
tions, de il en confirme d’autres. Ces Vers parvenus
à leur grandeur en ont une q u i, par
rapport aux Pncerons , excède les rapports
de taille du plus grand lion aux plus petits
quadrupèdes donc cet animal fait fa
proie. Ces vers pnt la faculté de s’alonger ,
de fe raccourcir , de ces mouvemens font
caufe qu'ils ne préfentent pas une forme conf
tante. Il y en a de couleurs de d’efpèces différentes.
Quelle que foie la couleur de ces
Vers , ils reffemblent parfaitement , par la
conformation , à ceux des Mouches de la
viande ; ils font de la même clafle , de non
des Chenilles comme GoëJaert la mal-à-
propos écrit de comme on l’a répété d’après
lui. Ils ont en-deifous de l’extrémité ou fe-
roit fituée la tête, un dard écailleux armé
de deux autres dards moins longs. Les trois
repréfentent une forte\de fleur de lis ; à leur
jonâion eft une ouverture qui eft la bouche j
le Ver jette , par cette ouverture, une bave
dont l’ufage fera déterminé plus bas. L ’auteur,
en cet endroit, obferve entre ces Vers
des différences d’après lefquelles il les divife
en plufieurs genres. Nous renvoyons pour cet
objet au mémoire même.
Les Vers mangeurs de Pucerons, placés
au milieu des animaux qui leur fervent de
pâture, qui font fans défenfe, qui ne fa vent
pas fuir , n'ont befoin , pour fe raflafier ,
que de faifir & dévorer ceux qui les environnent
; ils n'ont pas même à pourfuivre leur
proie , & il ne leur eft néceffaire de changer
de place que quand ils ont décruic tout ce
qui'les environnoir. Ils paroi (lent ne pas voir
de n’être avertis de la préfence de leur proie
que par le toucher , ils tâtent de n’ont pas
d’autres moyens dé juger de ce qui les environne
; c’eft pourquoi ils alongent la partie
antérieure de leurs corps, & la portent
quelquefois très en avant en la tournant de
tous côtés : auflî-tôc qu’ils fentent un Puceron
, ils le faifilïènt en le perçant de leur triple
dard } ils le retirent aufli-tôt à l’intérieur
chargé de leur proie , de ils font rentrer
l’un & l’autre lous leur premier anneau ;
alors y comme on petit le v o ir , en obfervant
à la louppe un desVers qui font blancs, de dont
les anneaux font cranfparens; on diftingue un
corps femblable au pifton d’une pompe, de
qui en fait les fonctions j il s’élève de s’abailfe 4
l’interieur du Ver ,& pompe les fucs& les humeurs
du Puceron avec lefquels il attire
auffi des fragmens fôlides j en forte que le
Puceron épuifé n’offre plus qu’une véritable
dépouille que le Ver rejette.-
Un Ver qu’on a privé de nourriture pendant
quelques heures de auquel on en rend ^
fuce plus de cent Pucerons en trois ou quatre
heures. Ces infeétes ne mangent pas continuellement,
mais les intervalles de leur repas font
courts j auffi deux ou trois vers fuffifent-ils pour
détruire en deux ou crois jours la plus grande
partie des Pucerons donc une pouffe fort longue
étoic couverte. Il paroîc que les Vers de
certaines efpèces ont un goût de préférence
pour des Pucerons auffi de certaines' efpèces ",
quoiqu’ils s’accommodent de toutes dans le
befoin. Ler Vers qui ont pris un certain- der
gré de croiffance font d’une force infiniment
fupérieureaux Pucerons j mais les Vers naif-
fans ont befoin de fuppléer, par leur acharnement,
à leur manque de vigueur ; ils
percent donc un Puceron qui fouvent leur
échappe, qui fuit quoique lentement, auquel
ils s’attachent , de qui quelquefois tranf-
porte avec lui un ennemi qui 1 epuife au
moyen de fes armes, de en fait fa proie.
Lorfque les Vers mangeurs de Pucerons,
ont acquis tout leur accrôilfement, ôc qu’ils
touchenc au moment de leur transformation
i's s’éloignent des Pucerons, s’arrêtent fous
la courbure de quelque feuille j ils y répandent
une liqueur vifqueufe qu’ils rendent par
'a bouche , ils étendent cette liqueur en con-
traélant ôc étendant les anneaux dont ilsfonc
compofés , puis ils rampent fur la furface imbue
de la liqueur qu’ils ont répandue j iis s'arrêtent
à un point qui leur convient, ôc y demeurent
fixés par le defféchemenc de l’humeur y
alors leur corps fe raccourcir, fe gonfle en
avant, s’applaiic Ôc s’efile en arrière | ou il fe
forme une forte de queue, & te Ver devient
une chryfalide à laquelle fa peau qui lecouvroïc
& qui fe deffèche, fert d’enveloppe. Le
terme le plus ordinaire pour la duree de 1 e-
tat de chryfalide, eft d’environ dix-fept jours,
au bouc defquels les mouchas percent leur
coque ôc en fortenr.
Une obfervation qui mérite quon s y artère
, c’eft que les mouches nées des Chryfa-
Iides des Vers mangeurs de Pucerons du furent
ôc du faute, prennent, enfortant de leur
chryfalide, un accroiftement fi fubic, quau
bouc d’un quart d’heure elles ont le double
du volume qu’elles avoient en fôrtant de
leur coque. M. de Réaumur penfe que cette
crue fubite n’eft pas feulement 1 effec des humeurs
qu i, en circulant, étendent des parties
molles Ôc encore fans confiftance ; il remarque
que celles de la Mouche naiflance
en ont une allez forte; il croit qu elles fe gonflent
d’a ir, ôc que c’eft la quantité qu’elles
en afpirenc qui les tuméfie ; il le prouve en
ce qu’en piquant la Mouche , fon corps tuméfié
s’aSailie.
Quoi qu’il en foit, cette tuméfaélion ne
dure que quelque-tems , ôc au bouc d un
quarc-d’heure la Mouche qui étoic tuméfiée,
dont le corps avoic .une forme arrondie , diminue
de volume , pa-ffe à celui qu elle con-
fervera , ôc elle prend ia forme alongée propre
cette dénomination leur convient encore par
les rapports de forme qu’ils ont avec 1 infeâe
appelle Fourmi-lion , ôc en ce qu ils deviennent
aux infeftes de fon genre. Cette tume-
fadlion , a,u moment de la naiffance , cette
réduction qui lui fuccede , font deux faits
très-remarquables , mais dont la caufe ne
nous paroîc pas encore bien connue.
des infeéles allés du même genre.
Les Vers-Lions des Pucerons ont le corps
alongé ôc applati, terminé par une pointe
fur laquelle ils s’appuient , ôc qui remplit
l’office d’une feptième jambe ; leur rête eft
terminée par deux crochets aigus, creux, qui
font un fuçoir, qui fervent à faifir les Pucerons
Les Vers dont nous venons de parler
n’ont point de jambes , ceux dont il nous
refte à extraire l’hiftoire en font pourvus ,
ôc deviennent les uns dys Mouches à quatre
ailes, les autres des Scarabés , ôc les uns ôc
les autres fe nourrilTent aufti de Pucerons.
Il n’y a que peu d’elpèce des premiers,
mais leur force ôc leur voracité les rendent
redoutables aux Pucerons ; elles lés Ont fait
nommer par no'rre auteurLions des Pucerons §
en les en piquant , ôc.à pomper leurs
humeurs.
Les Lions des Pucerons prennent un ac-
croiiïemenr rapide : ils onc atteint leur grandeur
à-peu près en quinze jours, ôc pendant
cet intervalle ils détruifent une grande quantité
de Pucerons. Leur voracité eft fi grande
qu’ils n’épargnent pas leur propre efpèce ,
qu’ils s’attaquent ôc fe détruifenc mutuellement
; parvenus à leur grandeur , ils fe retirent
fous quelque feuille ,. y filent une coque
de foie très-blanche, à 1 intérieur de laquelle
ils fe métamorphofenr. Leur filière
elt , comme celle des Araignées , placée à
l’extrémité du corps près de l’anus. Les Mouches
, comme les appelle M. de Reaumur ,
tqui proviennent des Vers-Lions desPucerons ,
peuvent être remarquées par le vér brillant
& fouvent doré, qui eft la couleur de leur
corps, par la finefle de leurs ailes qui patte
celle de la gaze la plus fine , mais fur-tour
par les oeufs qu’elles depofenr ; ce font des
filets déliés implantés fur des feuilles, terminés
par un bouton qui eft véritablement
l’oeuf.
De très-petits Vers des Lions des Pucerons
dont M. de Réaumur compofe le troi-
Gèm'e genre de Ces Vers, fe forme, avec les
dépouilles des Pucerons, une forte de manteau
ou de demi-fourreau dont ils fe couvrent
en-deffus, depuis leur fécond anneau
jufqu’à l’extrémité du corps.
Il ne refte à parler que des Vers qui fe-
transforment en Scarabés. Ces vers font ap-
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