercher à mettre
la . fiction à la place de la réalité qui nous
eft inconnue, & que la fiârion, en nous o ffrant
un appas féd uifant, nous empêche de
rechercher, que nous ignorons quel eft le
principe tranfmis du cerveau ou de fes dé-
penda nces par l’entremife des nerfs aux muf-
cles , qui jo u ilie n t, par l’effet. de ce principe,
de la faculté de fe contracter. Cependant
l ’action mufculaire préfente une fécondé d if- j
ficulcé auffi embarraffante , peut-être même
encore plus difficile a lever que la première ;
c'eft de favoir pourquoi & comment le cerveau
’ o a fes dépendances mettent en action ,
à l’occafion d’une fen fa tion , le principe qui
agit fur certains mufcles, pourquoi ceux-ci
feuls fe contraébent,tandis que les autres d emeurent
dans le relâchement; par exemple ,
pourquoi, à l’occafion d’un objet qui a excité
par le rapport des fens une imprelfion fur
le fenforium d’un animal , le cerveau ou
fes dépendances agiffent fur certains de fes
mucleSj déterminent la contraction de ceux
qui le mettent en état ou de prendre la fuite
ou de s’approcher de l’o b je t, tandis qu’ils
n ’agilTent pas fur le relie des mufcles , que
les premiers font les feuls qui fe contractent.
En vain tenteroic-on de répondre d’une manière
fatisfaifante & pleinement! à cetteque#?
tion : elle tien t, dans les animaux , au principe
qui lie leurs fenfations à leurs mou-
vemens, qui rend les féconds une fuite des
premières ; elle tient dans l’homme à une
caufe plus fublime , à l’union cje l ame avec
le corps ; elle eft en lui hors & au-delfus de
la phyfique & des connoiflances qu’elle peut
nous procurer. N e faifons donc pas de
vains efforts pour découvrir certe caufe que
nous ne pouvons conhoître , & dont la recherche
ne nous conduirait qu’à l’erreur,
Après avoir démontré que le principe de
l’aCtion mufculaire émane du cerveau ou de
fes-dépendances , qu’il eft tranfmis aux mufcles
par les nerfs ; avoir avoué que nous ignorons
quel eft ce principe & comment il a g it,
occupons - nous des differents mouvemens
qu ’il produit.
Il y en a de deux fortes , les uns indépendants
, les autres dépendants de la volonté ;
les premiers ont lieu pour l’exercice des fonctions
qui produifent l’exiftence, & pour une
partie de celles qui l’entretiennent : ainfi la
contraction du coeur , ie mouvement périftal-
tique des inteftins , & c ., font fi indépendans
de la volonté, que les animaux ne s’apper-
I çoivent pas même de ces mouvemens ; ceux
du fécond ordre ont lieu pour cour ce qui eft
relatif à l’entretien & à la confervation de l’exiftence,
au dehors de l’individu m êm e, 8c-dépendent
de fa volonté. Ainfi l’animal s’éloigne
ou s’approche , répouffe ou attire , faific
ou rejette, fuivaat qu’il en a la volonté , & il
a la connoiffance de l’aCtion qu’il exerce ; il
fent qu’il fe paffe en lui un mouvement. Je
ne m’arrêterai pas aux mouvemens indépendans
d e là volon té, qui font les mêmes dans
tous les animaux', l’effet.d ’organes difpofésj
de la même manière , qui ont la même
ftruCture>S«'qiii font tous le produit, d’une caufe
générale, de l ’irritabilité excitée par le contaCt.
Ainfi celui du fang dans les ventricules, celui
du bolus alimentaire dans les inteftins , font
la caufe dans tous les animaux, de la contraction
du coe u r, & du mouvement périftalti-
que , & c . Mais les mouvements qui dépendent
de la volonté font exésutés par des mufcles
qui diffèrent dans les divers animaux par
leur nombre , leur forme , leurs infertions ,
fur-tout par la forme des parties auxquelles
ils font attachés , & dont la contraction des
mufcles détermine le mouvement ; ces différences
nombreufes entrer-les mufcles des dif-
férens animaux , ne peuvent manquer de rendre
leurs mouvemens fort différens ; une connoiffance
exaCte & comparée du nombre , de
la forme, de la (filiation , des infertions des
mufcles , de la forme des parties auxquelles
ils font attachés dans les différentes efpèces ,
nous procurerait donc une connoiffance parfaite
des mouvemens de tous les animaux, &
nous mettrait à portée d’en déterminer les
caufes mécaniques ; mais cette connoiffance
des mufcles exige un travail immenfe ; &
quoiqu’on fe foit livré depuis long-tems à fa
recherche , en décrivant une partie des mufcles
de différens animaux , nous n’avons encore
rien de complet pour aucun : le travail
n’eft pas commencé pour d’autres efpèces.,
& ce champ ouvert depuis long tems , . offre
.encore une vafte & longue carrière à parcourir
; les connoiffances qu’on y pourroit recueillir
font fi multipliées , que les détails.des
faits déjà recueillis & comparés dans les différentes
efpèces, deviendraient beaucoup trop
longs en cet endroit: je ne fuivrai donc pas la
différence & la comparaifon des mufcles dans
les différens animaux ; ^énumération en ferait
beaucoup trop longue , mais |je m’attacherai
feulement à comparer leur réfultac entre
les différens animaux ou les mouvemens analogues
les plus importans ; car il n’eft pas pof-
fîble d’entrer non plus dans le détail de tous
les mouvemens volontaires en général : les
plus frappans font i°.ceux au moyen defquels
les animaux paffent d’un lieu à un autre , ce
qui comprend le marcher, le vol, la natation,
l ’allure rampante. !
2°. Les mouvemens au moyen defquels
les animaux ne changent la pofition que de
certaines de leurs parties, faillirent on rejettent
les objets, les 'changent de pofition , &
les mettent dans la fituation qui leur plaît,
ce qui comprend leurs différentes manières
de prendre des alimens & leurs divers travaux
pour fubvenir ou à leurs befoius ou à
ceux de leur poftérité; leur manière de fe d éfendre
& d’attaquer.
A van t de .comparer les animaux en mouvement
, il ne fera pas inutile de les comparer
dans; l’état de repos ou dans la Jlation.
Pour juger de cet éta t, il faut favoir que tous
les mufcles font doubles , & fe correfpon-
dent d’une manière1 inverfe ; ou que chaque
mufcle a un antagonijïe , c’eft-à-dire , un mufcle
deftiné à produire un mouvement direéte-
ment oppofé à celui que ,1e. premier mufcle
produit : ainfi les mufcles qui fervent à approcher
le bras du corps , dur en oppofition
des mufcles qui fervent à l'en éloigner , ceux
qui fervent à porter la tête à d ro ite, en ont
qui fervent à la diriger à gauche , Sec. Dans
l’état de ftation , tous les mufcles font dans
une contraétion modérée , qui eft en partie
l ’effet de l’élaflicité de leurs fibres , de lèur
tendance à fe retirer fur elles-mêmes , en
partie d ’un léger effort de la part de l’ind ividu
pour garder la même pofition. L ’effort qu’il
fa it, qui eft un a ile volontaire , excite l’irritabilité
des mufcles , & en détermine la contraétion,
Les parties dans cet état , tirées en
fens contraire par deux puiffances d’une
force é g a le , par les mufcles antagoniftes , demeurent
fixes au milieu mais les mufcles ,
pendant qu’ils font contraâés Se à proportion
de la force de leur contraétion , o n t, durant
ce tems , une confiftance , une forte de raideur
qu’ils n’ont pas dans l’état de relâchement
: Ja contraétion générale de tous les
mufcles communique donc à l’habitude de
tout le corps une Habilité & une forte de rigidité
qui n’exifte pas hors de ce tems. C e pendant
, comme la contraétion des mufcles
n’eft que foible , que l’effort que fait l’animal
eft léger , il peut foutenir affez long-
tems l’ écat de ftation ; ce n’eft même qu’un
délaffement pour lui à la fuite , & en comparaifon
des efforts violens que lui coûtent dans
d’autres tems les mouvemens qu’il exécute.
D a ille u rs, dans l’état de ftation , il y a un
équilibre parfait entre les parties qui. tendent