
des po iflon s, que nous ne pouvons dire que
fort peu de chofe à leur égard par rapport
à' leur manière de fe repofer.
Les quadrupèdes ovipares Sc les reptiles ,
fe cachent pendant l’h iv e r5 ils pallènc cette
faifon dans un engourdiiïement abfolu , qui
paroît une privation de toutes les fenfàtions,
une afphixie , plutôt qu’un véritable fom-
meil : on les trouve alors repliés' lur eux-
mêmes , & leurs différentes parties rapprochées
vers un centre commun, dans les trous
& les fentes où ils fe font retirés. Mais quand
la belle faifon les ranime , quand ils exécutent
des mouvemens ,fe repaient-ils , & dor-
Jnent-ils ? O n les voit quelquefois danS 1 inac-
tio î pendant le ,jo u r; plniieursy font conf-
tâmment pendant la nuit d autres y font
au contraire plus habituellement pendant
le jour : il eft probable qu’ils fe repofent:
a lo rs , car route inaélion eft Un repos ;
on peut même croire q u ils d orm ent,
en jugeant d’après leurs paupières abaiffèes,
d ’après i’incurie où ils font alors j la facilite
qu’on a de les approcher m algré un bruit qui
les eut mis en fuite. O n trouve dans ces oc-
cafions lès reptiles contournés fur eux-mêmes,
& formant avec leur corps des cercles con -
■ cenrriques ; les quadrupèdes ovipares , Amplement
poiés fur leurs quatre pieds , mais
plus écartés & plus étendus que quand ils
marchent , en forte qu’ils ne fupportent pas le
corps , mais que fon poids repofe fur le plan
de pofition. Quant aux poiffons, ils vivent ou
dans des eaux courantes , ou dans des eaux
Gagnantes , mais toujours mobiles , & fou-
vent dgitées par le vênt : il eft donc vraifem-
blable que les poiffons ne peuvent ni s’arrêter
, ni dormir l’ong - tem s , fi même ils
dorment; à:moins que doucement emportés
par les eaux courantes , & balotés par les
ftagnantes qui font agitées , aux mouvemens
defquelles ils s’ abandonnent , cet abandon
ne foit un repos pour eux , A qu’ils ne dorment
pendant qu’d a lieu. C ’eft ainfi qu’on
voit des oifeaux de m e t, les goéians en particulier
y fatigués dans les tempêtes, d e lutter
contre les vents, s’ abaiffer fur les flots , fe
livrer à leur agitation , & fe relever délaftés,
pour prendre un nouveau vol. 11 eft donc
très poffible que les poiffons fe repofent Si
qu’ils dorment , en le confiant aux mouvemens
de l’eau*dans laquelle iis vivent; mais
j’ai cru m’appercevoir qu ils fe repofent par
, des moyens qui leur font propres ; d abord
ceux qu’on nourrit dans des vaiffeaux ou
l’eau eft parfaitement tranquille, demeurent
quelquefois fufpendus a oifferenteshauteurs,
ou pôles fut le fon d d u vafe pendant un laps
de tems affez long ; ils ne fe mettent en
mouvement que par intervalle ; on les voit
quelquefois abailfer leurs paupières ; il eft
donc probable qu’alors ils fe repofent &
1 qu’ils dorment; de même différentes efpèces
| de poiffons fe tiennent à certaines heures au
I fond de l’ea u , ire s’élèvent & ne nagent qu en
certains tems de la journée , comme les pécheurs
le faveur bien ; ou le fond fur lequel
ils fe tiennent , eft peu agite , ou le courant y
eft nul dans les couches d’eau ou ils le retirent,
& les ro féaux , les plantes aquatiques , la
vafe ou le gravier leur fourniffent un appui
fuffi ant pour réfîfter ou a un courant aftoi-
b i i , ou à une légère agitation de 1 eau , &
relier en place , fans,"effort d e .le u r part j
ils peuvent donc fe rep o fer,. de ^meme
jouir du lommeil. D un autre cote , les
mouvemens des poiffons font fi faciles ils
leur coûtent fi peu, leur corps eft fi près d.etre
en équilibre avec le milieu dans lequel ils fe
m eu ven t, & ce milieu eft fi peu téfiftant, que
les. poiffons ne paroiffent pas devoir beaucoup
fatiguer. Iis n’ont donc befoin que
d’un repos paffager y d’un fommeil court ;
leur conftitution , leurs h ab itu des, les cir-
conftances dans lefquelles ils vivent , les
mettent dans le cas àe jouit de^ l’un & de
l’autre , & l’obfervation paroît indiquer
qu’ils en jouiffent en effet. C eft fans doute
i la facilité qu’ils trouvent à fe mouvoir dans
le milieu qu’ils habitent , comme à celle
dont jouiffent les oifeaux au milieu de l’a ir ,
qu’il faut attribuer la fréquence , la v ariété,
jla légèreté & la vîteffe des mouvemens da
ces deux genres d’animaux ; c’eft le peu de
depenfe que coûtent aux poiffons les mouvemens
qu’ils-fe donnent , qui ifont en partie
caufe de la durée de leur accrpiflement ci
de la longueur de leur vie ; car des mouvemens
faciles , qui coûtent très peu n oc-
cafiounent que très-lentement le defleche-
ment de la fibre-, fa rigidité & la vieilleffe;
'ils permettent long-temsdaccroiffement pat
la facilité que la fibre fouple a de s’étendre,
par l’addition qu’elle reçoit des molécules, nu-
tricivesou du produic de la digeftion qui n eft
pas dépenfée; iis prolongent la jeuneffe , ils
conferventla force & ne conduifent que lentement
au dépériffement, à la fin de l’exiftence ;
ils font encore canfe du peu dalimens qui
fuffifent à beaucoup de poiffons pour les
nourrir , & de la longue abftinence que plu-
fieurs peuvent fupporter , fans en être moins
agiles. Si les oifeaux "auxquels leurs mouvemens
ne coûtent guère plus qu’aux poiffons,
& n e caufent pas une dépenfeplus forte , ne
jouiffent pas d’une vie aulfi lo n g u e, fi leur
accroiffement eft borné promptement, s’ils
ne peuvent foucenir un long jeune , c eft
qu’ ils vivent d ’ailleurs dans des circonftances
très différentes; que les poiflons n ont point
de chaleur, ou une fi, foible q u elle difîipe
peu ; que celle dés oifeaux eft très-forte , &
caufe une abondante évaporation des fluides;
que l’air dans lequel ils v iv e n t, deffèche &
tend la fibre , l’eau que les poiffons habitent
l ’ humeûe & la relâche. Mais cette compa-
raifon des oifeaux Si des poiffons fur la duree
de leur accroiffement Si de leur vie , nous
détourne de notre fujet.
Avant de confidérer l’ aélion mufculaire
dans les infeéles & de les comparer à cet
égard aux autres animaux , nous devons remarquer
une très-graride différence qui fe
forment un fquelètte ; les os ou les parties
folides qui en tiennent lieu font au centre \ les
mufcles qui y ont leurs attaches, les couvrent,
& ils font eux-mêmes couverts par la peau.
trouve entre eux & les autres animaux dan-s
la pofition des mufcles ; les quadrupèdes ,
les oifeaux, ont des os ou des parties folides
qui en tiennent lieu , comme lés arêtes, les
cartilages, ou une fimple coucrétion’fo lid e ,
à laquelle les mufcles aboutiffenr , comme
la limace y enfin tous les ?. nunaux o n t, connue
je viens de le d ire, des parties folides qui ,
dégagées des parties molles qui les couvraient,
Les infeCfces ont en place d'os , pour parties
folides dans leur état de perfeàion , &
dans celui de nymphe , une membrane
coriacée qui leur iert de peau , qui couvre
leurs corps ; leurs membres font formés Sc
couverts par une pareille membrane •, la reunion
de Tes différentes portions compofe le
fquelète des infe&es j c’eft fous cette forme
que nous les voyons vivans , 6c que nous
les Confervons après; leur mort, fans qu ils
paroiffent changés j & feulement prives de
mouvement. Ce qui eft du à ce que leurfque-
lète eft extérieur, qu’il détermine leur forme ,
, &r, qu'étant d’une fubftance folide, il ne change4
■ pas après leur mort j qu’il conferve, q u elque
tems qu’il y àit q u ils ont perdu la v ie ,
Via même apparence , la même forme , qu il
avoir pendant la vie desinfeCtes : dans les autres
animaux au contraire, les chairs venant a fe
deffécher, perdent de leur volume, chargent de
forme & altèrent celle de tout l’extérieur yif n y
a plus de reftemblance avec l’état de vie au-
dehors j le fquelète feul ne change pas , &
eft la feule partie des animaux qui d em eu re,
après la m o rt, femblable à ce qu elle etoit
pendant la vie.
Dans l’état de larve les iiife&es font couverts
par une peau moins folide que dans
i fê tâ t de perfection & de nymphe ; dans
l’état de chryfalide ils font revetus, comme
dans le dernier par une peau coriacee. Dans
ces trois états , l’enveloppe extérieure qui
tient lieu à la fois de peau & de fquelète ,
couvre les mufcles placés & attachés à fou
intérieur ; ainfi dans les autres animaux les
mufcles qui fervent aux mouvemens de la
la jambe , par exemple , font fit ti.es fur les
os de cette partie , ils y ont une de leurs
attaches, & l’autre à la furface de l’os de
la cuifte. Mais dans les infeétes la cuifïe &
]a jambe font deux pièces cylindriques,
creufes, formées par une membrane coriacée
j roulée fur elle-même j les mufcles font
i ij