
la nourriture des Infe&es ., 8c que par cette
raifon , ils ne s’attachent point aux peaux
préparées à fa façon. 11 eft très—à defi.rer que
1’emcacité de ce procédé fe vérifie ; qu’en
l’appliquant aux laines. & aux différens poils
avant de les mettre en oeuvre , on reconnoiffê
fi les étoffes qui en feraient fabriquées feraient,
à l’abri de l'atteinte des. Teignes. M.
Mânes aurait fait une fupetbe découverte,
rendu un férvice fignalé à la fociété. Son procédé
pourrait' auffx être fort utile pour lés
fourrures.
Deux efpèces de Dermejles, celui dulard,
le Dermejle à deux points blancs ■ deux différentes
jtfmhrenries 3 celle à broderie , l’An-
thtene appeilée par M. Geoffroy l ’Amourette,
la Bruche à antennes de Capricorne , les
mêmes Teignes qui gâtent les étoffes & les
fourrures ; plufieurs efpèces de Mittes , la
Pince & quelquefois le D.rmejle Grand-Cka-
ronnier, plufieurs efpèces de faux Caflïdes
détruifent les -folleétions de quadrupèdes,
d’oifeaux, d'infeétes St les pièces d’anatomie
injectées , les différentes préparations de ce
genre qu’o.n conferve à fec. Tous ces infeétes
font nuifibles mais chacun d’eux d’une manière
differente ; ils ont des habitudes qui
leur font partieuhèreSj & comme il nous importe
dedes bien connaître pour prévenir
leurs ravage? j-ôû y rëmédièr, je traiterai dé
chacun en. particulier.
.. L.es- Permettes , foit eh larvés, foit dans
leur dernier état, détruifent le tifludéspèaux,
toutes les par.tiesVfihretîfps, com’rné lés' lettres
des ciiajrs , dès tendons , des .cartilages', &c.
Ils né font pas de grands' dégars dans' leur
dernier état.; parce qu.fis màngén,t géü alors,
mais,ils cohîommeüt St gâtent beaucoup dà'ns
l ’état de larves,, pendanr lequel ils font rrès-
voraces. Oiî s’apperçôit ailement des ravages
qu’exercent les Permettes dans ' ühè collée!
!tiôn 5 pltifîêitfS'iadièes.lesfddGêle'niiquoiîjti’ils
fe -tiennent ' cachdsr fous Je: poilo lia .pleura erj,
où -à' l'intérieur dû-corps aésianimauxequ’jls
dévbrént-1?; Ils'occafionnent la, chftte'î'des
poils ou des plumes par gros.floecons-. i°.- Ils
les fottlèvent, & on les voit fauvent agirés
par lesoPermeftes--qu’ils cachera. 30. Ces
infeétes rendent des excrétiiens qui reffem-
blenc à des bouts de fils mêlés & entortillés
enfemble. 40. Les peaux dont leurs larves
changera plufieurs fois & qui tombent fous
les animaux qu’elles .dévorent, font des fourreaux
longs, bruns, fort velus. On peut, à ces
différens caraétères, reconnoître les Permettes,
foit dans-Tétât d’infectes parfaits,.loir dans
celui: de larves. Ils commencent à être en
adivité de très-bonne heure, dès le mois de
mars, Sc continuent de multiplier jufqu’en
novembre. Pendant ce tems,leurs générations
fe fuccèdenrfuivanc le degré de chaleur.. Car
ils paryiennent bien plutôt à leur terme & ils
fe reproduifent plus promptement , quand
l’air eft ‘fort chaud. Leur reproduétion n’a
donc point d’époque fixe de mars en novembre
; leur efpèce fe conferve pendant
l’hiver parle moyen des oeufs que les-dernières
générations ont dépofés, & par celui
des individus que le -froid furprend dans
l’état de larve, ou de chryfalide 3 dans lequel
ils demeurent jûfqu’au retour de la chaleur.
Les détails dans lefquels je viens d’entrer
étoient néceflaires , comme on le verra,
pour fuivre les moyens de fe garantir des
ravages exercés par les Dérmeftes : ils le
feront de même pour les autres infedes def-
truâeurs, par la même raifon.
Les Anthrennes font très - petites, & chacune
en particulier ne faic que peu de mal ;
mais, elles, multiplient fi prodigieufement, il
eft fi aifé de ne pas s’appefeevoir de leur pré-
fence & des dégâts quelles ont faits, quoique;
tiès-confidérables.j que c’eft un des. infectes
les-, plus redoutables. Les .collections
qu’elles but attaquées à un certain point ,
courent beaucoup de rifque d’êtrè détruites,
fi ou ne,iprend pour les cûnferver les foins les
-mieux ent-eadus.
,Les Anthrennês coupent le tuyau des plumes
dé les poils- eh travers , elles rongent les
pea-ux,- les membranes, toutes les parties
fibreufes, & elles entament même les écailles
des animaux qui en font couverts, celles qui
revérifient les pieds des oifeaux & l’origine
des ongles-des quadrupèdes. Elles ne dérangent
ni les poils, ni les plumes, même en
les coupant ; en forte que des animaux entièrement
dévorés paroiffent, tant qu’on ne
les remue pas , dans le même état où ils
étoienr avant d’aŸoir été' attaqués par les Anthrennes
: mais pour peu qu’on y touche ou
qu’011 les remue, les poils ou les plumes
tombent en abondance. 11 importe donc beaucoup
de connoître un ennemi qui opère d’une
manière fi cachée. 11 fe trahir par les indices
fuiyans.
i ° . Les larves des Anthrennes rejettent
des peaux courtes , prefque rondes, recon-
noiffables par deux efpèces d’ongles ou de
crochets qui les terminent. i Q. Leurs excré-
rnens & ceux des Anthrennes dans leur état
de perfeétion , coqfiftent en une poüflière
grifâtre , qui , écrafée fous les doigts , paraît
gralfe 8c onétueufe.
Les Anthrennes fortent de l’état de chryfalide
en mai & juin , s’accouplent 8c dé-
pofent leurs oeufs ; les. larves les percent à la fin
de l’été , & ne paffent à l’état de chryfalide
qu’à la fin de l’hiver. Ces infeéfes n’ont donc
qu’une génératipn par an.
Les Bruches font moins communes que
les Anthrennes dans les colleétions de quadrupèdes
ou d’oifeaux , mais elles font très-
nombreufes dans les colleétions d’infeétes,
& y font de grands ravages; elles percent
le corps des infetftes & vivent à 1 intérieur
dans leurs différens états ; il eft donc difficile
de les découvrir, & elles ne fe trahilïent
guère que par leurs excrémens qui tombent
fur les fonds des boîtes fous la forme d’une
poüflière fort sèche ; les dépouilles de leurs
larves diffèrent de celles des Anthrennes en
ce qu’on n’y remarque pas ces efpèces d’ongles
qui font reconnoître les’ premières.
Les Bruches font, au contraire des autres
infééles, dans leur état de perfeétion pendant
l’hiver & durant les plus grands froids qui
ne les engourdiffent pas. C ’eft le tems où
ils s’accouplent & dépofent leurs oeufs, les
larves en fortent au printems, exercera
leurs dégâts pendant cette faifon 8c l’été,
partent à/- l’état de chryfalide en automne,
& à celui d’infeétes parfaits à la fin
de cette faifon ; il 11’y a donc qu’une génération
de ces infeâes pat an, & le tems
où ils font le plus à craindre par le dépôt de
leurs oeufs eft celui où l’on croit communément
n’avoir aucun ennemi à redouter :
mais il n y a point de faifon où l’on ne
court des rifques en ne tenant pas les animaux
qu’on veut conferver delféchés bien
enfermés. -
Les ennemis les plus dangereux pour les
colleétions de quadrupèdes ou d’oifeaux font
les Teignes ; elles gâtent auftî les colleétions
de Papillons & d'autres infeétes qui font
velus , dont les aîles- font membraneufes ou
Couvertes d’une forte de plumes comme celles
des Papillons. La prodigieufe multiplicité
des Teignes, leur manière de couper les
poils & les plumes en travers , comme on
fauche un pré , le peu de dégârs appareils
qu’elles occafionnent en en exerçant de très-
grands dont on ne s’apperçoit pas , les
rendent infiniment dangereufes. On les re-
connoît à lents excrémens qui tombent au
fond des boëtés fous la forme de grains
ronds, fecs & durs fous le doigt; leurs dépouilles
font femblablesàcelles des très petites
Chenilles. Les Papillons qui produifent les
Teignes commencent à paraître en avril,
& l’on en voit jufqu’aux premiers froids du
mois d’oétobfe ; mais ce font des individus
qui fortent des fourreaux de chryfalyde fuc-
ceffivemenr, 8c non des générations qui fe
fuccèdent ; les Teignes n’en ont qu’une pat
an.; leurs larves naiffent plus tôt ou plus, tard,
fuivant les mois où les oeufs ont été dépofés
; mais elles mangent & çroifTent fort
peu pendant les premiers mois ; elles font
engourdies pendant la fin de l’automne 8e
mm ij