fion y ne fauroic fe prêter au-delà fans que
fes fibres foienc irritées; leur irritation détermine
la contra&ion du vifcère qui tend à
expulfer les foetus ; aulîi eft-ce cette contraction
, comme on le fait , qui eft le principal
agent du part, mais une fois qu’elle a lieu,
elle eft entretenue & augmentée par fes propres
effets ; elle produit un contact plus immédiat
fur l’enveloppe des foetus , fur eux-
mêmes après que l’enveloppe a été rompue
par les eaux qui ont été foulées, qui l’ont
déchirée & qui fe font écoulées ; ce contact
eft accompagné de frottement de la part des
fibres du vifcère, qui fe raccourciffent, de la
parc des foetus q u i, fenfibles à la preffion
qu’ils éprouvent, réagifîent, font des mouve-
mens , tendent à fortir d’un lieu »où ils font
gênés , dont les premiers mouvemens, pour
y parvenir , font détendre leurs membres ;
ces mouvements font une nouvelle & puif-
fante caufe d’irritation par rapport à la matrice
; elle ne peut, à caufe de la convexité
de fa furface, entrer en contraétion fans que
les vaifleaux du placenta , anaftomofés avec
les liens propres , ne s’en détachent , fans
qu’ils ne s’en féparent, fans que le placenta
ne fe décolle , & cet effet néceflairemenc accompagné
de tiraillement, eft encore pour
la matrice une caufe d’irritation. Sa contraction
eft donc la caufe immédiate du part ;
elle commence quand l’accroiffement des
foetus eft au point d’exciter fon irritabilité ,
& la contraétion une fois commencée , eft
entretenue & augmentée par fes propres effets
; elle ceffe quand les foetus qui l'ont déterminée
, & dont la préfence la foutenoit
font expulfés. On fera aifément un grand
nombres d’objeétions contre cette opinion ;
on lui reprochera d’abord fa fimpücité ; on
citera enfuite le nombre des foetus plus
grands à un part qu’à une autre, quoique le
terme foie le même, la diftention plus grande
de la matrice fuivant le nombre ou la grandeur
des foetus, &c. Quant à la fimpücité
d’une opinion , ce feroit une raifon de l’admettre
, fi les effets font bien déduits de la
caufe afîîgnée ; par rapport aux autres objections
, je prie qu’on faffe attention que je
arle des animaux qui vivent en liberté,
ait-on (ï une même femelle met bas en un
! parc des petits ou en plus grand nombre, ou
d’une taille plus forte qu’en un autre parc î
Sait-on fi, quand ce cas arrive il n’a pas lieu
à l’âge où la femelle eft dans fa plus grande
vigueur , & où fa matrice fe prête , fans irritation
, à une plus grande extenfion ? A-t-on
vérifié fi après une portée pendant laquelle la
matrice ne s’écoit point prêtée qu’à un degré
d’extenfion déterminée , çlle s’eft prêtée dans
une fuivante , à une plus grande extenfion ?
Il me paroîc probable que les femelles, portent
un plus grand nombre de foetus , des
foetus plus forts à proportion qu’elles fonc
dans l’âge de leur vigueur , que leur matrice
, à cet âge, eft fufcepcible d’une plus
grande diftention ; que les jeunes & les
vieilles femelles , ou plutôt celles qui approchent
de vieillir ne doivent porcer que des
foetus moins nombreux & moins grands , &
qu’en même-tems cette charge fuffic pour
irriter, faire entrer en contraétion leur matrice
, moins fufceptïble de diftention , ou
qui entre en contraétion à un moindre degré
d’expanfion. Quant aux femelles des animaux
domeftiques, fi la diftention de leur
matrice varie d’une portée à une autre ; fi
l’amplitude de leur portée change de façon
, qu’entre deux portées où elle a écé fort
grande , il y en ait eu une où elle ait été
moindre , ne font-ce pas les circonftances de
la vie qui changent pour ces animaux , qui
en font la caufe. Une nourriture plus
abandante aura fourni à l’entretien d’une portée
plus vigoureufe, & à celui de la matrice
qui fe fera prêtée à une plus grande extenfion
; une nourriture moins copieufe aura
reftreinc la grandeur des foetus qui , plus petits
, n’en auront pas moins excicé l’irritabilité
d’un vifcère abreuvé de moins de fucs,
dont la fibre aura été , par conféquent, plus
tendue , moins fufcepcible de fe prêter à
l’extenfion. Ainfi , en cherchant les rapports
entre les circonftances de la vie des animaux
domeftiques & l’emplicude de leur portée ;
on en crouveroic la caufe ; la différence de
cette amplitude dans les différentes porrées
cefferoit
ceflêroit d’être une objeétion contre l’opinion
fimple que j’ai énoncée. Nous venons de voir
que parmi les quadrupèdes la matrice eft l’agent
principal au part , que le foetus n’en
eft que la caufe accidentelle , nous verrons
qu’il fe procure à lui-même fa fortie dans les 1
ovipâtes , Sc qu’il eft l’agent de fa naiffance.
Aucune partie des organes de la génera-
ration ne paroîc au dehors, hors le tems
de l'accouplement, dans les animaux ovipares
mâles ou femelles, excepté dans quelques
infeéfes. On ne fauroic reconnoître le
fexe à l’extérieur,s’il n’eft annoncé par quelque
caraétère qui n’appartient pas aux organes
de la génération , comme des orne-
mèns, une taille, des couleurs propres aux
mâles. Cependant les principaux organes font
les mêmes dans les ovipares mâles ou femelles
que dans les vivipares ; mais ils font
internes. Parmi les oifeaux, les organes du
mâle font un canal par lequel il tranfmec
la femence à la femelle. Ce canal eft fuf-
ceptible d’extenfion & de raccourciffemenr,
de s’alonger en partie au dehors & de rentrer
à l’intérieur du corps ; il eft -fitué au-,
dédits de l'amas : on l’a reconnu dans plufieurs
oifeaux, entr’aurr-es dans le Coq ; il a été trouvé
, dans plufieurs des oifeaux dans lefquels
on l’aobfervé, formé par une membrane fort
ruincfe'& biffurquée à fon extrémité, il n’y a
aucun lieu de douter qu’on ne découvre un
pareil organe dans les oifeaux en qui on ne L’a
pas encore reconnu, & qui n’en n’ont pas qui
foie fenfiblement vifible dans le moment de
l’aéte; car les Canards, les Oies, &c. ont un
canal fitué comme celui des autres oifeaux,
capable de même d’extenfion & de raccourcif-
femehc, mais qui par fes dimenfions, fa forme,
fa fubftance même, approche du canal des
quadrupèdes, & qui eft deftiné au même ufage.
Ce conduit , qu’on diftingue aifément dans
le tems de l’accouplement, qui, aprèsla réparation
du mâle avec la femelle , demeure
quelques inftans expüfé à la vue à l’extérieur,
fe retire peu après , perd une grande partie
de fes dimenfions & eft totalement ratj-
peilé à l’intérieur.
Hijlaire Naturelle, Injectes, lomc I.
Les tefticules des oifeaux ont allez communément
la forme d’un haricot; ils fonc
d’un blanc anjmé d’une teinte rofée ; une
membrane très-fine Sc cependant très-forte
forme cette enveloppe; ils font fitués, un de
chaque côté, au-deflous des vertèbres, au haut
du facrum ; à la fin 4e l’hiver & au commencement
du primeras ils. ont beaucoup
de volume,mais ils diminuent à mefure que
la faifon des pontes avance, & à la fin de cette
faifon les tefticules ne patoilfent plus, dans
les grands oifeaux, qu’un amasde membranes
affàjflees les unes fur les autres ; ils font fi
oblitérés dans les petits., qu’on ne les découvre
qu’en les cherchant avec foin. Ils reprennent
plus de volume à mefure que l’automne Sc
l’hiver avancent. Il paroîc qu’ils font à la
fois l’office de tefticules & de véficules féru
inales, qu’ils cranfmettent immédiatement
une parue de la femence accumulée dans
les cellules dont ils fonc com.pofés , au canal
qui la fournir à la femelle. L’appareil
des organes .des mâles eft- doric plus fimple
dans les oifeaux que dans les quadrupèdes,.
quoiqu’il foie le même au fond : celui
des organes des femelles répond à cette ,finâ-
plicité. Au lieu de deux-ovaires elles n’en put
qu’un ; il eft fitué au-défions du bas de 1^ colonne
vertébrale & du haut du facrum; il eft
d’une forme oblongue Sc à peu près pyriforme;
on.y diftingue une membrane tenue, chargée
d’un grand nombre de grains arrondis ,
fore petits , adhérens à la membrane commune
par' une membrane encore plus tenue
qui les enveloppe : la mêmbrane qui
entoure l’ovaire fe rétrécit, Sc devient plus
épailfe à l’extrémité -inférieure -de cet organe;
elle s’y change en un canal qui , fou-
tenu par le facrum auquel le tilfu cellulaire
le lie d’une manière lâche, , vient aboutir
au-delfus de l’orifice de l’anus. Les grains
qu’on apperçoit fut l’ovaire font les germes
.d'autant d’oeufs qui fe développeront fucr-
ceffivement ; des lues qui ttamudent de fes
membranes fivutnilfenr à chaque grain qui
fe développe ia matière du jaune. Quand il
a acquis fon volume, il.fe attaché dl* 1 o-
.vaite, .parce.que-peut être fon poids rompt
dd