
oblong, Sc on y reconnoît déjà la forme de
la Dcraoifelle, mais moins alongée, on ne
lui voit encore aucun trait qui rappelle l’idce
des ailes. N9. 4. Le même Ver qui a grandi,
& fut le corcelet duquel on reconnoît
les fourreau* des aîles. N°. 5. Le Ver parvenu
au terme de fon açcroifTemenr, & fes
aîlei auffi formées , mais pliées fur elles-
mêmes , & renfermées fous les étuis qui cou,
Vient le dos. N ?. 6, Le Ver parvenu.àfon
dernier terme, & ayant quitté l’enveloppe
qui le couvrait, ou la nymphe,
fig , ï . Le Ver, ou plutôt- la nymphe, dans
l ’aétion de fe tirer de fon en veloppe.de déployer
fes aîles.Swammerdam affigne pour nourriture
au* Versée aux nymphes, le limon éelavafe
des eaux dans leiquelles ils vivent ; il eft
vrai qu’on les trouve dans la vafej mais
çlle n’efl pas leur aliment j ils dévorent d’au-
yes infgéies aquatiques,
vement. Swammerdam pouvoir ajouter qu'elle
fe fert auffi de fes dents pour fe défendre,
& que fa lèvre lui fert à retenir, manier,
retourner fa proie.
Les pieds font très-courts en comparaifon
des ailes, auffi les Demoifelles marchent-
elles peu fur le terrain uni, Sc elles fe fixent
fur l’extrémité des branches; elles ne peuvent,
comme les Papillons, élever perpendiculairement
leurs aîles, ce qui fait que
pofées à terre elles s’envolent difficilement;
elles ne peuvent fupporter un long jeune Sc
ne vivent pas, h on ne leur fournit tousles
jours quelques infectes ; elles cherchent le
foleil dont la chaleur les anime; elles font
au contraire fédentaires dans les jours fom-
bres. J’ai rapporté ces faits hiftoriques pout
prouver, comme je l’ai avancé, que Swammerdam
n’a pas négligé cette partie de 1 h il»
toirç des infeéles,
Defcription des oeufs dépofés par les Demoifelles
dans les eaux où ils doivent éclprre. Lorfi
que les Vers ou nymphes ont acquis leur grandeur
ils quittent les eaux, fe fixent fur les tiges
de quelque plante, s’y cramponnent à l’aide
des croch.ets de leurs fix.pattes, s’y dégagent
de leur enveloppe qui fe fend fur le
dos, en tirent leurs différentes parties; tes
aîles fe déploient, s’affiermifTenc & la De-
moifelle prend l’eflor. Elle eft deftinée à
donner }a ehaffe à ' d’autres infe.éles qui lui
fervent de proie.
Elle a deux yeux à rçfeau très-gros , qui
forment la plus grande partie du volume de
]a tête, & qui jettent un brillant ou éclat
fort vif; quatre -aîles membraneufes, rrcs-
Eprtes, à l’aide defquelles, elle fe meut avec
Xapidité & en tout fçns dans l’air à Ja manière
d.e l’nirpndelle, frappant comme elle
l’air', & le coupant avec fes aîles, cpmine
gveç des rames.
Au-defians de )a bouche font deux fortes
dents. couvertes par une lèvre- avec- ia-
ouçllf | | Dempifelly laifit pipce viLe
corcelet à l’infertion des aîles eft chargé
de fibres mufculairgs, qui fervent aux mou-
vemens des pieds & des aîles; ces fibres font
traverfées par le coeur, l’cefophage& la moelle
épinière, dont la plus grande portion, s é-
tend aux reins & le long du ventre. .L’eftomao
eft pyriforme, & chargé de beaucoup de trachées.
On voit dès fibres mufculaires fur les
anneaux du ventre & fur la queue.
La partie du mâle eft fituée à peu près à l'orifice
antérieur du venue Sc l’orific-e externe
des parties génitales dans.la femelle eft au
contraire placé à l'extrémité de la queue. Le
mâle en volant préfente à la femelle l’extré.
mité de fa queue que celle ci faifit, place en,
tre fes deux yeux , qu’elle embraffe & retient
avec fes deux premières pattes; elle recourbe
en même tems fon ventre en delfous & pre,
fente l’orifice de fa queue , où eft l’entrée des
parties génitales, à la partie antérieure Si inférieure
du ventre du mâle, où font fitueps
les parties de fon fexe; l’un Sc l’autre ainfi
unis achèvent l’accouplement, après, lequel la-
-femelle, s’approchant des eaux qui n’ont pa?
qu.peu de mouvement, plonge dediins l'extrémité
mité de fa queue, & y dépofe fes oeufs. Ils
font d’abotd mois, & ils s’endurciffient en-
fuite; Swammerdam penfe, fans l’anurer,
que le Ver y acquiert fa forme en deux jours;
il décrit enfui te les Vers ou Larves de fix ef--
pèces de Demoifelles. Mais ces objets ne pré-
femant que dès différences de forme, de grandeur
, de coloris, je les pafïe fous filence.
Le Scorpion aquatique f Nepa ) eft le fécond
exemple,que progofe Swammerdam, I! décrit
fes parties externes & fes parties in ternes. La tête
eft noire, petite, d’une fubftancefort folide ; on
y remarque les yeux qui font hexagones, à
réfeau, la bouche qui eft courbée, qui renferme
an aiguillon creux; le corcelet eft de même fubf-
ta nce & de même couleur que la tête ; en-
deffiis fontarticulées quatre aîles & en deftous
quatre pattes,' la moitié fupérienre des aîles
de défi.us eft d’une fnbftance beaucoup plus’
compaâe que le refte de ces aîles; elles fe
joignent fi exaélement qu’on n’apperçoit pas
leur commiffiire, & que les aîles inférieures
qu’elles couvrent ne font jamais mouillées,
quoique l’infefte vive dans l’eau. Les aîles
inférieures font membraneufes & chargées
de beaucoup de trachées; la portion fupé-
rieure du ventre qu’elles couvrent eft d’un
beau rouge. Chaque patte formée de plufieurs
articles, eft terminée par deux onglets. Outre
les quatre pattes il y a deux bras comme dans
le Scorpion , mais qui manquent de la pièce
extérieure & qui ne forment pas une pince.
Le ventre finit en une queue bifurquée.
Cet infeéte eft fouvent chargé de beaucoup
ds tendes, à l’égard defquelles Swammerdam
doute fi ce font des lendes en effet ou des
mirtes'qui fucent le fang du Nepa. Il décrit
ces fondes, & il dit que les ayant ouvertes il
a trouvé à leur intérieur un animal dont il fait
la defcription. Il pafte à celle des parties internes
du Scorpion aquatique en avertiffant
qu’il n’en a examiné ancune avec autant d’attention
que les parties de la génération qui
le-méritent. Il vit fur l’eftomae & les intef-
tins quelques glandes, il remarqua des appendices
borgnes dans le ventre ; les trachées
étoienc en comparaifon moins nombreufes
üijlo ir t Naturelle, Infectes, Tome I F .
que. dans les autres infeétes; elles aboutiffient
à deux ftigmates, un de chaque côté, fous
les aîles. La moelle épinière offre peu de
ganglions.
Les parties de la génération du mâle exigent
la plus grande attention & leur anatomie
préfente les plus grandes difficultés. Le
penil qui aboutit à l’anus tire fon origine
d’tin'e racine fituée dans'l’abdomen , cette
racine ou tronc du -penil eft nerveufe, de
couleur blanche, elle forme quelques plis ,
après lefquels ce tronc fe di'vife en quatre
portions, dont deux font les vailfeaux déférens,
& les deux autres les véficules fémina-
les.; celles ci s’ouvrenr, comme les canaux
déférens dans le penil, & y portent la femènee
qu’elles ont reçue en dépôt, qui a été élaborée'
dans fon léjour; car les véficules fémi-
nalés font parfemées de glandes qui 'filtrent
une humeur particulière qui fe mêle à la fe-
mence. Les vaiffeatix déférens en approchant
des tefticules deviennent plus étrpits & fe di-
vifent chacun en deux canaux qui reçoivent
la femerice des tefticules. Ceux ci font formés
de cinq corps blancs, oblongs, glanduleux
& -de cinq vailfeaux unis avec les cinq
-corps glanduleux & formant un grand nombre
de contours. Les véficules féminales ont
un peu moins de longueur & plus d’ampleur
que les vailfeaux déférens; dans ceux-ci,,
dans les vailfeaux des tefticules & dans les
corps glanduleux joints à ces vailfeaux . la fe-
mence eft' d’un clair brillant, luciio candore
nitens, Sc dans les véficules féminales elle eft
femblable à de l’eau , càntinens matérlani
feminalem aqueam.
Swammerdam obferve que la defcription
qu’il vient de faire, rapproche les parties qu’il
a décrites des mêmes parties obfervées dans
le Scarabé naflcorne, & même des parties de
la génération de l’homme.
Les parties de la femelle confident en un
ovaire divifé en cinq conduits, oviduclus. Les
oeufs que ces conduits renferment y font placés
avec tant d’art Si ils font d’une fabrique
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