
foris dont il s’agit, fortent de leur enveloppe
avant que le jaune ait pafle à leur intérieur ;
fa préfence ne permet pas de douter que les
jeunes poilfons n’aient été contenus dans un
oeuf, qu’ils ne s’y foient formés, que ces oeufs
n’aient éclosà l'intérieur de la femelle .qui dépofe
des petits vivipares qui confervent des
preuves extérieures de leur origine. Ces poif-
îons ne font donc ni purement vivipares, ni
entièrement ovipares , mais d’un genre mixte
enti#les deux;
Les oeufs des quadrupèdes ovipares, ceux
des reptiles , au lieu d’une coque dure & friable
, ne font la plupart couverts1 que' d’urie
peau molle & flexible ; il faut excepter le
Crocodile , dont l’céiif a une coquille fort
épaifle & fort dure.
Les oeufs des poilfons , au lieu d’une toque
ou d’une pellicule même , ne font conte-
nuè's que par une membrane fl mince qu’elle
eft lbuvent tranfparéùte.
Tous les animaux que je viens de nommer
dans ces derniers articles font du nombre
de ceux dont ' les oeufs n’ont befoin de
chaleur que celle que leur communique l’air ,
ou l’eau dont ils font baignés, excepté fans
doute les poiflons qui produifént des oeufs pour
lefquels l’incubation a lieu à l’intérieur de
la femelle , & il eft probable que c’eft parce
que ces oeufs ont befoin d’un plus grand degré
de chaleur ; qu’ils demeurent à l’intérieur
de la femelle , jufqu’à ce que les petits
en fortent.
• Tous ces mêmes animaux ne dépofent
point leurs oeufs fucceflîvement , & jour par
jour comme les oifeaux ; ils font leur ponte
en une feule fois : quelques-uns pondent dé
fuite des oeufs- féparés les uns des autres ,
mai’s beaucoup d’autres dépofent des oeufs
qui font liés , & qui fe'tiennent ou par une
pellicule qui les unir, ou qui font contenus
dans une force de capfule membraneufe qui
leur eft commune à tous:, qui les contient
& les renferme, ou des oeufs qui nagent dans
une liqueur gelatineufe qui les colle & les fixe
près les uns des1 autres. Tous ne font que
chercher un lieu convenable pour leur ponce,
& aulli-tôr quelle eft achevée ils abandonnent
les oeufs qu’ils ont dépofés.
Il n’y a qu’un fort petit nombre d’infeâes
vivipares, tels font le Scorpion , le Cloporte,
les Pucerons j quelques efpèces de mouches,
Tous les autres kifeiStes1 font ovipares. Parmi
les infeâres vivipares ,. les uns , comme le
Scorpion, le Cloporte , naiflënt avec la forme,
qu’ils conferveront toujours ; il ne leur manque
que la grandeur pour reffembler parfaitement
au mâle & à la femelle qui les ont engendrés;
d’autres naiflënt dans l’état de lat-
1 v e, telles font les mouches vivipares. Ce font
parmi les infedes des efpèces , comme il y
én a parmi les poiflons , qui fe multiplient
par le moyen des oeufs , mais dont le germe
le développe & prend fon aceroiffement
dans l’oeuf contenu à l’intérieur de- la femelle
, & en fort avant que la femelle
dépofe.
Les infeétes & les reptiles vivipares abandonnent
leurs1 petits aufli-tôt après les avoit
mis bas ; ils font en état de pourvoir eux-
mêmes à leur befoin , & c’eft une différence
très-grande avec les autres animaux vivipares
dont les petits périraient fans les foins que
la femelle en prend.
Les oeufs des infeéfes varient beaucoup
fuivant les efpèces, quant à la confiftance de
l’enveloppe, fa couleur & fa forme, On peut
dire que les oeufs des infeétes ont., en général,
une coque ou enveloppe fort dure. Ce n’eft
pas cependant une coquille caflame & friable
, comme celle des oeufs des oifeaux,
c’eft plutôt une membrane coriacée ou même
cornée. 11 y a cependant des efpèces , mais
c’eft le plus petit nombre,dont les oeufs nont
pour enveloppe qti’uné pellicule fèche & cal'
faute , d’autres qu’une membrane louple &
capable d’extenfion. Les oeufs de ces demie ■
res efpèces augmentent de volume avant la
. fortie de la larve. Le blanc fale ou tirant fut
P R Ê L 1 M
I N A 1 R E. ccuy
grand, Ce court efpace de tems, entre 1 accouplement
le jaunâtre , eft une couleur fort ordinaire
aux oeufs des infeâes , il y en a beaucoup de
bruns ou tirans fur cette couleur , quelques-
uns ont une teinte plus vive , & le bleu eft
la nuance qu’on y rencontte plus“ fouvenc ;
la plupart ne font que d’une couleur , il y
en a pourtant lut lefquels on en remarque
deux , difpofées ordinairement pat zones ,
quelquefois par raies. Quant à la .forme
celle d’une fphère un peu aplatie aux deux
extrémités, & la forme ovale alongée , avec
une des deux extrémités moins pointue que
l’autre , fondes, plus ordinaires. Mais il y a
des oeufs qui ont une forme bizarre , il y en
a qui font portés fur un long pédicule. Tels
font ceux de l’Hémerobe dont M, de Réau-
mur appelle la larve lion des pucerons , parce
qu’elle vit de ces infeétes. Ces oeufs font tres-
alongés ; ils reflemblent à la. pointe d’une
aiguille fine qu’on auroit coupée , ils font
blancs , ils tiennent par un bout à un filet
qui a la force d’un crin .fin ; ce- filet eft long
1 d’un pouce & davantage ; il eft implanté fur
le bord d’une tige^on d’une feuille, & fou-
tient perpendiculairement l’oeuf attaché à1 fon
autre extrémité. L’infecte , en faifant fa
ponte, forme une fuite.de pareils filetsqui
paroiffent comme de la moufle ou delamoi-
fiffure qui auroit cru fur la plante.
Une remarque générale par rapport aux
oeufs des infeâes, c’eft qu’ils font empreints
d’une humeur vifqueufe que l’air defsèche
en très-peu de tems, & à la faveur de laquelle
ils adhèrent fortement à la fubftance fur
laquelle la femelle les dépofe.
Il s’écoule , en général, fort peu de tems,
entre l’accouplement des infeétes & leur
ponte. Les mâles périffent prefqu’auflitôt après
s’êtte accouplés , comme nous l’avons déjà
dit , &c les femelles ne furvivent que le tems
néceflaire pour dépofer leurs oeufs ; leur
ponte , une fois commencée, continue fans
intervalle , & elles fe déchargent de tous
leurs oeufs de fuite ;. elles les dépofent, ou
près les uns des autres , ou elles laiffent
entre chacun un intervalle plus ou moins
& la ponte, &• cette maniéré-
de dépofer les oeufs, ou en une fotte de tas ,
ou à peu de diftan.ee les uns des autres, eft
une loi générale pour les infeétes, dont les
larves trouveronr abondamment la nourriture
néceflaire en forçant de l’oe u f,.& pourront
remplir elles-mêmes leurs befoius. Il
fuffit de la feule précaution de la part de
la mère d’avoir fait fa ponte en un endroit
& fur une fubftance convenable. Mais parmi
les efpèces dans lefquelles les larves ne trouveraient
pas â leur portée une nourriture
fuffifante pour plufieurs, dans celles où;
elles: ne pourraient pas la chercher, dans
celles enfin où les larves ont befoin d’être
Alignées, il falloir néceflairement une com-
binaifon différente. Les femelles , dans ces
efpèces, furvivent donc à l’accouplement, &
’ elles y furvivent autant de .tems qu il eft
nécéflaire pour les befoins de leur poftérité.
■ Nous allons donner quelques exemples de
: ces exceptions à la loi générale. Si une femelle
ichneumon.j d’une,taille un.peu. forte , de-
pofoit tous fes oeufs dans le corps d’une larve
ou d’une chryfalide , les vers qui .en naîtraient
ne trouveraient pas aflez de nourriture
pour parvenir à leur aceroiffement, ils
périraient ; la femelle n’en dépofe donc
qu’un , deux , trois , fix , &c. dans le corps
de chaque v.i£time qu’elle choifit, fuivant
qu’elle eft d’ une efpèce plus grande ; elle
interrompe fa ponte pour la reprendre , pour
chercher des larves ou des chryfalides qu’elle
deftine à nourrit fes petits ; elle furvit jufqn’à
ce que le nombre de fes oeufs & fes forces
foient épuifés ; le terme eft le'même à caufe
de la grande quantité de fa fubftance qui
paffe dans fes oeufs. Mais dans les autres
efpèces, tous les oeufs étoient à leur point
de groflèur au commencement de la ponte,
& ils n’y parviennent que fucceflîvement dans
la femelle icbneumon.
Les Abeilles & les Guêpes folicaires préparent
un logement pour leurs petits, elles
y amaflent une nourriture qu’ils feraient incapables
de chercher, &,faaite de laquelle ils