
expanfions feront bornées aux parties .'que
chaque anneau renferme.. Qu’on fe rappelle
que1 chaque anneau féparé du corps contient
un de-ces noeuds ■ ou ganglions dont,
la férié conftitue le cerveau, & qui font“
chacun un cerceau complet ; qtfe chaque
anneau contient de même, après làfeélion,
un de ces renflemens du long vaidèau'.,'qui
eft le coeur ,• & 'dont chaque rênflemefit eft
un coeur complet : on reconnoîtra alors que 1
chaque anneau eft un corps .organifé qui
contient un cerveau, un coeur des pôul-•
mons, ou lès ; trois organes-dont l’aéboh a''
pour produit l’exiftence animale lââuelle;'
chaquè-anneau' féparé du corps j peut dont '
être regardé comme un animal aftuellement
exiftant, Sc c’en eft.un en effet, puifque. c’eft
un corps organique qui a; tout ce qui eft;
néceffaire pour produire l’irritabilité , la circulation
& la refpiration.: auffi chaque anneau
continue-t-il d’eififter, de conferver
quelque tems la vie après fa fcpatation
d'avec le corps, & les anneaux fur lefquels
fe trouvent des parties néceffair.es pour (les
diffèrens mouvemens, continuent//.les exécuter.?,.
Àinfi , les aîjes cçntipuent leur
battement • les pieds,.leurs.extenfious & leurs
flexions; la .trompe pu l’aiguillon , leur alpn -,
oement & leur tacourciflemenr après la fé-.
paration des anneaux auxquels ces parties four
attachées d’avec le reile du corps : c'cft. donc
parce que’chaque anneau ou chaque portion
dans lefquels on divife" tranfverfalement un
infede , contient les organes .néceffaire^ à
l ’exiftence aéluelle, que chaque anneau ou
chaque portion continue réellement d’exifter
aétueUement- & pour quelque tems après la
féparation d’avec le corps. Mais cette exif-
tence ne fauroit être long-feras Soutenue,
parce .que les fondions des organes qui la
produifent ufenr ces mêmes organes -, les
conduifenti par épuifement, à ' la ceffation
de leurs fondions f s’ils ne reçoivent pas
d’ailleurs de nouvelle fubftance qui'les alimente
& qui les mette en état de continuer
leur adïon ; remarquons de plus qu’unanneau
du corps d’tin inféde borné aux ifeuls Organes
nécetiaires à l’exiftence adutlle , né diftingue
pas les objets', ne difcerne pas ceux qui lui font
utiles ou nuifrbles ; ne fauroit s approcher
des uns, les rechercher, s’éloigner des autres
& les éviter ; il refte donc: èxpofé à tous les
accidehs étrangers , qui'ne peuvent manquer
; de' rend ce Ta' deftruétion prochaine } ôc (ors
'exiiftenceüie peut qu’être courte par ces deux
raifons' .^’.cependant quelques anneaux du
corps des infeébes continuent dexiftec plu-
•fleurs heurés,-. même une journée apres leur
iféparation-d’avpc.le corps y tels fonr ceux qui
ifoiraeiit le corce]ec.,'ceux' auxquels. L’aiguri-
!lon ourla» itrçmpe jfoptvattachés : il effipreba-
Ibje. que :lbs corganfes contenus dans ces anneaux,
fo'nr.auî.plus volumineux, ou cônfti-<
tués plus fortémenc.
. G’eft par. une fuite de l’organifation qui-
produit l’exjftence aétuelle. de. chaque anneau-
^féparé du corps, que celle des infeéïes- entiers
eft fi difficile à éteindre dansle moment;
\qu’ils réfiftent fi long-tems à des plaies'fi-
.multipliées , que pour les tuer , il faut, pour'
ainfi dire | les frapper dans tontes des parties'
à/la-dois * c’eft'cjue. chaque portion ÆonDienC!
ce qui eft néceflaire pour l’exiftence a&tielle*ï
qu’on ne l’anéantit queidans* le point' frappe
dont on 'détruit l’organifation, & que l’exif-
tence de» tout le corps fe compofer de l’exif-
tence particulière kde chaque portion donc
, l’organifation fubfifte.’ encore.. Ainfi ,1 infeâre
•eft raffioibfe maisc il-m’eft pas? tué , par-les
plaies multipliées j iln ’enfaùt fou vent qu une.
pour > ôter la vie, aux autres animaux, parce,
qu’une plaie'faite-i umdes organes liéceffaireS'
à (’exiftence , fuffit p»Ut. eniafrêceiCl'aéHon,
& que cette aâioii njeft:éteinte dans les infectes;
qnequand ifs ontece blefles danstous
les points .'de ilejtr corps, parce que tous^ renferment
le.s. trois organes néceflaires .a 1 exiftence
aéluelle.,
§. III.
De V exiftence prolongée , des fondions qui
fervent à l’entretenir., & dps organes cm-,
p lovés à ces fonctions} : ,
Nous avons vu dans le' paragraphe précé-i
;cédent, que l’exiftence aétuelie eft le produit
de ttois fondions., Iirritabilité, la circulation
, la, refpiration ; que trois organes /fervent
à ces fonâions , le cerveau , le coeur ,
les pout/nons. Mais la ftructure de ces organes
eft telle que leur aébion.doit, avoir un
terme, & que ce .terme eft détermine: par
leur aétiou même. ; il eft ou éloigné ou
prochain. Le terme éloigné eft la ceffation de
l ’exiftence à laquelle fa production & fon
entretien cOnduifent , mais après un laps
de tems ; le terme prochain feroit de meme
la ceffation de l’exiftence , & il arriverait
bientôt. , fi les organes qui la produife.nt,
épuifés. p.ar leurs aétions mêmes , îxetoient
pas réparés ôc mis en état de la continuer.
Ceci demande à être développé.
Les ofcillations de la fibre, fes mouvemens
en raprochent, en réunifient les clétnens, les
rendent plus compatis, & la fibre plus feche.,.
moins fouple i il etl arrive autant aux mem-
branesqui font formées pat la jonction des fibres,
ô. aux vaiffeaux quiréfultenc du concours,
de la fuperpofition des membranes ; celles-
ci deviennent plus épaiffes , plus denfes, plus
arides ; les vaiffeaux perdent de leur capacité
en acquérant plus d’épaifleur dans leurs parois ;
ils font moins expanfibles , plus lents a fe
contracter , & leurs ofcillations moins grandes
; toutes les patries n’étant qu’un Compofe
de vaiffeaux, perdent de leur moileffe , prennent
une confiftance plus denfe , font moins
fouples, moins flexibles , moins irritables
leurs mouvemens font plus difficiles , moins
prompts j ’tnoins étendus ; les fluides, circulent
plus lentement, ils font moins atténués ,
leurs molécules font moins intimement mêlées
, : ils contraâenc de la vifcofijé , ils tra-
verfsnt plus difficilement les couloirs qui
doivent en féparet les différentes humeurs ;
elles font extraites en moindre quantité , &
d’une qualité moins bonne ,• toutes les fonctions
participent à ces altérations ; c’eft un
cercle qui a fon origine dans la denfité & la
rigidité de la fibre augmentées ; alors commence
le. dépériffe.ment. ; il eft lent d’abord
& infenfibl'e; il eft enfuiçe fucceffif, remarquable
.gradué ; il eft rapide vers la fin.
Il, s’annonce au commencement par moins
de fouplefle , d embonpoint, de facilite , de
promptitude, & d accord dans les differens
mouvemens ; il devient plus remarquable en-
fuite, par l’augmentation de ces differentes
conditions qui finiflent par etre portées a
l’extrême ; alors toutes les parties amaigries,
roides , ont peu.de fenfibilité &,de flexibilité
; leurs mouvemens lents & pénibles ne
s’exécutent qu’avec effort , & ils celfent totit-
à-faic quand 1 inflexibilité de la fibre furpaffe
l’aélion du principe moteur que les circ.mf-
tances énoncées ont graduellement affoibli.
Cet ïnftant eft celui de la ceffation de l’exil-
tence ou de la mort, terme inévitable que
l’auteur de toute exiftence , qui en poflede feul
une fans bornes, & qni n’en a prêté qu’une
paffagère & méchanique aux animaux , aux
corps organifés, leur aimpofea tous, dont il
a fait dériver le principe des caùfes mêmes qui
produifent d’abord , entretiennent enfu te
quelque tems & finiffent par arrêter ou détruire
leur exiftence. Les infeâes font, comme
les autres animaux , fournis à cette loi
fans exception-, & ils fourniiïènt des preuves
au moins bien fenfibles de la maniéré
dont elle s’accomplit , s’ils n’en fourniffenc
pas de plus marquées. En effet , toutes les
parties des differens animaux ont plus de
moileffe /font plus fouples à proportion qu’ils
font plus jeunes; ils ont plus de chair & d’embonpoint
quand ils font au terme de leur
accroiffement, mais qu’ils ne 1 ont pas pafie,
ou feulement depuis peu de tems ; au-delà
de ce terme , au contraire, & à mefure que
les animaux s’eü éloignent , ils perdent de
leur embonpoint, de la moileffe & de la fou-
plefie de leurs parties qui finiffent par être
amaigries , roides & très-peu flexibles; leur
corps eft alors décharné , prefque dur , ou
au moins a peu de fouplefle dans toutes fes
parties. De même les fluides font en proportion
des folides , plus abondans dans la jeu-
nefle , toutes les, parties font abreuvées de
plus de focs , & les fluides ont moins de
vifcofité ; dans la vieilleffe , au contraire , il
y a moins de fluides en proportion des folides,
les différentes parties font moins huruec-
e ij