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ainfi que les appendices entre lefquels elle
eft placée à fan Origine ; les antennes dans
lent état parfait ; les pieds auffi, & capables
d’exercer leurs fondions fi on les dégage de
l’enveloppe qui les recouvre; les mufcles
du corceler ayant toute la force qui leur eft
propre ; les canaux pris pour les refervoirs de
la foie dans la Chenille, réunis en un feul
fixé près de l’atfophage à fon extrémité
antérieure; une véficule à furface inégale,
placée fur l’eftomac , & communiquant avec
ce vifcèire par un canal délié ; l’eftomac réduit
en an fac rempli de rugofités ; au-deftous
de ce vifçère les cæcum qui s’en étoient fé-
parés ; à l'extrémité de l’eftomac, qui finit
par un canal étroit, les gros inteftins plus
longs, mais plus érroits que dans la Chenille,
Le coeur & la moelle épinière rétrécis &
racourcis ; la graifie en très - grande partie
dilfipce. Les particules rénirormes ne fe
trouvant plus, St peut être changées dans
les organçs dé la génération , alors complets
& dans leur perfection,
Manière dont la chrysalide paffe à Fêtât de
Papillon.
Les changemens dont on vient de lire
l’expofe, ont lieu en dix huit jours dans les
mois de juin & de juillet ; mais en automne
ils retardent de dix jours ÿc davantage, fui-
vant l’état de la faifon,
Swammerdam reprend en partie dans cet
•article ce qui a éçé expofé dans lçs précé-
deus, & il tâche de faire voir que c’eft par
le mouvement du fang, par la circulation de
l’air admis en plus grande quantité , que fe
fait le développement des parties; que c’eft
par l’évaporation du fluide fttrabondant qu’elles
acquièrent leur confiftance,'C’eft fur-tout
parce que le Papillon, prêt à naître , abfoihe
une plus, grande quantité d'air , & qu’il s’en
gonfle pour ainfi dire, que la peau de chry-
fajide fe fend & lui permet d’en fortir. Le
changement le plus' 'notable eft alors celui
des allés, qu’on voit à vue d’oeil s’étendre
fe dévelopner, & qui prennent en même
tems plus de confîftance. Ces effets font encore
la fuite de la circulation & du mouvement
de l’air admis en plus grande abondance.
Enfin , Swammerdam finit par comparer
le Papillon contenu fous la peau de Chenille
à un embrion nouvellement formé ;
fous celle de chryfalide à un foetus encore
contenu fous les membranes qui l’enveloppent,
mais prêt à les rompre; lorfqu’il a
brifé & dépouillé toutes les peaux qui Peine
couvert en différens tems, quand il fort de
la chryfalide , à un nouveau né, mais qui fe
trouve en naifiant dans l’état de perfeétion,
& capable de toutes les fondions propres a
fon efpèce.
C h a p i t r e I I I .
Parties internes du Papillon, tant mâle que
femelle.
Le Papillon étant ouvert fur le dos, on
découvre fur le porcelet des vaiffeaux pliffés ,
qui fe réunifient en deux canaux très-déliés
qui aboutiffem du fond de la boiiehe, ou de
M’æfophage, à l’eftomaç. Leur ufage n’êft pas
connu; peut-être fervenc-ils à fournir une
humeur falivaire? Entre ces vaiffeaux eft
l’atfophage qui fé partage à la bafe .de la
trompe en deux canaux qui reçoivent & tranf-
metEem les fucs pompés par celle-ci. Pré«
de l’eftomac, à l’extrémité de l'aîfophage,
eft une véficule dans laquelle Pair qui fe dé»
gage des shtnens eft reçu à leur paffagej
cette véficule a 1411 mouvement périftaltique
Continuel.
L’eftomaç eft très-renflé & femblable à
Pinteftin colon fouflé ; mais à fa patrie
poftérieure il finit en un canal très-étroit,
Enfuice, au-deflbus du pylore , font placés
fix inreftins cæcum, mais bien plus petits
que ceux de la Chenille ; par-delà font les
inreftins grêles qui , en fe terminant, s’élar-
giffenc en une cavité qui forttie U11 çldaqud»
P R Ê L 1 M 1
après lequel le canal fe rétrécit, s’élargit
enfuite & devient lê re&um qui pa(Te a tra-
vjrs le dernier anneau du corps y & dont
l’extrémité* forme X'ahus,
La trompe èft cômpofée de deux demi-
canaux., appliqués l’un à l’autre ; elle s’étend
& fe roule à la volonté du Papillon
par l’a&ion de fibres mufculaires infiniment
tenues.
Peut-être fera-1-on furpris que Swam-
meedam , auquel on pourroit quelquefois
reprocher de la prolixité , ne fé foit pas
plus étendu fur l’Anatomie du Papillon;
niais en faifant celle de là cryfaiide , il à
fait celle du Papillon, qui n’en diffère guère
que par la molieffe de fes membres.
Parties génitales du mâle»
Le pénil ficué a l’extrémité du corps y eft
chargé de plufieurs pièces de fubftance cornée
qui entourent ion extrémité , & qui
fervent à le fixer avec des crochets de même
nature, placés à l’orifice des parties génitales
dans la femelle. La defeription de ces
différentes pièces ne peut être bien farfie
qu’à l’aide de figures. Le*pénil eft cômpofé de J
deux portions, une de fubftance cornée à travers
laquelle s’avance une autre portion plus
molle , qui entre en ére&ion, & qui s’allonge
dans l’accouplement ; fi l ’on ouvre la racine ou
bafe du pénil, il en fort un fperme blanc
& une liqueur brillante, & formant des
globules comme le vif argent. Quelle eft la
nature de cètte fécondé liqueur ?.
Plus intérieurement la portion nerveüffe dn
pénil fe divife en deux parties, qui fe fub-
divifent elles-mêmes en quatre antres. L ’ufage
des quatre denières n’a pu être reconnu par
Swammerdam, qui., voyant les premières
remplies d’une humeur blanche, a jugé qu’elles
font les véficules féminales*, il croit qu’on
pourroit regarder les autres comme les vaiffeaux
déférens, & un noeud auquel elles
aboutiftenr’comme un tefticule j en forte que I
N A 1 R E. cccxliij
le Papillon n’auroitqu un tefticule, car il n’y
a qu’un noeud; mais ce font, ajoute-t-il,
de (impies conjeûutes; ce noeud du tefticule
eft couvert de deux membranes; il eft d’une
couleur grisâtre pâle.
De {ovaire de la femelle.
Il eft divifé en fix ramifications, qui fe réunifient
en un feul. canal dans lequel font
reçus & à travets lequel pafîent les oeufs
formés dans les fix ramifications; cinq appendices
borgnes s’ouvtent dans ce canal ,
& y verfént un gluten qui imprègne les oeufs
& fert à les attacher au moment de la ponte;
de l’autre côté de ces cinq canaux en eft un
plus étroit, terminé par üne.éfpèce de fac,
& defcêndant de l’ovaire ; fa partie fupétieurê
contient line hument ânalogtve a la giraiffe,
& la partie inférieure Une humeur limpide.
Du côté extérieur, le conduit qui réfulté
de l’union des fix branches de l’ovaire, fe ter.
mine en une entrée ou vagin,à l’intérieurdu-
quelonvoit les crochets qui retiennent l’extré-
mitédu membre du mâle dans l’accouplement,
Swammerdam reprend enfuite ce qui vient
d’être expofé en plus grande partie, & à
l’aide d’un grand nombre de figures il fait,
voir comment le Papillon eft contenu dans
; la Chenille, &c. 11 le fuit depuis ■
jufqu’à fon dernier écar. Les planches pré-
, fenxent une fuite curieufe 2c inftruélive :
mais c’eft un fecours que. nous ne pouvons
avoir, fans lequel les deferiptiors feroient
infuffifantes ; & d’ailleurs, fi je ne me
trompe, on conçoit affez par tout ce quia
été dit, comment le Papillon, & tous les
infeétes en général-, font contenus dans la
larve dès l’origine , Comment leur développement
s’opère dans la nymphe ou la chryfalide,
& comment ils en forcent enfin dans
état de perfeétion.
Quatrième ordre de changement.
I Dans ce quatrième ordre , le Ver ou la