
iiifedes en les oppofant à la lumière 8c fe
tenant derrière eux , on voir diftindement
plu fi eu r s de leurs parties internes. Du nombre
de ces infeâes e(b une Mouche qui naît d’un
Ver mangeur des 'Pu.ce.rons. En tenant.cette
Mouche dans la pofition qui vient d’être
décrite, vers .le milieu:du fécond anneau, en
comptant du corcelet, on apperçoit un organe
qui paroît être le coeur , 8c ce vifcère eft
dans cette Mouche unique comme dans les
grands animaux j il en part latéralement un
vaiifeau0 qui fe dirige en-deflus du corcelet j
le coeur fe conçraéle 8c fe,dilate à intervalles
inégaux , il darde dans, le vaifleau latéral,
des jets de liqueurs j après cinq ou fix jets
la liqueur revient .au coeur par Le même ivaif-
feauqui l’enavoiciéloignée. Ici M. de Réaumur
propofe plufieurs queftions. Le coeur auroit-
c-il la forc'ede rappellèr par fuccionle fluide
qu il a d^abord'fait jaillir ; ou ce fluide feroic il
renvoyé par un fécond coeur placé, à la partie
fuperieure du,corcelet ? enfin eft-ce bien par le
meme vaifleau que le fluide revient, ou par
un vaiifeau collatéral qui fuir le même trajet ?
L auteur ne refont pas ces. queftions, mais
il incline, d’après des faits & l’obfervation,
à admettre, un fécond coeur & un fécond
vaifleau. Il a reconnu le même méchanifme
dans beaucoup .d'autres efpèces de Mouches.
Faut-il eu conclure .avec lui que le coeur eft
unique dans ces Mouchés , & qu’il ne confifte
pas en im long vaifleau à?.étranglement, qui
eft une fuite de coeurs, comme S w.amerdam 8c
Mal.pigh.i l’ont reconnu dans d’aiittesdnfeeclesj
.mais ces deux coeurs fuppofés par M. de
Réaumur détruifent l’idée^d’un coeur unique • '
ils -prélenien.c celle d’un vaifleau dont les
itranglemens fontrplus diftans; en fecondlieu,
ij y aj-uoic, c'e me femble, .une épreuve déterminante
qui n’eft pas venue à la penfée de
M. ;de Réaumur : ce feroic de blefler ce
-coeur,"y S'il eft unique-, la mort de ces Mouchés
doit fuivro inftantauém'ent la plaie du coeur.,
comme elle fuit celle du coeur des grands
animauxi..cependant ces mêmes Mouches
criblées de plaies'vivent encore, 8c leurs
parties féparées conféivent quelque rems la
vie ; ce qui ne peut fe concilier avec un
coeur unique : concluons donc, jufqd’à de
nouvelles preuves, que tous les infe&es ont
pour coeur un vaiifeau à étraflglemens, plus
: ou moins rfréquens, qui en fait -les fondions.
Outre les jets de liqueur dont l’auteur
vient de parler ou apperçoit, d it - il , un
nuage , une vapeur qui les précède 8c qui
chemine à travers le vaiifeau latéral. Il ne
décide pas ce que c’eft que ce nuage; il
préfume même que ce peut être une illu-
fion d’optique. 11 parle cnfuite de deux vef-
fies fituées à la partie poftérieure du corce-
let ; il nomme ces vefïies les poulmons des
Mouches. Elles font formées par des ramifications
des trachées j elles s’étendent du
bas. du corcelet jufqu’au trois & quatrième
anneau du ventre ; elles font donc très-
grandes, & elles occupent plus d’un tiers
d éjà capacité du corps ; elles reçoivent
l’a:r par les quatre trachées qui font placées
fur le corcelet; c’.eft àraifon de leur volume
que M. de Réaumur les nomme poulmon
des Mouches : car il avertie que lestrachées
envoient leurs ramifications dans les parties
les plus reculées & les moins co.nfidéràbles,
qu’ainfi , à proprement parler ., chaque partie
eft fournie d’un poulnfoiï, ou que ce vifcère
s'étend à toutes les parties. Les Mouches
à quatre ailes ont également des.poulmons
dans le feus que nous venons d'expliquer.
M, de Réaumur parle énfuitè dé l’efto-
mac. H eft lutté par-delà les poulmons , 8c
çompofé de trois lobes charnus dont le troi-
fiéme eft. beaucoup plus petit; de l’eftoifiac
naît le canal inteftinal, & après plufieurs
circonvolutions il fe termine à l’anus. L’auteur
remarque que dans les Chenilles & les
Papillons l ’inteftin elt . prefque droit, au lieu
qu’il forme beaucoup de circonvolutions dans
les Vers qui fe changent en Mouches, &
dans ces derniers inleétes, ou ces infeétes parvenus
à leur dernier état.
[éC. M I M O I R E.
De la première & fécondé métamorphafe des
Vers qui fe font une coque de leur propre
peau.
M. de Réaumur fait fouvenir le leéteur,
qtfil a parlé, dans le cours des mémoires
précédens, de Vers qui fubilfent leur changement
fous leur peau qui s endurcit 8i
leur fert de coque : il reproche aux natu-
raliftes de ne s’être pas -occupe de la manière
dont s’exécutent leschangemens que.ces-Vers
fubilfent; ils ont.penfé , dit-il1, qu’ils s opèrent
comme les changemens des Chenilles
en Papillons; & par cette raifon ils ont négligé
de les obferver. Le fond de ces changemens
eft , à la vérité ., le même que parmi
les Chenilles ; mais ceux des Vers ^ dont
il s’agit, offrent des différences qui méritent
d’être remarquées : il nous-femble que cette
fécondé partie de la prb pofition de M. Reaumur
eft très (ondée , mais qu il a trop-généralement
reproché aux natural]'ftes de.n’a-
voir pas parlé des différences . propres aux
Vers qui fubilfent leur changement fous leur
propre peau; il aurait dû excepter au moins
Swammerdam , qui a traite de -ces change-
mens en particulier. Les Vers., dont il-
s’agit, n’offrent pas feulement des différences
avec les autres infectes en général, mats
entre les'Vers même qui fubilfent ce genre
de changement.
M. de Réaumur ne s’occupe, dans ce mémoire,
que des Vers dont il a compofe la
première & la troifième claffe de cet ordre ;
& pat rapport aux Vers de la premiere, il
fe borne à ceux de la Mouche bleue de la
viande. Leur hiftoire donne l’idée des transformations
des autres-Vers- des differens
genres de la même claffe.
Lorfque les Vers de la Mouche bleue de
J a viande font parvenus à leur groffeur, ils
s’éloignent de la viande qui leur avoir fervt
de nourriture; ils s’enfoncent à plufieurs pouces
lous terre, s’ils font libres de le faire,.
ou ils fe retirent à -l’écart dans-les -endroit-s
fecs qu’ils peuvent trouver , & cependant a
l’ombre. Là, au bout de deux à trois jours,
ces Vers perdent -le mouvement, & leur
forme, leur peau perd fa mollefle 8c (à.
couleur. Ils fe racourciffent en une forte de
barillet oblong,, couvert d’une peau .dure ,
cruftacée & friable., d’un brun qui fe fonce
de jour en jour.
Les Chenilles qui paffent à l’état de chry-
falide font dans cet état du moment qu’elles
quittenr leur peau; mais les Vers des Mouches
-qui fe transforment fous leur peau ne
font point en chryfalide., aufii tôt que leur
peau s’eft delléchée, qu’ils .fe font raccourcis
& qu’ils ont perdu leur forme & leur mouvement.
Si on examine ces Vers douze, vingt-.,
quatre & même trente fix heures après leur
raccdurciffement, qu’on les dépouille de leur
peau , ce-n’eft pas une vraie chryfalide qu on
trouve delfous, car ou n'y reconnoît pas iss
membres de la Mouche, mais on trouve fflna-
plement une matière pulpcufe raffemhtée fous
une forme ellipfoïde ou celle d’une boule
alongée. Ce n’eft pas la ùmple molleffe ou
fluidité des parties qui empêche de les reconnaître;
car fi l’on;fait .cuire le Ver dans
de l’eau qu’on chauffe jtifqna l'ébuihtion ,
-la pulpe -dont il eft formé fe durcir, fans
qu’on recontioiffe fur cette pulpe les parties
de.la nymphe; cependant'ces parties -commencent
à paraître au bout de quelques jours,
& alors l’étac. de ces Vers eft le même que
celui de tous les infeétes qui deviennent
chryfalide. M. de Réaumur en infère: que 1
les Vers dont il s’agit habillent une méta-
morphofe de plus que les autres infeétes, &
il appelle cette métamorphofé leur état de
boule alongée ou à'ellipfoiie. Mats malgré les
efforts qu’il fait pour fou tenir cette opinion ,
il paraîtra cojours que ce n’eft que la mollefle
des parties qui empêche d’en reconnoître la
forme, que la différence ne confifte qu’en
ce que cette molleffe eft beaucoup plus
mande dans les Vers que dans les autres infeétes
dont les membres font atilïî très pu'-
peux & à peine reconnoilfables dans les ptjer