
ries. Dans ce cas; il faut ouvrir les cadres,
expofer les infeétes au foleil ou devant le
feu ; lorfque la chaleur & l’air ont diffipé
l'humidiié, on enlève, fous la forme d’une
pouffière, la moifijfure qui couvrait les infectes
, en les brolfant avec un pinceau ou
la barbe d’une plume. Mais (î on veut les
nettoyer, avant d’avoir fait évaporer l’humidité,
on applique la moifilTure fut le corps
des infeétes, elle s’y colle, elle y adhère,
& il eft très-difficile de t’enlever.
C I N Q U I E M E D I S C O U R S .
Notice de la plupart des auteurs qui ont écrit fur les infectes.
O N peut divifer les auteurs qui ont écrit
fur les infeétes , où à raifon du tems dans
lequel ils ont vécu , en anciens & en modernes
, & le nombre des premiers eft fort petit,
tandis que celui des féconds eft confidé-
rable ; ou à raifon de la manière dont ils ont
traité leur fujet, on peut les daller comme il
fuir.
io. Ceux qui ■ n’ont confidéré dans les
infeétes que leurs habitudes ou leur manière
de vivre , ce qui comprend leur hiftoire ; ces
auteurs pourraient être appel'lés en confé-
quence hiftoriens. Mais parmi ceux-ci, les uns
ont traité ou de tous les infeétes , & n’ont
écrit que des généralités, ou ne fe font occupés
que de quelques efpèces en particulier
: les autres n’ont parlé que des infeétes
d’une contrée déterminée , St de tous ceux de
cette contrée ou de quelques-uns feulement. 11
faudrait , d’après ces différences, diftinguer
ces auteurs, félon leurs travaux, en hiftoriens
des injectes engendrai, de certaines efpèces d'infectes
en particulier ,• des infectes dune contrée
en général , ou de quelques-uns en particulier.
i ° . Plufieurs naturaliftes, & le nombre en
eft aujourd’hui allez grand , n’ont remarqué
que quelques parties externes des infeétes
d’une contrée feulement ; ils ont, d’après la
forme , la pofition, la ftruéture de ces parties,
divifé les infeétes en claffes , ordres,
fettions , genres , auxquels les efpèces ont été
fubordonnées. Les remarques faites fur les i
parties qui ont fervi à ces divitions condiment
ce qu’on appelle caractères , St l’enfem-
ble des divifions a été nommé méthode ou
fyjtême. Le nom de méthodifles a été donné
aux auteurs qui ont travaillé dans ce genre.
Très-peu s’y étoient appliqué avant le Chevalier
Linné , & les méthodes antérieures à
la fienne , ne comprenoienr qu’un fort petic
nombre de divifions. Ce favant eft le premier
qui ait publié une méthode dans ia-
: quelle on peut rapporter , d’après les caractères
alîîgnés , tous les infeétes à un petit
nombre près, aux divifions de la méthode.
Depuis le chevalier Linné , plufieurs favans
ont fuivi la même carrière ; MM. de Géer,
Geoffroy , Fabricius , Schaeffer , s’y font
principalement diftingués.
Les méthodes que ces auteurs ont publiées
ont été propofées ou pour , qu’on y pût rap-,
porter les infeétes de tous les pays , comme
la méthode de Linné St de Fabricius, ou les
auteurs n’ont eu en vue que les infeétes d’une
contrée, comme M. Geoffroy ceux des environs
de Paris. Les auteurs méthodifles devraient
donc être diftingués en méthodifles
univerfels , méthodifles particuliers. Les uns
& les autres ont rendu à la fcience un grand
fervice en abrégeant fon étude, en établif-
fant des divifions auxquelles on puilfe rapporter
lés infeétes comme par grouppes, Sc
ne chercher ceux qu’on veut connoître que
parmi ces grouppes , au lieu de parcourir
d’un bour à l’autre l’ouvrage dans lequel on
en traite. Les divifions font des points de repos
, des moyens de rapprochement, & les
méthodes font des catalogues clairs, concis
des objets qu’on veut faire connoître ou étudier;
elles apprennent, d’après quelques lignes
extérieurs, faciles à remarquer & convenus, à
reconnoirre & à diftinguer ces objets ; c’eft
le feul avantage quelles procurent, mais c’en
eft un très-grand dans une étude do,nt les ob-,
jets font multipliés prefqu’à l’infini , dans
laquelle un grand nombre fe reffimble 8c
n’eft diftiugué que par les caraétères que les