reconnu l ’uvée Sc la cornée, qui lui a paru
à facettes hexagones.
, Je ne peux, dit Swammerdam, déterminer
fi le Pou doit être divifé en mâle
Sc femelle; s’il a deux fexes diftinâs, ou
s’il eft hermaphrodite ; il s’accouple , il eft
v rai, mais la Limace s’accouple auflî , Sc ,
dans quarante Poux que j’ai difféqués, j’ai
trouvé un ovaire , en fotte que l'ovaire Sc
le pénil peuvent fe rencontrer dans le même
individu. Mais Swammerdam n’a pu découvrir
le dernier. Penem nallum animad-
yerti, quantumvis ovarium dijlinclijjimè vi-
dcrirn.
L’ovaire s’étend dans toute la capacité du
ventre j & remonte par fes appendices juf-
qu’au thorax. Les oeufs font fi apparens fur
l ’ovaire , que Swammerdam y en a compté
dix grands & quarante-quatre petits. Il eft
double , & chacune de fes deux portions
eft divifée en cinq canaux, ou conduits
ovaires , ovidùclus, qui fe réunifient tous dix
en un canal, après lequel on trouve la matrice
; à l’extrémité du canal eft fitué un fac
qui s’ouvre dans la matrice, & qui y verfeun
gluten dont les oeufs s’imprègnent à leur
palfage, par-delà le fac eft le col de la
matrice, puis un étranglement qui aboutit
à la vulve.
Du Pou Swammerdam pâlie au Monocle
, Pulex arborefcens ; il n’entre pas dans
d’aufti grands détails; les parties qui lui
paroiflent les plus dignes de remarque dans
cet infe&e, font les iras qu’il porte près de
la tête, & qui fervent à fes mouvemens.
Ils naifiènt chacun d’un tronc qui a quelque
rapport avec l’os du bras articulé avec l’omoplate
; ce tronc fe divife en deux rameaux,
chacun de ceux-ci en trois , &c. Mais ce
qui eft fur-tout remarquable, c’eft que, fui-
vant les mouvemens que l’infeâe leur communique,
il fe dirige en avant par une
ligne droite, il plonge au fond de l’eau,
ou il remonte à fa furface, ou il fait tourner
toutes les parties de fon corps enfetnble
comme autour d’un axe , 8c il trace un
cercle fur lui-même. Swammerdam décrit
les différens mouvemens des bras qui fervent
aux trois différens mouvemens de l’in—
feéte, Sc il fait voir que le Monocle fe
meut dans l’eau par des mouvemens de
fes bras analogues aux mouvemens des aîles
des oifeaux , par le moyen defquels ceux-ci
exercent les mêmes mouvemens dans i’aiç.
11 décrit enfuite fuccinâement les parties
internes du Monocle; il dit qu’étant en
France, il vit une fi grande quantité de ces
infeâes fur l’eau d’un abreuvoir au bois de
Vincennes, que l’eau en paroiffoit de couleur
de fang ; & à l’occafion de ces mêmes
Monocles , il prévient que , pour découvrir
les infeâes qui fe trouvent dans l’eau, aucun
inftrument ne lui a paru aufli commode
qu’une urinale de verre. L’eau fe précipite
dans ce vale qu’on y enfonce, entraîne les
infeâes ; en regardant enfuite le ventre du
vafe oppofé à la lumière, fi quelqu’infeâe
fe meut dans l’eau, on le découvre Sc on
le retire aifémenc pour l’obferver.
Le troifième Sc dernier infeâequeSwam-
merdam cite pour exemple des changemens
dn premier ordre, eft le Scorpion. Il diffère
des infeâes du même ordre en ce qu’il
eft vivipare, Sc qu’il dépofe fes oeufs dans
fon intérieur , où le petit fe développe , Sc
où il fort de l’oeuf. On doit divifer le Scorpion
entête,poitrine, ou corcelet Sc ventre. La tête
eft comme réunie avec le corcelet; au milieu
font fitués deux yeux, & deux autres en-
devant, plus vers la partie antérieure; au-
defious font placés deux bras ou pinces qui
fervent de mâchoires. L’infeSe retire à volonté
ces pinces, ou les fait fortir de fa
bouche.
Au-deffous du corcelet font placées huit
pattes divifées en fîx articles, dont le dernier
finit en un crochet bifurqué. En devant de la
tête eft fitué de chaque côté une forte pince
femblable à celle des Crabes. Le ventre-feft
compofé de fept anneaux, dont le dernier
donne naiftànce à une queue aufti compofée
de fept articles, dont le dernier fe termine
en aiguillon, à l’égard duquel Swammerdam
n’a pu reconuoître , s’il aboutit à un
fac où s’amafle le venin, ce que cependant
il foupçonne. Il remarque qu’il y a des
différences entre certaines efpèces de Scorpions
dans les parties dont il vient de parler.
Par exemple, il a compté deux grands yeux
& douze petits fur un Scorpion, & c. Il dit
qu’on trouve en Hollande dé très - petits
Scorpions qui ne font pas plus grands qu’une
Punaife, Sc d’après la defcription qu’il .en
fait-, on reconnoîc le Scorpion - Araignée ,
ou l’infeâe auquel ce nom a été donné depuis.
Il fe borne à confidérer les parties
externes, Sc il n’èxamine pas les parties internes.
11 traite enfuite de l’Anatomie très-
détaillée de diverfes coquilles , ou plutôt des
Vers qui les habitent. Mais cet objet m’eft
étranger. Je paffe donc au fécond ordre de
changement.
Dans ce fécond ordre les infeâes ne cef-
fent pas de fe mouvoir, de prendre de la
nourriture. Mais les uns acquièrent leur dernière
forme foiis la peau de larve , qui con-
fetve , fans interruption , la propriété de fe
mouvoir & de fe nourrir, & n’atteignent à
l’état parfait qu’en dépouillant la peau de
larve, fans avoir ceffe de fe mouvoir & de
prendre des alimens ; les autres ne ceffent
pas non plus de fe mouvoir & de fe nourrir
, mais déjà femblables à ce qu’ils deviendront
, il ne leur manque que des ailes
qui pouffent , & fe développent à peu près
comme le bouton d’une plante. Difonsdonc
que les infeâes du fécond ordre ne ceffent
point de fe mouvoir Sc de fe nourrir, Sc
que c’eft ce qui les diftingue des infeâes du
troifième Sc quatrième ordre; mais que parmi
ceux du fécond , les uns font couverts d’une
enveloppe qui cache leur forme vraie fous
laquelle ils ne paroiflent qu’en quittant cette
enveloppe; que les autres n’étant pas recouverts
par une enveloppe qui déguife leur
forme, mais déjà femblables à ce qu’ils;
deviendront, n’en diffère que par le manque
d alles ; que le changement des premiers
confifte à acquérir des ailes fous l’enveloppe
qui les cache, & à dépouiller cette enveloppe;
celui des féconds, à acquérir fimple-
ment des ailes, & à les acquérir à nud. Ce
que je viens de dire m’a paru le fens le plus
clair Sc le plus précis d’obfervations aflëz
longues, Sc peut-être peu lumineufes ou
difficiles à entendre , qui commencent l’hif-
toire des infeâes du fécond ordre. D ’ailleurs
l’énumération de ce s infeâes confirme
le fens fous lequel je préfente ces obferva-
tions.
Les infeâes que Swammerdam met au
rang du fécond ordre de changemens font,
la Demoifelle , Mordella five Orfodaena ,
Hadr. Junii. Libella, Mouf. Perla, Aldrov ;
la Sauterelle , le Grylion , la Cigale , le
Taupe-Gryllon , la Blatte, enfuite les Pu-
naifes de terre qui volent, Cimices volantes
terreftres, les Punaifes d’eau volantes, deux
efpèces d’infeâes que Swammerdam défigne
fans donner de nom au premier, dont il
appelle le fécond Tipules aquatiques, &
qu’il n’eft pas facile de reconnoître ; ce dont
je ne m’occupe pas dans ce moment. Suivent
le Scorpion aquatique, Nepa, le Noctonecla
ou Punaife à avirons & l ’Ephémire.
Première exemple du fécond ordre de
changement, fig. i , n®. i .
Le Ver de la Demoifelle renfermé dans
l’oe uf, & appelle par Swammerdam dan*
cet état, comme les autres infeâes du même
ordre avant leur fortie de l’oeuf, Nympha-
E:rmiculus.
Point de defcription de la figure qui préfente
un oeuf oblong, au centre duquel &
fuivant fon grand axe, eft placé un Ver
oblong & cylindrique. Les oeufs font attachés
le long des ovaires qui ont la plus parfaite
reffemblance avec ceux des Poiflons &
qui font de même compofés d’oeufs accumulés
près les uns des autres. N °. z. L’oeuf
de groffeur naturelle. N®, j . Le Ver au
fouit de l’oeuf, mais groffi. Il eft hexapode.