
c x c v i s e
, r oie ne accès à un air nuifible a la chryfalide.
,'C ’eft un exemple des différences qui fe trouvent
entre les coques des diverfes efpctes.
U n e Chenille qui vit fur le faule pénétré
également fa coque d’une liquèur qui fe con
ven ir en une poudre jaune : mais d’aut-res
Ch enilles , en' qui la matière foyeufe n’eft
pas allez abondante ^ fortifient leur coque en
raifaut entrer dans leur compofition , les.
poils donc elles font -elles- memes couvertes.
C ’eft la pratique du plus grand
nombre des Chenilles velues , négligée cependant
par plufieurs efpèces. de ces • C h e-
.iiilles. Celles qui la fui vent y après avoir
commencé leur coque., s’arrachent avec leurs
mâchoires, les poils qui tiennent peu alors y
les appliquent fur le tiffu de la coque , &
•les y fixent en 'filant par dellus ; elles filent
donc alternativement , 8c mêlent aux couches
de foie., des lies de poils pris entre les
.couches foÿeufes. Quelques autres C h en illes,
par les m.onvemens qu’elles fe donnent engagent
leurs poils entre les fils de foie qui
les craverfent, & y font retenus par la pref
lion de ces fiîs. L ’auteur cite clés exemples
de chacune des opérations qu’il d éta ille, &
il décrit la Ch en ille , la chryfalide ,. le Papillon
qui lui. fou mille ne ces exemples. Enfin ,
une C h en ille.viiu e qui vit des lichens qui
croiffent fur les pierres , s’arrache les poils j
.en forme une paliffade qu’elle arrange fur
les pierres, 8c dont elle-fixe les pièces à leur
bafe ; au centre d e;cet:e paliffade la C h e nille
file une. coque très-peu épaille , q u e lle
fortifie par quelques fragmens de la pierre
même , & elle incline en même-cems- les
pieux de la paliffade par des fils attachés à
leur pointe vers un.centre commun ; renfermée
fous cet abri', la Ch en ille y ell fous une
efpèce de baldaquin ou de berceau qui co u vre
la chryfalide.
j'3®. M é m o i r e .
D e la conjlruciion des coques de foie de form es
fin gu lïbes , & de celles dm s là compofition
defquelles il entre d! autres fubjlances que la
1 f° y ‘ ■
D es Chenilles qui n’ont ni affez de ma-
O U R S
tière foyeufe , ni affez dé poils pour fe conf-
trui.te des coques auffi folides qu’elles en ont
befoin , font entrer dans la texture de ces
coques des matières étrangères. C e font .des
portions de plantes qu’elles coupent & qu’elles
favent adapter à leur coque ; mais d’autres
y emploient des fiibftances dont on fe dou-
ceroit encore bien moins qu’èlles fe fervilient ;
relfes font certaines Chenilles qui fortifient
leur coque d V fragmens détachés des pierres
fur lefquèlles elles s’attachent ; d ’autres de
fragmens de l’écorce des arbres fur lèfquèls
elles fe nourriffenr. Jnfqu’ici il n’a été que Fr
tion que des Cheni les qui fe m étain or pli o-
fencà l’air libre ,• mais plufieurs , pour fùbir
cette opération , entrent en terre.. Les unes
fe contentent d’y pénétrer & d’,-.ffermir la
terre battue autour d’elles, ; d’autres, en pli.s
grand nombre, foulèvent la terre, l’écartent
l’affermiffent autour d'elles en la foulant ;
puis elles filent des coques entre les parties
defquelles elles prennent &■ lient i p f frag.
mens du cerrein même ; enfin elles tapiffenc
l’intérieur de ces coques, groffières en apparen
ce, d'une couche de pure foie. Mais ce
n’eft pas feulement’ en terre qu’on trouve,des
coques'qui y en font Conftruitès en partie ;
quelques Chenilles q u i'fe tnétamorphofent
fur les plantes , font entrer dans lajcompofi-
rion de leur coque , la terré’ qu’elles transportent
' au lieu où elles filent. J e irai
fait qu’indiquer les généralités ; notre auteur
entre dans les détails ; il réfui te des diverfes
manoeuvres des C henilles que leur’s coques
ont des formes différentes. L ’auteur les décrit
j il leur donne des noms qui expriment
ces formes ou les rappellent ; m ais, je le répère
encore , ces objets ne peuvent être bien
connus qu’en les fuivant dans le mémoire
même.
1 4 e. _M É M, ô 1 R E.
D e la transformation des chryfalïdes en P a pillon^
Les'parties molles & abreuvées de férofiré
des Papillons' qui viennent de fe changer en
chryfalide , acquièrent 3 fous fon enveloppé
P R É L I M I N A I R E . cxc)
Iaconfiftance qui leur eft néceflaire. C e changement
s’opère en partie par l'évaporation
du fluide fuperflu , & beaucoup plus encore
par l’ union des parties fluides aux parties fo-
lides & lepaiflîlfement des premières. Il y à
des Papillons qui ne. relient en chryfalide
que dix , d’autres quinze ou vingt jours ; mais
il y en a qui paffent dans cet érat plufieurs
mois, & quelques-uns une année prefque entière.
Les Chenilles nè tardent pas, en général,
à fe changer en chryfalide , après q u ’elles fe
font enfermées fous une coque de forme &
de conftru&ion quelconque,.; cependant l’ auteur
rapporte l’exemple de deux efpeces de
Chenilles qui confcrvent leur fo rm e ,. apres j
s’êcrg enfermées, pendant huit mois , ne de- ,
viennent chryfalide qu apres ce long terme ,
Sç peu après Papillons ;-il parle-enfuite de
la manière donc le Papillon fe rire de 1 enveloppe,
de chryfalide. 11 eft alors couverc d e-
caiiles , de poils. Ces parties étoient molles
daps les .cominencetueus, elles etoient minces
ôc collées à la furface du Papillon ; elles
ont acquis du volum e, de la foiidite , ce font
relevées ; il en a réfülre un ecartement entre
la furface du Papillon , l'intérieur de la chry-
falide , une interruption d e communication
entre ces parties & le defféchemenu de 1 Enveloppe
de chryfalide dévenue friable. Pour
peu donc que lé Papillon gonfle quelquune
de fes parties , qu’elles falfenr effort contre
la peau de chryfalide , celle ci fe fend &
s’ouvre. C ’eft par ce moyen que le Papillon
fe d égage, & fans fuivre en détail la façon
dont la peau de chryfalide fe.fend & s’ouvre,
je me concenrerai d’obferver qu elle fe fepare
eh deux pièces craufverfales vers le milieu de la
longueur de la chryfalide , que la pièce fupé-
rieure s’ouvre longitudinalement en deux
portions.
L e papillon qui s’eft dégagé de la chryfalide
ou reftep ofé deffus , 011 fe place à peu
de diftanCe. Ses ailes font alors fi petites
qu’elles paroiffenc feulement comme de fim-
ples moignons ; mais au bouc d’un quart
d’heure ou d’une demi-h eu re, elles ont acquis
leurs dimenfions en tout fens. Leu,r peu
d ’étendue ne dépend pas de ce qu elles foienc
pliées 5c pliflees , comme on l’avoit imagine.
Notre auteur a le premier reconnu & démontré
la caufe de lapeticeflè des ailes an
moment ou le Papillon naît , 8e commenc
elles parviennent à leur grandeur en très-peu
de teins ; elles font à la ’ nailfance du Papillo
n , trèsépaifles & molles y elles ont crués en
furface , & non en étendue, ce que la chryfalide
ne leur permectoit pas; m ais, dégagées de
.leur enveloppe , elles s’étendent par 1 impul-
fion des fluides qui pénètrent leurs vaifleaux ,
qui y font pouflés par les organes de la cir-
. culaciôii, & elles perdent en épailfeur ce
1 qu’elles acqifèrent en étendue ; elles necon-
fiftoient donc qu’en des vaifleaux fronces qui
fe font développés , & elles ont en même-
rems perdu nue mollefle qui ne refulcoit que
de l’engorgement des vaifleaux. Si on coupe
une aile i un Papillon qui vient de naître -,
& qu’on l’écende avec les doigts en tout fens
en la tirant par fes bords ,, elle acquière la
\ même étendue & la même épailfeur que lui
eue procuré le mouvement des fluides a travers
fes'eanaux. L e Papillon , pour faciliter le d éveloppement
de. fes aîles , & pour procurer
probablement plus d’aeftion aux liqueurs, agite
& (ecotie les aîles fréquemment: 011 les voit
s’étendre pendant les mouvemens qu’il fe donn
e , mais en même-rems elles fe pliffent, fe
froncent & fe chiffonnent , pour finir cepen-,
datu par être planes & parfaitement étendues.
Les premiers plis viennent de ce que les liqueurs
agiffent plus fortement plus près du
corps & moins pmflamment, fuivant j ’éloi-
gnement où en font les portions de L’aî'lé. j fa
bafe eft donc déjà étendue , am in cie, que fa
pointe eft encore pliflée & ép aille, conrrafte
qui en produit le défordre momentané, mais
peu-à-peu les fluides pénétrant dans tous les
canaux , & s’y étendant ég alem en t, toute la
furface de l’aîle s’applanit.
C e 11e fon t pas feulement les aîles du Pa-'
pillon naiffant qui font molles & abreuvées,
mais toutes les parties,tant externes qu’intet-.