
réfulte des faits rapportés par l'auteur , de
fes obfervations & de fes raifonemens.
i° Que toute galle, eft le produit d’une
piquure.
Que la piquure- occafionne l’extravafa-
, tiou des fucs.
3° Que la tuméfaction eft la fuite de l’extra-
s valiuion.
4“ Que la tuméfaction irrite , ftimule la
partie engorgée & y attire des fucs qui
y abondent. ;
s° Que l’oeuf pompe les fucs éxtravafés ,
qu’il en acquiert de l’accroiflement, &
que la galle eft. une forte de matrice
dont l’oeuf pompe de la nourriture.
I V e V O L U M E .
. . Une préface placée à la tête de ce volume,
préfente une idée générale des mémoires
qu’il renferme. Ils font au nombre
de treize, j & ils ont pour objet i l’hif-
toire des Gallinfeétes ; 2° celle de différentes
efpèces de Diptères ou Mouches à
deux ailes, & des Coufins.
P r e m i e r M é m o i r e .
Hijfoim des Gallitifecles.
Ce font- des infectes dont les femelles
reffemblent, par leur forme, à de fimples
galles, fans avoir aucune apparence d’un
être vivant, fans fe donner aucun mouvement.
M. de Réaumur ayant remarqué que
ces êtres finguliers n’a voient pas de-nom,
leur a donné celui d eGallinfecle, qui exprime
leur relïemblancè avec les galles-, & qui lés
rapporte à leur véritable claffe. Quant-aux
efpèces , il les diftingue par les végétaux fur
lefquels on les trouve. Il -neft guère- d’arbres
& d’arbriflèaux fur lefquels on n’en'
pbferve , & fouvent plufieürs efpèces. On
pourrait les diftinguer & les claffer d’après
îçur forme & leur couleur ; les- tineS -font
arrondies & fphériques , les auttes ne font
qu’hcmifphériques , & les unes & les autres
varient encre ces deux formes : leur couleur
eft communément rembrunie , mais il y en a
qui ont des nuances & même des.couleurs
différentes.
Toutes les Gallinfeétes font petites &
l’extrême de la taille des différentes efpèces
eft à peu près dans la proportion de la
groffeur d’un grain de poivre à celle~3 ’un
très-gros pois. Elles>fe' multiplient fouvent
à un point exceflîf. Le pêcher & l’oranger
font les deux arbres qui, dans nos climats,
en font le plus fouvenc & le plus abondamment
couverts , celles du dernier de ces
arbres avojent déjà été obfervées par Mef-
fieurs de la Hire & Sedileau j ils les avoient
improprement nommées Punaifes des orangers.
Cette matchandife qu’011 détache tous
les ans en Provence & en Languedoc de
certains arbriffeaux & qui eft connue dans
le commerce fous les noms de Kermès,
graine d’écarlate , vermillon , coccus de
Pline, n’eft autre chofe qu’une Gallinfeéte.
Elle eft fort employée en teinture & de
quelqu’ufage en médecine.
M. de Réaumur, pour donner une idée
générale de la manière d’être des Gallinfeétes,
s’attache à l’hiftoire de l’efpèce la
plus commune, celle du pêcher.
Si l’on obferve les pêchers vers la fin de
mai, on en trouve les branches couvertes
de deux efpèces de Gallinfeéte, l ’une fphé-
rique & l’autre hémifphérique en forme de
bateau renvetfé. La partie convexe eft le
dos de l’infeéte, la partie aplatie fou ventre
en lé détachant on trouve fous le ventre
une-fubftànce coronneufe fur laquelle il
repofe , & il adhère en même tems à la branche
très-fortement.
Si-on examine le même infeéte un peu
plus tard ; oni le trouve gonflé & fernblable
; à Une véficule ; quelque tems -après il ne
relfemble plus qu’à une membrane ; mais
c e t t e membrane couvre un amas de petits
grains. Ce font des oeufs dont le volume
gonflsit la Gallinfeéte , qu’elle a dépofés , !
quelle continue de couvrir & dont quelques
jours après ils fort de jeunes Gallinfectes.
M. de Réaumur croit que les oeufs font
dix à douze jours à éclorre ; que les petits
relient quelques jours à couvert fous le
corps de leurs mères. Mais enfuite ils en
fortent. Ce font alors des êtres bien différ
rens de leur mère, & de ce qu’ils deviendront
eux - mêmes ; ils font applatis, ils
ont deux antennes, fix pattes , & ils marchent
avec beaucoup de vîteffe ; ils fe fixent.
fur les feuilles donc ils tirent leur aliment,
non en les rongeant, mais en en pompant
le fuc par une trompe placée près la première
paire de patres. Lorfque le tems de
la chûce des feuilles approche, on.qu’elles
tombent déjà, les Gallinfeéteà les abandonnent
pour fe fixer fur les branches ; c’eft
alors qu’elles deviennent immobiles, qu’elles
fe fixent à une place pour. leur vie ;
leur accroiffèment eft très-lent jufqu’au retour
du printems ; mais au commencement
de Mars il -devient prompt, &r-'leiir tumé-
fàétion leur ôte toute reflemblance avec un
infeâe. Cependant les Gallinfeétes changent
alors de peau; elles dépouillent l’ancienne
par lambeaux qui tombent, & elles relient
couvertes pat la peau que celle-ci eachoit.
C ’eft vers la fin de Mai , comme nous
lavons déjà d it , que les Gallinfeétes font
leur ponte. On avoit cru qu’elles fe fécon-
doient elles - mêmes ; M. de Réaumur a
reconnu qu’elles ont pour mâle une Mouche
à deux ailes qui les cherche. Cette Mouche
eft d’abord - une larve qui vit fut le pêcher,;
qui enfuite s’y prépare une coque, & dér
vient une chryfalide d’où fort la Mouche.,
Ainli le mâle fubit les changemens ordi-,
naires aux infeétes, tandis que la femelle
n’en éprouve pas. Enfin la durée de la vie.
des Gallinfeétes eft d’environ un an.’ Tels
font les .principaux, faits, de l’.hiftoire de ces1
infeétes; elle étoit en partie connue, mais
M. de Réaumur a confirmé les faits, il y
en a ajouté de nouveaux, & il a diflipé l’incertitude
qui les acuCmpagnoit encore.
L e mémoire eft terminé par l’hiftoiredu
Kermès ou graine d’écarlate, pour laquelle
nous renvoyons à l’ouvrage même, ainfique
pour lès Gallinfeétes de différens; arbres ou
arbuftes dont il y e f t parlé.
i e M i m o 1 s * . .. .....
Des Pro-GaUinfecles.y. de la Cochenille & de
la graine décarlate de P'ologheJ
Les Pro Gallinfeétes reffemblent, par la
forme & la manière d’exifter ,aux Gallinfec-
tes; mais elles en diffèrent en ce qu’en tout
tems,, en les regardant à la loupe, on diftingue
aifément les anneaux dont leur corps
eft compofé; au lieu que les anneaux des
Gallinfeétes difparoriïènt à!run certain terme
de. leur âge, & qu’elles 11e femblent plus
qu’une peau continue. Notre-;auteur, donne
1 hiftoire d une Pro-Gallinfeétequi fetrouve
fur 1 orme , & delà cochenille qu’ il rapporte
au même genre d’infeéte. ' • :
, C ’eft principalement à la bifurcation des
branches dorme d un an ou deux qu’on
trouve les Pro - Gaüjhfeétess & c’eft au
mois de; Juillet qu’elles ont atteint leur-'
-grandeur. Ce font alors de petits tubercules
convexes, ovales, d’un brun-clair., entourés
d un cordon blanc cotonneux. Ce cordon eft
un nid dans lequel on trouve les jeunes Pro-
Gallinfeétes au commencement de Juillet.
Ces petits animaux font d’un blanc jaunâtre ; ils1
: ont deux antennes dirigées, eu avant. Ils'
naiflent roue formés, & leur mère eft vivib
pare. Ils-marchent fort vite les premiers
jours ; ils ,l.e rfixent enfuite, & ne perdent
cependant-que vers le mois-d’Avril fuivâne
la poflïbiliié de changer de'place. L’accroif-
fement eft lent pendant l’aiuomne & l’hiver ,
& ne devient confidérable qu'au mois d’A-
vril ; alors on voit Commencer autour de la
Pro - Gallinfeéte le nid cotonneux, qui