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A l'extrémité des inteftins gtcles, font quatre !
c.æcum qui forment plufièurs circonvolutions;
fuivenr enfuite les gros inteftins dans lef-
quels on remarque des renflemens de dtfi-
tance endiftanee.-
Swammerdam appelle canaux-faliv aires ,
deux vaideaux borgnes qui fe voient dans la
partie qui répond à la poitrine. Ces vaifleaux
fe réunilieih , en remontant , en un feul canal
qui aboutit à la bouche ; cependant il n’a
trouvé dans ces vaHTeaux qu'une rfiatièfe blanche
& concrète, & jamais une fuhftance
fluide, aufli avertit-il que ce n’eft que par
conjeélure qu’il les regarde comme des vaif-
feaux falivaires.
“ Les vaifleaux aériens font en très-grand
nombre ; ils tirent leur origine de deux
troncs principaux étendus un de chaque côté
dans la longueur du corps ; ils fe terminent
près de la queue en deux canaux qui abou-
tiflent à une fente ou ouverture; c’eft par
ces canaux que fe font l’infpiration & l’expiration.
- ( Je ne peux m’empêcher de rappeliez
que je trouve de l’obfcurité dans le
mécanifme de la refpirarion de ce Ver tel que
Swammerdam le préfenre : on fe fouviendra
de ce que j’ai dit plus haut.)
Ce Vet eft rempli d’une graiffe blanche
qui fond & s'enflamme'au contaél d’une
bougie allumée.,.
Le coeur s’étend dans la longueur du
corps ; c’eft un] vaifleau, inégal dans fa capacité
, refferré ou élargi en différens points ;
li on examine le Ver prêt à changer, on
peut diftinguer à travers la peau les batte-
mens du coeur , fur-tout, en l’obfervant, au
troifième anneau en comptant du bout de
la queue.
Le cerveau eft compofé de deux portions
iiruées au-deflôus de l’oefophage; plusen devant
font les membranes des yeux, & le principe
des nerfs optiques ; parties qui fe déve-
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lopperont dans la nymphe , 3c dont la Mouche
fera fournie.
La moelle épinière eft compofée de onze
noeuds ou ganglions , elle eft tortueufe &
forme plufièurs- plis ; fi on coupe les nerfs
qui en naiffenf, elle devient encore plus
tortueufe ; Swammerdam fait l’énumération
des nerfs qui en tirent leur origine, Sc des
parties auxquelles ils fe diftribuent.
C H A P I T R E I V .
Changement du Ver en nymphe.
Ce changement s’opère fous la peau du
Ver qu’il , ne dépouille point , mais qui fe
fépare des différentes parties qu’elle couvrait
; quelques-unes de ces parties , comme
le crâne , le prolongement en formé de bec,
&c. Les derniers anneaux du corps fe détad
chent des autres parties, & relient joints à la
peau féparée du relie du corps ; il flotte en
dedans de la peau,& il eft réduit dansfes différentes
dimenlîons. Mais pour avoir une
jufte idée de ce qui: s’eft paffé dans le teins
du changement, il faut enlever la peau , &
obferver la nymphe mife â nud. A fa partie
antérieure, on voit les antennes & les yeux
qui fe font formés ; au-deffous la trompe &
fes appendices ; puis les pieds artiftement
repliés , & les ailes pliffées ; enfin les anneaux
dont le corps eft compofé, Sc les points
refpiratoires. . ,
C H A P I T R E V.
Anatomie de la nymphe.
La nymphe â laquelle on a récemment
enlevé fa peau, eft d’un vert à travers lequel
percé la couleur de la graille , ce qui la
rend tachetée de points blancs. La tête , les
pieds , les ailes font abreuvés d’une férofîté
qui les rend li mous,, qu ils en font comme
fluides : les vaifleaux pulmonaires paroiffent
fenliblement diminués dans toutes leurs proportions
, Sc la nymphe n’a { en général, que
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le tiers de la grandeur qu’avoit le V er ; depuis
la queue jufqu’aux.ailes , on compté fur
les côtés neuf ouverture» de vaifleaux relpi-
ratoites.
Si on pofe la nymphe fur le ventre, on
voit fur le dos, fans l’ouvtir , les bactemens
du coeur ; mais ils ceffent en ouvrant la peau,
parce que le fang s’écoule. Oh découvre fous
la peau les mufcles , la graille abondante
dans les premiers jours , en petite quantité
dans les derniers, & alors ramaffée en grains
qu’on prendroit pour des oeufs.
L’eftomac & les inteftins offrent des chan-
gemens d’autant plus confidérableS que l’age
de la nymphe eft plus avancé , que la féro-
fité furabondante a été plus évaporée, Sc ces
chàrigemens confident principalement dans
le ‘tàccourciflement & le rétréci flement de
ces vifcères ; Swammerdam entre dans, un
très-long detail;', auquel je fuis forcé'de renvoyer
le leéteür.
Dans la nymphe qui n’a que quelques
jours, l’ovaire étoit f a n s couleur, ou tirant
foiblement fur le blanc , & les oeufs quil
confenoit poüvoient à peine être apperçus ; il
eft jaune dans la nymphe plus agee , vert
dans celle qui eft prête à changer.
Les parties du mâle , d’abord aqueufes,
Sc prefque fluides , prennent aufli peu-a peu
de la confiftance.
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confiftance, & ne tenant plus ni à la peau
■ de ver, ni à la cuticule qui revêfifloit immédiatement
La moelle épinière , qui étoit tortueufe
dans le Ver , fuit une ligne droite dans la
nymphe ; elle eft compofée deonze ganglions
diftinéts.
C H A P I T R E V I.
Comment là nymphe fe tire de fa peau , €r
paraît fous la forme de Mouche.
La durée d’état de nymphe eft d’environ
onze jours ; alors tous les membres de la
Mouche ayant acquis, leur volume Sc leur,
la nymphe, cette double enveloppe
fe fend en quatre à peu près au haut du
corps ; effet qui eft produit par le raccour-
ciffement Sc le gonflement des parties ; la
Mouche fe fait jour par l’ouverture qui a
lieu, Sc elle fort de fon fourreau. Ses ailes
s’étendent , fe deflèchent , elle jette alors
trois ou quatre gouttes d’une liqueur trouble
, & elle s’envole ; opérations qui ne du-,
rent que crois minutes.
Parties externes & internes tant du male que
de la femelle,
Swammerdam entre dans une defcription
très-détaillée des parties externes , Sc il finir
par remarquer qu’il n’y a de différence â cet
égard entre le mâle & la femelle , que dans
la*grandeur. Le mâle eft d’un tiers plus pet
i t , & cette différence avoit également lieu
dans le Ver & dans la nymphe. Ce ferait
un double emploi de décrire ici l’extérieur
du Stratyomis ou Mouchearmée dont la defcription
fe trouvera néceffairement au mot
Mouche armée. Voye\ ce mot. Je paffe donc
à la defcription des parties internes, mais je
crois devoir ne remarquer que ce qui peut
être particulier à la Mouche armée y le fur-
plus ne feroit qu’une répétition de'ce qu’on
çonnoît déjà par les defçriptions antérieures.
Le membre du mâle eft fitué au-deffous
du dernier anneau par l’ouverture duquel s’en
fait l’éredion ; il eft divifé à fon orifice antérieur
en trois portions de fubftance cornée
; celle du milieu . conftitue proprement
] le membre, elle fe joint à une portion molle
Sc netveufe qui remonte vers l’intérieur ;
celle-ci eft contournée, tortueufe & finit en
un renflement dans lequel les tefticules & les
vélicules féminales verlent la liqueur prolifique
par quatre ouvertures.
Les tefticules font compofés d’une infinité
de vaifleaux courts, mous, qui n’ont qu’une
ouverture, & qui verfent la femence dans
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