
tclxxxij D I S C
Ion eft proportionnée à leur grofleur, & leur
piqmue.fait beaucoup de ma!. Cependant
ils ne font a redouter que- quand il fait fort
chaud , & par un tems frais on peut les approcher
fans crainte , parce que le froid les
engourdit promptement. L’hiftoire des Frelons
eft en tout fi conforme à celle des Guêpes
que ce que nous en dirions ne feroit qu’une
répétition en tous points.
Des Frelons , M, de Réaumur paffe à
quelques efpèces de Guêpes qui fufpendent
leur guêpier à des branches d’arbres en plein
air : ces guêpiers ont fourrent la forme d’une
rofe ; il y en a d’alongés , ils font d’un afl'ez
mauvais papier, mais qui réfifte apparemment
fuffifamment à la pluie ; notre auteur
parie enfuite des guêpiers qu’on apporte d A
mérique-, dont la texture eft beaucoup plus
forte, & qui font faits d’un véritable carton,
ce qui a fait donner le furnom de canonnières
aux Guêpes qui les conftruifent. M.
de ..Réaumur décrit la forme'tant extérieure
qu’intérieure de ces guêpiers & des Guêpes
qui les conftruifent. Ce qu’il y a principalement
à remarquer à ce double égard , c’eft
que les Gnêpesqui bâtiffem ces nids fi fo-
lides & fouvent fi fpacieux, font Forr petites
, que le nid eft entouré d’une enveloppe
qui l’enferme en entier, au bas de laquelle
eft une feule ouverture pour l’entrée & la
forcie , en forte que les Vers y font parfaitement
à l’abri, quoique le'nid foit en plein
air.
Lé mémoire eft Terminé par le defcrip-
tion du quelques Guêpes quivivent ea fociété
& qui. diffère: tdes précédentes en ce quelles
n’entourent pas lent nid d'une enveloppe
commune ; qu’il n’eft Compofé. que de deux
ou trois gâteaux; elles: fufpendent;ces nids
verticalement à'quelque .branche , le premier,
gâteau fert d* toit aux autres & ce qui
Confetve le nid , c’eft que ces Guêpes ont
la faculté. dlétyndre Æit les gâteaux une liqueurdentelles
les peignfent pour ainfî dire,
qui eft tme forte de vernis & qui les empêche
dette pénétrés .par l’eau.. .
O U R S
Enfin , M. de Réaumur termine l’h-iftoire
des Guêpes qui vivent en fociété, en parlant
des moyens de dérr, ire les guêpiers dont
la proximité eft nuifible par les dégâts que
j les Guêpes font dans les jardins & dans les
vergers ; de tous les moyens ufirés , comme
i des gluaux au bord du rrou du guêpier, de
l’eau bouillante qu’on y verfi, du feu qu’oa
allume pour forcer les Guêpes par la chaleur
à fortir 8c à fe brûler en pallart,, 6c c.
aucun ne lui paroît remplir parfaitement fo.n
objet ; il confeille par préférence une mèche
foufrée donc on fait pénétrer la vapeur dans
le guêpier par fon entrée. Ce font fur-tout
les Guêpes qui vivent fous terre, & les Frelons
qui gâtent les fruits.
8e. M É. m o i r e ,.
Des Guêpes folitaires en général, & en particulier
des Guêpes Ichneumons,
.Les Guêpes folitaires font pour les infectes
de ce genre , ce que les Abeilles-foliraireis
f o r t dans le leur ; elles vivent, comme les
Guêpes qui forment des républiques, d’autres
infeéles auxquels elles donnent la chaffè
& de fruits ; elles font fur-tout redoutables
aux différentes mouches. Les anciens avoient
remarqué plufieurs .efpèces de Guêpes folitaires
, ils leur ont donné le nom de Guêpes
Ichneumons.Gomme à des infeékes courageux
, quiendémiifenrde maLfaifares,demêmeque
l’Ichneumon quadrupèdedétruicdes oeufs du
Crocodile ; mais les anciens ont étendu ce
nom a des efpèces d’infedes qui ne font pas
des Guêpes.
M, de Réaumur diftingue les Guêpespro-
! prement dites, les Guêpes-Ichneumons , 8c les
Mciuhes-lchncumons. : les Guêpes qu’il fur-
oomme Ichneumons. , diffèrent des autres
Guêpes, en ce que dans l’étar de repos elles
ne portent pas leurs deux ailes fupérieures
pliéesen deux. Notre auteur entre enfoite en
matière,, il décrit les opérations des Guêpes
folitaires en général, & il fait connoître en
particulier quelques Guêpes Ichneumons.
P R E L I M I N A I R E .
II!y a des Guêpes folitai«s qui dépofent j
leurs oeufs dans un trou cylindrique creufé
en terre ;. les unes choifïffent un fable gras, I:
les'autres fe contentent de fouiller un terrain
ordinaire ; d’autres préfèrent le mortier em->
ployé pour les murs de jardin. C ’eft d ’une
de ces efpèces que M. de Réaumur donne
principalement l'hiftoire qui convient à plu- !
fleurs autres. Elle : commence., fes travaux^,
à la fin de mai, & les continue pendant ;
tout le mois ' dè’ juin ; elle creufe dans le
mortier un tuyau de quelques pouces de profondeur
, du diamètre de fon corps ; mais _
en creufam ce trou , elle fabrique à . fon. !
orifice en dehors , un tuyau qu’elle forme
du même mortier qu'elle creufe à. mefure
qu’elle fouille ; ce tuyau eft comme guil-
loqhé , d’abord, droit, il rend enfuite en en
bas ; il n’eft pas defliné à être confervé , &
ce n’eft qu’une forte d’échaffaudagé, Cependant
le mortier que la Guêpe creufe eft très-
dur, mais elle fait l’amollir en le mouillant
d’une liqueur qu’elle dégorge; elle forme,
averties pieds de derrière , des pelottes du ‘
fable qu’elle ratifié avec fes mâchoires, & ces-
pelottes lui fervent à conftruire.le tuyau extérieur.
La liqueur que la Guêpe dégorge eft
épuifée en deux ou trois minutes ; elle s’envole
alors & revient bientôt fournie d’une::
nouvelle provifion qu’elle a pompée ou fut
quelque plante dont c’eft le foc , ou datis-
quelque marre. Chaque Guêpe creufe plu-
fieurs trous, & conftruit plulieurs tuyaux ,
fans obferver de parité entre la profondeur
refpeélive des trous donc il y en a de plus
profonds des uns que les autres , & entre
celle des tuyaux qui font-égalementplus longs-
oti plus courts , ni entre-ia profondeur des1
trous & la longueur des tuyaux.
Le trou eftdeftiné â recevoir unoeufquel-a
Guêpe dépofeau fond, ainfi que la pâtée nécef-
faire au Ver , SI à ferviri ce dernier de logement
; mais ces objets n’occupent qu’une partiel
de la profondeur du trou ; la Guêpe embouche :
le forplus avec les grains de mortier qu elle -
S attachés.! l’orifice du trou, fous la forme,
d't^n tuyau&. qu’elle.reprend. Çe qui mérite
cclxxxiij
fur-tour d'être remarqué , c’eft qu’ayant de fer-
merchaque trou , 1a Guêpe y renferme la nourriture
nécelïaire au Ver qui doit.y. naître, &-
cette nourriture confifte en dix à douze Vers
d’autres efpèces d’infeéies, vivans, roulés foc
eux mêmes , & aftujécis; dans-le rrou, de.manière
qu’ils ne peuvent fe remuer : ce font des
viûimes prêtes pour.le Ver'qui va. naître, 8c>
qui les dévorera fans peine-, fans,combat,:
les uns après les autres, quoiqu’elles, foient
plus grandes que lui:, parce quellesfonc.hors
d’étaede fedéfendre.ècaufe de la gêne oùelles
font réduites. La provifion du Vereftconfom-
mée à-peu-près, qn huit?jours ,-au bout de ce
terme il rapifte le trbu defoie ,&pafTe.à l’état,
de nymphe, Tonstîes .Vers qui font facrifiés
à fes, befoins font femblables , mats M. de.
Réaumur n’a pu recontiofere à . quelle efpèce
d’infeâes ils appartiennent.
..Des Guêpes qui travaillent à lalmamère des
précédentesau; lieu de Vers , -noarrillènt
leurs petits d’.Araigttées : qu’elles enferment
vivantes dans chaque trou»; iFjr en à qui leur
donnent pour-provifion des Mo.uehes a deux
ailes. Jufqu’ici il n’a été qtieûion que des
Guêpes qui creufent la terre , le. fable ou le
mortiee; mais il y en a quicceufent le hois,.
icommeïes ’Abeilles Perce-bois., & ces différeras
travaux , à-peu-près: éxecttiés for le-même
plan-; Qiu-roujours le.-même-buc ; cfeï.Giiè-
pesnourriffent leurs Vers comme lessprécéden-
tes, d’infeâes ou de Vers fi’m (fiâtes,.& itn’y en
a jamais que d’une efpèce dans chaque, trou.
Enfin il y ades Guêpes qui, au lieu de creufec
des trous pour y dépofer leurs oeufs,conftr.ui-
fent des tuyaux de terre. ÎO.n peut appellér ces
GuêpeS, Guêpes-Maçonnes:;on nlen trouvepas
qui travaillent eib ce genre aux environs de
Paris; M, de Réaumur. eu parie d’après.des
Gu ê pe s l e u r nid qui lui avoiénr, ,ét;é ,enr
voyés d’Avignon & de-. lieux, plus: iloignésJ
be mémtsife; gft "terminé par la defeription
d’une. Gilêpe-d’un coloris très-bciilaric qui fe:
trouve à l’ifte-de-Francet, fcquLy.damie la
chaffe aux Kakerlaks , cès" infetâesfi dégoû-
tans & fi incommodés, i