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oifeaux qui ne perchent pas ; 'elle balance le
corps dë droite à gauche, de gauche à d roite,
comme la manière de marcher des quadrupèdes
, elle détermine également une projection
en avan t, & cette projedtion où la marche
s'exécute de même & pour lçs mêmes
raifons, par une ligne droite.
L es petits o ifeau x| lorfqu’ils fe portent
bien , marchent ou palTent rarement d'une
place à une autre , en-avançant tantôt une
jambe , tantôt l’autre ; mais ils pofent parallèlement
les deux p ie d s, inclinent en arrière
leurs corps qu’ils relèvent du d ev a n t, plient
les deux jambes & les étendent alternativement
toutes deux en même tems ; leur exren
lion , femblable au développement d’un renfort
, poulie en avant le corps donc elles fup-
portoient le poids. Comme la pofition des
deux pieds eft parallèle , la courbure des
deux patres femblable , & leur extenfion inf-
tantanée , la projeéHon qui en réfulte a heu
eu ligne droite ; ces différents mouvemens
promptement répétés , produifent une allure
qui eft moins un marcher qu’un fautillemenc ;
mais comme ces mouvemens font précipités,
cette allure eft très-prompte j elle l’eft trop
dans certains cas, & pour quelquesefpècgs qui
ont befoin d ’un marcher plus pofé ; ainfi la
L avandière, la B ergeronerte, qui. Auvent le
cours d'un ruifleau , fe promènent fur les
bords d’une pièce d’e a u , ou dans une prairie
pour épier les infeétes dont elles fe nourrif-
îènt , 11e cheminent pas en fau tilla n t, mais
en marchant à la manière des grands oifçaux.
T ou s les infeétes qui ne fe métamorpho-
fent p as, tous ceux qui fe métamorphofent,
dans leur dernier é ta t, & un grand nombre
de ceux- ci dans le premier 8c le dernier , ont
des pieds & marchent : ils ont tous au moins
fix pieds , & depuis ce nombre jùfqu’à feize ,
vingt j quelques-uns jufqu’à cent & au-d elà,
comme l’Iule. Leurs pieds font attachés deux
à deux & parallèlement à un même anneau
ou fegmenc du corps ; quelqu’en foit le nombre
, il y erua-toujours d ’attachés dans les
Jarves aux anneaujt antérieurs & aux anneau^
O U R S
poftérieurs , ainfi que dans les infedtes qui
ne fabilfent pas de métamorphofes , & qui
ont au-delà de huit pieds : il y en a toujours
plus qui tiennent aux anneaux antérieurs
qu’aux poftérieurs; les intermédiaires fout
dégarnis de pieds. Mais les infedtes qui ne fu-
bilïcut pas de métamorphofe , qui n’ont pas
plus de huit p ied s, 8c ceux qui fubiffent des
métamorphofes, q u i, dans leur dernier état,
ont tous conftamment fix pieds , les ont arrachés
au corcelet : le eorcelet occupe à-peu ptes
le milieu du corps , d ’une manière inégale
pourtant ; car il y a plus d ’étendue du bas de
cette partie à l'extrémité du corps , que de
fon fommet à la partie antérieure de la tete ,
& il y a , fur-tout , beaucoup plus de malfe
en arrière qu’en avant : la pofition des pieds,
à-peu-près au milieu du corps dans les infectes
qui ne fubiffent pas de métamorphofes,
& dans le dernier état de ceux qui en fubiffent
, s’éloigne donc beaucoup de la pofition
des pieds des quadrupèdes , finies aux extrémités
du co rp s, deux en avanc, deux en arrière
; elle fe rapproche de la fituation dés
pieds des o ife au x , en ce qu’ils font auffi
à-peu-près pofés au milieu du corps , ..mais
elle s’en éloigne en ce que dans 1rs oifeaux
l’excédant eft en a v an t, & qu’il eft en arrière
dans les infeéles. Quant aux larves, la po fition
de leurs pieds répond à'celle des jambes
des quadrupèdes. Connoiffànt aéhielle-
meut le nombre , la pofition des pieds des
infeâes , la manière dont ils. font articulés
avec le corcelet , leq u ilih ie du fardeau, qu’ils
ont à tranfporter, examinons le marcher que
leurs mouvemens produifent.
Les in fèâes fou lèvent& avancent en même-
tems les deux pieds de la première paire antérieure
; ils font agir fucceffïvement , & de
la même manière les autres paires de pieds ,
depuis la fécondé jufqu’à la dernière ; en
portant les pieds en avant , ils étendent les
pièces dont ils font compofés parallèlement
au terrein , puis ils recourbent & plient ces
mêmes pièces. Comme les pieds intermédiaires
font articulés tranfverfalement en les
avançant en d e v a n t, les infedtes les rapprochent
P R ÊL I M 1
prochent néceffairement l'un de l’au tre, ou
de la ligne qui pafferoit par le centre du
corps , 8c en m êm e-tem s de la direction en
avant des deux premiers pieds ; d ’où il fuit
qu’ils tendent au même but , 8c que 1 effet
de leur mouvement eft à-peu-près le meme,
qu’il eft moins1 complet , mais q u il s.exe-
cute dans le même' fens. D un autre cote ,
comme les infeétes dont les pieds font
attachés au corcelet,, replient les pièces donc
ils fonc compofés les unes fur les autres, de
manière qu’ils portent le corps très-bas , &
peu foutevé au - delfus du rerrein ; comme
leurs pieds antérieurs four les plus.longs dans
la plupart , ce que j’avois oublié de faire
remarquer, qu’ils en replient moins les pièces,
leur corps eff plus foulevé de l’avant que de
l’arrière ; enfin comme l’équilibre n’eft pas
jufte , qu’il y a plus d’étendue j & fur-tout
beaucoup plus de maffe en arrière des pieds
qu’en a v an t, il s’enfuir que l’effort des pieds
ne produit pas un échappement du corps en
avant , entre les deux puiffances qui agiffent
fur lu i, de même que dans .les quadrupèdes
& les oifeaux. C e n’eft donc pas par la chûre
du corps en avant , que fe fait le marcher
d esinfeâes, mais par approchement du corps
tiré vers le p o in t, qui eft en avant au centre
du mouvement des pieds ; chaque paire eft
d ’abord dirigée & étendue en avant ; puis le
bout de chaque pied , armé d’un ou deux
crochets j en pofant fur le terrein» s’engage
fur fa furface, & s’y crampone ; les pièces
qui compofent le p ie d , & qui avoienc été
alongées dans fon mouvement en a v an t, venant
à être rappellées & repliées les unes fur
les autres par la contradlion des m u fcles, le
corps eft tiré en avant vers le point où les
pieds fe font cramponés ; mais comme il y
en a un de chaque côté, l’approximation du
corps fe fait par la ligne intermédiaire ou la
ligne droite. La première & la fécondé paire
de pieds tirent le corps en a van t, & la der-
Ulere qui a été a lo n g é e,. qui fe raccourcit
en fe p lia n t, le pouffe dans la même direction,
dans le marcher des quadrupèdes 8c
celui des oifeaux, il n’y a qu’une action, celle
de porter ou un pied de devant & un pied de
Hijloire Naturelle, Infeftes. Terne L
N A Ï R E. kxxix
derrière en a v an t, ou line des deux jambes
alternativement en avant ; le poids du corps
pour reprendre fon aplomb , le porte par
projeéàion vers, le point auquel les pieds ont
atteint. Mais dans le marcher des infeéàes ,
il y a quatre actions , celle de porter les deux
premières paires de pieds en a v a n t, de les
alonger 8c d’en étendre les pièces ; celle de
courber les pieds en pliant leurs pièces les
unes fur les autres ; l’a&ion d’éloigner les
deux derniers pieds du corps , de les étend re,
de les rapprocher enfuite en les pliant. A in u
le marcher eft l'effet de l’aétion par laquelle
les deux premières paires de pieds attirent
le corps, 8c la dernière le pouffe en avant."
C 'e ft parce que les infeétes ont les pieds
armés de crochets, à la faveur defquels ils
fe cramponent, qu’ils ne les lèvent que fuc-*
ceflîvement paire par paire , qu’il y en a
toujours une qui pofe fur le terrein , 8c fondent
le corps , c’eft'parce que fon fardeau eft
attiré 8c pouffé en a v an c, fans de trouver jamais
abandonné à lui-meme , fans fe pro-
jetter en avant par fa pefanteur 8c une forte
de chute , que les infeéàès peuvent m o n ter,
defeendre , même en fuivant une digne perpendiculaire
, fur une furface polie j en montant
, les pieds de derrière foutiennent le
corps parallèle à la furface , tandis que les
pieds de devant fe foulèvent 8c s’alongenc
pour l'attirer j quand ils l’ont attiré , ils le
retiennent pendant que les pieds de derrière
font ramenés en avant : en d efeendant, ce
font les pieds de derrière qui retiennent le
corps , l’empêchent de g liffè r, pendant que
les p ie d sd e devant s’alongent ; en même-
tems que ceux - ci fe fixent., les pieds de
derrière fe foulèvent , 8c, le poids du corps
le fait gliffer fur les pieds de devant j à l’endroit
où ils fe font fixé$ , & où ils le fup -
porcent jufqu’à ce que les pieds de .derrière le
chargent de fon fardeau , en fe cramponanc
eux-mêmes.
Les pieds des larves 8c ceux des in fe& e s,
qui en ont au-delà de h u it, font articulés
cranfverfaiement j la première 8c la féconds
m