
M. de Réaumnr ftibdivife enfuite les fepc
clalTes des Chenilles en genres donc il tire
les caraétères de l’extérieur & de la façon
de vivre de ces infeétes. Je ne le fuivrai pas
dans ces fubdivifions , qui font fort multipliées
, qui font compliquées, & qui n’offrent
pas toujours des caraétères propres à
faire reconnoîcre l’infeéte au fimple afpeét,
& dans le moment où on l’obferve pour la
première fois ; en effet, la grandeur des Chenilles
qui eft , fuivant M. de Réaumnr , un
des principaux caraétères qui fervent à diftin-
guer les genres, les habitudes, font des caractères
infuffifans, puifque la grandeur varie
avec l’âge , & que les habitudes'n’indiquent
les différences que par une obfervacion fui—
vie y Si qu’au contraire les caraétères nécefi-
faires pour une méthode doivent être tels
qu’en les confultant y on diflingue & on re-
connôiffe les infeétes à tout âge , au premier
moment, & dans l’inftant où ondes voir.,
Parmi les différences que notre auteur ob-
ferve pour divifer les Chenilles en genres,
les plus remarquables, celles qui nous pa-
roiffent les plus propres à caraétérifer ces in-
feétes font les divifions fuivantes.
Chenilles rafes.
Chenilles épineufes.
Chenilles velues.
Chenilles rafes dont la peau eft abfolu-
menc dégarnie de poils.
Chenilles rafes dont la peau eft couverte
de poils fi fins & fi courts.qu’on ne les apper-
çoit qu’à l’aide de la loiippe. Chenilles rafes
dont la peau eft âpre & chagrinée.
Chenilles rafes à peau chagrinée , qiii
portent fur le onzième anneau,une corne db
rrgée ordinairement en arrière & un peu
courbée.
Chenilles rafes qui portent fur chaque anneau
des tubercules arrondis, d’où fortent
des poils rafes, gros & courts.
Chenilles épineufes. Ce font celles dont
les anneaux font chargés de poils fi gros & fi
durs , qu’on peut leur donner le nom d’épines.
Ces poils font ou fimples, ou branchns ;
leur nombre à chaque anneau , leur couleur
fourniffent encore des caraétères.
Chenilles velues fut tout le corps, ou fut
quelques parties feulement , & ce font des
Chenilles demi-velues , velues oit demi-velues
à poils longs ou courts. Velues à poils
courts , durs , prefles , dont le corps eft ap-
plati , & reffemble à celui des' Cloportes,
ce qui les a fait nommer, pat M. de Réau-
mur, Chenilles-Cloportes'.
Velues à poils longs & doux que l’auteur
nomme Chenilles veloutées.
Velues dont les poils -font difpofés par
houppes ou aigrettes , qu’on peut appelles
Chenilles à brojfe , dont les poils font dirigés
eh arrière.Chenilles hénjjbnn-es , dont ils
font inclinés en bas, & recouvrent lés jambes
, &c.
Quant 'aux habitudes d-’a-près' 1-efqtielies
l’autîut caraâérrfe les 'Chenilles.
I.es unes font folitaires toute'leur vie ,
d’aurres en paffent une partie en fociété",
quelques unes ne fe féparenc en aucun tenus ;
deviennent chry falides à côté les unes dés antres,
Si ne rompent leur aflbciation qu’ au
moment où.elles paroiffent feus.la'forme de
'Papdfons. ’Le'plù.s grand nombre reffe expofé
à l’aid-'èn tout rerhs , d’autres fe cachent en
terre pendant" le jour, & ne’fortent que la
nuit ; il y en a qui mangent à route heure:,
d’autres à. certaines heures feulement. Les
Chenilles des cinq premières çlafles tie font
que de petits pas & àlongeh’c; fuccéftïve-
. ment les-anneaux de leurs corps '3 celles’ de
la fixième & feptrèmé ciaffe ,- dépourvues fie
jambes intermédiaires , font'de très‘grands
pas , courbent la partie poflérieure de leur
corps en arc pour l’approcher de la partie antérieure
, alongent & portent enfuitè celle-
ci en avant; cés Chenil-lés1 femblent mefurer
le terrein qu’elles parcourent , ce qui les a
fait nommer Géomètres ou àrpenteufes, &c.
3 °. M ï M O I R B.
Les différentes parties deS-Chenilles-font
l’objet de ce mémoire. 11 ne m’eft pas pofti-
ble de fuivre l’auteur dans lés détails ; je me
borne donc à remarquer qu’il traite d abord
des jambes, enfuite dé la tête donc il décrit
la forme , puis dé-la bouehe fiai rapport à laquelle
il admet des lèvres , & il décrit la
filière en parlant de la -lèvre- inférieure-M.
de Réaumat'continue la defeription de la
tète , en examinant fi les Çhentllesont des
yeux ; il penfe quelles en font pourvues,
il rapporce’les railons de fa manière de pen-
fer qui ne font pas allez probatoires pour
que lé problème feu décidé ; des-yeux , notre
auteur pâlie aux fligmates & aux Mâchées ;
de dès parties ià la defeription du canal qui
tient lieu d’oefophage, d’eftoma.c , d incéftir.s,
qui s’ étend en ligne droite de la bouche à
l’anus ; il parle enfuite du corps graijfeux qui
occupé tons les vu-ides de la capacité du -ventre
‘ eh remplir la plus grande partie-, qu’on
appertdk aufii tôt qu’on ouvre une Chenille,
qin:if l lfo'nd'i& «enflamme à la manière des •
huiles par le contait du1 feu. -Ces premiers
objets font fuivis de la defeription des carnaux
ou réfervoir de la liqueur qui , ènfor-
,tarir de fa-filière , forme la (oie . ces va.(Féaux
■ fitués-un de chaque côté du corps- , font
très-am-pléSi & ont'flairs qBelqftfes efpsces de
diénillfls,-plus dé volume que l-éftomac'&
■ ]és‘irictfthis éhfémble f l’aiitèdr ave rtit de-lets
diftinguet dé- quatre branches formées ph-r
•d’aiitrés vài(Seàùx: qné Malpighi a nommés
vailfeaux variqueux , Si dont il n’a pu déterminer
l-’ufàg'e.- Le coettr eft l'organe donjr on
trouvé enfuite ;la deferi priori ; ileonfifte 'dans
uflfloiVg-Vailftau étendu fle la tête à fliexeté-
mité‘àu''covps.: Suivant Malpighi i-éfev&i’fTeau
eft-par-tbgé par flésieirangi-emenS en nombre
égal à celui des anneaux du corps ; M. de
Réaumur croit au contraire que ce vaiffeau eft
égal dans toute fa longueur ; il fonde ce fen-
ciment fur ce qu’aptes qu’on a injeété ce
vaiffeau , -on n y apperçoic point d’étranglement
, fut ce que lorfqu’on l’a mis à découvert
dans une Chenille vivante , qu’on en a
écarté tes patries qui l’avoifinent , il continue
quelque teins encore de fe conrraéter &
dé fe- dilater fans qu’on apperçoive qu’il foit
rétréci en certains points, & élargi en d’autres1
mais-notre auteur n’en regarde pas
moins, avec Malpighi , ce vaiffeau comme le
coeur ou l’organe qui en remplit les fonctions
y tous deux s’accordent à- convenir que
fia contraction commence à - l’extrémité du
corps , & fie propage vêts la' tête- ;- qu’on ne
fliftiligue pas , fans doute à caufie de Texrrè-
rwe ténuité des parties, les vaiffeaux qui reçoivent
le fang de cette grande artère ou
coeur ,-&,qui l’y rapportent.
La dernière obfervation contenue dans le
mémoire que j’anâlyfe , - eft relative -aux
rwufeleS qui fervent aux mouvemens des anneaux
donc-le corps eft compofé ; on les découvre
lorfqu’oa a enlevé1-routes les parties
qui remplilloient la capacité du corps ; ils
CGrififtehc en d'es fai-fçeaux on paquets de
fibres attachés du bord d’un anneau au bord
de Hanneau fuivanc : indépendamment de
ceS premiers mufcles auxquels-on peut donner
le nom de '-mufcles droits,- il y a dans lé
tiffu de la peau des fibres tn’-ufctdair.es obliques
qui concourent avec les premiers muf-
cies aux différens mouvemens. M. de Réaumur
n’a point parlé dans ce mémoire, ni du
cerveau ni dé la moelle épinière,
P 4 e l 1 M É -JM 'C) I R £ .
'Tontes les Chenilles changent-de peau
plufienrs fois pendant quelles confervent
mette première forme. Ce changement eft
de -frijet de ce mémoire. Le premier- flair
rctnafquablè à cet égard , c’eft que la dépouillé'
d'uné’-Chenille ou la' pèau qu’elle
rquiwe -caiitient-l’ènvsloppe 'ô'üdlêï-'tiffû êxté