
fluide , & lent diteèHon feroit toujours fort
différente par l’effet cftr poids qui les entraînerait
, de ce qu’elle eft dans l’état naturel.
La cire mêlée avec la thérébentine &
les autres fubftanccs avec lefquelles on la
fond pour en compofer la matière des in-
jeâions , emprunte de ces fubfbances la pro
p ri etc de demeurer fluide plus long - rems,
de pénétrer plus avant , & elle communique
à ces mêmes fubftances, en fe refroidiflant,
la propriété de former une malle compaéte
& folide} dont tout le fyftcme vafculaire
le trouve rempli depuis fon tronc jufqiü’à
fes dernières ramifications. Il en réfuhe que
le fyftême entier , & chaque rameau en
particulier , eonlecve fa pofition naturelle y
que le fyftême complet des vailJèaux injectés
peut être dégagé des parties qui l’en-
vironnoienc & qu’i-T traverfoit, fans que fa
ditpolition générale & celle de chaque rameau
en particulier feient changées ; en
forte que le fyftême valctilaite , dégagé du
cadavre humain ou du corps d’un animal,
repréfentera exactement l’ordre qu’il fuivoit
dans le corps avant cetre fépâration.
L ’art de la mofaïque, connu des ancien»,
mais gtoffier entre leurs mains, porté à Rome
depuis un ftècle à tin ft haut degré dé perfection
, qu’au dire des connoilfeurs & des
artiftes, routes les'finelfes cte pmccaa , fous
les détails , partent de la toile dans le tableau
qu’on imite en mofaïque ; cet a r t,
qu i, d’après cette affeytkm, imæorralife le
chef-d’oeuvre des plus grands maîtres , fans
rien changer à leur'compofirion, qui mériterai
6 par. conféquent d’avoir un fariéluatre
par tout où il y a de grands peintres, erïr-
ploie la cire, en- dernière atialyfe, pour pallier
un défaut qu’ri- n’a pas encore trouvé -le
moyen d’éviter. On-compofe des pains de cire,
qu’on colore fépafésnenr d’un grand nombre
de nuances différentes ; on remplit les vides
qui fe trouvent entre les pièces de la trio-- ;
Laïque avec de la cire & dé la poudré !
d émaux d-ïiue terme convenable, on paffé j
lut ie tableau un- fer chaud, qui, en fondant ;
la- cire, introduit la poudré des émaux erteté I
les vides, on enlève le réfidu par un dernier
poli, & la ciré détruit un réfeâu que
les vides entre les émaux auroient répandu
fur la furface du tableau. Ainti, fans la c re,
car quelle autre fubftance la remplacerait, cec
art qui, triomphe du tems , qui venge les
grands fnaîtres de fes outrages , qui imtïiûr;
calife les grandes aérions,feroit refté imparfait.
Je n’entrerai pas dans les détails de l’emploi
de la cire pourmodeler les figures en relief
ou en creux , pour prendre les empreintes ; il
me fuffit d’avoir indiqué qu’elle fert à celui qui
modèle des figures en relief, au graveur en
pierre, à l’antiqiia-irè qui veut avoir le creux
de fes médailles, Sec. Je terminerai fon
ufage dans les arts, par rappeller celui qu’on
en fait pour imiter l’enfembleott les différentes
parties, tant internes qw’externes , du- corps
de 1 homme ou de celui des différens ani*-
maax. La foupleffe de la cité, la-propriété
de fe ramollir fans fe fondre , la facilité
de fe pénétrer de différences finances , la
commodité d’en enlever ou d’en ajourer
au befoin , la rendent d'un ufage fi propre
a cec art, qu’il n’exifferok que drès-im-paf-
fauement en y employant toute autre fubftance.
Les Abeilles nous- font donc deux préfens
précieux , Sc nous procurent de grands avantages
en différens genres ; il nous imporre
donc beaucoup de favorifer Fa multiplication:
de ces infeéles, mais le moyeu de parvenir
a- ce but eft du raifort de l'économie rurale.
V>yi\ , dans ce diéf fon narre qui traite dt
cette partie, le mot A b e i l l é .
Le V er-a foie eft, après TAbeiil’e , liu-
fecue dont nous retirons les plus grands avantages
économiques'. Tout le monde fait combien
on fabrique d’étoffes' différentes avec
ce fil dont il' s’enveloppe Sc forme fa coque
avant de paffet à l’état de chTÿfaîidè ; que
ces étoffes font en* même rems Toupies ,
légères & chaudes*; que- les couleurs dont
on lés teirrt ont un Fuffre Sc un éclat qui'
manquent aux étoffes faites avec d’autres
fubftances , Sc cependant colorées avec les
mêmes ingrédîens ; que les étoffes de foie, ’
fiiivant qu’on les travaille , font propres à
faire de fuperbes ou d’agréables vêtemens,
des meubles magnifiques, ou qui ont une
logé reté agréable ; enfin que les rilfus de
foie téunUfenc la,durée à U légéreté Sc à f éclat;
çn fait encore que. cfoft avec la foie que le
rubanuier & le. gazier exécutent leurs plus
beaux ouvrages , lus plus propres à fournir
des parures 'égères & qui 'piaffent ; on prépare
encore , avec la foie, des ornemens de
différens genres", comme des fran g e sd e s
houppes, Scc. Sc on en fait des fleurs artificielles
qui , quand elles font bien exécutées,
imitent mieux les fie tus naturelles-,
par le velouté Sc le moelleux communs aux
unes & aux autres., que les fleurs faites avec
toute autre fubftance; les dernières font toujours
sèches Sc manquent de cette épaiffeur
légère, de cette étoffe, fuivant l’expreftion
des fleuriftes , qui produit la fraîcheur des
fleurs naturelles ; celles de foie ont^ de plus-
l’avantage de recevoir des couleurs plus vives
Sc de les conferver dans Peur éclat pendant
beaucoup plus de tems. La" foie eft donc la
fubftance la plus propre à parer, orner 6c
embellir ; celle qui s’affortit le mieux avec
la beauté de tout genre, Sc qui , en l’accompagnant
, en relève l’éclat avec le pins
d’avantage. Tant d’utilité Sc d’agrémens de
la part de la foie, rendent l’infeêfce qui la
fournit infiniment précieux , Sc attachent
un grand prix à fa production ; elle fair la
rie h elfe, ou en totalité , ou en partie de
celui qui élève le V e r , & de celui qui met
fon fil en oeuvre ; c’eft ce lien fi fin , fi délié,
qui raffemble, dans de vaftes atteliers, de
nombreufes claffes d’ouvriers de différens
genres j qui en peuple de grandes villes ,
qui y attire 6c y fixe l’induftrie , qui en
met en aétion les citoyens j les nourrit , Sc
qui eft la bafe du riche commerce Sc de la
population de ces cités fioriffantes. Elles prof-
pèrenc, Sc l’abondance y règne avec le bonheur
6c l’activité, fi l’année a été favorable
a la production du Ver , fi la récolte de
fon fil a éré abondante ; mais fi une année
défaftreufe a fait périr le Ver en grand
nombre, fi la récolte de fon fi! a manqué,
le décour^gerneiiT fe répand dans les mêmes
villes, les citoyens en font dans i’inaCïion
6c la difet-te. Ain-fi cfoft au fort T un in-
foéte , c’eft au fil.-dont ii s'enveloppe que
tient le deftin d’un grand nou-ibre d’irommes,
& l'état de cités opulentes. T iift-e rc flexion ;
mais faut - il en conclure qu’on doit renoncer
à un fi frêle fou-tien , Sc î-e méprifer *
y fobltiruer tin appui plus folide Sc un
Tecoùrs plus indépendant ? Ce n’eft pas mon
affaire de répondre à cette qu eft ion ; fi j’en
crois chargé , je dirois : homme foible 6c
malheureux pourquoi renoncer atix chofes
d’agremens qui'te confolem ? Eh , on trouve!
as-tu le bonheur fans infortune , la force
fans foibleffé.,, l’abondance fa-ns cliforte? Ufe
donc de tous les biens que tu pofsèdes x
préviens, fi tu le peux , les défaftres, ou
foipportes les maux auxquels tu n’as pu te
fouftraire, car il y en a qui deviennent inévitables
par intervalles , quelque parti que
tu prennes, de quelque coté que tu tournes.
En attendant donc qu’on aie décidé fi la
foie , comme matière première du luxe „
comme frêle foutien de la vie d’un grand
nombre d hommes , manquant quelquefois,
efl plus funefte qu’avaiitageufe ,Sc fi l’on doit
renoncer à l’employer, dans l’état aétuei des
chofes où ce problème ne paroît pas prêt
d être réfolu, il eft nés-important i° . d’examiner
s’il nJy anroit pas des moyens ,
autres que ceux qu’on connoîtde favori fer
6c de multipiier la propagation du Ver-
à-foie.
i° . S’il ne feroit pas poffibie de prévenir
Eeffet des caufes qui le font périr en certaines
années.
3°. Si on ne pourroit pas lui fubftituer
un autre infeéfe , qui procureroit les mêmes
avantages ou qui nous les fourniroit coriv
curemment avec lu i , qui feroit plus aifé à
multiplier dans nos climats, Sc auquel leur
influence, feroit moins préjudiciable.
On n*a jufqtvici cherché à multiplier Sc à