
quelquefois il pslfe plu (leurs jours fans qu’il
en fumeiine, & ces jours en font d’abfti-
nence pour l’infetfte doué en même tems d’une
longue i atienee & de la faculté de pouvoir fa
palierlonc-ténis d’alimens. Ceitedemière faculté
eft telle qu’on peut conferver desFormica-
I.eo.mêmeen été, pendant plufieursmois, dans
des boîtes , fans leur donner de proie & fans
qu’ils en périffent. Mais dans l’état naturel
ils font peu expofcs à la- difette , parce
que toute elpèce d’infeéles leur convient,
même leurs iemblables, qu’ils n’cpargnent
pas fi on les jette -, ou s’ils tombent dans un
trou : au relie, ils ne veulent de proie- que
vivante, & Us rejettent celle qui eft morte, ne
fît-elle que c ’ex-pirét à l’iiiftam ; ils fueent fi
complëttemeht- les: focs de leur viélime , que
lorfqu ils V abandonnent, ce n’eft plus qu’un
aTètriblage dé membranes sèches. Cette fuc-
cion parfaite eft due à la finefie de leur trompe
, qui eft une pompe à l’intérieure der laquelle
agit une pièce qui eft un véritable piftoo.
Les Formica-Léo nailTent en été ou en
automne ^ & ne fe transforment jamais la
même année ; le mois de juin eft celui où ils
palfent à l’état de nymphe quand ils fe
Tentent proches de cet état, ils s’enfoncent
fous le fable ou du dernier trou qu’ils ont
crépie,ou ils fortent de ce trou, cherchent
aux environs un lieu qui leur convienne, &
s'y cachent fous le fable. Ils y conftruifent
une coque, ronde , creufe, la pillée—intérieure-
ment de foie , •&. formée par des grains de
fable liés par des brins de foie y c’eft au
milieu de cette coque qu’ils fubi lient leur
changement,
■ La Nymphe du Formica Léo a une forme
alongéè j fa couleur eft grifâtre; au bout d’en-
viron trois fémaihes le Formica-leo. en fort fous
la formé dam infeâe-à,quatre aîles, qui a été
ma! à propos rangé dans le genre des Detrioi-
fèlîes ;’ M- de Réaumur l’en diftingué, mais il
n’a (ligne pas les caractères qui lui conviennent
d’une manière prééife , ii fe contente de dire
que le corps eic très long , d’une couleur grisâtre
avec un peu de jaune qui termine chaque
anneau,; que les ailés font' très-amples; que.
l’infeéle les porte en toit rabattu , que fon
vol eft lourd & pelant.; il -ignore qu’elle eft
la nourriture du Formica-Léo devenu ailé,
il croit que ce font les fruits, il ignore de
même la manière dont il s’accouple, il rap-,
porte feulement des indices qui lui font pen-
fer que l’accouplement a lieu peu aptçs le
dernier changement.
t I e. M ît M O: I RE.
Des Mouches à quaire ailes nommées
Demoifilhs.
M. de Rëaumur femble confondre, au
commencement de ce mémoire , les Demoi-
felles proprement dites , qui en font l’objet,
avec le Formica - Léo qu’il dit, dans le mémoire
précédent, devoir en être diftingué ; il
les confond au lit avec quelques autres inleétes.
STi eût mieux a (ligné les caraftères jroprés aux
uns & aux autres, il auroit évité cette confufio.-.
Il appelle Demoifdles terrejlres le Formïca-
Léo , & d’autres infeftes auxquels IL donne
auftî le nom de Démoifelles ; il nommeDéniçia
felles. aquatiques lesinfeéles dont.il eft fpc-
cialtment queftion dans ce mémoireparce
que dans leur premier état ils vivent dans
l’eau. Il diftingué les Demolfelles en trois
genres ; celles du premier Ont le corps,court
& applati, celles des deux autres genres l’ohc
grêle, cylindrique, femblable à ùn bâçon ;
mais celles du fécond,genre ont la tête greffe,
arrondie, & celles au troifième l’ont plus ,
-menue , courte & large.
Les Demoiftlles nailTent dans l’eau Si y
prennent leur'accro (lement complet. Ellespa- ;
roilfent d’abord fous la forme d’un Ver hexa- :
pode, bientôt elles paftent à l’état de nymphe;
ce changement confifte dans le développement
de quarte petits corps plats ; ces petits corps
font les ctuis des aîles que la Demoifelie
aura par la fuite, Les nymphes n’ont qu'une ,
couleur terne d’un.vert-gris, fouvent fali par
la vais. Elles infpirent Si expirent l’eau par >
iLxtrémiré de leur corps. M. de Réaumur dé?
crit les organes qui fervent à cette fonétion ,
, Sç la tpauière dont ils l'exécuteur, Cette dçf- ,
cription n’étan-t pas fufceptible d’extrait, je
renvoie le lecFeur au mémoire même.
M. de Réaumur, repaffant des parties in-F
ternes aux parties externes, dit que chaque
nymphe porte une fone de mafque; qtiatre
dents très-fortes, fituées fur une bouche ttès-
large ; ces parties font recouvertes par celle
qui a. été nommée le mafque. Il eft d’une
fubftance cartilagineufe; il n’eft qu’ai pliqué
fur la tête avec laquelle d n’a pas d’adhérence
, & il tire fon origine de la partie qui répond
au-eol à laquelle il eft fixé; il eft com-
j>ofé de deux pièces qui fe réuniffent & s’écartent
à volonté ; la nymphe s’en ferc en
guife de ferres pdur airêter & contenir les
infeétes aquatiques dont elle fe nourrit ; un
petit infeéle pris entre les valves ou bu.ttans ’
du mafque , eft aufti-'ôt faifi & broyé par les,
dents , mais un infecte plus grés eft retenu
au dehors par ces mêmes valves, tandis que
les dents agiftent fur lui intérieurement.
La plupart des nymphes, & peut-être
tontes , vivent dans l’eau dix à onze mois.
C ’eft en été, du mois d’avril à cphii d’oéto-
bre, que les nymphes palfent.à l’état de De
moi felles. Ce dernier changement- ne s’opère
pas dans l’eau , mai.s.fur terre.; les nymphes
montent.à des liges de plantes, à des
troncs d’arbres ou fur quelqu’autré corps, s’y
cramponnent , & en une heure ou deux, quelquefois
bemcoup plus long-rems elles palfent
à l’état de Demolfelles. M. de Réaumur décrit
ce pallage dans le plus grand déxail ; mais
corn me il n’offrorien de particulier, qu’ilfe fait
une ouverture fur le dos delà nymphéa la peau
qui fe fend; que la Demoifeile dégage fes
membres par cette ouverture , nous ne fulvrons
pas l’auteur dans ces'détails , nous ne le fui—
vrons pas non plus dans ceux où il entre pan
rVppon à la Demoifelie récemment fouie
de fa dépouille, dont les membres, Si fur-tout
les aîles, amollis & pulpeux, font contrefaits,
raccourcis, puis s’étendent peu à peu, fe sèchent,
prennent de la confifiauce &fe colorent.
Lorfque' les membres d’une Demoifelie
nouvellement tirée -de l'enveloppe de nym
pbe , ont pris toute leur étendue Si leur con-
fiftance, elle s’envole pour donner la chaffe à
a’autres infeétes, dont ceux de ce genre font
leur pâture. Les. unes cherchent lès bois, &
ce font les plus grandes, les autres les prairies
& les lieux fiais & humides.
L’accouplement des Demoifeües ëft peut-
être ce qu’il y a de plus remarquable dans
leur hiftoiré. Les parties de la femelle font
placées à l’extrémité de' Ton corps, à peu
près comme dans les autres infectes ; mais
celles dti mâle font fituées en - deffous du
cdr.ps près -de Ta jonétiou avertie corceler.
Cette difpofitiôn eft calife’que dans (’accouplement
la femelle replie fon iong corps,
pour en appliquer l’extrémité anx parties'du
mâle qui la tient' émbraftée, Si qu elle foi-
me avec lui à peu près jun aiinéa’ûL; tous
deux volent dans cette fmgulière pofitïon
car ils ne demeurent pâs ppfés & en'repqs
pendant l’accouplemènt, dont'la durée elt
alfez longue.
Les mâles des Demoiftlles firnaffent leurs
femelles en grandeur contre' la loi invetfe
prefque générale pour les autres’lîiTééles ; oîi
doit encore obferver qiie les deux fexps diffèrent
fouvent de couleur. M. de-Réaumur
remarque ces deux faits, mais il n’en tire
pas une application aux oifeaiix aq'uatiques ,
qui paraît cependant, naturelle; c’eft que
parmi ceux-ci’ les mâles font inïïî plus orands
que les .femelles, & le font à -proportion
plus que les-mâles des aurres oiféaux, 8c
les mâles diffèrent toujours -des femelles- par
les couleurs; ce double rapport entre des
animaux qui pa-ffènt leur vie. -en p a r t a u
milieu des eaux , en partie élans 1 es f aits ,
m’a paru mériter d’c.trj remarqué. .’
L’accouplement eft précédé par de Ionos
préludés , que notre auteur décrit avecToin.
Nous nous bornerons d remarquer que le-
mâle tend toujours d voler au delfus de la
femelle; qu’,1 faifit l’inftantde s'abaiïïerfur
elle; dé lui embralfer le col avec fes deux
mâchoires ; qtTen meme tems il pile fon