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corps, m amène l'extrémité far le corcelet
de U femelle , pour le ferrer entre deux crochets
qu'il porte à l'extrémité du corps; il
s'afliire par ce moyen de la pofleflîon de celle
qu'il pourfuit, mars il ne jouit pas ; le dernier
ade dépend de la femelle, qui s’y refufe
quelquefois plus d’une heure entière. Ce pendant
les deux infedes volent, & fe po-
feut alternativement ; enfin , la ^femelle fe
décide à courber fon corps, Si à en appliquer
l’extrémité aux parties du male. La durée
de l'accouplement efl d environ une demi-
heure. Cependant les préludes qui devan
cent, ne font pas exademein les mêmes
pour toutes les efpèces ; mais c eft le meme
fond avec quelques légères différences par
rapport auxquelles nous renvoyons au mémoire.
Les femelles ne tardent pas à depo-
O U R S
M. de Réaumur emploie le nom de 'Mouches
fer leurs oeufs après l’accouplement ; toutes
font leur ponte dans la journée où il a eu
lieu, Si toutes dépofent leurs oeufs fur la
furfâce de l’eau ; mais les unes dépofent,
en une feule fois, tous leurs oeufs contenus
dans une efpèce de poche, les autres font
leur ponte à plufieurs reprifes, & il eft pro-
bable que quelques-unes incifenc la fur race
de certaines plantes aquatiques pour pondre
dans les entailles ■ cette conjeéfure eft fondée
fur ce que quelques femelles ont à
l’extrémité du corps des parties propres a
former les incifions que l’on fuppofe avoir
lieu.
j i e. M é m o i r e .
Des Mouches appelles Ephémères.
Le nom â?Ephemercs a etc doune a plu*
fleurs efpèces d’infe&es du même genre,
d’après la brièveté de leur vie ; ce nom ,
qui femble exprimer que fa durée eft d’un
jour, donne une idée trop étendue de l’exif-
tence de certaines efpèces dont la vie fe
borne à quelques heures. Cependant il ne
faut entendre cette courte exiftence que relativement
à la dernière forme fous laquelle
vivent les Ephémères, car, quant à leurs
deux états primitifs, la durée en eft longue.
Te ne peux m’empêcher de regretter que
par rapport aux Ephémères, parce que
ces infeâes n’onr poinc d’analogie avec les
Mouches fous aucun rapport.
Les Ephémères ont quatre ailes membra-
neufes , niies, tranfparentes , dont les fu-
périeures font fort amples, Si les deux inférieures
au contraire fort petites. Dans l'état
de repos, ils ont coutume de relever leurs
ailes & de les tenir verticalement appliquées
les unes contre les autres ; leur corps formé
de dix anneaux, alongé , va en diminuant
de la tête à laqueue; il eft terminé par trois
filets, quelquefois tous trois très-iongs &
égaux , quelquefois par deux longs filets
fur les côtés, Si un plus court au milieu.
Toutes les Ephémères commencent pat
l’état de Ver , & paffenr enfuice à celui de
nymphe ; les unes vivent, pendant trois ans,
fous ces deux premiers états, d’autres pendant
deux , & quelques unes pendant un an
feulement. Mais toutes périlfent peu de tems
après leur dernière mécamorphofe , quelques-
unes cependant y furvivent plufieurs jours.
L’Ephémère , danS l’érat de Vèr & dans
celui de nymphe, ne diffère qu’en cequ’on
voit fur le dos de la nymphe quatre plaque*
qui font les fourreaux des ailes , dont l’in-
feéte fera ufage dans fou dernier état.
Des Vers & des larves, les uns vivent
dans des trous qu’ils fe creufent fur lebord
des eaux, les autres fous des pierres ou autres
abris. Les premiers ne changent de place
que quand l’eau venant a bailler, ils font
obligés de creufer un nouveau trou au-deffous
de la futface, mais les autres marchent fou-
vent au fond des eaux. Les uns & les autres
refpirent par des ouies qu ils tiennent dans
une continuelle agitation. Comme nous
donnons la defetiption de ces parties en fai-
fant l’exttait de ! ouvrage de Swammerdam ,
Si que M. de Réaumur n’ajoute rien de bien
important à ce que ce premier auteur en a
P R E L I M I N A I R E .
dit, qu’il le fuit dans cette partie,ainfi que
-dans les principaux faits de l’hiftoire des
Ephémères , nous abrégerons beaucoup ce •
que nous aurions à dire ici d’après M. de
Réaumur. Ce ne feroit qu’une répétition ,
Si il eft plus jufte de renvoyer à ^extrait
des ouvrages de Swammerdam.
Les différentes efpèces d’Ephémêres parviennent
chaque année en un .tems à peu
ptès fixe , & avec une forte de régularité,
à leur dernier état ; mais cette époque de
leur 'dernier changement varie dans les dif-
férens pays, Toit que cette différence tienne
à l’influence du climat ou à la difparité des
efpèces. C ’eft du dix au vingt Août, tantôt
plus tôt, tantôt plus tard,que l’efpèce la plus
abondante aux environs de Paris, paroît fous
fa dernière forme ; c’eft cette efpèce que
M. de Réaumur a obfervée aveu le plus de
foin. Nous allons recueillir d’après lui les
principaux traits de fon hiftoirei
C ’eft au coucher du foleil que ces éphémères
commencent à pafftr à leur dernier
état , & quelque tems après fon coucher,
que ce paflage eft dans toute fa force. L’année
que M. de Réaumur l’obferva, il eut
lieu le 19 d’août ; quelques Ephémères forcirent
de l’état de nymphe au coucher du foleil
, mais ils ne parurent en quantité que
vers neuf heures & demie du loir. Il étoic
furvenu dans l'intervalle une orage Si peut-
être avôit-il retardé la forcie des Ephémères ;'
lorfqu’elle fur çlans fa force , la quantité de
ces infeâes fur le bord de l’eau devint fi
confidérable que M. de Réaumur dit qu’elle
eft inconcevable ; la neige ne tombe jamais à
flocons fi prefles que l’étoient les troupes
d’Ephémères ; cour le rivage en étoic couvert à
deux pouces d’épaifleur. Au bout d’une de-
,mi-heure la quantité d’Ephémères commença
à diminuer , & peu-à-peu il ceffa d’en
paroître de nouveaux. Le vingt, il y eut une
pareille quantité d’Ephémères ; elle fut moins
confidérable le vingt-un ; il fit froid toute
cette journée , & plus froid encore le lendemain
; il parut aufli moins d’Ephémères ;
liijlohe Naturelle , Infectes. Tome IV.
cclxxxix
mais le tems cù le nombre des métamorphofes
étoit à-peu-ptès accompli , devoit être arrivé.
Quelle que foit dans un jour la chaleur,
quel que foit l’état du ciel , qu’il foit ferein
ou nébuleux , c’eft à la même heure que les
Ephémères fubiffent leur changement ; il a
lieu pendant deux heures environ , après
quoi le changement de celles qui retient à
fe métamorphofer eft pour le lendemain à la
même heure.
Au bout des deux heures que dure le
changement des Ephémères , lai rqui l s
avoient rempli en eft entièrement dégagé ;
il n’y en paroît plus. Que font-elles devenues
? Leur exiftence eft terminée ou prête
de l’être : le plus grand nombre eft tombe
dans la rivière où il a fervi de pâture aux
Poiflons ; cette pâture eft fi abondante que les
pêcheurs lui ont donné le nom de manne ,* ils
difenc qu’elle tombe pendant trois jours , &
ils ont raifon , en ce qu’elle eft dans fa plus
grande abondance , pendant trois -jours ; car
pendant quatre ou cinq après, il paroir encore
des Ephémères, mais en petite quantité ;
celles qui ne tombent pas dans 1 eau periflent
en un peu plus de tems fur la terre. Mais
toutes, pendant les deux heures que dure
leur exiftence , ont rempli le but de la nature
, celui de perpétuer leur efpèce ; à peine
les Ephémères ont-elles quitté la dépouille
de nymphe , quelles font leur ponte. Au
refte , aucun infecte ne paffe aufli promptement
Si aufli facilement à fon dernier état ;
l’Ephémère fort avec la plus grande facilité
de l’enveloppe de nymphéa laquelle demeure
arrachées les dents qui ont fervi au Ver.
Prefqu’auflî tôt qu’une femelle Ephémère
eft née , elle dépofe fes oeufs fur l’eau , mais
en les laiffant tomber par-tout ou elle-fe trouve
, fur la furface de l’eau , fur celle des
pierres & autres corps qu’elle ne couvre pas ;
il n’eft peut-être pas d’infetfte aufli fécond ;
les oeufs de l’Ephémère font difpofés en deux
j grappes qui ont jufqu’à quatre I gnés de
j long ; l'a Femelle dépofe ces deux grappes à
o o