
corps qui reprcfgnte {a trompe- & qui en: eft 1
le principe.
Les yeux foijt d’un blanc rranfparent.
Dix trachées de chaque .côté font diftri-
buées fur différens anneaux du corps.
Ce Ver n’a qu’un mouvement fort lent.
' En ouvrant le Ver fur le dos, on donne
iffua à une férofité qui.eft fon fang; on.voie I
ènfuite fous fa peau les fibres mufculaires qui
fervent à fes mouvemens. Au-defiqus,le corps
grailfeux & au milieu,,. Le coeur qui fait faillie,
qui s’étend tout du long de la partie fupé-
rieure du corps & de' qui naiffent des vaifleaux
qui fe diftribuent à toutes les parties internes;
ce vailfeau eft fo.rmé par unemembrane
tenue, tranfparente, garnie d’une infinité de j
trachées ; à (’endroit où il finit, font placés
quatre antres vaïlleaux fermés à,leur extrémité,
qui paroiffent quatre cæcums & qui contiennent
une humeur d’un blanc jaunâtre. Notre
auteur n’a pu pouffer plus loin l’anatomie du
Ver des Abeilles,â caufe'.de. la ténuité des parties.
Il revient à rhiftotique du Ver. Quelque
te ms après avoir celle de prendre de
lu nourriture , il quitte la poluion^tn rond où
il s’éroir mis,- il fe redrefle, & il occupe
perpendiculairement toute la capacité de fa
loge ou cellule; il la'rapide intérieurement
de filets plus lâches vers l’ ouverture que dans
le relie de fon contour. Cet ouvrage achevé
les ouvriers ferment exactement !a cellule en
la bouchant avec une couche de cité.
Le Ver enfermé dans fa cellule & y ref-
tint fans mouvement, s’enfle vers.la partie
qui répond au corcelet, fucceïïîvement vers les
parties inférieures ; ce gonflement eft produit
par le développement des parties in,rc - •
rieuves dont la forme-commence à être exprimée,
en foire qu’on reconnoîr les parties
de l’Abeille qui doit naître. Le Ver eft alors
dans lerat de nymphe.,Cependant avant de
piffer à cet état il fe décharge de tous fes
escrémeiis & il d -pouille fa peau. Ces matières
demeurent dans la cellttle, ce qui elt
caufe que quand plufieuts Vers y ont etc
élevés, les cellules deviennent trop petites,
que le miel qui y eft dépofé y eft moins pur,
I Se que par ces raifons les Abeilles font obli-
1 gées , au bout d’un certain tems, de quitter
: les ruches anciennes pour, en conftruire dè
nouvelles.
Le Ver changé en nymphe eft l’aflemblage
des parties qui ont crû fous la peau deVer, qui
dans la nymphe ont leur forme décidée, &
. qu’on peut déjà diftinguer, mais qui , abreuvées
de férofité ,- ne peuvent encore (e mouvoir,
& n’en ‘auront la faculté que. quand
cette férofité fera difflpée; ou c’tft l’Abeille
formée fous la peau de Ver , ayant pris fa
forme, mais foible encore & fans aéli.on.'
Ici , Swammerdam revient au V e r , & fait
voir la nymphe enfermée fous la - peau du
Ver : mais comme ce n’eft qu’à l’aide fies
figures que cette dcmohftration peut-être:bieh'
fuivie, je renverrai, pour cet objet, à l’ouvrage
même.
Lotfque les membres de la nymphe ont acquis
par 1 évaporation de l’humidité (uper-
flue.la confiftance qu’ils doivent .avoir , elle
dépouille fa peau , & l’Abeille xparoît dans
fon troifième état. Elle perce avec fes dents,
elle déchire le tiflù qui ferme la cellule ,, elle
btife en fragmens pblongs ,1a cire qui la bouche
&en re jette les fragmens dans le fond de
la cellule. Les ouvriers & les mâles ont les aîles
pliées Si chiffonnées en fortant de l’état de
nymphe ; elles, s’étendent & fe développent
peu après par l’impulfion du fang & l’aétion
de l’air à travers les trachées ; mais les femelles
ont les -ctîles développées en fe tirant
de la dépouille de nymphe, ou plutôt elles
fe développent dans leur cellule qui attifez
d’ampleur pour permettre ce développement,
8c elles n’en forcent que les aîles dépliées.
Swammerdam penfe que les Abeilles fa-
vent diftinguer. le moment où une femelle
eft prête de fortit de fa ce;!Iule, quoiqu’elle
foie encore fermée. Il fonde ce feptimem fur
ce que- le devant de cètte cellule eft alors |
occupé par un grand nombre d’Abeilles.qui-
font entendre un bourdonnement continu.
Ce bourdonnement lui paroît une expreüioiï
de joie ; il croit que les mâles font dans
cette circonftance les plus empreflTés. cependant
il penfe qu’il n’y a pas d’accouplement,
mais que les mâles fécondent les oeufs en les
arrofanc feulement de leur femence. Il avertit
qu’il examinera de nouveau cet objet plus
bas. Il obferve que la femelle nouveller ;
ment fortie de fa cellule, eft fuivie par
un grand nombre d’ouvriers, que ce. ne .
peut être l ’influence dti fexe qui les ai:ire , :
mais le defir de travailler pour la famille
â laquelle la femelle doit donner naiflance..
Si on s’empare de celle-ci qu’on la lie à un
bâton, & qu’on la tranfporte de cette façon
les Abeilles qui la fui voient volent fur le
bâton, s’y attachent en .grouppe & fe laiftent
tranfporter par- tout où l’on veut.*, fi Ton
détache la femelle , qu’01* la cache fous un
vafe auquel .on. laiffe, une ouverture ; les
Abeilles quittent le bâton pour palier dains
le vafe , quoiqu’on l’ait pofé allez’ -loin.
Swammerdam penfe quelles font attirées
par t}ne odeur propre à la femelle ; fi on la
laifle libre dans le vafe 6c fans l’avoirblefléje.,'
bientôt les ouvriers fe mettent â conftruire des
cellules; mais fl pn la mutile fans la faire pér
ir , fl on la rend inepte à multiplier , les
ouvriers ne l'abandonnent pas, mais ils réf-
tent dans l’inaétion. C ’eft donc le preflenti-
ment qu’ils-ont fur les: befojns de la famille
qui doit naître qui détermine tous leurs
mouvemens.
Il n’y a qu’une femelle pour chaque ruche
oii pour chaque famille j s’il s’en trouve par
hazârd deux qui dépofent leurs oeufs les unes
après les autres dans les cellules, il en pro- vient un grand défordre ,• par ce.que les cellules
font trop peu fpacieufes pour pouvoir'
contenir deux Vers.
Il n’y a donc qu’une femelle par famille ;
mais Cette femelle donnei ichàque année naif-
fançe à trois pu quatre femelles , à,quelques
i centaines de mâles, & â plufleurs'milliers
: d’ouvriers. Ces jeunes femelles quittent la
demeure où elles font nées, & fuivies de
mâles 6c d’ouvriers nés en meme tems ou
à peu près, elles vont fonder une nouvelle
colonie. A la fuite de ces détails 6c dé quelques
autres que je fupprime ; Swammerdam
pafte à l'examen anatomique de l’Abeille.
Il s’occupe d’abord de la trompe. Elle
eft plus grande dans les ouvriers que dans
les autres Abeilles.
Sept parties entrent dans fa compofirion;
celle qui eft au milieu eft à proprement
parler la trompé; c’eft un canal creux ; des
fix autres trois placées de chaque côté, fervent
en même tems à la couvrir 6c â la défendre,
à fes mouvemens & à introduire le
miel que les.' Abeilles fucent ; la fubftahce
de la trorrîpe eft en partie membraneufe ,
en partie cornée ; elle eft chargée de poils
en plus ou moins grand nombre dans fou
' étendue. Je voudrois pouvoir fui^e la def-
cription de ces différences parties; mais c’eft
une entreprife qui feroit inutile fans le fe-
cours des.figures; il faut donc pour cet objet
recourir à l’ouvrage même.
En ouvrant l’Abeille en deflTous du ventre
on découvre* au iïi* tôt la moelle épinière:
elle tire fon origine de deux- nerfs 6c de
deux ganglions qui forcent du cerveau; elle
eft elle-même compofée de- noeuds ou ,de
ganglions ,6c de nerfs qui forcent de ces
derniers, elle s’étend jufqua Textiémité du
corps.
Les autres parties qu’on découvre font l*e£
tomac , les inteftins 6c des dépendances de
!
la trompe.
L’eftomac eft formé d’une membrane-très-
tenue; on y diftingue cependant des fibres
mufculaires, fon entrée eft très-étroite ; à
fon extrémité oppoféè eft le colon formé
d’une membrane beaucoup plus forte ; le
canal fe rétrécit enfuite, & on apperçoit en