
paroi: la chrysalide à un oeuf, & qui penfoit
qu’elle en remp'nffoir les fonélions. 11 diftingtre
ou établir, dans le chapitre quatrième , quatre
fortes .ou ordres de mét'amotphofes.
Lé premier ordre comprend les infeéles
qui fortent de l’oeuf avec tous leurs membres,
qui ne fubiffent d’autre changement que l’aç-
croiffement de.leurs parties, mais qui, pendant
que cet accroiirement a lieu, changent;
de peau un plus ou moins grand nombre de
fois.
Le fécond ordre eft celui dans lequel l’in-
feéle naît ou fort de l’oeuf pourvu de fix
pieds , mais privé d’ailes qui fe développent
par la fuite ; & cer infecte, pendant que ce
développement s’opère, eft en nymphe.
Dans le troifième ordre font compris les infeéles
qui fortent de l’oeuf fous la forme d’un
Ver ou d’une Chenille à fix pattes , ou à un
plus grand nombre, ou fans pattes., & dont
les membres croilfent fous leur première enveloppe,
ou fous la peau de Ver ou de'Che-
nille , jufqu’à ce qu’ayant dépouille cette
peau, ils parodient fous la forme de chry-;
falide.
Les infeéles du quatrième ordre ne diffé-i
,xefit de ceux du troifième, qu’en ce; qu’ils;
deviennent chryfalides fous leur première
peau qui s’endurcit, & qufils ne .quittent
pas pour paffer à l’état de qhryfalide.
Après avoir déterminé lçs quatre fortes de !
changemens qui arrivent aux infeéles, Swam-
merdam reprend chaque ordre, fait l’énumération
des infeéles qui doivent y être rapportés,
& cite pour exemples de chaque forte
de changemens différentes efpèces d’infeélesi
à l’égard defquels il entre dans lés détails les;
plus circonftancïés. Il ng m’eft pas poffiËle
de les fuivre, j’indiquerai donc fçu'eroent lesj
matières dont il eft t rai té, l es faits les plus
remarquables qu’elles préfentent.
Les infeéles du premier ordre font;, VÂÿail
gne'e , la Tique, le Pu«, le Moitoùe, Pulex
arborefcens, le Cloporte, la Scolopendre
Swammerdam ajoute à la meme lifte la Li
ma.ce & la Sang-fue., Mais ces animaux ne
doivent pas être compris parmi les infeéles ;
d’un autre côté, les genres indiqués par Swarr.-
merdam ne comprennent pas tous les infeéles
du premier ordre $ mais il fuffit de favoir que
c’eft dans cet ordre qu’on doit placer tous les
infeéles qui ne fubilfent' pas de changement
de forme. Au relie, Swammerdam ne fe
borne pas à l’énumération sèche que je viens
de préfenter ; il traite d’abord de l’accroil-
fement des parties dans les infeéles du premier
& des trois ordres fubféquens; il compare
cet accroilïement à celui des végétaux; il
regarde l’oeuf dont finfeéte fort fous fa forme
parfaite comme une nymphe, 8c le nomme
nymphe ovoïde î il fait enfuite 1 énumération
des infeéles du premier ordre, Si il rapporte
des observations fur chacun de ces infeéles ,
-en particulier fur l’Araignée ; il les appelle
en général nymphe animale.
Il prend après le Pou‘pour exemple d’un
développement ou accroiffement de parties
du premier ordre. Il examine d abord les
parties externes, & il entre enfuite dans un
détail très-circonftancié des parties internes.
En fendant la peau fur le dos, on voie
auffi-tôt paroîrre des gouttes de fang^. Ënjes
examinant au microfcope on reconnoïc qu elles
font compoféês de globules tranfparens.
Sous la peau font glacées dès fibres mufeu-
laires de trois efpèces qui fervent aux mou-
vémehs dès anneaux’ dpnt lé ventre eft compofé.
Defcription de ces'fibres. On ne
trouve pas deffous lé; coeur comme dans'
les autres infeéles, ce qui vient peut-
être du mouvement continuel de 1 eftomac
Sc de l’extrême petiteffe du coeur, deux
conditions qui en rendent la vue tres-dif-r
ficile.
Les trachées forment feules une grande
partie de la fubftance du Pou; elles fe répandent
en grand nombre dans tous les
membres, elles pénètrent dans lé corps graif-
feux formé par dé très-petits' globules; le*
trachées font compoféês d’anneaux cartilagineux,
qui forment des fpitaîes, 3c d anneaux
membraneux ; ces anneaux deviennent dé plus
en plus pecits dans les dernières ramifications
& fiüiftent en un filet membraneux. Swammerdam
n’a pas examiné , il en avertit, fi
les trachées fe dépouillent d’un épiderme
interne quand le Pou mue , comme il arrive
aux infeâes des autres ordres ; les trachées
aboutiffent 1 l ’extérieur à quatorze orifices
ou points refpiratoires , fuivant l’exprefiion
de l’auteur ( ce font les ftigmates j leur fitua-
tion j les anaftomofes des trachées & leur trajet
dans toutes les parties fans exception. Ici
Swammerdam interrompt l’examen des parties
fuivant qu’elles fe préfentent, pour les
fuivre félon qu’elles fervent à la digeftion,
â la génération , au mouvement vital ou
volontaire, comme lé cerveau, la moelle épinière
, les nerfs.
Le Pou a pont bouehe on aiguillon creux,
fa fituation, fa defcription, fa gaîne, &c.
L ’eftom'ac eft en partie fitué dans le corce-
le t, & en plus grande partie dans {'abdomen.
Il eft compofé de deux tuniques l’inférieure
eft parfemée d’un nombre inexprimable de
ramifications des trachées ; l’une & l’autre,
& fur-tout l’extérieure , font remplies de
globules granuleux vi '. Font ils partie des
tuniques, ou ne font-ce que des points graif-
. feux ? Swammerdam n’oie le décider.
Sous l’eftomac, dans l’abdomen, eft placé
un corps compofé d’un amas de globules ,
d’une texture plus compaéte que toutes les
autres parties , d’une figure irrégulière, fortement
adhérent à l’eftomac.
Swammerdam penfe qu’on doit regarder
ce corps comm e le pancréas, quoique Hoeke
l ’ait confidéré comme le foie.
A l’extrémité de l’eftomac eft le pylore
qui s’ouvre dans un inteftin grêle de la mèm£
texture que l’eftômac, qui fe refferre & fé
dilate dans fon trajet , qui a la forme de
la lettre on couchée ; il aboutit àquatfe vaif-
leaux ou appendices qui font quatre inteftinS
cæcum , qui fe trouvent également dans tou*
les infeéles; aptes ces quatre vaifleauX eft
fitué' le colon qui fe dilate à fon extrémité
en une cavité ou cloaque , ou les excremenà
fe moulent ; au-deffous eft le réclum qui
aboutit eu-delfus du ventre à fa jonétion avec
la queue.
Swammerdam revient â l’eftomac, il die
qu’il eft dans un mouvement continuel, 8c
pour en donner une idée , il l’a repréfenté
dans trois états , deux de contraâion & un
de dilatation ; il examine enfuite comment
le Pou fuce le fang dont il fe nourrit, comment
te fang paffe de l’aiguillon dans l’ef-
. tomaé.
La moelle épinière prend fon origine à la
poitrine & s’étend jufqu’à la dernière pair©
des pàttes ; elle eft cômpoféè de trois ganglions
ou renfleméns qui fourniffent de chaque
côté trois nèrfs qui fe diftribuent aux
pattes; en-deffous elle donne naiffance à fix
nerfs qui fe portent aux vlfcères ; la membrane
qui la revêt eft couverte d’ùn grand
nombre de trachées. A fa naifiancs'la moelle
épinière eft très-délire & infiniment tenue ;
elle s’unit en cer endroit au cerveau, qui a
la forme d’une poire; qui eft divifé en deux
lobes, & couvert par la dure-mère. Il eft
très-difficile à reconnoitre & à féparer des
parties qui le couvrent.
Les nerfs'optiques font fort courts, $C
ait ileffus font lès* yeux fi petits que Swammerdam
n’a pii èn faire là diffeétion comme
il l'eût defiré ; il croit cependant y ayoie
(O Ces globules ne font-ils'pas des corps glanduleux qui fourniffent le ftfc gaflriqUè ;' St n’efi-ce pas
la même organifation pout l’eftomac de tous les animaux ?