tains diûancè , recanuoilfent leur fo rm e,
leur co u leu r, leur état d ’immobilité ou de
mouvement. Les organes de la vue font les
yeu x; les animaux en ont en général d eu x ,
placés, à la partie antérieure de la tête, au
bas de la portion q u i répond au: front de
l'h om m e , fit né s dans une cavité oifeufe ,
fermée en arriéré & fur les côtés , ouverte en
d e v a n t, qui les protège , & qu ’on nomme
Xorbite ; ils font couverts à leur partie antérieure
par lui prolongement mobile de la peau
qui forme les paupières. O n les cliftingue en fu-
péiienre & en inférieure ; elles font chacune
bordées de poils affez lo n g s, un peu roides, arqués,
dont la courbure eft Tournée en feus op-
pofé entré les poils d elà paupière fupérieure &
ceux de l’inférieure. O n nomme ces poils
les filles ; au-delfus des orbites ou cavités
dans lefqaelles les yeux font fitués, il y a dans
l’homme , & dans quelques animaux une
portion d’arc formée par des poils ro id es,
'in clin és les uns fur les autres de dedans en
dehors ; ce fout Us four cils.
Les yeux de tous les animaux font mobiles
; ils peuvent les élever , les bailfcr ,
les rapprocher en les portant du cote du n e z,
ou les écarter en Tes portant du côtéoppofé :
ils font à-peu-près à fleur de tece , ceft-a -
dire que , placés dans une cavité , ils ne la
débordent pas ; leur forme, approche d’une
fphère plus ou moins régulière , un peu
déprimée à fa partie anterieure ; ils font
formés par trois membranes & trois humeurs
contenues par les membranes; la plus extérieure
eft la plus épaifTe ; elle eft. compofée de
couches appliquées- les unes-fuc les. autres;elle
embrafle tout le. globe de Lee il , fa confiftance
la. fait nommer la cornes ; on la diftingue en
cornée opaque Ht cornée tranfparente ÿ la pre-
m ;ère ne lailfe pas, paffer les rayons de lu m
ière; elle s’étend du fond de l’oeil ju fqu ’à
fa partie antérieure : là , elle s amincit vers
le milieu de l’oe il, forme un d ilque qui eft
à-peu près du quart ou d’un tiers de fa furface
antérieure- Ge-difqne eft'.tranfpateiu ; il donne
partage aux rayons d e lumière ;. on lenom m é
cornée tranfparente.
Au-dertons de la cornée s’étend du fond
de l’oe il, fur la furface interne de la cornée,
& jufqu’à environ fes deux tiers, ju fqu ’au
au point à peu-près où elle devient tranfparente
, une fécondé membrane; on la nomme
felérotique ou uve'e ; ce dernier nom lui a
été donné d’après fa co u leu r, qu’on a comparée
à celle d ’ nn raifin noir en maturité >
& formée du mot latin u v a , grain de raifin.
A rrivée au point que je viens de déterminer
, T u vée fe replie fur elle-m êm e, 3c
forme une d o ifon dans la cavité de l’oeil :
cette cloifbo eft percée dans fbn milieu ; lè
trou qui la perce le: t à donner partage aux
rayons de lum ière , car la c lo ifo n , ainfi que
l’uvée eft opaque. C e trou a un nom , on
l’appelle pupille ; fur fes bords & fur la du-
! plicature de l’uvée fout fitués des fibres m u f-
culaires; on les nomme ligamens ou procef-
fus ciliaires. Ces fib res, en fe cort, a étant ,
approchent les bords d eT u v é e , diminuent le
diamètre de La pu pille, & permettent l’entrée
à un moins grand nombre, de rayons
de lumière : quand ces fibres font relâchées,
l’élafticité de l’ uvée qui a été diftendue, en
rappelle les bords fur elle- même , les écarte ,
agrandit le diamètre de la p u p ille, Sc laifle
un partage plus large aux rayons lumineux.
Lorfqn’ils font v ifs , qu’ils ont beaucoup
d’aétion , ils excitent l’irritabilité des pro-
cetfiis ciliaires , ces procédais fe contractent,
la pupille fe refferre, & J,es rayons paftenc
outre en moindre nombre; mais quand ils
font fo ib le s, à proportion qu’ils le f o n t ,
1 irritabilité des procelfus n’eft point ex citée,
ils. ne fe conrraôem pas , l’élafticité de L’uvée
dilate davantage la. pupille , & des rayons
. de lumière plus nombreux trouvent entrée
dans, l’oeil. G ’eft par 'cette raifon que la pupille
fe raderre, à une lumière v iv e , & fe
dilate dans l’ombre. Nous ne devons pas encore
ceflèç de. eonfidé-ret la duplicarure de
l’ uvée;, fur fa futface s’étendent , outre les
pnaeeÉi» ciliaires , des vaiffeaux colorés d’une
teinte différence, non - feulement dans les
différentes, efpèees, mais même dans les an imaux
de- même efpèee ; on nomme l’enfemble
.
femble fie ces vaiffeaux l’iris. Sa couleur décide
de celle des yeux ; la duplicature ou
la cloifon qui nous occupe partage la’ cavité
de l’oeil en deux portions ; on les nomme
chambres , l’une ; antérieure, qui s’étend de
la cornée à la cloifon ; l’autre , pofiérieure ,
fituée depuis la cloifon en arrière ju fqu ’à la
rétine, qui eft la troifième membrane de
l’oeil.
L a rétine à moins de confiftance & d’ étendue
que les deux autres membranes; elle n’eft
prefque qu’une pu lpe, elle ne s’étend du fond
de l’oeil qu’à -p e u -p rè s à fon tiers, & elle
couvre la furface interne du fond de l’uvée.
.Les trois membranes dont je viens de
parler fonr percées vers le fond de l’oeil ; à
cet endroit aboutit le nerf optique dont on.
croit qu’elles font une expan fion ; favoir ,
les premières, de fes parties fibreufes, 3c la
troifième, , de fa fubftance pulpeufe.
Les: trois Humeurs qui entrent dans la
sompoficion de l’oeil, font ;
1°. IXhumeur aqueufie, ainfi nommée de
fa ténuité & de fa limpidité; elle occupe la
chambre antérieure & la plus grande partie
de la pofiérieure.
i ° . t e cryfiallin qui eft un corps diaphane
d’une forme lenticulaire , de la confiftance
d’une gomme ou d’une réfine amollie ; il
eft enveloppé par une capfule ou membrane
très-fine, & fitué dans une dépreffïon prife
fur la furface de la troifième humeur dans
la chambre pofiérieure.
f . \J humeur vitrée qui eft une forte de gelée
tranfparente, contenue par une membrane
très-fine, qui forme des cellules remplies
de cette fubftance gélatineufe : elle occupe
le fond de la chambre pofiérieure ; fon
nom me paraît venir de ce qu’on a comparé
fa ttanfparence à celle du verre plutôt
que fa confiftance à cette même fubftance
en fufion, comme quelques - uns le penfeut,
Hfioire Naturelle, Infectes« Tome I.
Au fond de l’oeil aboutit, comme je l’ai
déjà dit, 1er nerf optique ; il y en a un pour
chaque oeil ; ces deux nerfs font courts &
fort gros ; ils tirent leur origine de deux portions
du cerveau fituées à fa bafe , chacune
d’un côté a fa partie antérieure ; on nomme
ces portions du cerveau couches de nerfs optiques
; les deux nerfs fortent du cerveau
par le trou nommé trou décfiré, qui eft au
fond de l’orbite , Sc fe rendent chacun à un
des yeux par ce trou ; mais avant de s’y engager
, ils sladoffeut L’un à l’autre à leur naif-
fançe dans le cerveau , fe touchent & confondent
leur fubftance, comme on voir deux
branches qui ont été approchées, s’unir &
confondre leurs fibres dans le point où elles
fe touchent : c’eft d’après cette réunion des
nerfs optiques que les animaux ne voient
pas les objets doubles , quoiqu’ils aient deux
yeux , parce que le rapport des deux yeux
eft parfaitement égal, & que ce rapport fem-
blable ne produit qu’un feul ,& même effet
Tur les nerfs, dans leur point de contaél Sc
dé réunion ; les nerfs affe&és par une aitioit
doublera apparence , mais qui fe confond
dans la réalité en une feule, ne cranfmetcenc
donc qu’une feule fenfation au fenforium, Sc
les animaux ne voient pàs l’objet double ,
mais unique. C ’eft ainfi que les chofes fe
partent dans l’état naturel; mais fi l’un des
deux yeux eft vicié, & que l’autre ne le foif-
pas , ou que tous deux le foient d’une manière
différente, alors leur action n’eft plus
la même fur le point de contait des nerfs ;
la vue y produit deux effets, Si les nerfs
tranfmettent au fenforium deux rapports ;
ces objets peuvent alors paraître doebles ,
leur forme , leur couleur, leur diftance, &c.
différentes félon le rapport de chaque oeil ;
c’eft ce qui arrive en totalité ou en partie
dans les maladies de cet organe.
Après avoir donné uneidée bien fuccinéte,
quoiqu’elle paroifle peur - être expofée en
beaucoup de mots , de l’organe de la vue ,
il me relie à dire quelque chofe de la matière
qui agit fut cet organe , & de la manière
dont il eft affeété.