
rapport dans ia manière de vivre a engagé
l’anceur à les placer à la fui e des Vers des
inteftins du Cheval & de ceux des tumeurs
des bêtes à corne.
M. de Réaumur commence par décrire un
Ver qui fe nourrit en terre a l’intérieur des
oignons de narcilles. Ces oignons font percés
par le ver à leur bafe ; on y trouve un & quelquefois
deuxVei'S; quand on lésa tirés dehors on ne
pourrait diftingtier leur têted’avec leurqueue;
mais ils tâchenr de fuir , & on recounoît leur
tète à deux crochets qu’ils alongent, qui leur
fervent à fe cramponner & fe tirer en avant,
comme ils s’en fervoienr à l’intérieur de
l ’oignon pour le dépécer. Defcription de
ces Vers. Ils fe métamorphofent fous leur
propre peau, Si deviennent des Mouches
au mois d’avril. Il eft probable que la Mouche
fait s’introduire en terre pour dépofer un ou
deux oeufs fur chaque oignon.
te,S hibitans dè la campagne favent que
des tumeurs qu’ils voient fur le corps des
bêtes à corne en certain tems font produites
pat un Ver qui habite pes tumeurs, que ce
Ver fe change en Mouche , & ils appellent
& le Vêr & ia Mouche Taon , parce qu’ils
voient' les Taons très-acharnés fur les bêtes
à corne. Mais la Mouche qui produit ces
rumeurs eft .differente du Taon. M. ValliT
net l’a le premier biémconmie , M. de Réâu-
mut en avertit, & en profitant à cet égard
de fes découvertes, il y en ajoute de nouvelles.
Les tumeurs ont en dedans une cavité
, elles font proportionnées à la grolfeur
dû Ver qiti les habite'; ce n’eft guère que
vers la mi-mai que les tumeurs, font; dans
route leur grofPdur. Ce font les jeunes bêtes
ou celles dë deux à trois ans fur lefquelles.
on voit le plus de Tumeurs ; il eft rare
qu’il y en ait fur les vieilles bêtes. Ces Tumeurs
né paroilfent ni faire fouffrir l’animal,'
ni altérer fa vigueur; elles'fe.vdrèrtt
le p! Us'ordinaîfément fur l’échine,, ies'épaules
8c lé haut dès cuilfes. On, n’ejr Voit pas fur :
les bêtes qui Vivent dans les pays de plaine,
mais celles qui pâturent dans des pays boifés
y font très-fujettes.
LesVers des Tumeurs font d’abord blancs,
ils deviennent bruns enfuite , & ils finilfent
par être d’un brun ardoifé. Ils n’ont point
de pieds , mais à leur place des poils qui
leur fervent à fe cramponner & à ramper ;
ils n’ont pas de mâchoires, & c’eft par cette
raifon qu’ils ne caufent pas de douleur à
l’animal qui les nourrit ; ils ne déchirent pas
fes fibres , mais ils vivent au milieu du pus
qui s’amalfe dans les Tumeurs; ils y font
plongés & ils s’en nourrilfent. L’oeuf dont
ils font nés a été introduit par une plaie ;
l’oeuf & enfuite le Ver font devenus un corps
étranger qui empêche la plaie de fe fermer,
qui l’entretient en fuppurarion , comme un
poids entretient un cautère. Cependant le
trou par lequel l’oeuf a été introduit ne fe
ferme point, il s’agrandit au contraire en
proportion que la Tumeur groffit, & quand
le Ver eft prêt à fortir , le trou fe rrouve
d’une largeur convenable. Une raifon bien
(impie entretient le trou ouvert & fert a l’a-
grandir.Le Ver tient fon derrière appliqué
fur les bords du trou, & l’empêche de fe
fermer ;il s’agrandit à mefure que leVergroffit
Si celui-ci, dans les derniers jours , y engage
une portion plus confidérable de fora
corps; ainfi le pois qui fe dilate élargit l’ouverture
d’un cautère.
Les Vers parvenus à leur grandeur fortent
dé la Tumeur à reculons, griffent fur le
dos de- l’animal , roulent à terre & s’y traînent
fous qheiqu’abri , comme une -cavité ,
forts uné pierre-, pour s’y métamorphofer;
bientôt la; Tumeur s’affaiflTe & le trou fe ci-
catrife. Ainfi , en fuivant l’analogie avec le
cautère, il fe ferme promptement fi on celle
d’y .placer un pois-. Ne feroit-ce pas parce
que ces Tumeurs font véritablement analogues
au cautère, que les bêtes , loin d’en
fouffrir, n’en font que mieux portantes, &
qu’on les préfère dans1 les marchés, parce
qu'elles font moins fujettes à des maladies!
Je dois avertir que ce rapport, que je crois
entrevoir avec le cautère , eft une conjecture
que je préfente, Si non une idée de M. de
Réaumur.
Ce ne font pas feulement les bêtes â corne
qui font fujettes à des Tumeurs produites par
des Vers. Suivant Rédi , les Cerfs , fuivant
M. Vallifner , les Daims & les Chameaux,
& d’après Linné , les Rennes, y font aufli
fujets.
Notre auteur retourne au Ver fixé fous
un abri ; fa peau , fous laquelle il fe me-
tamorphofe, fe durcit. Je n’ai pu , dit M.
de Réaumur , favoir s’il paffe par 1 erat de
boule alongée avant de parvenir a celui de
nymphe. Le refte du mémoire eft employé
â décrire la nymphe , la manière dont la
Mouche fe tire de fes enveloppes, ce qui
arrive â la fin de juillet, & a décrire tres-
en détail la Mouche qui a la plus grande
reffemblance avec un Bourdon de moyenne
taille. Enfin, M. de Réaumur décrit la tar-
rièré ou aiguillon qui fert à la Mouche pour
dépofer fes oeufs dans le tiffu de la peau des
bêtes â corne; cette tarrière eft compofée
de trois pièces fort groffes en comparaifon
des aiguillons des autres infectes, de forte
qu’il en réfulte une plaie affez grande ; elle
ne paroît pas cependant à notre auteur devoir
être douloureufe, parce qu’il fuppofe que
la Mouche ne verfe pas de liqueur cauftique,
& que la peau des bêtes à corne eft en général
peu fenfible.
feur qu’à la mi-mai; ainfi, c’eft pendant
l’intervalle entre ces deux termes que fe
fait l’accioilTement des Vers & des Tu meurs.
Quelques perlonnes penfenteependant que
les bêtes redoutent beaucoup cette piquure,
& que le bourdonnement de la Mouche
qui l ’exécute eft caufe des agitations , des
mouvemens de fureur dans lefquels ces bêtes,
qui étoient tranquilles , entrent quelquefois
fubitement. Il me femble que ce point n’eft
pas bien éclairci. Une autre remarque, par
laquelle je finis, c’eft que les Mouches naif-
fent à la fin du mois de juillet, & par con-
féquent les Vers au commencement d’aout, j
les Tumeurs Si les Vers ne font à leur grof- |
Après la partie du mémoire dont on vient
de lire l’extrait , Mi de Réaumur s’occupe
des Vers dès inteftins du Cheval.
Le Cheval nourrit , dans fes inteftins ,
deux fortes de Vers; les uns longs & les
autres courts. C ’eft de ces derniers dont il
eft queftiondansce mémoire; ils deviennent
des Mouches velues à deux aîies femblables.
là de petits Bourdons; beaucoup . d’auteurs
avoient parlé de ces Vers avant M.Valrif-
ner, mais il eft le premier qui. ait reconnu
leur métamorphofe & achevé leur histoire*
Les Mouches qui donnent naiflance aux.
Vers dont il eft quéftion, n habitent qu a la
campagne, 6c elles n approchent ni des villes
, ni des maifons ; elles fopt leur poiite en çte,
& peut-être encore au commencement de
Pautomne ; elles s’introduifent fous la queue
des Chevaux dans lanus, 6c font leur ponce
dans le canal inteftinal. Il paroît que
les Chevaux redoutent l’approche de ces fortes
de Mouches , 6c qu’un certain inftinéfc les
porte à l’éviter ; ils s’agitent, fe tourmentent
en entendant le bourdonnement des
Mouches, & ils les éloignent par les mouvemens
de leur queue; les Mouches foi t
donc obligées de faifir un inftant où elles
furprennent un Cheval ; alors elles s înfi-
nuent dans l ’an-us, y excitent une deman*
geaifon qui foliieite le Cheval a dilater l anus ,
à le porter en-dehors ; ces efforts memes fa*
vorifent i’aétion de la Mouche qui pénètre
plus avant 6c qui gagIîe i inteftin. Sa pre-
fence rie paroît être d’abord pour le Cheval
qu’incommode j mais l operation de- la
ponte devient apparemment fore dbulou-
reufe , car le . Cheval, cet animal fi patient,
entre en fureur, rue, fe couche à
terre, fe roule, fe relève, hennit Sc devient
intraitable» Cet état dure environ un quarc
I d’heure.
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