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déliée & malle. Quand on ouvre leur coque
& qu’on les en retire , on découvre quelques
membres de l'infeéle parfait , comme la
trompe , les pattes, les ailes, & c . , moulés
fous la peau extérieure de chryfalide ; & fi on
enlève celle-ci, on découvre dans les deux
iorres de chryfalides, la forme entière de
l’infeéle parfait comme emmaillotté fous la
fécondé peau ou la pellicule interne.
Il n’y a qu'une forte de chryfalide du quatrième
ordre ; celle à qui la dernière peau
de larve tient lieu de coque fous laquelle
Finfeéle a pafie à fon fécond état. Aucun dés
membres de lonfecte parfait n’eft moulé fur
cette peau, qui n’eft qu’un véritable fac ; fi
on l’enlève on trouve A comme fous la peau
extérieure de la chryfalide du troifième ordre
, une pellicule appliquée fur les membres
de Finfeéle parfait, qui en laiffe ap
percevoir tout le de film Aucune de ces trois
fortes de chryfalides ne prend de nourriture,
ni n’a de mouvemens.
Cependant, on a fouvent employé diver-
fement les mots de chryfalide & de nymphe
î les uns ont appliqué le premier mot à
l’état des infeéles que les autres défignoient
par le fécond terme ; ii en eft réfulte de la
confufion , & on ne s’entend pas fouvent fur
l ’état des infeéles. Pour remédier à cet inconvénient
& fixer y s’il m’eft pofîible , les
idées fur les métamorpbofes., je diviferai les
infeéles en ceux qui ne fubiftene pas d’autre
changement qu’un (impie dépouillement de
peau , & dont la forme eft: la même de i’inf-
rant de la naiflance à celui de la mort. Ceux
qui en naiffanc ont la ferme qu’ils confer-
veront toujours , mais qui manquent de quelques
parties dont on voit le germe fur leur
corps , comme un bouton fur une plante :
ceux-ci changent auffi de peau, & pajfient par
deux états ; dans le premier il leur manque
des parties qu’ils acquièrent ; je ki(Ferai à. ces
infectes y dans leur premier état, le nom de
nymphe ^ que Swammerdam me femble leur
avoir donné à jufte titre, puifqu’il eft propre
a les diftinguer. Je voudrais que le mot
nymphe ne fût employé que pour ces infeéles,.
O U R S
contre l’ufage de fe fervir aujourd’hui de ce terme
, comme fynomme de celui de chryfalide.
Les infe6t.es du troifième & du quatrième
ordre pafie ne par trois états fueceffifstils n’ont
dans le premier aucun rappott de forme
avec ce qu’ils feront dans les deux fuivans ;Ie
plus grand nombre teflemble , dans cet état,
à un ver fans pattes , ou qui aurait depuis
(ix jufqtf à vingt-quatre pattes ; tous les infectes
approchent alors plus au moins de la
forme d’un ver v & on leur donne généralement
, dans cet état , le nom de larve.
Dans le fécond état,,, Us. ne relFemblent ni
a ce qu’ils iraient dans- le premier, ni a ce
qu’ils feront dans le dernier. Swammerdam
les. appelle alors chryfalides. C ’eft ce terme
feui qu’on devrait , ce me femble , employer
à leur égard; mais on les nomme indifféremment
chryfalides &c nymphes yéP où il réfuice
une confufion qui u’auroit pas lieu ., fi le dernier
terme n’étoit en ufage que pour les infeéles
à l’égard desquels Swammerdam l’a
employé. On appelle infeffe parfait celui qui
ne fubir plus de changement de forme,
qui a atteint le terme de fa grandeur qui
reffemble en tout aux infeéles qui l’ont engendré,
& qui peut fe reproduire ; on donne
le même nom à Finfeéle qui pafie par deux ou
trois états , quand le premier eft parvenu au
fécondj & le fécond au troifième, .quand
l’un ou l’autre a la même forme que les infeéles
qui Font produit, & qu’il eft lui-même
en état de multiplier.
Après avoir déterminé , autant qu’il m’a
été pofîible , la lignification des noms employés
pour défigner les différens états des
infeéles , j’examinerai comment ils paffent
d’un état à un autre, en quoi ils different
dans le fécond ou le troifième, du premier
ou du fécond , & comment ces différences
fe font opérées pendant la durée de chaque
état.
De ce qui arrive aux infectes dans leurs différens
états & dans le pqffage de l'un à
l'autre*
Nous, ne nous fommes encore occupés dans
ce feeoiid difeours que de l’extérieur des in-
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feéles dans leurs différens états ; nous allons
obferver ce qui leur arrive pendant la duree
de chacun & dans le paffage d’un étât à uu
autre.
Tous les' infeéles , meme -ceux qui con-
fervent toujours la même forme , changent
plufietirs. fois de peau pendant leur vie. C ’eft
la peau qui eft la partie folide du corps, de
tons les, infeéles. ; elle, eft, le foutien des
autres parties, elle tient Lieu de fquelète ;
elle avoir, donc befoin de fermeté , il falloir
quelle fût néce(fairement d’une fubftance
folide ÿ mais c’écoir un obftacle. pour. l!ac-
croiffemenc des parties, quelle couvre. ; elle
ne pouvoir , étant folide, fe prêter, à leur
développement. Pour remédier à cet incon
vénienc, les infeéles font revêtus d’autant
de peaux féparées les unes,des autres, quoique
contiguës , quoiqu’elles foient enveloppées
les unes dans les autres , qu’il fera,
néceffaire qu’ils s’en dépouillent pour acquérir
toute leur grandeur. On, trouve ces différentes
peaux & on les enlève les. unes
après les autres, en plongeant lés infeéles.
dans l’eau chaude, ou en les faifant tremper
quelques tems dans Fefprit de vin ,
comme Swammerdam1 le pratiqua à l’égard
de la Chenille fous- les peaux de laquelle
il trouva la chryfalide. La première peau,
ou la plus extérieure , confervequelque tems
la foupleffe qu'elle a au fortir de l’oeuf;
elle reçoit de la nourriture de l’intérieur du
corps y ou la chofe eft au moins probable ;
elle fe prête en s’étendant à Faccroiftement
des parties internes ; mais le contaél dë l’air
la defsèche , la preffion des parties qui ont
crues au-de(Fous , refierre- les canaux qui
lui portèrent de la nourriture , elle en intercepte
la communication ; la peau ne peut
plus prêter, elle devient de plus en plus
sèche ; les parties internes continuent de faire
effort pour la diftendre, & leur effort la fend;
elle s’ouvre ordinairement au - deffus du dos
longitudinalement , parce que cet endroit
eft le plus renflé du corps, ôç celui où
l’effort du dedans au-dehors eft le plus con-
fidérable. Lorfque la peau eft une fois ouverte
fut le dos y l’infeéle qui s’y trouve mal
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i à Faife en retire tour fon corps-, & fes dif-
| férens. membres,* comme. o.n retire, fa main
i & fes doigts, d’un ganr. La preffion avoir
I déjà intercepté. le.s communications entre la
| première & la fécondé peau, la première éroic
| déjà défiéchée &.fé parée de lapeau qui était
: au-défions ;. l’entrée de l’air achève de la
I defiechex. & de la. féparer de la peau qui
eft. au-defious,. en s’mcroduiiaiit entre deuif^
• elle n’eft. donc plus que comme un, étui
! fans adhérence. C ’eft en retirant fa tête vers
l’ouverture qui s’eft faite fur le dos, en la
j forçant par cet endroit., eh portant enfuite.
j en avant k partie antérieure .de fbn corps,
i qpe l’infeéle fe retire, de la. peau qu’il
quitte à mefure qu’il s’en dégage , la con-
traélion fuceeffive de fes anneaux piifie la
vieille peau $ la. pouffe vers, l’extrémité, du
: corps , en en formant un paquet à l’exrré-
,-mjté du dernier anneau ; elle, en tombe à
l’iiiftant, 6c cet anneau en eft dég'agé; par
i un mouvement dé tour le corps, en avant-
; Mais fi on prend. la dépouille, qui vient
d’être rejettée ; fi on la développe en l'examinant
, on trouve qu’elle, ne confifte pas
fisiFement dans la peau qui couvrait le. corp,sy
quelle. contient encore l’enveloppe de toutes
les parties externes &. celle, de quelques parties
internes. On reconnoît fur la dépouille
les pieds , les denrs, les: antennes, les. an-
tennules y les yeux , les poils ;. on. y trouve
même les trachées ;, mais ce n’eft. que l’enveloppe
externe de toutes ces. parties qui en
a. confervé la forme., un (impie étui membraneux.
Les poils qu’on trouve fur la, dépouille
d’un infeéte font cependant de. deux
fortes ; il y a des efpèces dans lefquelles ce
n’eft que l’étui des poils qui. couvraient le
corps, & qui continueront de le couvrir;,
il y en a d'autres dans lefquelles ces poils,
font folides, & les mêmes qui couvraient
le corps qui fera cependant également velu.
Mais dans le premier cas, les poils, (ont
contenus les uns dans les autresicomme dans
des gaines , & dans le fécond , il y a., lut
'chaque couche de peau , des poils étendus
entre la peau extérieure & celle qui eft au-
: deffous. Le changement de oeau eft une opé