
furface dé la terre , & avec peine dans l’eau;
il y en a d’autres , & ce font tous ceux qui
ont des ailes , qu i , comme les oifeaux parcourent
l’efpace en marchant ou en courant
fur la terre , ou en traverfant l’air. Mais
ceux-ci ne jouilTent de cette double faculté
que dans leur état de perfeétion ; ils ne peuvent
que marcher ou courir à leur manière ,
fur la furface de la terre , fe débattre avec
peine au milieu de l’eau , dans l’état de
larve ou de nymphe ; dans celui de chryfa-
lide leurs mouvemens font de (impies tré-
mouflëmens lur eux-mêmes ;• quelques infectes,
comme les demoifelles , les éphémères
fe meuvent avec agilité au milieu des eaux ,
dans leur premier état ; avec peine alors à
la- furface de la terre ; avec facilité au milieu
des airs , & à la furface de la terre dans leur
dernier état , & avec peine alors au milieu
des eaux : enfin quelques infeétes font très-
agiles au milieu de l’eau , & fur la terre dans
leur premier état , & dans le dernier , fem-
blables aux oifeaux aquatiques , ils nagent
avec facilité , ils marchent pélamment , avec
lenteur , d’une manière qui paraît gênée ,
ils volent par élans & avec effort, ne font
que des vols courts : tels font les hydrophiles ,
les diciques , & c . Je me propofe d’examiner
dans cet article les différens mouvemens aux
moyens defquels les-animaux en général , &
les infeétes en particulier, pafient d’une place
à une a u tre, où changent feulement la po-
fition de quelques-uns de leurs membres ,
& au moyen de ces derniers mouvemens,
approchent ou repoulfent , faifilfent ou rejettent.
les objets. Mais comme ces différens
mouvemens font l’effet & le produit de fa c tion
mulcuiaire , je dois auparavant donner
une idee de cette aétion.
Les mufcles font les parties qu’on connoît
vulgairement (ous le nom de chairs ; Us, font
rougeâtres , compofés de faifceaux , de fibres
longitudinales ; ils s’étendent d’ une partie à
une autre ; ils tiennent à chacune par une
de leurs extrémités, & ils font fufceptibles
de s’alonger ou de fe racourcir dans l’efpace
intermédiaire; leurs fibres fuivenc différentes
direétions jid’où il fuit qu'il y a des mufclei
droits, qu’il y en a d’obliques : ils diffèrent
auflï àraifonde leur volume & de leur figure;
il y en a de fort gros & de fort longs, de grêles
& de courts, d’applatis & de renflés , d’unis &
de dentelés, de coniques , de trapézoïdes, &c.
On diftingue dans les mufcles le corps
& les extrémités; le corps eft la partie qui
eft au milieu & la plus volumineufe , celle
qui eft fufceptible de s’alonger & de fejrac»
cotircir; les extrémités font les bouts par
lefquels le mufcie tient , & eft attaché à
deux ou à piufieurs parties. Tantôt ce font
les fibres charnues qui font attachées à une
partie , & alors leur extrémité eft en même
tems celle du mufcie; tantôt le mufcie fe
termine par une menbrane platte, mince,
brillante , d’un tiffu très-ferré , qui l’attache
à une des parties auxquelles il tient : on
nomme cette membrane aponévrofe. Quelquefois
le mufcie finit par une aponévrofe
à l’une & à l’autre de les extrémités; mais
le plus fouvent le mufcie fe termine à un
bout par un cordon, lifte , brillant, d’un
tiffu très-ferré, plus ou moins, long, qui
s’attache à une des parties auxquelles le
mufcie eft lié : on nomme ce cordon tendon j
l ’autre extrémité du mufcie eft attachée à
une autre partie , ou par l’incerlfion des fibres
charnues mêmes, ou par une aponévrofe.
Lès aponévrofes & les tendons font des
ptolongemens des fibres mufculaites; mais
les fibres font dans les uns & dans les autres
beaucoup plus rapprochées que dans lecorps du
mufcie, plus étroitement & plus intimement
jointes; ni les aponévrofes , ni les tendons,
n’ont, -comme le corps du mufcie, la propriété
de pouvoir s’alonger & de fe racourcir.
Les mufcles, compofés de fibres d’une ftrl’c-
turequi leur eft, propre, font traverfés par de
nombreux vaifle.-ux fanguins , lymphatiques,
artériels & veineux, qui leur apportent le
fang, le remportent, leur fourniffent la nourriture,
raecroiffement, l’entretient, & par
des nerfs qui leur tranfmettent la faculté de
fe eontrafter, qui émané ou du cerveau,
o u d e fe s prolongemens. En e ffe t, gi le cerveau
ou fesp ro d u étio n s, dont naiffent les
nerfs qui fe diftribuenc à un mufcie Ion:
léfés • ou fi les nerfs font co u p es, lies ou
comprimés par une caufe quelconque, dans
un point de leur crajet d u.cerveau, ou de la
moelle épinière au mufcie,la faculté de fe contraster
j eft ou perdue pour toujours dans le
m u fcie, ou affoiblie, ou füfpendue pendant la
durée de laléfion & de la ligature ou de lacom-
pre(îion,& fuivantleur degré de force; le mufcie
la recouvre, & en, jouit au moment que la
ligature, la léfîon ou la comprelfion ceffe. C ’éft
donc du cerveau ou de fes pfo4 u£tionsqu’é mane
le principe qui communique aux mufcles
la faculté de fe contraster , & ce principe
leur eft ‘tranfmis par l’intermède des
nerfs. Quel eft-il , & comment agit-il ?.Ces
deux importantes queftions ont occupé de
tout tems les phyfiologiftes, fans qu’ils en
aient encore trouvé la folution. Ils ont ob
fervé-ce qui fe paffe dans la contraétion du
mufcie, & Us ont dit : le.mufcie qui fe contraste,
fe racourcit, fon diamètre ctanfverfal
augmente, fa couleur p â lit, il approche la
partie mobile auquel il eft attache de celle
qui ne l’eft pas , d ’autant qu’il fe racourcit ;
& fi toutes les deux parties auxquelles il
adhère, font mobiles, il approche la plus
légère de la plus pelante : ces effets font
fenlibles ; on peut par conféquent les recon-
noîcre, & l’on doit les admettre ; les phy-
fiologiftes ont ajoute à leurs obfervauons
l'hypotèfe fuivance.
vaiffeaux qui contiennent un fluide coloré
en ro u g e, qui communique le reflet de fa
couleur à l’enfemble des faifceaux , que l’ une
de leur extrémité foie fixe & l’autre m o b ile ,
qu’on vienne à verfer dans les veflies qui
étoient vides un fluide limpide qui les rera-
p liffe, ou en coulant de l’une dans l’autre,
ou en les rempliffanc toutes à la fo is; à
l’inftarit leur diamètre traniverfal fera augm
en té, leur diamètre longitudinal diminué,
chaque veille, la ligne qui forme leur fuite
& l’enfemble des faifceaux feront raccourcis
L a fibre mufculaire ; ont-ils d it , eft com-
pofée d’une fuite de capfules ou de véficules
aiongées, attachées les unes aux autres par
des étranglemens : le mufcie eft formé par
des faifceaux de ces fibres- liées par le .tiffu
Cellulaire; les différens vaifTeaux^ont leur
trajet entre les faifceaux mufculaites, & les
nerfs aboutiffènt aux véficules. Q u ’on fe re-
pWfente une pareille fuite de veficu les, de
véllies de poiilon , par exemple , liées au
bout les unés des autres, des- faifceaux de
ces -veilles entré- lêfqu'elles foiënt placés .des
; leur extrémité mobile fera approchée
de celle qui ne l'eft pas ; le cours du fluide
fera précipité dans les vaiffeaux placés entre
les faifceaux; le fluide en fera exprim é, &
l’enfemble des faifceaux pâlira. O r c’eft tout
ce qui arrive dans la contraétion des mufcles;
c’eft donc ce qui l’explique, puifqu’on
y trouve la caufe de chaque phénomène en
particulier, & de leur enfemble en général;
la chofe eft facile à comprendre. L e cerveau
ou la moelle épinière font palier par
les nerfs dans les véficules mufculaires un
fluide limpide ; ce fo n t, dans l'opinion ancien
n e, les efprits animaux : fulvauc le fyf-
têmë moderne, c’eft le fluide électrique. Q u el
que foie ce flu id e, il eft apporté à chaque
véfîcule inflantariément par les fibrilles ner-
veufes qui aboutiffènt à chacune ; leur diamètre
tranfverfal eft aufîi-tôt au gm en té, le
diamètre longitudinal diminué; les faifceaux
mufculaires font raccourcis , le mufcie eft
contraété, la partie mobile à laquelle il eft
attaché eft approchée de la partie fixe à laquelle
il tient pat fon extrémité oppofée ; les faifceaux
gonflés compriment les vaiffeaux , le
fang en eft exprim é, & le mufcie pâlit.
A u flï-tô t que la caufe qui faifoic paffer
un. fluide1 dans les veffies ceffe d’agir , le
fluisié fubril qui y a été verfé fe diffïpe , les
véficüles'redeviennenr vides , l’élafticité des
fibres' , les ramène vers la partie dont elles
s’étotent éloignées, fouvent le poids ou le
reffort de ces parties les rap p elle, de l’une
ou de, l’autre manière, ou par l’effet de ces
deux càufes combinées , les véficules reprennent
leur forme akmgée, leur diamètre
k i j