
& des gouttes de fang abforbées. Les exemples
fious feront entendre.
Tous les animaux font tourmentés par
différens infeétes qui les piquent ou les
mordent , fucent leur fang , vivent à leurs
dépens , leur caufent des douleurs que leur
fréquence & le nombre des plaies rendent
funeftes. Les infectes , même les très-petits
font tourmentéspar d’autres infeétes encore
moins grands; il y en a qui s’attachent à
eux en fi grand nombre, qu'ils en font
prefque couverts , & l’eau ne- met point à
l ’abri de ce fupplice. les animaux qui l’habitent.
Différentes Tiques on. Acarus , des
Poux , les Puces s’attachent aux quadrupèdes.
Les premiers leur caufent des tumeurs
dans lefquelles ils s’enfoncent & les
font beaucoup fouffrir ; quelquefois le nombre
en eft G grand, les plaies font fi profondes
que les animaux en maigrilfent, &
pétiroient fi on ne les délivrait des Tiques
qu’on retire des plaies ; c’efl ce qu’on peut
particulièrement obferver à l’égard des Chiens
de châtie, qui font fouvent aflaillis par les
Tiques dans les taillis. Elles s’attachent particulièrement
aux oreilles, & allez fouvent
aux angles des paupières, où elles occafion-
neroient de funeftes' aecidens ; G on ne les
eulevoit pas promptemenr.
Les Puces & les Poux font dépérir les
quadrupèdes & les oifeaux par leur extrême
multiplication que favorife la chaleur de
ces animaux , le poil & les plumes qui les
couvrent. II ne parole pas que les Puces qui
s’attachent aux animaux foienr différentes
les unes des autres ; elles femblent palfer
également d’un animal à un autre : mais
pour les Poux ce font des .efpèces différentes,
& chaque animal paraît avoir le lien def-
liné à vivre aux dépens de fon efpèce : on
a déjà décrit un grand nombre de ces différens
Poux , fur-tout de ceux des oifeaux.
Quand on les examine, qu’on compare leur
taille à celle des animaux dont ils fucent
le fang , on n’eftpàs étonné qu’ils les incom-
tnodeot beaucoup plus que-.ne le font
les poux des quadrupèdes ; en effet, ceux
des oifeaux font-à proportion d’une.bien
plus grande taille. 1! parole que ces diffé-
-rens poux ne fauroient palier d’une efpèce
d’oifeau à une a u t r e n i vivre aux dépens,
fait de l’homme, foi: des quadrupèdes. Les
Pigeons font cruellement tourmentés, en
été , par l’efpèce de Poux qui leur eft particulière;
les gens qui moment dans les colombiers
pour y dénicher les Pigeonneaux,
en redefcendenc couverts d’une vermine qui
les tourmentent horriblement perdant quelques
heures, mais qui- difparoît bientôt ,
& que lion ne fait ce qui eft devenue, qui
ne lailfe pas de trace. Cette quantité de
vermine eft une des caufes qui fait maigrir
les Pigeons vers la fin de. l’été , & pour
-laquelle il eft néceftaire de nétoiet les colombiers,
parce qu’on en enlève une partie
avec les fumiers.
Les animaux qui fe baignent fouvent fe
délivrent, dans le bain , de quelques Puces
& de quelques Poux que l’eau détache.
Mais il n’y relie pas ordinairement alfez
long-tems pour que l’eau falfe périr ces in-
fectes- en les fubmergeant. D ’ailleurs , ils
fe retirent vers la tête , que les animaux
font obligés, pour refpirer, de tenir au-delfus
de l’eau.
11 nous importerait fans doute de délivrer
les animaux qui nous font utiles., du tourment
des infeétes parafytes ; mais nous ne
connoiflons , comme pour nous - mêmes ,
d’autre moyen que la propreté , peu praticable
pour les animaux ; cependant le
foin d’étriller, de changer de litière., de
ne pas laitier d’amas de fumier, d’entretenir
le fol propre , contribueront à diminuer
le nombre des infeétes ; & ce font
des foins'qu’on peut prendre pour les animaux
qui nous rendent des fervices. En arro-
fant l’aire des demeures avant de balaier ,
on entraînera beaucoup de vermine qui lê
prend & s'embarraflTç dans la poufliète
mouillée. .
Nous venons de nous occuper des in-
feéles qui tourmentent les animaux vivans ,
qui leur font plus ou moins prejudiciables j
nous allons, dans l’article fuivant,^ examiner
les infeétes qui corrompent, gâtent ou
décruifent les fnbftances animales privées
de la vie , que nous fournies intérelfés à
conferver.
Cette efpèce de grade Mouche qu on a
nommée Mouche bleue de la viande, plufieurs
autres efpèces de Mouches , & différens
infeétes, dépofent leurs oeufs fur le corps
des animaux morts, ou fur les chairs que
nous .en avons fépatées ; il naît promptement,
de leurs oeufs, des Vers qui hâtent
la corruption des chairs , qui les font tomber
en putréfadion , les rendent dégoûtantes
& incapables de fervir à l’ufage auquel nous
les deftinions. La'corruption occafionnée par
les Vers des infeétes eft fi prompte, quand
le tems eft chaud , que les chairs font alors
gâtées en moins de. vingt-quatre heures apres
la mort de l’animal. II eft tres-difficile de
prévenir le dépôt des oeufs qui a fouvent
lieu, fur-tout de la part des mouches, deux
ou trois heures après qu’un animal a ece
tué.
Cependant les mêmes chairs que les Vers
corrompent en vingt - quatre heures, auraient
pu fe conferver le double & le triple
du tems, fi elles n’en enflent pas cte
infeétées, même davantage. Il faut donc ,
pour conferver les animaux, ou les chairs
que l’on veut garder quelques jours, les
mettre le plus promptement polublç ,- a'pres
la mort de l’aniniaj, à l’abri de 1 atceince
des infeétes. On ne peut conferver les mal
tes un peu confidcrables qu’en les gardant
dans des lieux frais, peu expofés au jour,
& dont on ferme les fenêtres avec des treillis
Les- objets de moindre volume, le
gibier pat exemple, peuvent être enfermes
promptement de manière que -les1 infeétes ne
piaffent s'introduire, & on peut, de cette façon,
faire pafïer d’un lieu allez éloigné a un autre
l’envoi qu’on veut faire ; mais il faut bien
prendre garde de ne pas enfermer, avec les
animaux , des oeufs q u i, venant à eclorve,
corromperoienc les chairs , en forte que
l’envoi qu’on -aurait fa it, arriverait à fa def-
tination dans une entière putréfaélion. 11
faut donc enfermer le plutôt poflible le
gibier qu’on veut traniporter , examiner
chaque pièce, pour voir f i , même cinq à
fix heures après la mort de l'animal , il n’y
a pas eu d’oeufs de dépofés , & alors les
enlever : ils n’auront encore caufé aucun
mal. On les trouve dépofés en amas autour
des yeux, dans la geuie, ou l’intérieur du
bec, vers l’anus, Ce font les endroits qu’il
faut examiner.
Ce ne font pas feulement les chairs fraîches
auxquelles certains infectes s’attachent;
les mêmes dépofent encore leurs.oeufs fur les
plaies des animaux ou des hommes qui font
mal foignées. Les vers qui viennent à naître
fe nourriffent du pus & de la fanie des
plaies, en agrandillènt l’étend-ue., en détrui-
fant les fibres qui commencent à fe putréfier,
& eu en faifant tomber d’autres en
putréfaétiort : ils font donc une nouvelle
iburce de mal, ils augmentent beaucoup celui
qui exiftoit , ils le rendent d’une plus
maüvaife nature , & l’afpeét des plaies horrible.
On a fouvent inculpé les infeétes de s’introduire
dans les voies de la circulation de
l’homme & des animaux , d’y répandre lent
femence , de corrompre les humeurs , & de
devenir ainfi la es Life des maladies peftilen-
cielles : mais cette inculpation n’eft nullement
démontrée. On n’a point dit quelles efpèces.
d'infeétes caufoient les maladies peftilentiei-
les ; on n’a point déterminé comment ils in-
troduifoient leur femence mal-faifance dans
les voies de la circulation. Cette opinion ,
qui a été celle d’un petit nombre, dénuée de
j. preuves.& de probabilité , ne doit donc pas
nous arrêter & nous faire ajouter un article
aux defordres que caufent les infeétes. Nous
n’avons que trop de reproches fondés à leur
faite , fans leur intenter des accufations mal