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s’accroît & qui paroît formé par une humeur
que fournit la cranfpiratio-n de l’infeéte. Notre
auteut n’a pu parvenir à connoître le mâle
des Pro-Gallinfeâes, ni même à s’alfurer
G elles s’accouplent.
L’hiftoire de la Cochenille termine le
mémoire : on apporte cette précieufe mar-
chandife du Mexique. On en diftingue deux
fortes , la Cochenille mefieque & la filyeftre.
On prend foin de la première, de laquelle
on s’occupe principalement à Métèque dans
la province de Honduras; on ramaffe la
fécondé fur les plantes fur lefquelles la Cochenille
vit naturellement. Ces plantes ap-
pellées par les -Américains Nopalli , font
connues des François fous les noms à’opuntia,
figue d’Inde, raquette , nopal.Oa cultive
aùtour des habitations les oponcias deftinés à
nourrir les Cochenilles. On en fait pl ufieurs
récoltes par an; la dernière, Iorfque la fai-
fon des pluies approche ; mais en même
rems on coupe des feuilles de nopal couvertes
de jeunes Gocheniles; on les conferve
dans l’habitation à l’abri des pluies ; les nopals
peuvent relier -long-tems fans fe deflé-
cher quoiqu’on ne les ait pas plantés ;
ils fournilTent alfez d’aliment aux Cochenilles.,
dont l’accroiffement eft fort prompt,
pour quelles aient atteint prefque tout leur
volume, & quelles foient prêtes de fe reproduire,
quand les pluies font palfées. Alors
les cultivateurs font de fort petits nids, fem-
blatles , pour la forme, à ceux des oifeaux,
& aulli compofés de matières analogues,
comme moulfe, duvet, &c. Dans chacun
de ces nids on place douze à quatorze Cochenilles
, & on difperfe les nids fur les-
opontias dont les épines font favorables pour
les retenir : trois à quatre jours après , les
nids font remplis de jeunes Cochenilles qui
fe difperfenr bientôt fur les nopals , s’y
-fixent à différentes places, & s’y noutrifTent
en pompant leur aliment par une trompe,
& y prennent leur accroilfemenr.
La première récolte eft celle des mères
O U R S
qu’on avoit difperfées dans les nids; trois
, à quatre mois après on enlève de deffus
les nopals les Cochenilles, dont quelques-
unes ont déjà commencé à faire leurs petits,
& on obfetve cependant d’en lailfer un certain
nombre pour qu’elles multiplient; on
détache celles qu’on enlève en les faifaut
tomber avec un pinceau de poil fort doux,
& on les fait périr foit en les plongeant
dans de l’eau , foit en. les plaçant dans
un four chauffé à un degré convenable;
quelquefois auffi on les tue en les jettant
fur une plaque de pierre chauffée. La préparation
fait varier la valeur de la cochenille,
félon qu’elle altère plus ou moins
fa qualité. La fécondé partie du mémoire eft
employée à faire l’ hiftoire du coccus poloni-
nes, oiigraine d’écarlate de Pologne. Cette ingrédient
fervit à teindre en écarlate jufqu’à
ce qu’on eût faic la découverte de la Cochenille.
On trouve le coccus fur les racines du po-
ligonum cocciferum, cafp. Bauh. , & M. de
Réaumur croit, d après l’hiftoirequeM. Brey-
nius en a donnée,qu’on doit le regarder comme
une Gallinfeâe. On en fait la récolte vers
la fin du mois de juin. Chaque grain de
coccus eft alors à-peu- près fphérique, d’un
pourpre violet, & les uns ne font pas plus
grands qu’une graine de pavot, les autres le
font autant qu’un grain de poivre. Il fort,
de deffous les plus gros grains, de petits
Vers, qui fe meuvent pendant quelques jours,
qui deviennent enfuite immobile», & qui,
quelque tems après, pondent jufqu’à cent
cinquante oeufs , dont il fort de petits in-
feétes , qui croiffênt jufques vêts la fin de
juillet. De ces infeétes les uns paflent par
l’état de cryfalide & deviennent de très-petites
Mouches; les autres ne fubiffent pas de changement
: ces derniers font ceux qui deviennent
gros comme des grains de poivre, & ceux-ci,
peu après la naiffance des petites Mouches ,
fe couvrent de duvet & font leur ponte Ota
peut inférer de ces' faits que les Mouches
font les mâles , les coccus, plus gros, le»
femelles,
p r é l i m i n a i r e . CCXXXllj
femelles, & que ces infeétes fe reproduifent
comme le Kermès , dont l’hiftoire a etc
donnée dans le mémoire précédent-.
j®, M B M O I R R,
De la difinbution générale dès Mouches en
chiffes-, en genres & en efpèces.
M. de Réaumur n’ayant pas été très-
heureux dans les divifions clafliques des
infeétes , & ces divifions n’étant pas1 fort
adoptées de nos jours , parce qu’on en a
propofé de plus précifes & de plus lu-
mmeofes , je ne m’arrêterai pas long-tems
à l’objet de ce mémoire , je remarquerai
feulement que M. de Résumai fait deux
premières divifions générales des Mouches ,
celle des Mouches- à deux & celle des
Mouches à quatre aîles; qu’il nomme ces
premières divifions les deux premières claffes
des Mouches ; qu’il confidère enfuite ces.
infeétes relativement à la- bouche ou l’organe
qui leur fert à prendre de la nourriture.
C l a s s e I . Mouches q u i o n t u n e t r o m p e
f a n s d e n t s . -
C l a s s e 11. Q u i o n t u n e b o u c h e f a n s
d e n t s f e n f i b l e s . .
C l a s s e III. Qui ont une bouche munie
de dents,
C lasseIV. Qui ont une trompe & des
dents-.
Une cinquième claffe eft compoféé de
Mouches qui ont une tête alongée, & que
l’auteur nomme tête en trompe.
Indépendamment des- cinq claffes précédentes,
l ’auteur en établit de fecondaires,
fondées fur la forme du corps. Mais' cette
forme ne peut être déterminée d'une manière
précife & fans laitier lieu à des équivoques
, à des doutes; d’ailleûrs M. de
Rcaumur, d’après ces- principes-, p'ace les
Hifigiçc Naturelle , Infecl-es, Tome IV,
Demoifell'es parmi les Mouches ; ces remarques
fuffifent pour faire concevoir que
fa méthode eft _tnfufK,fante, & fi loin de l’étac
aéhiel- des- connoi fiances qu’on- ne peut s’en
fervir utilement. Qtioi qu’il en' fo ir , notre
auteur établit trois claffes fecondaires ;
Celles des Mouches
à corps court & plus-large qu épais;
à corps long ;
à corps foir long, foit court.
Il divife ces huit claffes en genres caraéte-
rifés par le port des aîles , la figure des
antennes, le port des trompes, ou pat d autres
parties extérieures ;. ce qui établir des différences
fi multipliées &. ce - qui conduira une
méthode fi compliquée qu’il n’en réfulte que
très-peu de facilité pour l’étude & la con-
noifiance des Mouches en général ; nous
nous difpenferons en conféquence de fuivre
M . de Réaumur dans là divifion des genres.
Il entreprend, dans le mémoire fuivant, qui
: eft le quatrième,de div-ifer en claffes & en genres
les Vers qui fe métamorphofent en Mouches
, foit à deux , foit a quatre ailes* Il établit
d’abord, deux claffes générales ;
Celles des Vers à. tête dé figuré variable ;
à tête de figure confiante.
Puis il fubdivife ces deux claffes, i °. en
Vers à: tête de figure variable, qui ont fur
le derrière les Mgmates- les plus fenfibles,
qui n’ont point de jambes- écailleufes , ni
même de membraneufes bien formées.
i®. Vers à'tête dé figuré variable , pourvus
de jambes.
; ° , Vers qui ont une tete de .figure confiante
, fans dents, ou plu.-- exactement
fans-deux mâchoires mobiles.
4°-. Vers qui ont une tête de figure confiante,'
& deux dents mobiles découvertes-, finis
jambes écailleufes,
ba »2