
Swammerdam conclut que c’eft vraiement de
la graiffe.
Les trachées au nombre de dix-huit, neuf
de chaque côté , propagent leurs ramifications
fur toutes les parties & nuifent, ainfi que la
gtaifle, à les découvrir.
Parmi les autres parties on diftingue d’abord
le ventricule, qu’on ne voit dans fon entier
qu’après avoir fendu & rejette la peau fut les
côtés dans toute fa longueur. Il y faut remarquer,
i°. qu’il occuppe la plus grande partie
de la longueur du corps : 1 ” . qu’il eft formé
de membranes & de fibres mufculaires : qu’à
l ’endroit où il communique à la bouche il eft
très-étroit : 3 °, qu’enfuite il devient plus amp
le , & qu’à l’endroit où il a toute fa largeur
commence l'efiomac proprement dit : 40. qu’il
eft chargé d’appendices ; 5 °. qu’on en compte
foixante - dix environ dans fon contour à fa
partie antérieure , lefquelles ont la forme
d’une dent. Ces appendices s’ouvrent dans
l ’eftomac , & les uns (ont dirigés en devant ,
les autres en arrière. 6°. Un peu plus en arrière
on remarque vingt-deux autres appendices
qui regardent par leur pointe vêts les
parties poftérieures; 70. enfin vers le pylore
ou à l'extrémité de l’eftomac on compte encore
trente appendices.
Swammerdam a reconnu une organifation
S peu près pareille dans des Psiffons & en particulier
dans le Saumon. 8°. Outre ces appendices
on voit fur les côtés quelques vaiffeaux
jgue Malpighi avoit remarqué dans leVer à
loie : l’eftomacferefferre à fon extrémité,&
aboutit en un inteftin court & étroit qui fe
dilate & forme un autre inteftin auffi fort court,
mais fort ample auquel Swammerdam donne
le nom de colon & qui eft rempli de beaucoup
d’excrémens.
La moelle épinière eft très-différente dans
le Collus de ce qu’elle eft dans d’autres infectes,
par exemple, dans le Ver à foie en qui
elle confifte en une fuite de ganglions joints.
pat des érranglemens, & étendue de la tête S
l’extrémité du corps ; dans le Coffus elle ne
s’étend pas au-delà du troifième au quatrième
anneau, & de ce point elle envoie des nerfs
qui fe diftribuent à toutes les parties fituées
plus bas.
Le cerveau eft compofé de deux hé-
mifphères qui donnent naiffance à quatre
nerfs.
Swammerdam décrit avec beaucoup de foin
& un grand détail, le nerf qu’il appelle récurent,
qui de la bafe du crâne d’où il fort par
uùe double origine qui fe réunit, fe recourbe,
paffe par - deffus le crâne, forme plu-
fieurs ganglions & vient fediftribuer à l’ef-
tomac.
En cet endroit Swammerdam dit qu’il a
trouvé un moyen de conferver le cerveau, la
moè'lle épinière & les nerfs dans leur étendue
& avec leur couleur. Mais il n’indique pas ce
moyen. Il finit ce chapitre en remarquant que
les volailles font très-avides du Coffus, ce qui
lui fait préfumer que les anciens, comme
Pline le rapporte, on put le mettre au rang
de leurs mets, &c. ( Mais les volailles dévorent
avidement tous les vêts. )
C h a p i t r e I V .
Manière dont s'opère le changement du Coffus ;
fon pafjage à l’état de nymphe ; comment
les trachées ou points rcfpiratoires font
tranfpofés.
Le rems où le Coffus doit paffer à l’état de
nymphe étant prochain, ce qui a lieu vers la
fin du mois d’août, il s’enfonce plus profondément
en terre ou dans le tan en comprimant
& battant l’un ou l’autre avec ^extrémité
de fon corps, il fe prépare une loge
creufe , ovale , liffe & polie ; il y demeure
immobile & paroît plus couvert de rides qu’il
ne l’a encore été, ce qui vient & de ce qu’il
s'eft vidé de les excrémens & de ce qu’il perd.
de fa fubftance pat la tranfpirarion. Cependant
on n’apperçoit point fes différentès parties
à travers fa peau , comme on les diftingue
en pareille circonftanee à travers celle des
Versdes Abeilles, quoique fes membres foient
déjà formés, ékqu’on les diftingue eD écartant
la peau.
Mais avant de fuivre cet objet, il eft bon
de remarquer que fi On fait alors l’anatomie
du Coffus, on ne trouve aucun changement
à fa bouche; l’eftomac eft beaucoup plus ref-
lerré , & les appendices le font au’ point d’être
à peine fenfibles ; les vaiffeaux qui accompagnent
l’eftomac y font moins adhétens, quoiqu’ils
n’en foient pas encore féparés : on voit
l’infertion de ces vaiffeaux autour du pylore &
en peut les regarder comme de véritables cot-
cum. Le colon conferve fon étendue & fes
cellules ou plis font plus fenfibles. On peut
alors auffi diftinguer & féparer les trois
membranes dont l’eftomac eft formé ,
ainfi que les fibres qui fervent à fon mouvement.
Le Ver ou Coffus ayant acquis fon accroif-
fement, les parties qu’il confèrvera, & celles
qu’il acquerra ayant pris leur développement,
il en réfulte que le corps eft raccourci,
que le fang, plus refferré dans fes tuyaux, eft
porté plus abondamment vers le crâne, dont
l’enveloppe s’ouvre en trois patries; la peau,
qui ne peut plus prêter, fe fend auffi fur le
dos, & par le mouvement ondulatoire des
ahneaux du corps, elle eft détachée delà nymphe
qu’elle couvtoit. 11 tranfude en même
tems une féroûté qui favorife fa chute.
La première partie qui s’offre à la vue dans
la nymphe au moment du dépouillement de
la peau de Ver eft la corne qu’on verra dans
le Scatabé, &c. Swammerdam décrit fuccef-
fivement les parties à mefure que le dépouillement
de la peau les découvre, & il renvoie
à des figures. Privé de ce fecours , je ferois
difficilement entendu, je paffe donc cet article
fous filence ; je remarque cependant
que des dix-huit ftigmares les cinq premiers
de chaque côté confervent leur forme 8c leur
ampleur^ mais des quatre autres les trois premiers
deviennent beaucoup plus étroits 8c
le cinquième fe ferme & s’oblitère entièrement.
Swammerdam-, pour donner une idée plu«
précife des changemens que l’infeéte fubit en
paffant de l’étar de Ver à celui de nymphe;
de l’état de nymphe à celui de Scarabé, re-
préfente la nymphe 8t le Scarabé & remarque
ia différence entre chaque partie du Ver
& de la nymphe , de la nymphe & du
Scarabé.
Il faut néceffairement avoir les figures fous
les yeux pour fuivre le texte. Je me bornerai
donc à remarquer que lorfque la peau du Ver
s’eft féparée de la nymphe, celle-ci n’a plus
de reffemblance avec le V er , mais qu’on la
voit fous la forme qui lui eft propre ; que
cette forme a du rapport à celle du Scarabé :
que la nymphe eft toute blanche; fi ce n’eft
du cinquième au dixième anneau où elle paroît
en-deffus nuée de reflets couleur d’acier
poli : j ajouterai que fous l’enveloppe de la
nymphe on découvre plufieurs parties du Scarabé;
qu’il eft entièrement formé fous cette
enveloppe, mais que fes membres font pulpeux,
mois & flexibles; au point que fi on
leur fait prendre quelque faux pli, quelque
conformation vicieufe, qu’on occafionne en
touchant la nymphe, les parties comprimées
confervent ces défauts qu’on retrouve enfuite
fur le Scarabé. Swammerdam le compare dans
les premiers tems du changement de Ver en
nymphe à un Embrion nouvellement formé
dans la matrice, dont les membres délicats
ne peuvent réfifter encore aux plus légères
impreffions.
Ë H T H I R t V,
La nymphe ejl furchargée d'humeurs qui fi
dijppefit par évaporation. Son anatomie.
Comment elle fe dépouille & paffe à l ’état
de Scarabé.
Swammerdam compare la nymphe à un