
Teignes , ou les larves qui fe font des étuis
quelles peuvent tranfporter avec elles ; lé
troifième, les moyens de prévenir les ravages
que les Teignes exercent fur les étoffes
Sc les pelleteries auxquelles elles s’attachent ;
le quatrième j les Teignes qui vivent fur
les arbres ou les plantes, & à qui les feuilles
fervent pour en faite leurs fourreaux ; le
cinquième, la defeription d’un grand nombre
de fourreaux de différentes Teignes , conl-
truits ou avec des brins de bois & de feuilles,
ou avec des matières différentes, Sc qui le
font iuffi de celles dont les Teignes qui les
conftruifent fe nourriffent ; le fîxième ,
les Teignes dont les fourreaux font de foie
pure; te feptième , les !Vers ou Teignes qui
fe couvrent de leurs excrémens, & que l'auteur
nomme Hottentots ; le huitième , les
fauffes Teignes, c’eft-à-dire , les larves qui
fe font des fourreaux de foie , mais attachés
& fixés,contre un corps.folide , qu’elles
ne peuvent tranfporter, & qu’elles ne font
que prolonger fuivanc le befoin ; le neuvième
, les Pucerons ; le dixième, les faux
Pucerons; le onzième , les Vers mangeurs
de Pucerons; le douzième,1 les galles des
plantes, lés productions analogues à cés
galles, Sc les infeâres qui les habitent.
i " . M é m o i r e .
Des infeB.es nommés Mineurs des feuilles ,
ou des infectes qui fe logent dans Tépaxf
feur des feuilles. -
Les Chenilles ont occupé le leéteur dans
lis deux premiers volumes ; leur hiftoire n’a
cependant point été épuifée , il en eft encore
queftion dans ce premier mémoire ; il
traite des Chenilles & des Vérs qui fe logent
& vivent entre le parenchime des feuilles;
l’auteur nomme les premières , Chenilles
tnineufes, les féconds. Vers mineurs.
Lorfqu’on voit fur une feuille une partie
jaune , blanchâtre , ou d’un vert fort différent
du refte de la feuille ; on peut être
affiné quelle nourrit, ou qu’elle a nourri
une Chenille ou un Ver mineurs; ces in-
fecles çonduifent leurs fouilles de trois façons
différentes ; les uns' s’ouvrent des routes
étroites, longues & tortueufes, Sc cette manière
de procéder leur à fait donner pat notre
auteur le nom de Mineurs en galerie ; d’autres
pratiquent des ouvertures plus larges , irrégulières
, mais cependant dont les unes font
arrondies , les autres forment des quarrés
longs ; enfin , il y a des Vers qui , dans
leur premier âge , ayant miné en galerie ,
minent en grand fur la fin de leur -vie, c’eft-
à-dire , qu’ils s’ouvrent un large efpace en
tout fens autour d’eux.
La claffé des infeâes mineurs eft très-
nombreule, & renferme un très-grand nombre
d’efpèces ; il y a peu d’arbres Sc de
plantes qui n’en nourriffent ; mais tous ces
infeétes font en général fort petits. 11 y a
des Vers mineurs qui deviennent Papillons,
d’auttes Mouches*, & il y en a qui fe changent
en Searabés. La plupart des Vers mineurs
partent leur, vie dans la plus grande
folitude , fans la rencontre d’infeéles d’aucune
efpèce ,' pas même de la leur; mais il
y en a qui , attachés' à la même feuille ,
fe rencontrent vers le rems de devenir chry-
falides , qui ouvsent enfemble alors un efpace
plus grand, & fe métamorphofent près
les uns des autres ; il y en a aulîi quelques-
uns qui dès leur naiffance fe réunifient
vingt ou trente , minent 'Sc viveur en-
femble.
Lorfqu’un infecte , dont la larve, eft un
mineur , dépofe fes oeufs , il en place un
ou plusieurs fur une feuille, fuivanc l’efpèce
dont il eft ; les larves en fortant des oeufs
percent la feuille & s’y logent ; on recon-
noît. l’endroit par où elles font entrées,
parce que la galerie y eft plus étroite , Sc
qu’elle va en s’élargiffant à mefure que les
larvés qui croiffènt , vont en avant ; l’efpace
qu’elles laîffent derrière elles eft remplie par
leurs excrémens.
Les Chenilles mineufes creufent en rongeanr
géant le parenchime avec leurs mâchoires ; l
les Vers mineurs qui fe changent en Mouches I
Sc à qui lui crochet tient lieu de mâchoires, 1
s’en fervent comme d’une pioche, pour creu-
fec:& s’ouvrir un partage.
Les différens Vers mineurs deviennent
chryfalides fous la peau de Vers qui fe defsè-
ehe & qui leur tient lieu de coque. Mais les
uns, avant cette opération, forcent de la feuille
qui les aj nourris, les autres y fubiffem leur
changement; les Chenilles mirteufes fe conftruifent
une coque de foie d.ans l’intérieur
de la feuille qu’elles ont creufée. La réaction,
des fibres ou nervures que les Vers &
les Chenilles n’attaquent'pas , & les foies
que les Chenilles tendeur pour filer une
coque, font prendre aux feuilles différentes
formes, occafionnén't des plis, des rugofitës,
des convexités , & donnent lieu à divers ac-
cidens de ce genre que l’auteur décrit en
détail ; il paffe enfuite à l’hiftoire de quelques
uns des Vers mineurs qui déviennenc
des Searabés. 11 parle d’abord d’un Ver blanc
qui vit fut l’orme, & qui fe change en un
Charanfon , enfuite d’un Ver blanchâtre à
tête brune , qui fe nourrit des feuilles de
bouillon blanc , & qui devient également
un Charanfon , Sc enfin d un Ver mineur
des feuilles de mauve, qui fe mécamorphofe
en un infecte de même genre que les deux
premiers.
Ie. M É M O, I R E.
Des Teignes qui rongent les laines & les
pelteterics,
M. de Réaumut donne le nom de Teignes
aux Vers ou larves dont la peau eft rafe ,
nue Sc délicare , ce qui leur rend uéceffaire
un vêtement ou fourreau à l’ intérieur duquel
elles vivent. 11 diitingue les Teignes en vé-
ritables Sc en fauffes. Les premières fe conftruifent
un fourreau mobile qu’elles tranf-
portent par cour avec elles ; les fécondés s’en
font un plus grand , mais attaché à un plan
fixe, dans lequel elles vont & viennent, mais
Hijloire Natuitlle, Infecles , Tome IV.
qu’elles ne peuvent tranfporter & quelles
ne quittent pas. 11 ne s’attache , dans ce me- .
moire, qu’aux Teignes des laines Sc des pelleteries.
Ce font , à proprement parler , de
véritables Chenilles qui ne diffèrent que par
la; manière de vivre à l’intérieur d’un fourreau.
M. de Réaumut,s’applique particulièrement
à décrire-l'art avec lequel elles conftruifent
ce fourreau , & il commence à cet
égard par les Teignes qui rongent les étoffes.
Elles fe conftruifent un fourreau cylindrique
ouvert par les deux bouts , un peu plus large
vers le milieu qu’aux extrémités proportionné
à leur taille , & long de quatre a
cinq lignes quand elles font parvenues à leur
grandeur. Ce fourreau eft tiffu de foie en-
dedans , & au dehors de fragmens , de laine
que les Teignes détachent du fond fur lequel
elles vivent ; en forte que le fourreau eft de
la couleur de ce fond , & qu’il eft bigaié ,
lorfque le fond l’èft lui-même. Les Teignes
dont il s’agit naiffent d’oeufs dépotés par.de
très-petits Papillons, d’un gris-blanc, qu’on
voit voler dans les appartenons depuis le
milieu du primeras, jufqu’à celui de ! été ,
fuivant M. de Ré-aumur. Mais cet obfer-
vateur , G exact, fe trompe fur ce point ;
il eft vrai que parte le milieu de l’été , les
Papillons de Teignes font beaucoup moins
nombreux, mais on en voit encore, & juf-
ques dans les derniers jours de fepeembre il
en voltige quelques-uns. La durée entre la
ponte des Papillons & la naiffance desTeignes
eft d’environ trois femaines ; mais cet intervalle
doit varier fuivant le degré de chaleur.
Auffï-tôc que les Teignes font nées elles travaillent
à fe faire an fourreau qu’elles agran-
diffènt à-; mefure qu’elles croiffènt. Pour
remplir cè travail elles alongent une partie
de leur corps .hors d’un des bouts du four-
- reau , faillirent avec leurs mâchoires les poils
de l’étoffe qui leur conviennent', les arrachent
on les coupent, Sc les appliquent au
bout du fourreau en retirant , leur corps à 1 l’intérieur ; des fils de foie qu’elles tendent
en-dedans lient les fils de laine qui ont été
ajoutés au bout du fourreau ; cependant il
eft allez large pour permettre à la Teigne