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rendre, & déterminent, par la communication
des nerfs, la comraétion des mufcles
qui compliment la veflie , refferrent fon
diamètre , & en expulfenc l’urine ; elle efl
portée au dehors par un conduit qui s’ouvre
d’un côté au bas de la V'éffie , & aboutit de
l ’autre à l’extérieur.
Il nous réfte , pour finir tout ce qui concerne
la digeftion & fes fuites , à revenir
au réfidu des alimens épuifés du chyle , qui
en a été féparé & extrait. Ce réfidu dépouillé
de la plus grande partie de fon humidité ,
ne confiftant que dans les parties folides des
alimens , brifées & réduites en fragmens ,
ne formant plus qu’une mafle plus ou moins
compaéte , fuivant les efpèces d’animaux ,
félon la nature des alimens , prend la forme
que les inteftins lui communiquent , eft
poulfée dans le trajet qui lui relie à parcourir
par le mouvement périftaltique , &
s’amalfe à l’extrémité du canal intëftinal ;
alors fon poids , fon contact, lacreté de la
portion de la bi’e qui y eft reliée unie , excitent
l’irritabilité de l’anus , & par la communication
des nerfs , la contraction des
mufcles qui compriment la capacité du ventre
, qui fécondent le mouvement périftaltique
, Se déterminent l’expulfion de la malfe
parvenue au bout du trajet qu’elle devoit
parcourir. C ’eft parce que'cette malfe eft
moulée par l’extrémité du canal intëftinal ,
& qn’élle eft plus délayée fuivant la nature
des alimens , que les animaux la rendent,
les uns piusfèche, les autres plus liquide,
les uns divifée par pelotons fecs, lesaurresen
un amas humide.
Nous avons parcouru tout ce qui concerne
la digeftion , i °. la manière dont les animaux
prennent leurs alimens, les parties qui fervent
à cet ufage , les préparations antérieures
&: difpofantes à la digeftion que les alimens
fubiffent avant de paflfer dans l’efto-
mac y & nous , avons à cet egard comparé
les infectes aux autres animaux ; nous.ayons
reconnu' également en eux les rapports qui
exi lient entre la nature des alimens, les
O U R S
parties qui fervent à les prendre, à leur
faire fubir les préparations antérieures à la
digeftion, & la texture de l’eftomac & du
cajiai intëftinal. a°. Nous avons examiné la
ftruélure de l’eftomae & des inteftins , leur
aétion fut les alimens, celle rdes différens
moyens''-.qui concourent au même but, ou
des fluides qui fe mêlent aux alimens dans
le canal intëftinal; le produit de ces différentes
caufes, qui eft le chyle, & cet article
contient ce qui concerne la digeftion pro-«.
prement dite. i ° . Nous nous fortunes occup-
pés de la féparation du chyle d’avec le réfidu
des alimens , de fou inttoduélion dans les
veines laCtées, de fon abord au réfervoic
où il eft dépofé , de fon afceufion pat le canal
thorachique à la veine fouclavière , de
fon mélange dans cette veine avec le 1a n g ,
auquel il tend les parties dont ce fluide a été
dépouillé ; de fon tranfport avec ce fluide
dans le coeur , du coeur au poulmon , ou il
eft épuré & élaboré , du poulmon au coeur ,
de ce vifcère à travers toutes les parties ' du
corps , de la fécrétion qu’il éprouve pendant
ce fécond cours; 40. de la lymphe qui ferc
à réparer les pertes foujfertes, à laccroilîe-
ment des folides , q u i, par l’addition qui
leur eft. faite, eft en même-tems le fourien
de l’exiftence, & le principe qui la conduit
à fon terme ; 50. de la fécrétion de la matière
de la. tranfpiration , & de celle de 1 u-
rine; 6°. enfin de la manière dont le réfidu
des alimens eft expulfé hors du canal in-
teftinal. Dans ces deux derniers articles nous
avons traité ce qui concerne la digeftion ,
proprement dite Sc fes fuites. Il nous refte
à comparer les infectes aux autres animaux ,
fous ces deux points de vue.
De la digeftion proprement dite , des organes
qui y fervent , des moyens qui fé condent
laction de ces organes, des fuites
de la digeftion dans les infefles , compares
fous ces différens points de vue aux autres
animaux.
Le peu d’étendue.qu’auta cet article . faute
de cpnnoiffai.ces, Si à caufe de l’etat adtuel
P R Ê L 1 M
de la fcience à cet égard , me fera peut-
être reprocher la longueur^ des articles dans
lefquets'j’ai tfaiié; ‘des mêmes objets , Si
les détails où je fuis entré : mais j'ai
confidéré que fans l’étendue, que j’ai donnée
à ces mêmes articles , le peu que j a-
vois à dire à l’égard des infeétes , ne fe-
roit pas compris par un grand nombre de
leéteurs; que d’un autre côté , ce peu pré-
fenteroir aux perfonnes verféës dans la coii-
noiffance de l’economin animale un précis
qui rapelleroit lés connoilfances qu’011 a par
rapport aux animaux en général, quimetiroit
à portée de leur comparer les infectes relativement
aux différens objets qui concernent la
digeftion.
L’eftomac des infeétes dans leur premier
état, celui de ver ou de larve , eft un large
canal , cylindrique, membraneux , d’un diamètre
peu différent dans fa longueur ^étendu
de la bouche prefqu’à l’extrémité du corps,
vers laquelle cependant il fe rétrécit , &
devient un canal plus étroit, qui forme quelques
contours, fe redreffe & aboutit à l’anus.
I N A 1 R E. Iv
lens , ont Teftômac beaucoup plus, ample
Si plus érendu ; mais, l’eft - il de meme a
proportion davantage dans les infeétes qui
fe nourtiffenc de végétaux , comme la chofe a
lieu pat rappott'aux autres animaux ? C ’eft-
ce que je ne trouve pas qu’on ait détermine,
& c’eft une des recherches , des découvertes
nombreufes que l’objet dont nous nous. oc-
cuppons , préfente à la fagacité des natura-
raliftesi Quant à la différence de l’efiomac
& des inteftins dans le premier , & le dernier
état des infeétes, je prie le leéteur de fuf-
pendre à comprendre comment elle a lieu
jufqu’à l’article ou nous traiterons des méta-
morphofes.
Les obfervateurs ont reconnu ce conduit pour
le canal intëftinal, ils l’ont même divifé en
inteftins grêles , Sc en gros inteftins , mais
ils n’ont pas établi la foudivifion de chaque
portion en trois parties ; ils n’ont même
défigné le plus fouvent par un des noms
donnés aux" portions du canal intëftinal, que
celle qui aboutit à l’anus , & l’ont appellée
du nom ordinaire de cette portion , le rectum.
Dans l’état de perfection , ou le dernier
état des infeétes , leur eftomac eft moins
ample, moins étendu , il confifte en un fac
membraneux, qui occupe le haut du ventre,
rétréci à fes deux extrémités ; la première ou
•la fupérieure eft .continue avec l’oefophage,
qui prend fon origine au fond de la bouche,
& fert.à conduire les alimens dans l’eftomac;
fon extrémité oppofée donne naiflànce au
canal intëftinal, dont la différence avec l’ef-
tomaceftpius marquée. Ainfi les infqétes, dans
leur premier état, qui eft le rems de leur ac-
croiffemew, & dans lequel ils fe nourriflént,
au moins plufieurs , d’alimens moins fucçu-
Le principe de la digeftion eft le fuc gaf-
trique qui découle de la membrane interne
de l’eftomac ; les moyens fécondaires font
le mélange de la falive avec les alimens dans,
la bouche ; la raréfaction de l’air contenu
dans les molécules alimentaires , dilate pac
la chaleur de l’eftomac , la preffion & le
mouvement de fa membrane mufculaire ,
ainfi que de la même membrane de la parc
des inteftins , le mélange dn fuc pancréatique
, & de la bile dans le canal intefti-
nal.
Nous avons vu qu’il eft probable que les
infeétes ont de la falive , qu’il fetoit même
difficile d’en douter ; tout le telle n’eft que
problématique dans ces animaux par rapport
à la digeftion ; mais où les organes préfen-
tent le même appareil, il eft probable que
l’aétion & le produit font les mêmes; c’eft
à cette probabilité que nous fournies forcés
de nous borner jufqu’à des connoiffances po-
fitives dues à l’abfervatipn & aux recherches
des naturaliftes ; cette probabilité acquiert
quelque degré de force, en ce qu’on a reconnu
dans les infeétes , à leur intérieur,
près de l’eftomac & des inteftins, des corps
glanduleux , qu’on n’a pas déterminés pour
être ou le pancréas, ou le foie, mais dont
on .n’a pu trouver la connexion avec d’autres
parties, ni juger de leur ufaga; ainfi ces corps
paroiflëuc être véritablement le pancréas ,