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ment des papillons; on fendra de même pourquoi
des Vers à fo ie , trac a liés par des enfans
qui s’en amuf^nt dans Te te ms ou ils filent, forcés
de recommencer plufieurs fois leurs travaux
, meurent cpuifés fans fe métamophofer.
Dans les efpèces de nymphes qui prennent
des alim en s, il ne manque à i’infeéte que
quelques parties qui fe développent, comme
les ailes, leur d em i-étu i, & c . D ’ailleurs les
dépenfes 8c les reflbu-rces font les mêmes
que dans l’état de perfection. Il n’y a donc
pas de différence quant au mouvement 8c
au repos.
U n grand nombre d’infeétes dans l’état
de nymphe j 8c tous dans l’état de chryfa-
h d e , ne prennent point d’alimens; mais la
nymphe & la chryfalide font dans une immobilité
parfaite , elles ne dépenfent rien du
côté du mouvement ; elles font remplies-
d’une fubftance nutritive que la larve leur
a tranfmife : elles ne font deftinées qu’à être
l’entrepôt de cette fubftance, à la fournir à
l’infeCle qui doit naître, qu’elles cachent ;
elles n’ont donc pas befoin de réparer pour
elles. Mais il étoit important à l’ infecte
qu ’elles contiennent , qu’elles demeuraient
dans l’immobilité , 8c que les mouvemens
qu’elles fe feroient donnés ne dépenfaftent
pas à fon détriment une partie 'de la fubf-
tançe néce{faire à fou développement; ce
n’eli donc pas pour elles que leur état en eft un
de rep o s, de fommeil 8c d ’épargne , mais
il eft tel en faveur de l’infecte dont elles ne
font que l’enveloppe. T o u t ceci, fera mieux
fenti quand nous nous occuperons des m étamorphoses.
L e tableau qui repréfenteroit
la pofition des infeétes dans la ftation, pendant
le fom m e il, fuivant les différences e f pèces,
dans les divers états par où ils p a ien t , ,
feroit très-varié 5 mais il occuperait beaucoup
de p la ce, préfenteroit un réfultat qui nous eft
déjà connu par l’examen que nous avons fait de
la pofition des autres animaux ,* fav o ir, que
l’attitude de chaque infeéte dans chacun defes
états , eft la plus convenable, d?a près'fon
organisation , pour que l’équilibre foie par- ,
O U R S
fait entre fes parties, le relâchement de fes
mufcles abfolu , 8c le poids de fon corps
fur lui même le plus léger qu ’il eft poflRble.
Je fupprime donc ce tableau comme in u tile,
puifqu’ il n’en réfulteroit aucune connoiftance
nouvelle. Je m’arrête un inftant, 8c je prie
le leéteur de remarquer avec moi que depuis
le plus grand des animaux jufqu’à l’in-
feéte le plus p e tit, la fréquence, la durée
de la ftation & du fpmmeir font proportionnées
aux befoins de l’âge 8c des circonftances.
Les animaux nouvellement n és, période de
leur vie dans laquelle l’accroilfement eft le
plus rapide 8c la dépenfe la plus forte pour
y fubvenir , ne font en mouvement que pour
prendre des alimens , 8c ils dorment le refte
du tems. La jeune larve eft immobile 8c dans
un état de repos hors le tems où elle prend
de la nourriture.Lorfque les animaux ont pafTé
le premier â g e , que leur accroiftemenc eft
moins rapide., ils s’exercent à des courfes ,
â des fauts , des mouvemens différens fui-
vant leur efpèce , mais ils dorment encore
alors fréquemment 8c long-rems de fu ite ;
ce n’eft quand ils ont acquis à -p e u -p r è s
toute leur grandeur qu’ils fe livrent à des
ébats plus fôurenus, moins fréquemment
interrompus par des intervalles de repos & de
fommeil moins long- L a larve qui a déjà pris
une partie de fon accroiftemènt eft en mouvement
plus fouvent qu’elle n’y étoit dans
les premiers jours de fa naifiance; 8c lorfque
fon accroiffement eft complet , qu’elle eft
prête à pafter à l’état de chryfalide , fes mouvemens
font prefque continuels ; ils ceflent
au moment où elle atteint cet état : l’infeéfce
changé en chryfalide tombe dans une im mobilité
abfolue; il renaît alors en quelque
forte, il repafte au-d efious de l’enfance 8c
à L é rat de foetus ; il en eft réellement un
caché fous l’enveloppe de chryfalide , 8c il
y eft dans les mêmes circonftances que le
foetus des quadrupèdes dans le lein de leur
mère , Tambrion des oifeaux dans l'oe u f ;
fon corps ne confifte qu’en des lineamens
qui prennent de l’acccoiftemenr, de la con-
fiftance, une forme 8c de la force. R ed evenu
foe tu s, il fait donc une grande çon-
P R É L I M
fommation de fubftance nutritive, 8c il avoir
b efo in , pour épargner la dépenfe de cette
fubftance j de vivre dans un repos parfait,
Mais laminai qui a pris tout fon accroifte-
m e n t,& l-'inleàe foi ci de la ckrylaHde , qui
11’a plus rien à acquérir, partagent le tems
de leur exiftence encre des intervalles de mou •
vemens 8c de repos déterminés par leurs befoins,
comme celui de prendre des alimens,
celui de travailler pour leur fureté ou pour
celle de Jeur poftéricé, 8cc. Ain.fi, dans tous
les âges, parmi tous les anim au x, les intervalles
de mouvement 8c de repos font proportionnés
au befoin d’accroître, de fortifier,
d’alimenter, de réparer l’individu. Je reprends
la fuite de l’aétiun mufculaire , 8c
pour terminer ce qui la concerne, ne pouvant
traiter en particulier de tous les mouvemens,
ce qui feroir prefqu’inépuifab'e, je
les divife en mouvemens, au moyen def-
quels les animaux paffent d’une place à une
autre t en mouvemens dans lejquels les animaux
ne changent la pofition que de quelques
uns de leurs membres pour faifir les obje
ts , les arranger félon l’ordre qui leur convient,
ou f e garantir de leur ateinte.
Les mouvemens au moyen defquels les
animaux pafienc d’une place à une autre',
comprennent le marcher , la courfe , le Ja u t,
le vol , la n atation , l’action de ramper. Je ne
m’arrêcerois pas à confidérer ces diverfës fortes
de mouvemens dans les différents animaux
, s’ils n’avoient pas tous lieu parmi les
inf'edes"; mais puifqu’011 les obferve parmi
ces derniers animaux , il faut les confidérer
da; s les autres , pour les comparer , ce qui
eft le feul moyen de les bien connoître.
Les quadrupèdes, pour pafter d ’un place
à une autre en marchant, lèvent 8c avancent
d abord un pied de devant d’un côté , le po-
fent , lèvent 8c-avancent , èn le polant , le
pied de derrière qui lui eft oppofé en diagonale
y ils eu font enfuice au tant, à l'égard des
dei.-x pieds de l’autre côté ; il réfulte de ce
double mouvement , un balancement du
corps de droite à ga u ch e, de gauche à d ro ite ,
1 N A I R E . lxxxvîj
& une projection en avant entre ce double
balancement ; mais-comme ils font tous deux
d’une force égale , la projection en. avant a
lieu par une ligne droite qui exprime l’aéhon
de deux puifiances directement oppofees ,
mais d’une force égale ,! & c’eft fuivant cette
ligne que le marcher s’exécute. Il eft direCt ,u
les balancemensdes deux côtés font ég au x;
mais fi quelque circonftance en rompt l’égalité
j fi , par exemple, une jam b e, plus foib le
d’un côté que de l’autre , portent moins le
corps du côté oppofé y fi la Turf ace âpre du
terein ou fon inciinaifon , détruifent l’égalité
des balancemens , alors la projeCtion en avant
a lieu par une ligne plus ou moins courbe ,
donc l'écartement de là ligne droite eft déterminé
par le balancement plus fort d’un
des deux côtés , 8c le marcher devient plus
ou moins oblique au lieu d’être direCt. C ’eft
par la première de ces deux raifons que les
quadrupèdes, qui n’ont pas les quatre jambes
d’une égale force , avancent moins que les
autres en un tems donné, quoiqu’ils faftent un
plus grand nombre de pas : mais ils décrivent
une lign e inclinée qui eft plus longue , qui
exige plus de pas, qui contraint à décrire une
route oppofée de tems en tems pour regagner
la ligne direCte , qui pondait par confisquent
plus tard au même but ; 8c les quadrupèdes ,
dont les quatre jambes font d’une force
égale , fui .vent une ligne droite , qui eft plus
courte , dont ils ne s’éloignent pas , qui eft
parcourue en moins de pas, 8c q u i , par con-
ïéqu en t, conduit plutôt au même terme. C ’eft
par la même raifon que , fuivant l’égalité
ou l’inégalité du terrein, il faut au même
qu ad ru pèd e, pour arriver à la même d if-
tance , un plus ou moins grand nombre de
p a s , quoiqu’égaux , 8c plus ou moins de
tems.
Les oifeaux marchent différemment fuivant
leur taille 6c leur efpèce ; les grands lèven
t, avancent 8c pofent alternativement les
deux jambes l’iine après l’autre ; leur marcher
a quelque chofe de grave , mais il eft lent.
Audi les oifeaux qui perchent marchent-ils
peu ; mais cette allure eft plus ordinaire aux