
ccxtiv D '1 S C O
On ignore fi la Mouche efl ovipare ou
vivipare. AI ais foie que les Vers n'aillènr d’oeufs
qui ont été dépofés, foir que la Mouche les
ait mit b :S fous la forme de Vers, ils remontent
le long du ;canal inteftinal quelquefois
jufqua l’effomac, & fe fixent à différentes
difiances. Il eft inutile de dire que la Mouche
reffort auffi-tôt après fa ponté.
D e fcrip:ion des Vers, dans laquelle il faut
remarquer des crochets placés près de leur
tête, à la faveur defquels iis le cramponnent
coiiïre'11'ijitéïl'iny & réfiffe'nt au palîage des
matières qui les‘entraîneraient ; il faut egalement
'renîarqttér que” leurs '-ftigmates font
Couvertes d’une forte de bourfe qui leur permet
de les fermer, en forte.qu’ils ne font
pas fuffoqués. par le chile, ni tués par les-
îiibftances huileufes qu’on pourrait, injeâer
pour les faire.périr. Lorfqu’ils font parvenus -
à leur grolleur, qui tft môyenné^entre celle "
des Vêts des tumeurs dés bêtes à cornes &
celle des Vers’ de la Mouches bleue de la
viande’, ils s’approchent de l’anus,.fe laiffent
entraîner par les excrémens, cherchent un
abri, & s’y métamorphofent d’abord en boule
alongéè, enfüire en nymphe. Les Mouches
dans lesquelles ils fe changeht enfin fonc très-i
différentes entr’elles par la couleur des poils
dont elles font couvertes, en forte qu’on les
prendrait pour des efpèces différentes , fi
l’on n’en jugeait que d’après les couleurs.
A la fuite des Vers qui vivent dans les
inteffins du Cheval, M. de Réaumur-parle
de ceux dont une Mouche a fu dépofer les
germes dans les finus du Mouton, du Daim
ou du. Chevreuil, qui lb nourriffenc.de la
mufeofité qui abreuve cesparties& qui fortent
des finus pour fe métamprphofer. Çes Vêts
font... plus gros que; -çanx des. inteftins*du
Cheval; on; ifen trouve . fouvent qu’un,
quelquefois J e u x ,, & ’au plus trois par tête
de Mouton. La Mouche dans laquelle ils fe
métamorphofent eft diptère ou à Jeux ailes',
& elle eft tigrée de jaunâtre & J e brun.
U R S
1 3 ' . M i M O I R I .
Hijloire des Confins.
M. de Réaumur commence par avertir que
des Auteurs célèbres tels que .Swammerdam,
Leewenhoeck, &c. ont examiné les Coufins ,
& donné leur hiftoire ; mais il ajoute qu’ils
ont omis des faits, incérèffans qu’il a receuillis.
C ’eft à ces faits que nous nous attacherons
principalement dans cet extrait.
Il y a , aux environs de Paris, fuivant
M. de Réa umur, trois fortes de Coufins. On
pourroit les confondre avec les Tipules, mais
les d ernières iront point d'aiguillon à la
tete, & les Coufins en ont un. Pour s'aflurer
de cette différence , on a befoin de la loupe
par rapport,aux petites efpèces de Coufins 8c
de Tipujes..
. Les ailes des Coufins font chargées d’écail-
les noires j non pas preflees & contiguës, comme
celles qui couvrent les aîlesdes Papillons.,
mais difperfées 8c formant des fortes de ramifications.
Ces,écailles reffemblenc à-ejes palettes
.oblongues, pointues i. un de leur bout.
Elles ne fe trouvent pas fur les aîles feulement
,. mais il y sen a fur toutes les parties
du corps, 8c outre les écailles, les Coufins
font encore revêtus de poils longs, très-fins.
Leurs; antennes font des panaches plus fournies
dans les mâles ; leurs yeux font à réfeau,
ils n'en ont pas de liftes. Mais de toutes les
parties de ces infe&es, leur trompe eft la plus
remarquable j elle eft en même-tems très-fine
8c fort, compofée, elle réfulte de l’aftemblage
d'un étui 8c de pièces qu’il renferme j l’étui
eft compofé de deux parties qui peuvent s’écarter
8c fe rapprocher à peu près dans toute
leur longueur j les: pièces internes font, félon
Leuwenhoeck, au nombre de quatre, 8c au
norpbre de dix, félon. Swammerdaxn. Elles
font d’une finefte . extrême , -, terminées, en
pointe de fer de lance. C ’eft à peu près fout
ce qu’on en fait en général, & M. de Réaumur
avertie qu’il eft fore difficile de détermi»
P R É l 1M
ner précifémont leur nombre & leur figure. -
Ce font ces pièces internes qui pénètrent dans
la peau lorfqu’un Coufin nous pique ; les
parois de l ’é tui, en s’écartant, permettent
aux pièces internes de s’enfoncer dans m plaie
& elles foutiennent en même-tems ces pièces
hors de la plaie & en ne s’en écartant qu’à me-
rum quecelles ci pénètrent. Lorlque le Coufin
retire fa trompe, l’élafticité des pièces de
l’étuiles rapproche. Quelque petite que foit la
piquure du Coufin, elle eft fort douloureufe
& fuivie d'un gonflement. Ces effets font
dus à ce qu’ils verfenc dans la plaie une féro-
fité propre à rendre le fang qu’il a befoin
de pomper, plus fluide. On apperçoit cette
humeur découler de la trompe d’un Coufin
qu’on preffe légèrement entre fes doigts.
Les Coufins demeurent tranquilles pendant
la journée ; ils fe pofent à l’ombre for les
feuilles des arbres ; il eft probable qu’ils" y
pompent les fucs nourriciers dont ils ont
befoin , & leur nombre eft fi grand , celui
des animaux ou des hommes qu’ils peuvent
piquer fi borné , qu’il eft très - vraifemblable
qu’un petit nombre feulement fe trouve à portée
de fe raffafier de fang ; que cette nourriture
ne leur eft pas néceffaire, & qu’ils peuvent
également fe nourrir du fuc des végétaux &
du fang des animaux.
Les larves des Coufins vivent dans les eaux
ftagnances & corrompues, jamais dans leseaux
vives Sc courantes. Ce font des Vers apodes ou
fans pieds, du fixième genre des Vers de
la troifième claflë de M. de Réaumur ; ils
fe changent en Mouches à deux aîles ; ils
refpireut par l’extrémité de leur corps qu’ils
tiennent à la furface de l’eau ; ils vivent de
très-petits infeftes ou de détriment de végétaux
qu’ils trouvent dans l’eau; is font-
d’une extrême agilité. L’auteur fait de ces
Vers une defeription très-détaillée. Comme
nous les avons fait connoître d’après Swam-
metdam, nous renvoyons à ce que nous en
avons dit dans l’extrait des ouvrages de cet
auteur.
1 N A 1 R E. ccxltf
Les Vêts des. Coufins changent plufietits
fois de peau, & c’eft une remarque que les
auteurs-avoient omife avant M. de Réaumur ;
après en avoir changé trois fois, ils patient
à l’état de nymphe, dans lequel leur corps fe replie
de façon que la queue fe rapproche de la
tête : ces nymphes ne ceffent pas d’avoir
la faculté de fe mouvoir, elles font au contraire
fort yives ; elles reiîèmblent , par
la première faculté, aux nymphes en géne-
& elles n’en diffèrent qu’en ce que les parues
coirenues fous la peau de nymphe ne font
guère plus vifibles que les parties contenue»
fous la peau de chryfalide, mais les chry-
falides n’ont pas la puiffance de changer ds
place. C ’étoit par l’extrémité de fon corps
que le Ver refpiroit , & la nymphe ref-
pirç par deux ptolongemens placés aux côtés
de fa tête. Lorfque leiCoufin eft prêt à paffer
à l’état volatil, la nymphe fe tient à la fur-
face de l’eau , érend fa queue qui avoit été
contournée, fes parties internes fe gonflent,
la peau de nymphe fe fend fur le corcelet
qui fe trouve élevé au-deflus de la furface
de l’eau , & le Coufin fe dégage en tirant
fes différentes parties de l’emeloppe de nymphe;
il s’appuie fur cette enveloppe qui lui
fer: de foutient, il élève fon corps autant
qu’il peut dans une direâion perpendiculaire,
& pour peu que l’air foit agité , il eft pouflé
fur la furfaceJe, l’eau avec la dépouille qui
le fupporte; lorfqu’il a dégagé tout fon corps
il s’appuie de fes pieds fur l’eau fans qu’il
enfonce, & il prend fon ellor.
Les Coufins multiplient prodigieufement,
& M. de Réaumur eftime qu’il y a fix à
fept générations de mai en octobre. Les femelles
dépofent leurs oeufs à,la furface de
l’eau en tas, qui ont la forme d’une forte
de nacelle.
V O L U M E ' V .
Ce volume commence par une préface,
dont le but eft de préfenter une idée générale
des mémoires qu’il contient, Us font aa