
animaux , les végétaux amoncelés, les excré-
uiens qui forment une mafle. Ce font, fur-
tout cîes larves qu'on trouve parmi ces dernières
fubftances , mais les infe&es parfaits
les fréquentent aufli, ou pour s’en nourrir,
ou pour y dépofer leurs ceufs 3 fouvent pour
l ’un & l’autre. Quelques infe&es habitent
même les fouterreins , les caves , les carrières
abandonnées j le tronc des arbres creux
le bois vermoulu , le tan , les couches fervent
de nids & de retraites à beaucoup d’in-
fedfces. Il n’y a donc pas d’endroits où Ton
n’en puiflTe trouver , de lieux qu’il ne faille
fréquenter, de hauteur où Ion ne doive monter,
de fouterrein où l’on nepuilfe defcendre
h on veut découvrir , ramalTer toutes les jefpè-
ces , & fur tout les obferver ou les recueillir
.dans leurs diiférens états. Je n’entrerai
pas dans les détails de ce. qu'on peut pratiquer
dans chaque endroit pour y découvrir
les infeéfces qui peuvent y être retirés
; les circonftances indiquent afTez d’elles-
mêmes ce qu’on a à faire 5 je ne traiterai que
des chofes générales.
Des inftrumens nécejfaires pour prendre les
infectés , de la manière de s3en fervir.
Si l’on fe contentoit de prendre les infectes
à la main, il y en a beaucoup que leur
agilité fouftrairoit à la recherche qu’on en
feroir 3 on rie parviendroit pas à atteindre les
1111s, on endommageroit un grand nombre
des autres ; ces inconvéniens ont fait imaginer
des inftrumens'donc les plusvnéceflaires,
Ôc’ ceux qui font indifpenfables font : 1 un
filet; i ° . une nappe \ 3 Q. des pinces ; 40. une
boue pour y placer les infeétes , ôc un étui
rempli d’épingles pour les fixer.
Du filet.
Le filet fert à prendre les Papillons > les
Demoifelles ,. beaucoup d’efpèces de mou-
-ches , & , èn général, tous les infeétes qu’on
veut arrêter pendant leur vol , ou ceux qui
étant pofés fuient: de très-loin quand on les
approche ôc . avec beaucoup d’agilité. On a
imaginé deux fortes de filets. Le plus anciennement
eu ufage , ■ employé ôc d’écrit par M.
de Réaumur, eft fait du même réfeau que
les perruquiers emploient pour les coëffes des
perruques ; on fait avec une pièce de ce réfeau
une forte de chauffe pareille, pour la forme ,
à celle qui fert à filtrer des liqueurs ; on af-
fujétit le contour de ce filet du côté de fon
ouverture , autour d’un ample anneau de
gros fil de fer ou de laiton ; il y a à l’endroit
où les deux bouts du fil de fer courbé fe
rencontrent une protubérance formée parle
prolongement de ces deux bouts ; on les engage
dans un tuyau de fer ou d’acier , dans lequel
011 les inallique & les affujétit à demeure $ le
tuyau eft terminé par une vis.
O11 a un bâton ou une canne, longue de
trois à quatre pieds; le bout en eft armé d’un
écrou en fer.
Quand on veut fe fervir du filet, on le
viffe à la carme; on la porte relevée, le filet
qui y pend eft fermé par fon extrémité étroite.
Si l’on veut prendre un infeéte pofc, on
abat deffus le filet par fa large ouverture;
fij’on en pourfuit un au vol , ou l’on tâche
de l’abattre & de le prendre fous le filet ,
ou d’un tour de .poignet on fait revenir la
partie qui pend , fur le bord ou anneau de
fil de-fer, elle y demeure fixée, & l’infeéte
refte pris dans le filet. Quand il eft arrêté
de l’une ou de l’autre manière ; fi c ft un
.infecte qu’on puiffe toucher fans le gâter,
ou , s’il n’y a pas à craindre qu’il échappe
quand ou ouvre le filet, on paffe la main
dedans , on prend l’ infeéte & on le place
dans la boîte deftinée à cet ufage, de la
façon qu’il fera expofé plus bas.
Si, en maniant l’ infeéte qui eft pris, on
Tendommageoit, comme cela arrive aux Papillons,
ou fi on craint qu’il n’échappe en
■ entr’ouvrant le filet, alors on en lai lie le tiffu
flotter fur l’infeéte qui eft pris , le comprimer
fur la terre où on le pofe ; on obfcrve
l’endroit tù l’infeéte fe trouve arrêté, & à
travers les mailles du filet on le pique avec
une épingle, on l’enlève enfuite en prenant
l’ép'rngle par la tète , & on la pique dans
la boîte , comme il fera dit. \
On à, depuis Ad. de Réaumur, imaginé
un autre filer ; celui-ci reffemblë à un fer à
frifer ; il eft fait exactement de même , &
il n’en diffère qu’en ce qu’il eft beaucoup
plus grand, que la tère du fer, au lieu d’être
pleine, eft formée par deux anneaux de fil de
fer ; ces anneaux font remplis par un filet attaché
auront de leur bord ; le refte de l’inf-
trument eft tout en gros fil de fer avec une
poignée double comme le fer à frifer; on
lui donne ordinairement environ un pied
& demi à deux.pieds de longueur, & aux
anneaux qui fupporrent les filets quatre à
cinq pouces de diamètre. Ce genre de filet
convient affez pour prendre des infeétes au
v o l, & on peut aufti s’en -fervir pour ceuX'
qui font pofés , en prenant entre les deux'
filets la branche ou la tige en même - tems
que l'infecte qui y eft pofé; il faut enfuite
le percer néceffairement avec une épingle,
& n’ouvrir le filet qu’après.
De la nappe & des'pintes.
La nappe eft un morceau de toile ou d’étoffe
qu’une perfonne foucient étendu.& un
peu déprimé dans fou milieu au-deflous de
la cime d’un arbre ou de touffes de plantes ;
«ne^aurre perfonne fecoue l’arbre , en bat
les. branches avec un bâton, on en fait autant
par rapport aux plantes.- 11 tombe de
cette façou un grand nombre d’infeétes fur
la. nappe , mais de ceux feulement qui ne
fauroient fuir en, volant ; on les, réunit au
centre de la toile en la pliant à, demi, & on
les prend facilement.
Quelques iperfonnes fe fervent d’un filet
femblable au'premier, mais de toile, au lieu
d'etre de réfeau ; elles raclent rapidement
avec .cette forte de poche, la fommité
des brançhçs ,ou celle .des plantes en fleur,;,-1
& elles trouvent grand nombre d’infeétes j
pris dans la poche, Elles les y cherchent pu
IIflaire Naturelle, Infectes , Tome IF .
avec la main, ou elles fecduent la pocîie fur
la nappe étendue à terre.
Les pinces fervent à faifir les infeétes qu’on
pourroir éctafet entre, fes doigts , ceux qui
font fort petits,; elles font de cuivre, fort
douces, & celles que les metteurs en-oeuvre
appellent des bruxelles. Tandis qu’on tient
l’infêéte par la pointe de la pince qui »’empêche
pas de le voir, au lieu qu’il feroir caché
entre les doigts , on le pique avec une
épingle. Les pinces fervent encore à-fouiller
dans les trous des arbres creux, à écarter le bois
vermoulu, &c. Mais leur principal ufage
eft pour manier les infeétes morts-, étendre
leurs différences parties, comme nous l’ex-,
poferons.
- ’ /fol
De la botte & dçs épingles.■
Il faut avoir deux fortes de boires qui ne
diffèrent cependant que de: volume. L’une
fert pour placer les infeétes à la campagne
a, mefure qu’on les prend , l’autre pourien
conferver la fuite jfifqu’à ce quon 1^. mette
en ordre, ou qu’on l’envoie d’un pays dans
un autre.
L ’une & l’autre boîtes doivent être ou d’un
fort carton ou d’un bois léger, avoir un couvercle
qui, ferme ëxaétement ; le: fond doit
neceflairemenc être d’une matière. I que les.-
épingles pénétrent aiféoeeut, & dans laquelle,
cependant elles tiennent folidemene une fais
qu’elles y -font engagées :. on faeisfaic à ces
deux conditions en couvrant le iqnd de la
boîte d’une table de,-liège, bien unie, qu’on
a eu foin d’y .fixer folidenjent', qu,; au lieu
de liège, en couvraîrc le fond de la boîte-
d’une couche de cire, (jaune, qu’on a coulce
étant fondue , & à .laquelle; on a donné un
pouse d’épaiffeut au: moins. -
II faut; proportionner, les épingles à la
groffeur des infeétes ; ainfi il faut en
ja;voir. une.'pelocte garnie d’échantillons dif-
iférehs ; je ;dis une pelotïe, parce que dans!
! un étui le tout eft m êlé, fouvent trop long